Pierre BACH1932 - 2020
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 4094
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Other informations
Biography
[4094] Pierre, Antoine, Jean BACH est né le 29 juillet 1932 à Commercy, petite ville du département de la Meuse et le diocèse de Verdun. Troisième enfant de Jean Bach et Anne-Marie Obringer, il est baptisé en l’église Saint-Pantaléon de Commercy le 7 août 1932 et confirmé dans la même ville le 27 mai 1943. Après ses études primaires et secondaires, il entre au petit séminaire de Ménil-Flin (1945-1948), puis au petit séminaire de Beaupreau dans le Maine-et-Loire (1948-1951). Le 17 septembre 1951, il entre au séminaire de Bièvres. Son séminaire est interrompu par une longue période de service militaire qu’il fait de novembre 1954 à février 1957, d’abord à Reims pour quelques mois, puis à Mailly-le-Camp, et, le 11 mars 1957, il entre au séminaire de la rue du Bac. Ordonné prêtre le 26 décembre 1959 à Valentigney dans le diocèse de Besançon où sa famille s’est installée, il part le 19 avril suivant pour la mission de Thakhek au Laos.
Laos (1960-1976)
Il étudie d’abord le laotien à Phranon Neua, Bassac et Champassak dans le vicariat apostolique de Paksé (1960-1964), puis il est curé de la ville de Paksé (1964-1971). Nommé vicaire apostolique de Savannakhet en 1971, il est sacré évêque le 10 octobre de la même année. Le 26 juillet 1975, en raison de la situation politique, il démissionne en faveur du P. Outhaï Thepmany, laotien. Il se retire alors à Sieng Vang, dans le district de Thakhek, dont il prend en charge la communauté chrétienne. En juillet 1976, il est expulsé du Laos par le nouveau régime communiste et regagne la France.
Thaïlande (1977-2020)
En juin 1977, il est envoyé en Thaïlande, où il se met au service des réfugiés du Laos disséminés sur plusieurs camps, les visitant régulièrement et leur apportant une assistance morale, spirituelle et matérielle (1977-1987). Chargé ensuite de la pastorale des réfugiés laotiens de la diaspora, il entreprend de visiter chaque année les réfugiés laotiens établis en Australie, au Canada, aux États-Unis et en France, tout en rencontrant et accueillant les Laotiens de passage à Bangkok (1987-2010). En avril 1991, il se rend au Laos pour la première fois depuis son expulsion, et dès lors il visite la mission du Laos trois à quatre fois par an, pour se rendre compte de la situation de l’Église locale et évaluer ses besoins. Depuis Bangkok, il fournit à l’Église du Laos, isolée et pauvre en moyens matériels, une aide extrêmement précieuse pour éviter son étouffement et assurer son développement : il fait imprimer des bibles, livres liturgiques, livres de chants et catéchismes, se procure des livres pour la formation des séminaristes et recherche de l’aide pour des projets de développement. En octobre 1995, il est nommé coordinateur entre les Églises du Laos et du Cambodge par la Conférence Épiscopale du Laos et du Cambodge (CELAC), qui tient à Bangkok sa première réunion depuis 1975.
Sa santé se dégrade peu à peu : au printemps 2003, il fait une attaque d’hémiplégie qui paralyse partiellement son côté droit. Les déplacements lui deviennent de plus en plus pénibles, mais il poursuit le plus possible ses activités et ses voyages. Il s’éteint le vendredi 26 juin 2020 à l’hôpital Saint-Louis de Bangkok, à l’approche de l’anniversaire de ses 88 ans.
Son corps a été inhumé en présence de nombreux fidèles laotiens dans le Nord-Est de la Thaïlande, à Nong-Saeng, face à son cher Laos de l’autre côté du Mékong. Nong-Saeng est situé en face de la ville laotienne de Thakhek où il résidait pendant son épiscopat au Laos. De plus Nong Saeng est un lieu symbolique, rempli d’histoire: c’était le Centre de la Mission du Laos qui, à partir de sa fondation en 1881 jusqu’à la deuxième guerre mondiale, comprenait alors tout le Laos actuel et tout le Nord-Est du Siam.
Obituary
Pierre BACH
1932-2020
Pierre Antoine Jean BACH est né à Commercy, petite ville du département de la Meuse et du diocèse de Verdun, le 29 juillet 1932. Pierre était le troisième enfant de Jean Bach et Anne-Marie Obringer, une famille ouvrière de six enfants (trois garçons et trois filles). Son père travaillait à la forge. Pierre fut baptisé en l’église Saint-Pantaléon de Commercy le 7 août 1932 et confirmé dans la même ville le 27 mai 1943. Il fit ses études primaires à l’école communale de la ville. Il semble qu’il pensa tôt à devenir prêtre et missionnaire. C’est pourquoi il fit ses études secondaires, d’abord au petit séminaire de Ménil-Flin (1945-1948), puis au petit séminaire de Beaupreau dans le Maine-et-Loire (1948-1951). Ensuite il demanda à entrer aux Missions Étrangères.
Il fut admis comme aspirant au séminaire de Bièvres le 30 juin 1951 et y fit sa rentrée le 17 septembre de la même année. Son séminaire fut interrompu par une longue période de service militaire, qu’il fit de novembre 1954 à février 1957, d’abord à Reims pour quelques mois, puis à Mailly-le-Camp. Il était considéré comme « un bon séminariste, pieux, zélé, fidèle à ses devoirs religieux, avec un jugement droit et sain ». Il est aussi précisé « qu’il est desservi par un aspect extérieur un peu bourru, alors qu’il ne l’est pourtant guère. C’est un homme énergique, tenace, appliqué et serviable. » Après son service militaire, il rentre au séminaire de la rue du Bac le 11 mars 1957. Il sera ordonné prêtre le 26 décembre 1959 à Valentigney dans le diocèse de Besançon, où sa famille s’était installée. Entre temps, le 17 mai 1959, il avait reçu sa destination pour Thakhek au Laos. Il partira pour sa mission le 19 avril 1960.
De 1960 à 1964, il fait l’étude du laotien à Phranon Neua, Bassac et Champassak dans le vicariat apostolique de Paksé. Puis il est curé de la ville de Paksé de 1964 à 1971. En 1971, le Saint-Siège le nomme vicaire apostolique de Savannakhet et il est sacré évêque le 10 octobre 1971. Mais le pays s’enfonce inexorablement dans la guerre et la situation devient de plus en plus difficile pour tous et particulièrement précaire pour un étranger à ce poste. Alors, en 1975, il demande un successeur, qui lui est accordé en la personne du Père Outhaï Thepmany. Il démissionne donc le 26 juillet 1975 et sacre immédiatement son successeur. Il se retire à Sieng Vang, dans le district de Thakhek, dont il prend en charge la communauté chrétienne. En juillet 1976, il est expulsé du Laos par le nouveau régime communiste et regagne la France.
En juin 1977, alors qu’il envisageait de repartir en mission au Brésil et qu’il s’y prépare, il est envoyé en Thaïlande pour se mettre au service des réfugiés du Laos, disséminés sur plusieurs camps. Pendant une dizaine d’années, il va les visiter régulièrement et leur apporter une assistance morale, spirituelle et matérielle dans les camps. Bien souvent il s’emploiera à remettre en lien les membres d’une même famille que les événements avaient séparés et dispersés entre le Laos, les camps de réfugiés en Thaïlande et les pays d’accueil en Occident.
En 1987, il est chargé de la pastorale des réfugiés laotiens de la diaspora. Depuis cette date, et jusque vers 2010, il visitera chaque année les réfugiés laotiens établis en Australie, au Canada, aux États-Unis et en France. D’autre part, à Bangkok même, il rencontre et accueille des Laotiens de passage à l’occasion des visites de familles, d’un pays occidental vers le Laos ou du Laos vers un pays occidental.
En avril 1991, il se rend au Laos pour la première fois depuis son expulsion. A partir de cette date, il visitera la mission du Laos trois à quatre fois par an pour se rendre compte de la situation de l’Église locale et évaluer ses besoins. Et à partir de Bangkok il s’efforcera d’assurer à cette Église un soutien logistique, par exemple, avec l’impression de Bibles, de livres liturgiques, de livres de chants et de catéchisme. Il fera des recherches de livres pour la formation des séminaristes et recherchera de l’aide pour des projets de développement, etc… Il a ainsi fourni à l’Église du Laos, isolée et pauvre en moyens matériels, une aide extrêmement précieuse pour éviter son étouffement et assurer son développement.
En octobre 1995, la Conférence Épiscopale du Laos et du Cambodge (CELAC), qui tient à Bangkok sa première réunion depuis 1975, le nomme « coordinateur ». Sa position à Bangkok facilite ce rôle de relais entre les Églises du Laos et du Cambodge, et il le fait avec grand dévouement.
Mais peu à peu la santé de Pierre Bach va se détériorer. Au printemps 2003, il fait une attaque d’hémiplégie, qui va partiellement paralyser son côté droit (jambe et main). Les déplacements lui deviennent de plus en plus pénibles, mais il va quand même s’obstiner à poursuivre le plus possible ses activités et ses voyages. C’est d’ailleurs ce qui lui permet de garder le moral.
Depuis plusieurs années, Pierre ne se déplaçait plus qu’en chaise roulante et il devait être accompagné. Cette situation créait chez lui un certain sentiment d’impuissance et d’exclusion dont il souffrait beaucoup. Et comme ses problèmes de santé ne cessaient de s’aggraver, son aspect d’homme bourru qu’il traînait depuis sa jeunesse s’était aussi renforcé, contribuant à l’isoler un peu plus, alors que Pierre était un homme sensible et amical, plein d’humour aussi, un homme qui a manifesté un extraordinaire dévouement au service des Laotiens et de l’Église du Laos.
Depuis la fin mai, son état de santé s’était subitement dégradé. Il semble que tout son organisme était épuisé. Rentré à l’hôpital Saint-Louis début juin, c’est là qu’il s’est éteint le 26 juin 2020 à l’approche de l’anniversaire de ses 88 ans.
Son corps a été inhumé en présence de nombreux fidèles laotiens dans le Nord-Est de la Thaïlande, à Nong-Saeng, face à son cher Laos de l’autre côté du Mékong. Nong-Saeng est situé en face de la ville laotienne de Thakhek où Pierre résidait pendant son épiscopat au Laos. De plus, Nong Saeng est un lieu symbolique, rempli d’histoire : c’était le Centre de la Mission du Laos qui, à partir de sa fondation en 1881 jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, comprenait alors tout le Laos actuel et tout le Nord-Est du Siam.