Jean MAÏS1935 - 2017

[4127] MAÏS Jean est né le 14 janvier 1935 à Château-Salins (Moselle).
Admis aux MEP en 1954, il est ordonné prêtre le 21 décembre 1961 et part le 1er septembre 1966 pour la mission de Nhatrang (Vietnam).
Il commence l’étude du vietnamien à Ham-tân, dans la province de Binh tuy puis il enseigne le français dans le cadre de la licence de français à l'Université catholique de Dalat, ainsi que la philosophie en classe terminale de l'École d'Adran (1968-1975). D’avril 1975 à janvier 1976, il est retenu en rééducation dans la forêt de Rung La et dans la prison de Baria, avant d'être expulsé du Vietnam le 28 mai 1976.
Il rentre alors définitivement en France et prépare un diplôme d'habilitation au doctorat, en linguistique, puis il apporte sa collaboration à la revue Échange France-Asie et à l’agence d’information des MEP Églises d'Asie.
Il meurt le 20 novembre 2017.

[4127] MAÏS Jean (1935-2017)
Jean Paul Félix MAÏS est né le 14 janvier 1935 à Château-Salins en Moselle, de parents originaires du sud de la France : son père, Hector Maïs, était du Gers et sa mère, Jeanne Ruspil, était du pays basque. Il est cependant né en Moselle alors que ses parents vivaient dans cette région en raison du travail d’ingénieur agronome de son père. La famille comptait quatre enfants et Jean était le troisième. Jean fut baptisé le 18 janvier 1935 à Château-Salins dans le diocèse de Metz et confirmé à Gimont dans le diocèse d’Auch le 21 mai 1948.
Jean a ressenti très tôt l’appel à devenir prêtre. Bon élève, il fit ses études chez les Pères Assomptionnistes à Notre-Dame-de-Cahuzac dans le Gers de 1946 à 1949 ; à Saint-Joseph de Progonrieux en Dordogne de 1949 à 1951, et au lycée Sainte-Barbe à Toulouse de 1951 à 1953.
Il est admis aux Missions étrangères le 14 août 1954 et entre au séminaire de Bièvres le 20 septembre de la même année. Après son bac de Philosophie Scholastique en juin 1956, il part à l’armée. Il est d’abord envoyé en Allemagne où il fait ses classes à Trèves, puis fait un séjour à Neustadt avant d’être envoyé en Algérie où il fera l’essentiel de son service militaire. Démobilisé en janvier 1959, il retourne au séminaire de Bièvres en février de la même année. Il sera ordonné prêtre le 21 décembre 1961 après avoir reçu sa destination pour la mission de Nhatrang au Vietnam le 20 mai 1961. Ensuite il poursuivit des études en lettres classiques à l'université de la Sorbonne avant de partir pour la mission de Nha Trang, au Vietnam, le 1er septembre 1966.
A son arrivée au Vietnam, le Père Maïs étudia la langue vietnamienne pendant deux ans. Ensuite, de 1968 à 1975, il enseigna le français à l'Université Pontificale de Dalat et la philosophie en classe terminale à l'école d'Adran. Il contribua alors à la formation de nombreux responsables pastoraux actuels de l’Église du Vietnam.
Au moment de la chute de Saigon en avril 1975, il fut arrêté par les autorités communistes alors qu'il circulait en moto. Il fut retenu en rééducation dans la forêt de Rung La et dans la prison de Ba Ria pendant neuf mois. Il résista à la captivité grâce à sa foi, aux bonnes relations qu’il entretenait avec les personnes emprisonnées avec lui, et aussi grâce à la gymnastique intellectuelle qu’il s’efforçait de faire chaque jour. Considérablement amaigri à sa libération, il fut expulsé du pays quelques mois plus tard, le 28 mai 1976.
De retour en France, il fut envisagé pendant un temps qu’il reparte en mission, au Japon. Mais finalement il renonça à ce projet en accord avec le conseil central des MEP et s’installa à Paris pour consacrer son temps aux réfugiés vietnamiens et à l’information concernant la situation ecclésiale et religieuse du pays. En 1977, il écrivit un mémoire à l'Inalco intitulé : Morphologie et structuration générale des référents personnels en vietnamien. Il écrivit aussi un bel article, Être vietnamien, qui devint un petit livre réédité à de nombreuses reprises jusqu’à ce jour.
Au service des réfugiés vietnamiens et de leurs familles, il fournit à ceux-ci une assistance aussi précieuse que diverse : aide pédagogique, accompagnement administratif, participation à des campagnes de plaidoyer et de sensibilisation, ... Discret et cultivé, depuis 1979 il apporta sa collaboration à la revue Échange France-Asie et à l’agence d’information des Missions étrangères de Paris, Églises d’Asie. Sa maîtrise de la langue vietnamienne, la fiabilité de ses informations et la pertinence de ses analyses en firent un observateur attentif de l’actualité ecclésiale et religieuse au Vietnam.
D’une grande humilité, il offre le témoignage d’une vie donnée fidèlement à Dieu, au service de l’Église catholique du Vietnam. Travailleur infatigable, sa dernière dépêche, consacrée au prochain abandon de la politique du couple à deux enfants, a été publiée fin octobre 2017, quelques jours avant son admission à l’hôpital.
Le Père Jean Maïs s’est éteint le 20 novembre 2017 dans sa 83ème année.