Marcel LAURET1932 - 2000
- Status : Prêtre
- Identifier : 4136
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Identity
Birth
Death
Missions
Biography
[4136] LAURET Marcel est né le 1er octobre 1932 à Amitcheou (Yunnan, Chine).
Il entre aux MEP en 1954. Ordonné prêtre le 21 décembre 1962, il part le 18 mars 1963 pour la mission de Mananjary (Madagascar).
Après l’étude du malgache, il est nommé vicaire à Antsenalo, puis à Ifanadiana. Il est en outre nommé directeur diocésain de l'Action sociale (1969), puis directeur de l'enseignement (1970). Il ouvre alors un Centre de formation agricole à Kianjavato, puis un autre à Ambodi-fandramanana. En 1974 il est chargé du district de la Lagune.
De retour en France en 1980, il intègre une équipe à Vienne, dans le diocèse de Grenoble-Vienne, puis à Aubagne, dans le diocèse de Marseille. De 1981 à 1986, il est secrétaire des Équipes des Aumôneries hospitalières. De 1989 à 1992, il travaille à Laforêt, dans le diocèse de Corbeil, puis il est vicaire à Carpentras.
Il se retire à Lauris, puis à Montbeton, où il meurt le 7 janvier 2000. Il est inhumé à Montbeton.
Obituary
[4136] LAURET Marcel (1932-2000)
Notice nécrologique
LAURET Marcel, Louis (4136) missionnaire à Mananjary (Madagascar)
Marcel, Louis Lauret naquit le 1er octobre 1932 à Amitcheou, province du Yunnan (Chine). Le 9 août 1919, en l'église Saint Michel de Yen-Bay (vicariat apostolique du Haut-Tonkin), en présence de M. Auguste Blondel, missionnaire apostolique, son père Ariste, Gérard, Joseph, Henri, alors employé de commerce à Hanoï, "contracta mariage devant Dieu et devant l'Église" avec Jeanne, Marthe Grossette, fille de Louis Grossette, conducteur provincial des Travaux publics à Yen-Bay (Nord Vietnam) et de Mélanie Tygnol. Cette famille chrétienne qui avait des ascendances réunionnaises donna le jour à cinq garçons. Marcel était le dernier. Son père devenu Inspecteur de la Compagnie des Chemins de fer du Yunnan décéda en 1934. Sa mère installée à Haiphong (Nord Vietnam) rentra en France en juillet 1954, après la chute de Diên-Biên-Phu, au moment des "accords de Genève". Elle se fixa à Marseille.
Baptisé par M. Joseph Depaulis, le 2 juillet 1934, en la chapelle de la clinique Saint Paul à Hanoï, Marcel Lauret reçut le sacrement de confirmation en la cathédrale Saint Joseph de Hanoï, le 21 mai 1942. Il fit ses études primaires au Collège moderne Henri Rivière à Haiphong où il habita, 6, rue de Lille, jusqu'au 15 août 1946. À cette date, il quitta le Nord Vietnam, s'embarqua pour la France où il arriva vers le 15 septembre 1946, et fut accueilli par Mme Dervillez à Châlon-sur-Saône, en Saône et Loire. En octobre 1946, Marcel commença ses études secondaires au lycée de cette ville. Il fit du scoutisme, et durant cette période, fut suivi par M. l'abbé Troncy, professeur à l'école de la Colombière.
Voici le témoignage de ce dernier, au moment où, en 1950, Marcel s'apprêtait à quitter le lycée de Châlon-sur-Saône pour l'Institut Don Bosco à Maretz (Nord) : …"Marcel Lauret venu me dire au revoir me demande un certificat de moralité pour son entrée chez vous. Je connais ce jeune homme depuis quatre ans. Il venait parfois me voir à la sortie du lycée et je l'ai eu en camp scout. Bien qu'il fut seul en France, il s'est toujours conduit parfaitement bien. Mieux encore, sa piété, son énergie, sa générosité souriante et son désir d'apostolat m'ont toujours frappé. Sans doute, il reste encore primesautier, mais votre formation atténuera ce tour de son caractère ! Sa vocation qu'il a toujours affirmée depuis quatre ans que je le connais – et il y pensait longtemps avant en Indochine – me paraît bien ancrée".
Par l'intermédiaire et sur la recommandation du père R. Morez, op, M. Marcel Lauret se présenta et fut admis, en octobre 1950, à l'Institut Don Bosco à Maretz (Nord) ; c'était un séminaire pour vocations tardives. Marcel y commença sa formation de jeune séminariste, tout en continuant ses études secondaires. Mais, il n'avait quasiment pas fait de latin, et du point de vue des études classiques tout était à faire. Durant les quatre années qu'il passa à Maretz, il fit des efforts réels au plan spirituel et intellectuel. En effet, dans une lettre du 19 juillet 1954, son supérieur de l'Institut Don Bosco témoignait à son sujet : "Ce jeune homme vient de terminer un cycle d'études secondaires de quatre ans chez nous. Au point de vue intellectuel, il est de force moyenne avec possibilité, nous l'espérons, de réussir honorablement dans les études philosophiques et théologiques. Pendant son séjour à l'Institut, il a fait des efforts réels pour sa formation spirituelle. Il semble posséder de réelles qualités de dynamisme apostolique. Il n'est certes pas parfait, mais perfectible".
Par lettre du 13 juillet 1954, depuis le lieu dit La Forain par Senone (Vosges) où, sous la direction de l'abbé René Claude, et au titre de moniteur, il travaillait à la colonie de vacances "Air des Vosges", M. Marcel Lauret adressa sa demande d'entrée au Séminaire des Missions Étrangères : "Je vous serais bien reconnaissant de me faire savoir si vous pourriez m'accepter à la Mission Étrangère de Paris. Je connais déjà la maison et son esprit, par mes fréquentes visites ces dernières années et par Jean Chevalier, un de mes vieux amis d'Indochine". Après un bref "curriculum vitae", il rappelait qu'il avait connu à Haiphong le père Fonteneau qui m'a écrit en 1950 de m'adresser à vous si je voulais prendre contact avec la Mission Étrangère de Paris. Le 21 juillet 1954, un avis favorable ayant été donné à cette demande, M. Marcel Lauret se présenta au Séminaire des Missions Étrangères à Bièvres, le 20 septembre 1954.
Agrégé temporairement à la Société des Missions Étrangères, le vendredi 1er février 1957, il fut tonsuré le lendemain. Le 29 juin 1957, il reçut les premiers ordres mineurs. Bien que "faible dans les études, et peut-être ne s'en rendant pas assez compte", c'était "un aspirant plein de bonne volonté et du désir d'être missionnaire en Asie" où il était né. Doué pour le chant grégorien, il faisait fonction de "maître de chœur", tout en assurant la charge de "doyen des aspirants". Généreux, chaque année, il se mettait à la disposition des directeurs de camps ou de colonies de vances où il réussissait et était fort apprécié de tous.
Appelé sous les drapeaux, en septembre 1957, il fut d'abord affecté au Centre d'Instruction militaire de Chambéry où il resta jusqu'au 5 janvier 1958. nommé sergent, ce fut alors le départ pour l'Algérie où il séjourna jusqu'au 4 janvier 1960. Son aumônier en chef de la X° R.M., le père de l'Espinay, témoigne : "Lauret Marcel : sous une apparence parfois indolente, cache une volonté tenace. Sensible, il paraît parfois dur, mais est bon. Très intuitif, tempérament marqué par sa naissance en Extrême-Orient. Pieux, confiant, capable de faire face à ses responsabilités".
De retour à Marseille, le 5 janvier 1960, à bord de la Ville d'Oran pour y être enfin démobilisé, Marcel écrivait le 10 janvier 1960 : "Je réalise encore difficilement la situation, tout en étant heureux d'en avoir terminé avec l'armée" et il demandait qu'une date lui soit fixée pour rentrer à la rue du Bac. Puis, non sans humour, il terminait cette lettre : "vous avez dû voir le père de l'Espinay, et il a du vous dire entre "plusieurs méchancetés" quelques '"vérités" sur mon compte. Vous aurez bientôt l'occasion de vous en rendre compte par vous-même".
M. Marcel Lauret reprit le chemin du séminaire et continua ses études à Bièvres. Le 21 décembre 1960, il reçut les seconds ordres mineurs, puis il passa une bonne partie de ses grandes vacances en colonie, fit un camp pour la paroisse Saint Maurice de Marseille, à la très grande satisfaction du curé. Agrégé définitivement à la Société des Missions Étrangères, le 20 décembre 1961, il reçut le sous-diaconat le lendemain. Le 4 juin 1962, le R.P. M. Quéguiner, Supérieur général de la Société des Missions Étrangères lui donna sa destination pour la Mission de Fianarantsoa (Madagascar). Le 29 juin 1962, Mgr Henri Pinault, ancien évêque de Chengtu, lui conféra le diaconat. Le 21 décembre 1962, après avoir prêché la retraite au séminaire de Bièvres, Mgr J.B. Urrutia, ancien vicaire apostolique de Hué, et archevêque titulaire de Carpathos, l'ordonna prêtre dans la chapelle de la rue du Bac. Mgr Gilbert Ramanantoanina, archevêque de Fianarantsoa, depuis 1962, vint spécialement de Lille pour assister à son ordination à Paris. Le 18 mars 1963, avec M. Robert Chapuis, il partit rejoindre Fianarantsoa et Manajary, sa nouvelle et future mission.
En 1953, Mgr le Délégué apostolique à Madagascar et les évêques de la "Grande Ile", avaient demandé au Supérieur général des Missions Étrangères de Paris d'envoyer un groupe de missionnaires pour le service des communautés chinoises de l'île. Dans ce but, M. Henri Cotto, ancien administrateur du diocèse de Pakhoi, expulsé de Chine en décembre 1952, s'embarqua à Marseille, le 17 juillet 1953, à bord du Pierre Loti et arriva à Tamatave le 8 août 1953. Là, avec l'aide de quelques confrères et d'un prêtre chinois originaire du diocèse de Pakhoi (Chine), il fonda le "Centre Catholique Chinois (C.C.C.) et organisa la visite des communautés chinoises de Madagascar.
En septembre et octobre 1961, M. Georges Cussac, vicaire général des Missions Étrangères, visita les missionnaires de la Société travaillant dans l'île. Puis, il rencontra Mgr Thoyer, s.j., archevêque de Fianarantsoa qui avait déjà proposé aux Missions Étrangères la prise en charge d'une partie de son archidiocèse. Avec l'approbation de la Congrégation de la propagande, ce projet fut accepté. La petite ville de Mananjary, d'environ 14.000 habitants, siège d'une préfecture civile, sur la côte est de l'île, à environ 540 km au sud de Tananarive, fut choisie comme centre possible d'un nouvel évêché. Le 18 octobre 1961, MM. Pierre Du Noyer et Louis Hoffmann accompagnés par M. Georges cuscute, arrivèrent sur place, et se mirent à l'étude de la langue. Ainsi, petit à petit, d'autres confrères dont M. Marcel Lauret, furent envoyés à Madagascar pour le service de ce futur diocèse.
Après une traversée du vingt-et-un jours, MM. Robert Chapuis et Marcel Lauret débarquèrent à Tamatave, puis, après une quarantaine de minutes de vol, se posèrent à l'aéroport de Tananarive, où ils furent accueillis par les confrères. C'était le mercredi de Pâques, lez 17 avril 1963. Nos deux nouveaux s'initièrent à la langue malgache au collège de Mananjary tenu par les Frères de Matzenheim. De novembre 1963 à juillet 1964, M. Marcel Lauret fut vicaire à la paroisse d'Antsenalo à 60 km de Mananjary, dont M. Du Noyer était curé depuis septembre 1962. Avec ce dernier et sous sa direction, il fit ses premières tournées dans ce vaste district comptant 3.520 catholiques ; tout en continuant à se perfectionner en langue malgache, il apprit aux enfants de nouvelles mélodies de Psaumes.
En avril 1964, M. Hoffmann prit en charge la paroisse de Saint Augustin à Mananjary et quitta le district d'Ifanadiana dont la population totale était estimée à 32.000 habitants et parmi eux 3.670 catholiques répartis dans trois cent cinquante villages et cinq cantons. Il confia ce district aux soins de son vicaire M. Jean-Marie Courtot qui en devint le curé. En juillet 1964, M. Marcel Lauret vint lui prêter main forte. Tous deux travaillèrent en équipe. Le premier s'occupa principalement de la partie sud du district, quant au second, il eût en charge la partie nord. Ils firent en sorte que quand l'un était en tournée, l'autre soit au centre. Cependant, ils vivaient ensemble plusieurs jours par mois, mettant en commun leurs travaux, leurs projets, leurs soucis et leurs joies. Ils s'intéressèrent aux mouvements d'action catholique pour les jeunes et mirent l'accent sur la formation liturgique de leurs fidèles.
Du 8 au 20 juin 1965, le groupe missionnaire de Mananjary en charge des districts de cette région depuis octobre 1964, eût la joie d'accueillir son Supérieur général. Celui-ci venait se rendre compte du travail, des conditions de vie, des joies et des divers problèmes de chaque missionnaire, trois ans et demi après leur première arrivée. Il eût des entretiens particuliers avec chacun d'entre eux ; participa aux différentes réunions générales et aux échanges communs ; ensuite, il alla les visiter chez eux, dans le centre le plus important de chaque district. Il fut heureux de constater que les relations entre les Pères Jésuites qui étaient en train de leur remettre postes et communautés chrétiennes et les missions de la Société étaient excellentes ; la transition se faisait dans les meilleures conditions. Ce fut une visite encourageante et éclairante accompagnée de consignes précises afin que, dans le respect des traditions laissées par les Pères Jésuites, cette fondation MEP se fasse sur des bases solides. Deux nominations suivirent : celle de M. Du Noyer comme vicaire général pour le district de Mananjary et celle de M. Hoffmann comme délégué du Supérieur général pour les groupes missionnaires MEP de Madagascar.
Quant à M. Marcel Lauret, troisième "curé MEP" d'Ifanadiana, et onzième curé de ce chef-lieu de district de "la Forêt", il lui fallait former des catéchistes, instruire et préparer au baptême quelques deux cents catéchumènes, tout en s'efforçant d'entraîner ses gens dans un travail en commun pour la lutte contre la faim ou pour alléger les frais importants de fonctionnement des écoles. En juillet 1965, deux religieuses des Sœurs de Saint Paul de Chartres et une postulante vinrent s'établir à Ifanadiana pour préparer la fondation d'un Centre Rural ménager pour tout le district de "la Forêt", en vue de préparer les femmes et jeunes filles Tanala à leurs responsabilités d'épouse et de mère de famille.
En juillet 1965, M. Jean-Marie Courtot quitta Ifanadiana pour aller prendre quelque temps de repos avant d'assurer, en décembre 1965, la relève du père Rigano, s.j., à la tête du district de Tsiatosika, dans la banlieue nord et sud de Mananjary. En novembre 1965, à Ifanadiana, M. Marcel Lauret fit équipe avec M. Roger Balesta. Tous deux travaillèrent à l'organisation de la catéchèse et de l'Action Catholique dans leur vaste district, se préoccupant de créer quatre ou cinq centres de rayonnement.
En 1967, avec son coéquipier, M. Marcel Lauret, tout en essayant de maintenir la visite périodique de tous les postes continua la formation des catéchistes et des notables chrétiens au plan social et au plan spirituel en multipliant retraites spirituelles, sessions liturgiques et catéchétiques, réunions d'Action Catholique. Quant aux Sœurs de la Saint Paul de Chartes en résidence à Ifanadiana, tout en développant leur Centre Rural ménager, elles assuraient des tournées en brousse et organisaient l'apostolat auprès des femmes Tanala de la région.
L'important travail apostolique du groupe MEP, accompli sous la direction et en collaboration avec les Pères Jésuites ainsi que le développement des communautés chrétiennes permirent, en 1968, d'ériger Mananjary au rang de nouveau diocèse, par la division de celui de Fianarantsoa.
Après un congé en France du 2 mai au 6 novembre 1968, M. Marcel Lauret retrouva son district d'Ifanadiana et un nouvel équipier M. Bernard Wittwer. Il se vit confier en outre un ministère extra paroissial comme responsable diocésain de l'Action Sociale en 1969, puis de l'enseignement à partir de 1970. En avril 1970, M. Marcel Lauret, membre de l'équipe des quatre missionnaires desservant les districts de Ifanadiana et Antsénavolo, ouvrit un Centre de formation agricole à Kianjavato, puis à Ambodifandramanana en vue de former des jeunes aux nouvelles méthodes d'agriculture. Par un système de stage au Centre Agricole suivi de la mise en pratique chez eux, les jeunes recevaient une formation adaptée à leur situation en brousse. Ces Centres fonctionnèrent jusqu'en juin 1973. Vers la même date, le Centre Rural Ménager où trois religieuses travaillaient à la formation humaine et spirituelle des filles et des femmes sur les secteurs d'Ifanadiana et d'Ambohimanga du sud ferma ses portes.
Indépendante depuis 1960, Madagascar entra, en 1972, dans une période de crise et d'instabilité politiques. Le général Ramanantsoa mit en place un nouveau régime se voulant "révolution socialiste malgache". Mais aussi pour l'Église à Madagascar, et pour le groupe MEP qui y travaillait, s'ouvrait une période difficile et douloureuse, temps d'interrogations diverses, dont témoignent les divers rapports, carrefours et exposés présentés lors du Synode MEP de Hong-Kong (8-27 novembre 1971). En 1972, la conférence Épiscopale de l'île engagea l'Église catholique de Madagascar dans la tenue d'un synode ; chaque diocèse s'interrogea sur les réalités nationale vécues aujourd'hui et l'engagement du croyant dans ces réalités.
Le 15 décembre 1975, le Saint-Siège nomma évêque de Mananjary Mgr Xavier Tabao Maniarimanana, s.j., originaire de la tribu Atambahoaka. Le 21 mars 1976, il reçut la consécration épiscopale à Mananjary, devant une foule de cinq mille fidèles, douze évêques, cent dix prêtres et cent cinquante religieuses. Ainsi se terminait le mandat confié à Mgr Gilbert Ramanantoanina, archevêque de Fianarantsoa, nommé le 19 octobre 1973, administrateur catholique de ce nouveau diocèse.
Quant à M. Marcel Lauret, il partit en congé en France où il arriva le 8 juillet 1973. Le 3 décembre de la même année, il rentra à Mananjary ; en avril 1974, fut mis à la tête du district de la Lagune qui s'étendait en longueur sur 85 km au nord et au sud de Mananjary, le long de l'Océan Indien. Sur son territoire, il comptait une quinzaine d'églises qui pouvaient être atteintes en canot. Sur le plan pastoral, la Lagune était divisée en cinq quartiers : trois dans le nord, la proche banlieue de Mananjary, et le sud.
Lui-même nous parle de son travail : "En tournée, partout où je le peux, j'essaie de rester au moins deux jours dans chaque poste. Mes préoccupations : les catéchètes, les comités et la J.A.C. relancée récemment par notre évêque. Je fais de 15 à 20 jours de tournée en pirogue ; le reste du temps, je m'occupe de la banlieue et des étudiants venus de la Lagune et poursuivant leur scolarité dans les collèges de la ville : visites, réunions d'approfondissement de la foi, messe commune une fois par mois, si possible. Les catéchistes volontaires enseignent comme ils peuvent. Il est difficile de réunir les catéchumènes : le rythme de la vie agricole disperse les gens dans leurs rizières. Les catéchètes multiplient le travail des catéchistes. Je n'ai encore jamais réussi à réunir mes catéchistes en un seul stage. La principale difficulté reste, pour moi, les déplacements longs et coûteux (150 à 200 litres d'essence par mois). La pirogue est en mauvais état et on ne trouve plus de tôle galvanisée dans le commerce. Le ravitaillement reste difficile. Pratiquement aucun confort dans ma case, sauf à Mananjary".
Après un congé en France, en juin 1979, pour refaire sa santé, - il suivit strictement un régime pour diabétiques – M. Marcel Lauret retrouva son district de la Lagune dont le Centre était établi à Ambohitsara sur le canal des Pangalanes. En canot, il continua régulièrement la visite de ses communautés, d'où son titre "d'Amiral des Pangalanes". Il refit la couverture de son église complètement décoiffée par le cyclone de 1977. En outre, aumônier diocésain du FTMTK (Mijarc) il suivait une troupe scoute sur la ville e Mananjary.
Rentré en France en septembre 1980, M. Marcel Lauret passa une année à la rue du Bac d'où il suivit des cours de recyclage à l'Institut Catholique. Son stage terminé, il s'inséra dans une équipe sacerdotale et travailla, durant la période des vacances, à la paroisse Saint Maurice à Vienne (Isère) dans le diocèse de Grenoble. Dans une lettre du 6 août 1981 adressée à son Supérieur, il écrit : "Oui, je suis bien content d'être à Vienne ; je m'entends bien avec l'équipe (des prêtres) et je prends ma part de travail ; c'est les vacances, et ce n'est pas écrasant ; permanence et messe ; j'en profite pour soigner mes sermons du dimanche".
Mais son souhait était de travailler à Marseille – ville qu'il connaissait bien et où résidait sa famille – et plus particulièrement dans l'équipe chargée de l'apostolat auprès des migrants. Il prit contact avec le responsable diocésain de "Mission Ouvrière et Migrants", et rencontra Mgr Etchegaray. À la date du 19 octobre 1981, il écrit : "Je suis dans le secteur d'Aubagne depuis le 3 octobre 1981. Monseigneur Etchegaray m'avait proposé trois postes à Marseille, mais comme je donnais priorité au travail en équipe, il m'a recommandé le secteur d'Aubagne et j'ai accepté aussitôt après avoir fait connaissance avec le responsable ; nous vivons à trois à la cure et l'équipe comprend huit prêtres. J'ai déjà pris mes responsabilités, et demain je dois assister à une rencontre d'aumônier d'hôpitaux car je dois prendre aussi la charge de l'aumônerie de l'hôpital d'Aubagne. Je me suis déjà mis à rencontrer quelques familles malgaches et vietnamiennes".
Le 6 juillet 1982, dans une longue lettre à son Supérieur, rédigée depuis la paroisse Saint Sauveur à Aubagne où il résidait, il présentait un compte rendu de ses activités apostoliques, de sa santé. "je suis toujours content du travail que j'ai à Aubagne, et de notre vie en équipe ; ce travail est en accord avec mon caractère et j'y trouve mon équilibre et mon épanouissement. Qu'est-ce que je fais ? Je prends part à la vie paroissiale : tour de permanence, catéchèse, visite des migrants, préparation des fiancés au mariage, aumônerie des Jeannettes .. une équipe du troisième âge ; c'est d'ailleurs au titre de l'Aumônerie des malades que je suis nommé ici, à Aubagne, pour y monter des équipes de visiteurs et organiser la pastorale des malades, dans notre secteur ; il y a un hôpital, deux cliniques et dix-sept maisons de retraite et de rééducation".
À partir du 1er mai 1982, tout en logeant à la paroisse saint sauveur, il obtint un bureau à l'hôpital ; son docte!r lui demanda d'y prendre son repas de midi : "double avantage, écrit-il à la même date, je mange avec le personnel, avec qui je peux discuter et on me sert uniquement mon repas hypocalorique (1.000 cal. par jour) ; je suis à 92 kilos. Encore 20 kilos à perdre et il conclut : "je pense souvent à vous tous, dès que j'aurai droit à des congés, vous me verrez à la rue du Bac".
De juin 1981 à octobre 1986, il eût la responsabilité du Secrétariat des Équipes diocésaines des Aumôneries diocésaines hospitalières.
Le 7 octobre 1986, M. Marcel Lauret reçut de Mgr l'archevêque de Marseille la mission suivante : "En accord avec l'Institut (Missions Étrangères et avec le diocèse (Marseille) le ministère du Père Marcel Lauret consiste :
1. en la prise en charge de l'aumônerie de l'hôpital Salvator (mi-temps),
2. en un mi-temps pastoral sur la paroisse Saint Jean Bosco du Redon,
Il exercera cette double fonction dans le cadre du secteur pastoral Redon-Maison Cabot Rouvière-Sainte Marguerite-Sainte Émilie de Vialar".
Cette double mission nécessitait un travail en équipe : d'une part, avec l'équipe diocésaine des aumôneries d'hôpitaux et de cliniques de la région, et d'autre part, avec le responsable de la paroisse Saint Jean Bosco du Redon. En outre, durant cette période, M. Marcel Lauret assura l'aumônerie des communautés malgache et vietnamienne de la région.
En 1989, il quitta Marseille et accepta de répondre à une demande du diocèse de Corbeil (Évry). Affecté au secteur pastoral de LAFORET et à l'équipe des prêtres ayant la charge curiale des paroisses de ce secteur ; nommé aumônier de la CODEPIE Essonne-est, il travailla à yerres jusqu'en juillet 1992.
Apprenant son décès, plusieurs de ses anciens paroissiens de Yerres exprimèrent par lettre à ses supérieurs la peine qu'ils ressentaient en témoignant : "depuis trois ans, il assurait régulièrement les messes du vendredi à neuf heures à la chapelle Saint Jean de Yerres où l'effectif de participation à cet office avait doublé. Il en commentait la parole (ce qui ne s'était jamais fait avant aux messes de semaine) d'une manière directe, simple et concrète, nous aidant à vivre notre foi dans le quotidien de notre vie, et notre spiritualité s'en trouvait enrichie. Il avait l'art de nous faire découvrir nos travers avec humour. En dehors des messes, il s'occupait de tous les mariages (plus de 50/an), des permanences, des personnes âgées, des malades, des migrants réunionnais et antillais, des scouts sur le plan diocésain". Et encore : "s'il avait des trous de mémoire dûs à sa fatigue, il s'en excusait humblement, connaissant ses faiblesses. Cette fatigue venant du diabète mais aussi de sa constante disponibilité. Son travail a été positif. Nous vous remercions de nous l'avoir envoyé."
En juillet 1992, M. Marcel Lauret rejoignit le diocèse d'Avignon acceptant le poste de vicaire de Carpentras, charge dont il prit possession le 17 août suivant. En septembre 1995, il se retira à Lauris, puis à Montbeton au début de 1997. Après un voyage au Japon vers mars de cette même année, il regagna le sanatorium Saint Raphaël à Montbeton. Voici quelques extraits de sa dernière lettre adressée à sa famille à la date d! 2 décembre 1999. Après leur avoir souhaité un joyeux Noël, il écrit : " Ma santé n'est pas brillante ; en janvier, on a diagnostiqué traces d'un cancer de la prostate inopérable car je faisais aussi une grave ostéoporose. C'est elle qui me fait le plus souffrir. Traitement : chimiothérapie, radiothérapie, etc. Je dis la messe chaque jour ; puis, selon les jours, je dors. Je descends pour manger, mais c'est surtout pour être avec mes confrères. Mais l'appétit n'est pas brillant, je suis passé de 84 kg à 72 kg. Je visite toujours mes confrères quand je peux. Aujourd'hui, je vais avoir une séance de massage. Ca va me laisser à plat jusqu'à ce soir". Il reçut la visite de son frère qui passa deux pu trois semaines en sa compagnie. Il poursuit : "J'ai réussi à faire deux tours de parc avec lui, avec ma canne, mais ça a été dur". Et il conclut : "l'an 2000 sera ce que nous la ferons. Pour nous, au jour le jour, en union avec Jésus et au service de nos frères".
Décédé à la clinique de Montauban, le vendredi 7 janvier 2000, M. Marcel Lauret fut inhumé dans le cimetière du sanatorium Saint Raphaëll à Montbeton, le lundi 10 janvier 2000.
LAURET Marcel, 1932-2000 (4136)
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References
[4136] LAURET Marcel (1932-2000)
LAURET Marcel, 1932-2000 (4136)
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