Pierre DOMON1938 - 2003
- Status : Prêtre
- Identifier : 4151
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Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Korea
- Mission area :
- 1965 - 1992 (Daegu [Taikou])
Biography
[4151] DOMON Pierre est né le 8 décembre 1938 à Charquemont (Doubs).
Ordonné prêtre aux MEP le 6 septembre 1964, il part le 22 février suivant pour Taegu (Corée).
Après l’étude du coréen à Seoul, il est nommé vicaire à Sin Am Dong (1966) et à Andong, dans la paroisse de Mok seong-dong (1967), puis curé à Andong (paroisse ?) (1969), curé de la paroisse de Mun-Kyong, à Andong (1970-1975), professeur au grand séminaire de Kwang-Ju (1975-1986), professeur de dogmatique au grand séminaire de Taegu (1986-1992).
Victime d’une hémiplégie en 1992, alors qu’il se trouve en France pour l’Assemblée générale, il ne peut regagner sa mission, et il est envoyé au sanatorium de Montbeton. En 1999 et 2000, il fait un séjour à Lauris.
Il revient ensuite à Montbeton, où il meurt le 13 novembre 2003.
Obituary
[4151] DOMON Pierre (1938-2003)
Notice nécrologique
Pierre DOMON
1938-2003
Pierre, Gaston, Antoine, Marie Domon, fils de Gaston, Constant, Joseph, et de Marcelle, Claire, Marie Jeanne Brossard, son épouse, vint au monde le 8 décembre 1938, à Charquemont, commune du canton de Maîche, dans le département du Doubs et le diocèse de Besançon. Il fut baptisé le 11 décembre, dans l’église paroissiale. Ce foyer chrétien d’agriculteurs comptait quatre enfants: trois garçons et une fille. Par rang d’âge, Pierre était le deuxième. Trois de ses cousins étaient prêtres. L’un de ses oncles maternels, Roland Brossard, né le 31 janvier 1919 à Charquemont, était membre de la Société des Missions Etrangères et avait été envoyé comme missionnaire à Malacca, en février 1947. Auparavant, un des grands oncles de Pierre avait aussi répondu à l’appel du Seigneur. Plus tard, en effet, dans une lettre du 2 septembre 1959, adressée au supérieur du séminaire de Bièvres, Pierre relatant ses occupations de vacances, écrira: « J’ai été aider mon grand oncle, curé d’une petite paroisse ». L’une de ses cousines, sœur Alice Domon, de l’Institut des Sœurs des Missions Etrangères, missionnaire en Argentine, disparut en même temps que Sœur Léonie Duquet, sa compatriote et compagne, lors des événements qui secouèrent ce pays en 1976.
Après ses études primaires au pays natal, Pierre reçut l’enseignement secondaire chez les Pères montfortains à Notre Dame de Grâce à Pelousey, non loin de Besançon. Il y arriva le 20 septembre 1948 et quitta cet établissement le 3 juillet 1955, ayant été reçu au BEPC. Son oncle maternel de Malaisie, dans une lettre du 18 mai 1955, adressée à son neveu écrivait: « Il (Pierre) est allé aux Montfortains vers l’âge de 10 ans, entraîné par un cousin qui étudiait chez eux. Mais depuis tout jeune, il voulait partir en mission. Il voulait être missionnaire avant de vouloir être prêtre. »
Cet ardent désir de devenir missionnaire le conduisit à présenter en août 1955, une demande d’entrée au Séminaire des Missions Etrangères, demande agréée le 2 septembre 1955. Pierre annonçait son arrivée à Paris, le lundi 19 septembre 1955, ajoutant dans sa lettre: « Je serai accompagné d’un bon nombre d’aspirants et notamment de l’Abbé Purguy qui saura bien me piloter dans Paris. Je me rendrai 128 rue du Bac, au grand séminaire pour me faire inscrire sur le registre des rentrées. Et vous ne sauriez croire combien je suis pressé d’arriver enfin là- bas à Bièvres pour voir enfin se couronner de succès la plus belle entreprise de ma vie. »
Au terme d’un premier trimestre passé à Bièvres, ses supérieurs lui proposèrent d’aller refaire la classe de première au petit séminaire Théophane Vénard à Beaupréau. Il accepta et il séjourna dans cette maison du 6 janvier 1956 au 7 juillet de cette même année. Fort doué pour les études et assisté d’une mémoire prodigieuse, son travail régulier et consciencieux fut couronné par le succès à la première partie du baccalauréat universitaire. En octobre 1956, il revint à Bièvres, en première année, et obtint avec mention assez bien la seconde partie de cet examen qui couronne les études du second degré. Au début de l’année 1957-1958, le supérieur du séminaire, le sachant « très sérieux » mais « un peu gosse dans les formes », - il était encore bien jeune, - et surtout « plein de bonne volonté, très attaché à sa vocation », lui confia la charge de ministre, un office traditionnel dans la maison, pour le service général de la communauté. Au dire de ses supérieurs, il s’acquitta parfaitement de cette tâche, se montrant digne de la confiance qu’on lui avait faite, et de lui-même, il demanda à assurer encore cette fonction l’année suivante. Ce service de dévouement ne fut pas un obstacle à sa formation spirituelle et intellectuelle. Il se plongea dans l’étude de la philosophie scolastique et en juin 1958, obtint cum laude son grade de bachelier en cette discipline. Agrégé temporairement à la Société des Missions Etrangères, le 21 décembre 1958, il était fait clerc peu après, en recevant la première tonsure.
Pierre passa à la maison les deux mois des grandes vacances de 1959. Ayant été autorisé par le supérieur du séminaire à quitter la soutane pour les travaux en famille, il s’adonna avec plaisir au travail manuel avec les siens, tout en aidant son curé, dans le service paroissial. Puis, dans les premiers jours de septembre de cette même année, il était appelé sous les drapeaux. Le voici donc sous l’uniforme militaire qu’il vient d’endosser. Il en informe son supérieur du séminaire de Bièvres, et dans une lettre qu’il lui adresse le 2 septembre1959, il écrit : « J’ai reçu ma feuille de route. L’Armée a bien voulu faire de moi un Tirailleur Marocain. Je pars à la fin de la semaine. Je sais que je suis affecté au 4ème R.T.M. Je rejoins Belfort pour être dirigé sur l’Allemagne (zone sud). »
Puis, un mois plus tard, dans un courrier du 5 octobre 1959, il raconte à son supérieur le quotidien de sa vie de soldat pendant son premier mois de période d’instruction : Il est en train de faire ses classes : « Voilà un mois passé à l’armée. Le temps passe vite. Que vous dire des Tirailleurs? Régiment comme tous les autres. On y marche beaucoup. « Nos moteurs sont nos mollets », disent les Marocains. Les marches s’échelonnent, de 10 à 40 km, histoire de visiter l’Allemagne et la région de Reutlingen [ville située à une quarantaine de km au sud de Stuttgart]. Le camping est très intéressant dans cette région ! Mais on ne se promène pas seul. Nous sommes une compagnie à l’instruction : 3 sections de bleus avec 5 séminaristes: 1 spiritain, 1 moine du Mont des Cats, 2 de Besançon et moi- même, homme de base pour ma section. En tant que séminariste, nous avons un beau travail à faire tous les jours. D’abord, nous sommes très avantagés, nettement au dessus du bidasse moyen (expression de notre lieutenant). Bons au sport, à la marche, aux cours. Les gens nous connaissent très vite et abordent très facilement la question religieuse. Beaucoup ont fait leur communion, mais ne pratiquent plus, 2 ont été baptisés seulement et envisagent de faire leur communion pour Noël. Beau travail en perspective. Nous avons la chance d’avoir une jolie chapelle avec le Saint Sacrement. messe tous les dimanches. Confessions le samedi soir. Réunions de séminaristes, groupes d’amitié vont leur train selon les occupations de la semaine. »
Au début de janvier 1960, Pierre, est caporal ; sa compagnie s’est déplacée à environ une centaine de km au sud de Reutlingen ; elle campe dans une petite ville allemande du nom de Danaueschingen. Il ne s’y sent pas isolé, mais se dit heureux d’avoir un aumônier militaire « très chic et un groupe de séminaristes non moins aimables ». Comme caporal, il est affecté à l’instruction des futurs EOR,(Elèves officiers de réserve) et de par ses fonctions obligé d’emmener les T-a-la en colonne par trois. « Discipline partout, ce qui a le don de nous divertir fortement. »
Il se déclare « très mauvais instructeur : je ne donne pas de pompes ! Je crois savoir que je réponds très mal à la définition du caporal. L’essentiel pour moi est sauf: c’est mille petits services que je m’efforce de leur rendre ». En effet, selon le témoignage de son aumônier militaire, « Pierre a été très vivement apprécié de ses chefs et de ses camarades. Il a eu une forte influence sur les militants du groupe d’amitié. Pierre laisse dans son ancienne garnison l’impression d’un excellent séminariste ».
A la fin de l’année 1960, il quitte l’Allemagne et, comme pour bien des jeunes de son âge, c’ést le départ pour l’Algérie où depuis plusieurs années déjà, sévissent affrontements, guerre, et insécurité. Il est devenu sergent et se trouve en garnison à Palestro, chef-lieu d’arrondissement du département de Tizi-Ouzou, en grande Kabylie. Selon le témoignage de son aumônier militaire, il « a voulu par esprit apostolique, rester dans une compagnie opérationnelle d’où il aurait pû être muté ».
Depuis Palestro, il donne de ses nouvelles à son supérieur de séminaire et indirectement à ses confrères de Bièvres. Dans une lettre du 11 septembre 1961, il écrit : « Que vous dire de mes occupations en AFN ? Après dix mois de grandes opérations en grande Kabylie, nous voilà enfin tranquilles! Nous avons repris l’instruction à la compagnie, laissant aux harkis qui nous entourent le soin de chasser le fellagha. Actuellement, je puis aller à la messe chaque dimanche où je rencontre Jean-Marc Coquel. Auparavant, il n’en était pas de même, car nous sortions souvent, nous avions un mode de vie assez particulier, puisque nous restions 3-4 jours sur le terrain, cachés, à observer. A peine rentrés, nous repartions. Enfin la Grande Kabylie est jolie et je la connais mieux que mon pays natal. »
Les mois ont passé et ce n’est pas sans déplaisir ni regrets que le sergent voit arriver le jour proche de la démobilisation. Ses pensées se portent alors vers le séminaire de Bièvres où la rentrée pour une nouvelle année doit avoir lieu le 18 septembre 1961 ; alors, depuis Palestro, c’est l’occasion d’adresser un courrier au supérieur du séminaire, à la date du 11 septembre 1961 : « Encore quelques mois de patience, et je serai enfin libéré. » Il regarde vers l’avenir proche: la reprise de la vie régulière au séminaire, après tant de mois d’absence ; il réfléchit à sa préparation au sacerdoce ; il jette un regard en arrière sur tout ce qui lui a été donné de vivre depuis deux ans. Dans cette même lettre, il se confie à son supérieur de séminaire : « Dès à présent, je me prépare à la rentrée, car mon travail ici ne consiste en pas grand- chose. J’ai rouvert mes cours de théo et de philo, voilà plus de deux ans en effet que je suis parti. Mon service m’aura été profitable, riche de leçons, c’est avec une ardeur nouvelle que je me remettrai à l’étude. »
Le sergent est rendu à la vie civile dans le courant du mois de décembre 1961 ; c’est le retour en France en compagnie de ses deux confrères Jean-Marc Coquel et Pascal Aubry. Sa joie est grande de retrouver sa famille et sa paroisse en attendant le jour prochain d’une nouvelle rentrée à Bièvres. Il exprime ses sentiments dans une lettre adressée au supérieur du séminaire, datée du 19 décembre 1961 : « Vous imaginez bien la joie du retour à la maison et ensuite au séminaire, de voir se concrétiser un désir qui se fait toujours plus pressant. Je crois que je peux remercier le Seigneur de tant de grâces accordées durant mon service militaire, plus que jamais décidé à Le servir, plus que jamais conscient de ma faiblesse et de la puissance de sa grâce. En attendant, je prie pour les ordinands ; ça m’est plus facile puisque je les ai tous connus. Déjà, à Palestro, le groupe de chrétiens priait pour les ordinands de Noël. »
Vers la fin de l’année 1961-1962, Pierre Domon fut choisi par le conseil du séminaire pour aller poursuivre ses études à l’université Grégorienne, à Rome avec résidence au séminaire pontifical français. Grâce à son travail soutenu et à son application, il obtint en juin 1963, le grade de bachelier en théologie. Depuis le 11 octobre 1962, le second concile du Vatican venait de commencer.
Au cours de l’année, l’étudiant en théologie qui avait réfléchi sur son expérience algérienne, se permit de relever quelques lacunes qu’il avait cru constater au séminaire Français à Rome. Ayant présenté trop clairement et maladroitement au Supérieur de cette maison un certain nombre de désiderata, il fut prié de regagner le séminaire de Bièvres. Lui-même s’en explique dans une lettre du 23 juin 1963, adressée au Supérieur de ce séminaire. Selon le Supérieur du séminaire français, écrit il, « à l’appel aux ordres de mars dernier, je m’étais plaint du manque d’ouverture pastorale et liturgique. Je l’avais fait avec tant de conviction que le supérieur a dû dès lors me croire très malheureux ici. En fait, ce que je demande avec 90 % du séminaire, c’est de pouvoir mieux participer aux offices, de voir appliquer les décrets de Musicae Sacrae de la SCR de 1958 concernant les messes dialoguées, de réciter Laudes à la place de la prière de Fénelon, d’user de temps à autre de la langue vernaculaire, d’avoir quelques conférences sur l’A.C. Je n’ai eu que le tort de la franchise ponctuée de quelques expressions de visage. »
Courageusement, lors de la rentrée de septembre 1963, Pierre Domon revint poursuivre ses études de théologie et continuer sa formation missionnaire au séminaire de Bièvres. Il surpassa sans trop de difficultés, les désagréments causés par cette affaire, s’intégra à la vie de la communauté et se conduisit d’une manière exemplaire. Agrégé définitivement aux Missions Etrangères le 20 décembre 1963, il reçut le diaconat le 28 juin 1964, et fut ordonné prêtre à Charquemont par Mgr Henri Pinault, ancien évêque de Chengtu, le 6 septembre 1964. Le 16 novembre, alors qu’il était prêtre étudiant à la Grégorienne à Rome, il reçut sa destination pour le service de l’archidiocèse de Taegu, en Corée du Sud. En effet, il venait d’être envoyé de nouveau par le conseil du séminaire, dans la ville éternelle pour y terminer ses études interrompues et passer sa licence en théologie. Il résidait désormais à la Procure des Missions Etrangères.
Sans peine, Pierre prit la vitesse de croisière pour le régime intellectuel. Il écrit le 17 octobre 1964: « A la Grégorienne, j’ai vu le doyen de la faculté de théologie, très compréhensif; je suis inscrit au cours complémentaire. Je suis les cours « De Sacramentis » et l’Ecriture sainte (Saint Jean) et un petit cours spécial. C’est donc dans ces circonstances très favorables que je vais pouvoir préparer l’examen de dogme. » Et encore de Rome, le 31 janvier 1965: « Cette fois, l’année est bien entamée. Les examens vont se succéder et après, vogue le bateau ; pour ma part, j’ai hâte de partir : la Corée doit être le plus beau pays du monde après Charquemont. »
La Corée ! Pierre y arriva le 15 septembre 1965. Le 20 septembre, il commençait l’étude du coréen à Séoul à l’école de langue récemment ouverte par les Pères franciscains. Il y retrouvait son confrère, Jean Crinquand, lui aussi étudiant en langue en seconde année. Le 15 décembre 1966, il partait continuer sa formation missionnaire et perfectionner son coréen à Taegu, dans la paroisse Sinamdong, comme socius et vicaire de Roumegoux, curé du lieu. Ensuite le 2 novembre 1967, il était envoyé à Andong, ville de quelque 270 000 habitants, au titre de vicaire de Christian Deschamps, à la paroisse de Moksongdong. Celle-ci comptait plus de deux mille catholiques et son église allait être élevée au rang de cathédrale du nouveau diocèse d’Andong lors de la création de ce dernier. Pierre Domon fut le curé de cette paroisse de la cathédrale du 1er juin 1969 au 3 novembre 1970. Il y lança la JOC dont il devint peu après aumônier fédéral. Pour avoir une meilleure connaissance de la jeunesse coréenne, grâce à des contacts fréquents, il enseigna la langue française, six heures par semaine, dans une école secondaire de garçons.
En 1969, trois grands événements importants marquèrent la vie de l’Eglise de Corée. En premier lieu, 24 martyrs, étaient béatifiés le 6 octobre 1968. Parmi eux, deux évêques et cinq missionnaires des Missions Etrangères. A cette occasion, de grandes célébrations se déroulèrent à Séoul, dans diverses autres villes, et dans beaucoup de paroisses. De nombreux articles parurent dans la presse coréenne. En second lieu, l’archevêque de Séoul était promu cardinal. Il était le plus jeune évêque de Corée et aussi le plus jeune des cardinaux. Enfin par décret du 29 mai 1969, par division du diocèse de Taegu, le Saint Siège érigeait un nouveau diocèse, celui d’Andong, et en confiait la charge pastorale à Mgr René Dupont, supérieur régional de Corée au moment de son élection. Ce premier évêque fut ordonné le 25 juillet 1969, et travailla à l’aménagement du nouveau diocèse.
Pierre Domon fit partie du personnel missionnaire de cette nouvelle circonscription ecclésiastique. Le 4 novembre 1970, il quitta la cathédrale pour Moungiong sous- préfecture peuplée de 40 000 habitants. C’était un secteur industriel avec mines et cimenteries. Dans cette ville, il y avait une communauté catholique de 1 300 fidèles. La majorité d’entre eux faisait partie de ceux que l’on désigne comme vieux chrétiens. Pierre Domon, rattaché au groupe Andong-Ouest, devenait leur curé. En plus de son travail pastoral ordinaire, le curé du lieu, membre du Lion’s Club, participait à la formation des novices d’une congrégation féminine à Andong, leur assurant quatre heures de cours par semaine. Il restera curé de Moungiong jusqu’au 5 janvier 1975.
A cette date, Pierre était nommé professeur au grand séminaire régional établi à Kwangju, siège de l’archidiocèse de ce nom. Kwangju, la cinquième ville du pays et capitale de la province Cholla-sud, est située dans le sud ouest de la péninsule. Pendant dix ans, en maître compétent, il allait y enseigner la christologie et le Nouveau Testament. Mais, assez vite, il va connaître l’épreuve de la maladie. Le 16 décembre 1976, il arriva en France, entra à l’hôpital pasteur pour quelques analyses et examens. Mais il y passa tout le mois de février 1977. Puis, on le transféra à l’hôpital de Kremlin- Bicêtre pour de nouveaux examens. Après un traitement énergique à la cortisone, on le renvoya à pasteur, où il fut placé sous surveillance médicale. Enfin, le 3 février 1978, avec l’agrément de la Faculté, il repartit en Corée et retrouva sa place au grand séminaire régional de Kwangju.
Le compte rendu de 1983-85 établit un bilan rapide de l’œuvre accomplie par Pierre Domon, au moment où, au terme de ses dix années de professorat, il allait quitter Kwangju. En plus de son travail ordinaire d’enseignant et de formateur spirituel, ce Bos suetus aratro, a mené à son terme et supervisé la traduction du Dictionnaire de Théologie Biblique. Sous sa direction, il a su regrouper et s’assurer la collaboration de divers auteurs coréens. Pour L’Encyclopédie catholique, il a rédigé les articles sur le salut, la grâce, Jésus-Christ et la résurrection. Dans la revue coréenne Jeon Mang, il a publié un article remarqué sur « les problèmes de l’annonce du salut en Corée ». La revue mensuelle Vie Evangélique profite toujours de ses conseils et de ses services. Il est à son aise et apprécié des étudiants qu’il soigne avec toute la conscience que connaissent bien ceux du diocèse d’Andong.
Le 1er février 1986, Pierre Domon rejoignait le grand séminaire de Taegu, diocèse de sa première destination, qui, en 1969, avait donné naissance à celui d’Andong. Se situant dans la ligne traditionnelle MEP de la formation du clergé local, il se donna passionnément à l’enseignement de la théologie, et à la formation intellectuelle et spirituelle de ses élèves. Il était installé dans un magnifique bâtiment construit là où les MEP d’autrefois avaient bâti le premier séminaire de Taegu. En plus des cours ordinaires de théologie, (De Sacramentis et Nouveau Testament), il était aussi directeur du cours de maîtrise. Son enseignement et sa présence en Corée prendront fin en juin 1992. La maladie empêchera son retour au pays du Matin Calme.
Le 11 février 1988, Pierre Domon avait été élu par ses confrères vice supérieur régional de Corée; il fut reconduit dans cette charge le 21 janvier 1991. Ses confrères le choisirent pour être leur délégué et leur représentant à l’Assemblée générale de la Société qui s’ouvrit à Paris le 1er juillet 1992. En vue de s’acquitter de la mission qui lui avait été confiée, il arriva en France le 18 juin. C’est dans les derniers jours de cette Assemblée que, le 25 juillet, il fut victime d’une attaque qui le laissa hémiplégique, côté gauche, et l’empêcha de retourner en Corée.
Transféré au Centre de rééducation de Bobigny, Pierre Domon y séjourna du 2 septembre au 20 décembre 1992 ; après quelques jours passés en famille, à Noël, il gagna la maison Saint Raphaël à Montbeton, le 5 janvier 1993. et y resta jusqu’au 18 décembre 1998. Il partit ensuite à Lauris et y demeura du 24 mars 1999 au 26 avril 2000 ; il s’en revint alors à la maison Saint Raphaël à Montbeton où il décéda le 13 novembre 2003.
Marius Boutary