Pierre GUICHOUX1938 - 2016
- Status : Prêtre
- Identifier : 4163
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Mauritius
- Mission area :
- 1965 - 1979
Biography
[4163] GUICHOUX Pierre est né le 18 octobre 1938 à Louresse-Rochemenier (Maine-et-Loire).
Ordonné prêtre le 4 juillet 1965, il part le 8 octobre suivant pour la mission de Mananjary (Madagascar).
Après une première initiation au malgache, il est nommé vicaire à la cathédrale de Mananjary (1966), à Vohilava (1967), à Antsenavolo et Ifanadiana (1974) et à Sahavato (1976-1979).
Il revient en France pour une année sabbatique, avant d’être nommé curé de Port-Louis, à l’Île Maurice (1980), curé de Rivière du Rempart (1981), de Sainte Claire à Goodlands (1985), de Beau Bassin (1996) et de Bambous-Médine (2000). Il est en parallèle supérieur régional de la région de l’Océan Indien (1996).
Il meurt accidentellement le 13 juillet 2016 à Gris-Gris, à Souillac. Il est inhumé à Souillac (Maurice).
Obituary
[4163] GUICHOUX Pierre (1938-2016)
Notice nécrologique
Pierre GUICHOUX
1938-2016
Pierre-René GUICHOUX est originaire de Louresse-Rocheminier, une petite Commune du Saumurois de moins de 900 habitants, située à 40 Kms au sud d’Angers et à 17 Kms à l’ouest de Saumur, aujourd’hui dans le Parc Régional ‘Loire- Anjou-Touraine’. Cette commune du Maine-et-Loire est née en 1842 du regroupement des communes de Louresse et de Rocheminier, célèbre pour ses maisons troglodytiques. C’est là que naquît Pierre-René le 18 Octobre 1938, fils de Pierre-René Guichoux et de Marie-Louise Aubineau, mariés en 1930, cultivateurs. Pierre-René est inscrit à la mairie de Louresse sous le nom de René Paul Joseph GUICHOUX. Le couple eut quatre garçons : Louis-Marie, Joseph, Maurice et René, dont deux prêtres, Louis-Marie, l’aîné, prêtre du diocèse d’Angers, et René, le benjamin, prêtre aux Missions Etrangères. Son père mourut d’une rechute pulmonaire en février 1940 alors que Pierre-René avait moins de deux ans. Pierre- René fut donc élevé par sa mère et deux tantes célibataires. Sa mère décédera en 1961. Un oncle de sa mère, Joseph Charuau, était prêtre du diocèse d’Evreux, aumônier de l’hôpital de Pont-Audemer.
Pierre-René Jean-Baptiste Paul François fut baptisé le 20 octobre 1938 à Louresse- Rochemenier et confirmé le 27 mai 1945 à Concourson-sur-Layon, où la famille s’était installée, dans le diocèse d’Angers. Il fréquenta l’école publique de Concourson, un bourg voisin de Louresse, puis l’école Saint-Joseph de Doué-la-Fontaine. Ensuite il fut envoyé au collège Urbain Mongazon à Angers, collège qu’il fréquenta d’octobre 1949 à juin 1957 et où il obtint le BEPC et le baccalauréat. Dès cette époque il pensait sérieusement aux missions puisque, le 12 Juillet 1957, il écrivit une lettre au Supérieur des Missions Etrangères pour demander son entrée au Séminaire des Missions Etrangères pour la rentrée suivante, alors qu’il n’avait que 19 ans. A l’époque il écrivait ainsi au Supérieur des Missions Etrangères de sa plus belle plume: « Je suis dans ma dix neuvième année et depuis huit années au collège Mongazon d’Angers où tout en faisant mes études depuis déjà longtemps, je me suis petit à petit décidé à devenir missionnaire ». Par erreur cette lettre fut adressée au 140 rue du Bac au lieu du 128; mais elle parvint quand même aux Missions Etrangères. Il était préoccupé - et il l’exprime dans sa lettre - car il avait d’abord projeté d’entrer au Grand Séminaire d’Angers; mais il essuya un refus, car on l’estimait trop jeune. Alors il craignait d’essuyer aussi un refus des Missions Etrangères pour la même raison. Il semble que diverses retraites spirituelles auxquelles il avait participé l’aient confirmé dans sa vocation missionnaire. Sans doute son frère prêtre, qui était aussi son parrain, et auprès duquel il aimait passer ses vacances scolaires, n’est pas étranger à cette orientation vers la prêtrise._x000B_En fait il reçut immédiatement une réponse favorable des Missions Etrangères par un courrier daté du 14 juillet 1957 et il fut admis, comme il l’espérait, au Séminaire de Bièvres dès le 26 septembre 1957. Il y fera là toutes ses études en vue de la prêtrise et de la mission. Il était considéré comme un bon aspirant, certes passablement brouillon, nerveux dans sa démarche et son élocution, mais quelqu’un de très serviable et qui a bon cœur, quelqu’un qui a bon esprit et qui ne ménage pas sa peine; quelqu’un qui est gai, qui entre facilement en relation avec les autres, qui s’adapte aisément et qui a beaucoup de succès auprès des enfants du patronage. On est frappé par la justesse de ses réflexions. On explique son écriture peu lisible, et même sa difficulté d’élocution, par le fait que c’est un gaucher contrarié. Par contre, il est très mauvais en anglais et on l’estime peu doué pour les langues. Finalement Pierre-René est admis à l’agrégation temporaire aux Missions Etrangères le 27 juin 1960 et admis parmi les candidats au sacerdoce le 29 juin 1960.
De 1960 à 1962 il effectue son service militaire, à Vincennes, puis Mourmelon jusque fin février 1961, ensuite jusque fin mai 1962 en Afrique du Nord, avant de revenir dans la région parisienne. Il fait une formation d’infirmier et se rend disponible auprès de l’aumônerie militaire. Là encore, les rapports des différents aumôniers qu’il a rencontrés sont plutôt élogieux, comme par exemple celui de juin 1962, qui sera le dernier rapport avant son retour au séminaire: « Excellent séminariste, son travail d’infirmier lui a permis d’avoir de nombreux et fructueux contacts. Relations très suivies avec son aumônier, dont il a été un auxiliaire précieux. »
Pierre-René sera lecteur le 29 juin 1963, acolyte le 21 décembre 1963; il sera agrégé définitif le 27 juin 1964 et fait sous-diacre deux jours après, le 29 juin 1964. Il devient Diacre le 20 décembre 1964 et est destiné à la mission de Mananjary à Madagascar le 12 mai 1965. Il sera ordonné prêtre le 4 juillet 1965 à Concourson-sur-Layon, diocèse d’Angers, par Mgr Alexandre Derouineau.
Pierre-René est parti pour Madagascar le 8 octobre 1965. Arrivé sur l’Ile Rouge, il s’est d’abord attelé à l’étude de la langue malgache de novembre 1965 jusqu’au mois d’octobre 1966 avec M. Louis de Gonzagues. Puis, après un court séjour à la Cathédrale de Mananjary, il a rejoint le Père Albert Alazard à la Mission de Vohilava pour s’initier à la vie missionnaire auprès du Père Duriez, missionnaire jésuite expérimenté. Pierre-René est resté sur Vohilava et Antsenavolo jusqu’en 1974 où il a rejoint le poste missionnaire d’Ifanadiana. Ensuite il a rejoint le Père Albert Alazard sur le secteur de Shahavato où il restera jusqu’en 1979. Pierre-René a apporté un soin particulier à la formation des catéchistes et à l’Action Catholique.
De septembre 1979 à novembre 1980,Pierre-René suit l’Année de formation permanente aux Ministères dans le cadre de l’Institut Catholique de Paris. Ensuite, à 36 ans, il rejoint les confrères MEP de l’Ile Maurice. D’octobre 1980 à juin 1981 il s’est initié à la langue créole dans la paroisse de l’Immaculée Conception à Port-Louis. Puis il est nommé à Rivière du Rempart où se met en route l’auto financement des paroisses. Sur ce secteur il y a quatre paroisses et la mise en route des communautés ecclésiales de base servira de levier pour le lancement de l’expérience d’auto financement. Il y restera jusqu’en janvier 1985. Il y avait beaucoup de problèmes sociaux sur cette paroisse. A cette époque, c’était une région où l’industrie de la canne à sucre était encore tout puissante.
De janvier 1985 à septembre 1996 il sera à la paroisse Sainte Claire à Goodlands avec le Père Aimé Mauvais. Ensemble ils se partagent bien le travail, le Père Mauvais effectuant la visite des familles et Pierre-René s’adonnant à la formation, sa pastorale préférée. C’était le temps du démarrage des « Groupes 40 ». Ces groupes étaient des lieux de réflexion pour les jeunes. Les jeunes choisissaient les sujets de réflexion en lien avec les prêtres qui intervenaient pour approfondir la réflexion. Pierre-René a participé à son lancement et s’y est beaucoup investi.
De septembre 1996 à mai 2000, Pierre-René est vicaire à Beau Bassin. Il s’investit beaucoup dans la formation des jeunes et le suivi de mineurs dans les prisons. Il aime la formation et s’engage aussi dans la mise en route d’équipes de JOC. Pierre- René s’investit encore dans le MIDADE (Action Catholique des Enfants) qui ne compte pas moins de 800 enfants sur sa paroisse. En cette période, Maurice jouait un rôle moteur dans le rayonnement du MIDADE sur l’Océan Indien. De mai 2000 à 2002 il est à Bambou-Médine, Saint Sauveur. Puis en 2002 il est nommé curé de Quartier militaire. Il remet en route cette paroisse où l’Islam est très présent sur le secteur. Il y restera jusqu’en 2006 et le Père Dorai, son confrère, va lui succéder.
Dès lors, Pierre-René habitait désormais la maison mise à la disposition des MEP par le diocèse, à Rue Gordon, Rose Hill. Il était le permanent MEP et accueillait tous les confrères et les religieuses de passage à Maurice. Il aidait le Père Maria Paschal sur les deux paroisses dont il était responsable et visitait les prisons, un apostolat qui lui convenait tout à fait et qui lui tenait particulièrement à cœur. Il y rencontrait des toxicomanes et de nombreux prisonniers malgaches. Ces dernières années il était aussi aumônier de la LOAC (Action Catholique Ouvrière) qu’il a beaucoup contribué à revivifier. Il a aussi assumé deux mandats de responsable du Groupe missionnaire de l’Océan Indien (1996-2006) et était conseiller du nouveau responsable.
Il est décédé le 13 juillet 2016, à l’âge de 77 ans, dans des circonstances qui ne seront sans doute jamais éclaircies totalement et ses obsèques ont eu lieu le 14 juillet en l’église Sainte Anne, présidées par Mgr Piat. Il est inhumé au cimetière Saint-Pierre. Ce mercredi 13 juillet 2016, le Père Pierre-René Guichoux participait à la retraite des prêtres au Foyer de l’Unité à Souillac. Ses confrères, ayant noté son absence depuis le matin, ont entrepris des recherches et informé la police. Son corps a finalement été retrouvé dans la mer à Gris-Gris (Souillac).
Le Père Pierre-René Guichoux laisse le souvenir d’un homme affable, jovial, simple et bon; d’un homme engagé envers les pauvres. Il aimait visiter les familles et appréciait le contact avec les gens. Il laisse l’image d’un homme accueillant et fraternel qui faisait tout pour mettre les gens à l’aise. Sa brusque disparition a plongé tous ceux qui le connaissaient dans une profonde tristesse. Elle nous invite aussi à nous plonger plus profondément dans le mystère de la miséricorde de Dieu.