Auguste TENAUD1938 - 2011
- Status : Prêtre
- Identifier : 4166
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Thailand
- Mission area :
- 1966 - 2007
Biography
[4166] TENAUD Auguste est né le 5 avril 1938 à Rocheservière (Vendée).
Ordonné prêtre le 3 juillet 1965, il part le 23 avril 1966 pour la mission d’Ubon (Thaïlande).
Après l’étude du thaï, il est nommé professeur au séminaire de Tharé (1968), vicaire à Sésong (1969), puis responsable des secteurs de Varin (1970-1980) et de Bung Mai (1980), curé de Nong Khu Noi (Ban Lao) (1990), et responsable du secteur de Yasothon (1995). Il se consacre ensuite à l’aide aux sidéens, dans la préfecture de Yasothon (1996).
Il quitte définitivement la Thaïlande en décembre 2007, pour raison de santé, et se retire à Montbeton, puis il est accueilli dans la Résidence Saint-Martin à Campbon (Loire-Atlantique), où il meurt le 1er décembre 2011.
Il est inhumé à Montbeton le 6 décembre suivant.
Obituary
Notre confrère Auguste Tenaud est décédé à Campbon (Loire-Atlantique) le 1er décembre 2011. Il était né à Rocheservière (Vendée) le 5 avril 1938, cadet d’une fratrie de cinq (quatre garçons et une fille). C’est aussi à Rocheservière qu’il sera ordonné prêtre le 3 juillet 1965 par Mgr Antoine-Marie Cazaux, évêque de Luçon.
Après ses études secondaires dans différents petits séminaires, trois ans à Chavagnes, puis trois ans aux Herbiers, et enfin une année, en classe de première, au petit séminaire Théophane Vénard à Beaupréau, il entre au Séminaire des Missions étrangères en septembre 1957, à Bièvres. Il accomplit son service militaire de 1960 à 1962. Au moment du diaconat il reçoit comme destination la mission d’Ubon Ratchathani, dans le Nord-Est de la Thaïlande.
Arrivé dans ce pays au printemps de 1966, il étudie la langue thaïlandaise à Bangkok tout en résidant à la paroisse Saint-François-Xavier à Samsen. En 1968, il est envoyé à Tharé, au petit séminaire interdiocésain du Nord-Est de la Thaïlande. Il n’y restera qu’une année, puis il est affecté au diocèse d’Ubon, où il sera d’abord nommé à un poste de brousse, Sesong, pour une année. Le premier poste assez important dont il aura la charge sera Varin, une ville-jumelle d’Ubon. Il y restera dix ans, de 1970 à 1980. Il s’occupe en même temps d’un village chrétien, Nong Din Dam, et il contribue au développement de ses infrastructures : construction d’une route permettant d’accéder au village, construction d’un barrage pour l’irrigation, construction d’une église à usages multiples (culte, réunions diverses). En 1975, après la victoire des communistes au Vietnam, puis au Cambodge et au Laos, arrivent en Thaïlande de nombreux réfugiés fuyant le nouveau régime. A Ubon, ces réfugiés viennent principalement du Laos voisin et un camp important est ouvert pour les accueillir. Il comptera à un certain moment vingt ou trente-mille réfugiés. Auguste, avec le père Joseph Trébaol, consacre beaucoup de son temps au service de ces réfugiés. Celui-ci témoigne : « Auguste était très actif, c’était un fonceur […], un homme de foi et de prière un peu dans le style charismatique ».
En 1980, Auguste reçoit une nouvelle affectation. Il est envoyé à Bung Maï, un assez gros village chrétien non loin d’Ubon. Il y restera jusqu’en 1990. Le père Georges Mansuy lui succède comme curé, tandis qu’Auguste reçoit la charge pastorale de Ban Lao, à une centaine de kilomètres au nord d’Ubon. Mais en 1992 le père Mansuy, ayant été élu assistant du supérieur général, est rappelé à Paris, et Auguste lui succède à son tour. A Bung Maï, il a bien aidé le père Bronislas Pasek à installer un ermitage, destiné à devenir un lieu d’accueil pour des personnes désirant faire une retraite spirituelle.
Quatre ans plus tard, en 1996, l’évêque d’Ubon envoie Auguste à Yasothon, une petite préfecture située à une centaine de kilomètres d’Ubon. C’est là qu’il se consacrera de tout cœur à une œuvre qu’il n’avait pas prévue, l’aide aux sidéens. A Yasothon même il y a une petite église et quelques chrétiens dont il prend soin. Il rencontre une bouddhiste pleine de compassion qui a ouvert un centre au service des malades du SIDA, en particulier des enfants issus de parents atteints par le virus et plus ou moins abandonnés. Auguste va vite collaborer avec elle et développer les activités de son centre, en faisant appel à des volontaires venus de France et envoyés par l’association Enfants du Mékong ou par les MEP. Ce centre s’appelle Home Hak, un composé anglo-lao signifiant la maison ou le foyer de l’amour. Voici ce qu’écrivait en 2002 une volontaire française d’Enfants du Mékong, Véronique Hochet, qui y travaillait : « Chez le père Auguste, l’acculturation est maximale. Son âme a épousé les variations irrésistibles de la mousson et des piments. Elle est éprise de ces paysans sans gloire. Un jour qu’il visitait une malade couchée sur sa natte, la voisine est apparue sur le seuil. ‘ Ce Blanc est-il ton ami ? ‘ La vieille a répondu : ‘ C’est un bonze chrétien, un homme de la religion de l’amour ! ‘ Ce compliment a fait chaud au cœur du missionnaire, dont la ligne de vie est de servir gratis pro Deo. »
Dans les années 1980, Auguste rencontre ses premiers ennuis de santé, cardiaques d’abord, qui nécessiteront deux pontages, réalisés avec succès. En 2006 une maladie plus insidieuse apparaît. Auguste a de gros problèmes de mémoire et son état commence à inquiéter son entourage. Lors d’un congé en France cette année-là, il consulte plusieurs neurologues, qui diagnostiquent la maladie d’Alzheimer. Auguste se rend compte des progrès de la maladie en lui et en souffre beaucoup. Il quitte définitivement la Thaïlande en décembre 2007 et se retire à Montbeton. En 2010, il est transféré dans une autre maison à Verdun-sur-Garonne, puis sa sœur Marie-Thérèse l’accueille dans la Résidence Saint-Martin qu’elle dirige à Campbon (Loire-Atlantique). C’est là qu’Auguste termine son long calvaire le jeudi 1er décembre 2011. Selon son désir, son corps a été inhumé le 6 décembre dans le cimetière plus que centenaire de la maison Saint-Raphaël de Montbeton, où reposent de nombreux missionnaires MEP, dont plusieurs furent à l’œuvre avec Auguste à Ubon.