Joseph GOURDON1945 - 2017
- Status : Prêtre
- Identifier : 4215
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Identity
Birth
Death
Status
Biography
[4215] GOURDON Joseph est né le 21 juillet 1945 à Beaupréau (Maine-et-Loire).
Ordonné prêtre le 28 juin 1973, il part le 4 janvier 1975 pour le Vietnam.
Il commence l’étude du vietnamien à Dalat, mais en raison de la situation politique, il doit quitter le Vietnam et revenir en France.
Il part alors à Londres pour y étudier l’anglais et, en 1978, il est envoyé dans le diocèse de Tanjungkarang (Indonésie).
Il s’initie à l’indonésien à Bandung, fait un stage de pastorale à Kalirejo, puis étudie le javanais à Yogyakarta (1978-1980). Il est ensuite nommé vicaire à Pringsewu, dans le Lampung. En 1984, il est curé de Kotagajah. En 1996, il devient responsable du district de Kalirejo, avant d’être élu responsable du groupe missionnaire de l’Indonésie (2013-2017).
Il meurt le 5 août 2017 à Metro (province de Lampung, diocèse de Tanjungkarang). Il est inhumé au cimetière catholique de Dharma Shanti Merta, aux côtés du Père Vincent Le Baron.
Obituary
[4215] GOURDON Joseph (1945-2017)
NOTICE NÉCROLOGIQUE
Enfance et jeunesse
Joseph Gérard GOURDON a vu le jour le 21 juillet 1945 dans la ville de Beaupréau, cité ancienne du Maine-et-Loire, bien connue de beaucoup de confrères MEP qui ont fait un séjour plus ou moins long à la maison du Pinier. Il est le quatrième d’une fratrie de douze enfants, cinq garçons et sept filles, nés de Joseph Gourdon, jardinier, et de Simone Bioteau. Il est baptisé dès le lendemain de sa naissance à l’église Notre-Dame, l’une des deux églises de la ville, alors que la famille est domiciliée à Saint-Martin.
C’est là qu’il passe son enfance et effectue ses études primaires, d’abord à l’école Notre-Dame, puis à l’école Saint-Martin. Après être entré au petit séminaire de Beaupréau, il résidera chez les pas sionistes à Chamblan au Longeron, puis à Rezé, au petit séminaire des Couëts dans la banlieue nantaise. C’est en l’église Saint-Martin de Beaupréau qu’il sera confirmé le 12 avril 1956.
Connaissant beaucoup de confrères passés par le séminaire de Beaupréau ou originaires de la région, c’est donc tout naturellement qu’en septembre 1965, à la fin de son secondaire, Joseph s’oriente vers les MEP et entre directement au grand séminaire de Bièvres. De 1968 à 1969, il effectue son service militaire à Sourdun, près de Provins en Seine-et-Marne. Il fait ensuite un stage dans un pensionnat à Tauves dans le Puy-de-Dôme, de décembre 1969 à juin 1970.
De retour au séminaire de Bièvres en septembre 1970, il suit les cours à Chevilly-Larue, au CERM (Consortium d’Études et de Recherches Missionnaires), avec les Spiritains et les Missions africaines. Il est ordonné diacre le 29 juin 1972 et prêtre le 28 juin 1973 en l’église Saint-Martin de Beaupréau, par Mgr Henri Mazerat, évêque d’Angers. L’intention première des responsables des Missions Etrangères était d’envoyer le jeune père Gourdon auprès des montagnards du diocèse de Ban Mê Thuôt sur les hauts plateaux du Vietnam. Or, en pleine guerre du Vietnam, beaucoup de montagnards vivaient dans une situation précaire et instable. Joseph Gourdon reçut donc sa destination officielle pour le Vietnam le 10 juillet 1973, avec le père Alain Bernard, pour l’apostolat en milieu montagnard, mais sans lieu d’affectation précis. Joseph prend des cours d’anglais à Besançon durant l’été 1973, puis, jusqu’en juin 1974, il est en Angleterre: à Londres d’abord, où il continue l’étude de l’anglais à la SOAS (School of Oriental and African Studies), puis il exercera un ministère paroissial à Barry, de janvier à juin 1974. Le visa pour le Vietnam se faisant attendre, il repart en septembre à la SOAS où il s’initie au vietnamien jusqu’en décembre.
Départ en mission : Vietnam, puis Indonésie
Le 4 janvier 1975, c’est finalement le départ pour le Vietnam. C’est à Dalat qu’il se mettra à l’étude du vietnamien. Mais les communistes, arrivant au Sud-Vietnam, commençaient à expulser tous les missionnaires. Joseph, étant le plus jeune et le dernier arrivé, le régional le fit partir sans délai : sa première mission n’aura donc duré guère plus de trois mois.
De retour en France, une nouvelle destination vers l’Indonésie lui est attribuée vers l’automne 1975. Il est prévu qu’il partira avec Paul Billaud, Vincent Le Baron, et Ferdinando Pecoraro. De septembre 1975 à juin 1976, il suit des cours d’indonésien à Paris, en même temps que d’autres confrères qui partiront plus tôt. De septembre à décembre 1976, il est de nouveau à la SOAS pour étudier l’indonésien. Une demande de visa a été déposée en juin 1976. Mais la réponse tarde à venir, suite à un décret du gouvernement indonésien limitant drastiquement l’arrivée de missionnaires étrangers, au point qu’à l’automne 1977 une nouvelle destination est envisagée pour Taïwan. En attendant, en janvier 1977, Joseph prend un service paroissial à Andigné-Gené, Le Lion d’Angers, jusqu’à la fin de l’année. En décembre, le visa pour l’Indonésie est enfin accordé et le départ pour ce pays s’effectue finalement le 16 février 1978. Il part avec les pères Billaud, Le Baron et Pecoraro. Le voyage durera un mois, le temps de passer à Bangalore, puis au Sikkim, où le père Pecoraro tenait à leur montrer les sommets de l’Himalaya, au pied desquels il avait passé ses premières années de mission. Ce fut ensuite la Thaïlande, la Malaisie, et Singapour.
Dès l’arrivée au Lampung, Mgr Hermelink Gentiaras, premier évêque du diocèse, d’origine hollandaise, fait faire le tour des communautés religieuses au pas de charge: il suffira de quelques jours! Après trois mois de « rodage » en résidence à la cathédrale avec le père Pecoraro, Joseph et ses confrères se rendent à Bandung de juillet à décembre 1978 pour perfectionner leur indonésien. S’en suivra pour Joseph un stage de six mois en paroisse à Kalirejo, auprès des pères Laton et Stan, missionnaires polonais. De juin 1979 à mars 1980, avec Paul et Vincent, Joseph étudie le javanais à Yogyakarta, cœur de la culture javanaise. De mars 1980 à jan vier 1984, il travaille aux côtés de son évêque, comme vicaire, à Pringsewu. Il est ensuite curé du secteur de Kotagajah de janvier 1984 à avril 1995, puis de Kalirejo d’avril 1995 à décembre 2007. Par la suite, l’évêque lui confie la charge de la paroisse de Metro, poste qu’il occupera jusqu’en 2014. La charge de curé est ensuite confiée au père Fritz, prêtre indonésien qu’il avait formé et dont il devient le vicaire. Leurs relations sont des plus fraternelles. Joseph s’est investi pleinement dans la pastorale qui lui était confiée, s’efforçant de mettre en place ce qu’il appelait une « théologie de la solidarité », passant des soirées entières au milieu des gens, les réunissant par petits groupes de cinq familles, les aidant à réfléchir à leur présence et leurs engagements de chrétiens. La taille restreinte de ces groupes permettait un meilleur partage de la foi et de leurs expériences. C’est d’ailleurs à partir de ces petits groupes que prirent naissance un certain nombre de « coopératives » et de « mutuelles santé ». Il cherchait ainsi à rendre plus active et plus concrète la foi de ces communautés, visant également à ce qu’elles se prennent en charge, financièrement et pastoralement. Par exemple, lorsque, en janvier 2008, son évêque, Mgr Andreas Henrisoesanta, lui confia la paroisse de Metro pour lui redonner une âme et la rendre plus dynamique, Joseph a mobilisé et responsabilisé la communauté chrétienne, tant sur le plan économique que pastoral, en impliquant le plus possible les laïcs dans la marche de la paroisse. Ses successeurs n’ont malheureusement pas toujours su ou voulu continuer dans ce sens, préférant un modèle plus « clérical ». Cela se manifestera en particulier dans son dernier poste, Metro, qu’il retrouvera après presque un an et demi d’absence.
Maladie et départ vers le Père
En effet, début avril 2015, un accès dépressif (le début de sa dépression remonte à 1995) le pousse à rentrer en France pour se faire soigner ; cette fois, il prendra le temps qui sera nécessaire. Quelques années auparavant, étant rentré en France pour des soins, il avait voulu repartir au bout de six mois, un peu trop tôt sans doute. Il reste donc dix-sept mois dans la maison MEP de Montbeton, où sa présence apporte un réel dynamisme, à tel point que certains l’auraient bien vu y rester... Il retourne alors en Indonésie début septembre 2016, où il retrouve la paroisse de Metro, avec un nouveau curé, religieux du Sacré-Cœur (Dehonien). Joseph se trouve alors dans une position inconfortable, quasiment sans travail pastoral, et assistant à une orientation pastorale à l’opposé de celle qu’il avait mise en place pendant toutes ces années! Heureusement, sa dépression était derrière lui...
Mais, après Pâques 2017, Joseph se plaint de douleurs intercostales. Quelques antidouleurs et autres onguents devraient en avoir raison, pense-t-il. Au bout de quelques semaines, une radio des poumons montre la présence de liquide pleural. Deux semaines d’hospitalisation sur place n’amènent aucune amélioration. Il est alors dirigé à l’hôpital St. Carolus à Jakarta, où on lui découvre un cancer des poumons très avancé, diagnostiqué le 5 juillet. Le jeudi 6 juillet, le père Jean Moriceau lui administre le sacrement des malades, à la fin de l’Eucharistie célébrée dans sa chambre d’hôpital avec les pères Vincent Sénéchal et Paul Billaud. Un mois plus tard, Joseph, ramené à Metro, s’éteint doucement, entouré de ses confrères MEP et de ses fidèles amis. Ces dernières semaines, tout en sachant que le terme était proche, Joseph s’est toujours montré serein et paisible, confiant d’être attendu et accueilli. Sa dernière lecture ne fut-elle pas celle du psaume 57 [56] (Traduction de Stan Rougier dans ‘Entre larmes et gratitude’): « Que serais-je sans toi ? Pour moi, tu n’es que tendresse... »!
La messe de Requiem eut lieu en la cathédrale le 7 août. Elle fut présidée par Mgr Yohanes Harun Yuwono, évêque de Tanjung Karang, en présence de ses confrères MEP, de tous les prêtres diocésains, de religieux, et d’une assistance nombreuse. Joseph est inhumé dans le cimetière de la paroisse-cathédrale, à côté de son confrère Vincent Le Baron, décédé le 13 mars précédent, accomplissant ainsi leur désir de faire un avec cette terre d’Indonésie devenue la leur.