Vincent LE BARON1947 - 2017
- Status : Prêtre
- Identifier : 4226
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Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Indonesia
- Mission area :
- 1978 - 2017
Biography
[4226] LE BARON Vincent est né le 19 août 1947 à Noyant-la-Gravoyère (Maine-et-Loire).
Ordonné prêtre le 4 juillet 1976, il part le 16 février 1978 pour la mission de Tanjungkarang (Indonésie).
Après avoir étudié l’indonésien à Bandung, il est vicaire dans la paroisse de Metro (1979). Il étudie ensuite le javanais à Yogyakarta (juillet 1979- avril 1980). Puis il est nommé curé de Kotagajah (1980-1983), curé de Baradatu (1984-1997), curé de Sidomulyo (1997-2001), et responsable du secteur de Bakauhuni (2001).
Il meurt le 13 mars 2017 à Bandar Lampung, dans le diocèse de Tanjungkarang. Il est inhumé au cimetière catholique Dharma Shanti Merta (DSM) Negeri Sakti, Kabupaten Pesawaran, Lampung.
Obituary
Vincent Le Baron est né le 19 août 1947 à Noyant-la-Gravoyère, une petite cité minière et ardoisière du Maine-et-Loire, située à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest d’Angers. Ses parents, Joseph Le Baron et Jeanne Berthelot, étaient agriculteurs et Vincent était l’aîné d’une famille de six enfants, trois filles et trois garçons. C’est dans cette commune rurale du diocèse d’Angers qu’il est baptisé le 21 août 1947. Il est confirmé à l’église Notre-Dame à Beaupréau le 2 juin 1960, alors qu’il fréquentait déjà le petit séminaire de cette ville. L’un de ses oncles, Paul Le Baron, était prêtre des Missions Etrangères.
Une personnalité complexe
Vincent fait le premier cycle de son grand séminaire à Angers de 1968 à 1970, et c’est après sa coopération au Laos, de 1969 à 1971, qu’il entre au séminaire de Bièvres en 1973, après avoir effectué un stage d’agriculture. Il est ordonné prêtre le 4 juillet 1976 à Bourg d’Iré où ses parents avaient élu domicile, dans le diocèse d’Angers, par Mgr Orchampt. Il est destiné à la mission de Tanjung Karang sur l’île de Sumatra en Indonésie.
Vincent est une personnalité assez difficile à cerner car pleine de contrastes. Il a souvent été en marges, ce qu'il devait d’ailleurs affectionner. Il est parti faire son temps de service national au Laos. C’est le moment où il s’ouvre à l’Asie pour l’écouter et la questionner à travers les Laotiens. Il enseigne le français, mais il essaie de s’intégrer dans cette nouvelle culture jusqu’à en oublier de correspondre avec sa famille pendant des périodes assez longues. Ensuite, de retour en France, il se réserve un temps pour s’insérer plus profondément dans le domaine du travail et devient conducteur de tracteur, entre autres. Cette période terminée, il se remet à penser sa vocation de façon plus explicite en retrouvant le séminaire de Bièvres, où il terminera ses études jusqu’à son ordination sacerdotale.
Pendant ce temps de formation intellectuelle et spirituelle, il se mettra aussi au service de la communauté des Gens du Voyage qu’il retrouve à Verrières-le-Buisson en Essonne. C’est une autre façon pour lui de s’ouvrir à un monde quelque peu étranger. Il tissera des amitiés solides avec ces gens, au milieu desquels il fut ordonné diacre par Mgr Bescond.
Après son ordination sacerdotale en 1976, il part à Londres pour se familiariser avec l’anglais. C’est encore une nouvelle découverte de l’altérité qu’il n’a pas toujours appréciée. Effectivement il n’était guère anglophile par moments. Il devait, avec le père Paul Billaud, partir pour le Laos comme destination définitive. Mais les événements de 1975 dans le sud-est asiatique ne leur permirent pas de réaliser ce projet. Ils durent prolonger leur séjour dans l’Hexagone ou en Grande-Bretagne avant d’obtenir un visa pour l’Indonésie.
Mission en Indonésie
En Indonésie, il lui fallut avec ses confrères se mettre à l’étude des langues, chose qui ne lui posa guère de problème. Esprit ouvert, il se trouvait à l’aise et toujours en quête de nouveautés. Il aimait voyager et marcher à pied dans des coins rarement fréquentés par les touristes.
Le travail pastoral commence avec une lettre de mission le nommant dans une immense paroisse au centre de la province du Lampung, à l’extrême sud de Sumatra. Là il a perfectionné son javanais, grâce à un jeune prêtre qui l’initiait dans sa pratique pastorale. Mais rapidement, Vincent prit son envol et retrouva sa liberté d’action tant affectionnée. Son travail pastoral non seulement lui plaisait mais les gens étaient heureux de l’accueillir, même si parfois il leur « rentrait dans le lard » selon une de ses expressions favorites. Puis, après un séjour de repos en France, il dut changer de paroisse et se mit tout de suite à l’œuvre pour ouvrir des postes de mission dans la partie nord du Lampung. Là il se retrouvait bien sûr avec des Javanais chrétiens; mais Vincent sut aussi contacter des familles d’aborigènes dont il se fit des amies fidèles. Il lança plusieurs pro[1]jets sociaux dont la réussite ne fut pas toujours évidente, mais qui, grâce à sa ténacité, ont pu être réalisables. Il ne se préoccupait guère de sa santé physique, ce qui d’ailleurs lui avait été souvent reproché par ses amis MEP.
Vincent était un homme qui ne ménageait pas sa peine et savait aller au-devant de ceux qui étaient dans le besoin, au point de se faire rouler parfois. Il savait ce que veut dire le mot « incarnation », même s'il lui arrivait de se mettre en colère. Il était très cultivé et intellectuellement très au fait de beaucoup de choses, ce qui lui permettait de prendre diverses initiatives pastorales.
Dans ce secteur pastoral, il ouvrit deux paroisses, construisit quelques écoles, et créa aussi des œuvres sociales ouvertes à tous. Il arriva même parfois qu’il se comportât un peu trop en Père Noël. Mais c’était sa façon de vivre et de secourir tous ceux qui lui demandaient de l'aide de quelque façon que ce soit. Il reçut plusieurs séminaristes ou jeunes prêtres qu’il devait initier au tra[1]vail de pasteur. Le vicaire général actuel du diocèse est l’un de ses anciens jeunes amis autrefois en découverte pastorale chez lui. Pour se détendre, il avait pris l’habitude de chasser le sanglier à l’épieu ce qui le rendit célèbre.
Puis vint le temps où Vincent dut quitter ce monde où il vivait en fraternité avec un musulman hadj dans son presbytère, après s'être donné entièrement au service des populations démunies par un terrible tremblement de terre. Ce dévouement sans limites commença à peser un peu plus sur sa santé. De plus, en 2000, il devint le remplaçant du père F. Pecoraro comme responsable du groupe MEP d’Indonésie. Là aussi il se dépensa sans compter ; mais sa santé devint de plus en plus fragile. Le père évêque lui donna une paroisse plus petite dans le sud de la province; mais Vincent ne s’y plaisait guère. Cependant il réussit à ouvrir un Crédit Union pour tout le monde. Cette coopérative de crédit fonctionne toujours, malgré des hauts et des bas.
À sa demande, il changea une autre fois de vie, dans une nouvelle paroisse qu’il avait ouverte lui-même. Là commença pour lui un autre souci pastoral. Étant à côté du port reliant Java à Sumatra, il découvrit beaucoup de misère. Il se mit à l’écoute des enfants des rues qui essayaient de vivre grâce aux dons des voyageurs traversant d’une île à l’autre. Mais la drogue s’en mêla. Ce travail auprès des enfants le conduisit aussi à visiter les prisons, ce qu’il fera jusqu’au dernier jour. Il aidait les prisonniers condamnés pour trafic ou consommation de drogue, ainsi que leur famille. Là encore, certains lui ont reproché de se laisser trop facilement émouvoir. Mais Vincent reste Vincent. Dans cette paroisse, il eut des difficultés avec son vicaire qui était devenu curé, ce que Vincent n’appréciait pas, étant le doyen d’âge. C’est à ce moment-là que se manifesta la maladie de parkinson qui le fera souffrir.
Maladie
Il a accepté cette maladie, mais il devenait de plus en plus dépendant, ce qui lui était difficile à supporter. Aussi se débrouillait-il pour en faire à sa guise. Il partit en voyage: Japon, Thaïlande, Laos, Singapour, congé en France, etc.
Son séjour se poursuivit dans une paroisse chinoise de la ville de Bandar Lampung, à Teluk Betung. Là il réussit à tisser de nombreuses amitiés et s’y sentit de plus en plus chez lui. Surtout que le prêtre responsable de la paroisse l’accompagnait, même parfois sévèrement, comme un réel ami très dévoué. Mais le nouvel évêque préféra voir le père Le Baron ailleurs qu’à Teluk Betung et le « somma » (selon le terme employé par Vincent) de partir à la campagne dans une maison pour prêtres en repos. Vincent souffrit de cette décision qui le coupait de ses amis et le confinait dans une demeure isolée pleine de marches, ne convenant pas du tout à des personnes handicapées comme il le devenait. Il passait ses journées avec pour seule compagnie ses livres et ceux qu’on lui apportait, ainsi que de ses médicaments qu’il essayait de prendre régulièrement. Mais il ne pouvait échanger avec l’extérieur qu’avec son téléphone mobile, n’ayant pas de connexion internet, autre source de difficulté pour lui qui aimait communiquer. Toutefois, dans cette maison de souffrance, il avait un voisin, un prêtre ayant eu un AVC, qui prenait soin de lui avec une attention qui faisait l’admiration.
Finalement, le jour du dernier appel sonna rapidement. Comme il se sentait oppressé, on le transporta à l’hôpital en urgence; et après quelques heures sous oxygène, Vincent rejoignit Celui qui l’avait appelé à son service pour les plus démunis ou éloignés de son Église. Il mourut le 13 mars 2017 et repose en paix.