Léon GUIMBRETIÈRE1849 - 1888
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1529
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1882 - 1885
Biographie
[1529]. GUIMBRETIÈRE, Léon, né le 13 janvier 1849 à Montigné-sur-Moine (Maine-et-Loire), commença assez tard ses études au petit séminaire de Beaupréau, entra au grand séminaire d'Angers, et reçut la prêtrise le 18 décembre 1880. Aspirant du Séminaire des M.-E. le 9 septembre 1881, il partit le 2 août 1882 avec sa destination pour le Kouang-si. Son premier district fut celui des Cent mille monts.
Dès 1883, les païens le menacèrent d'expulsion, et au commencement de 1885, alors que les péripéties de la guerre franco-chinoise surexcitaient le pays, ils mirent leur projet à exécution. Le missionnaire se dirigea sur Hong-kong et y arriva dans un état d'épuisement extrême. Il revint en France, exerça les fonctions de vicaire pendant quelques mois, et mourut dans sa famille, à Montigné-sur-Moine, le 11 février 1888. Ses dernières paroles avaient été celles-ci : Ah ! je ne vois plus ! mon Dieu, que je vous voie toujours. "
Nécrologie
M. GUIMBRETIÈRE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU KOUANG-SI
Né le 13 janvier 1849.
Parti le 2 août 1882.
Mort le 11 février 1888.
M.Léon Guimbretière était né à Montigné-sur-Moine ( Maine-et-Loire), sur les confins de la Vendée. Il commença assez tard ses études classiques, et fut ordonné prêtre dans son diocèse d’Angers, à 31 ans. Cependant, l’attrait auquel il avait obéi en commençant ses études, était déjà la vocation apostolique. Il n’en eut jamais d’autre. Aussi, dès l’année suivante, il entrait au Séminaire des Missions-Étrangères. Il s’y fit remarquer par sa grande piété, son esprit de douceur et de charité. Humble et mortifié, il préludait par des pétitences secrètes à la vie de privations qu’il aurait à mener plus tard. Son bonheur était de passer inaperçu au milieu de ses confrères.
Après son année de probation, il fut destiné à la mission du Kouang-si où il arriva dans les derniers mois de 1882. Il fut d’abord placé dans une petite chrétienté à quelques lieues de Chang-se, résidence du Préfet apostolique. Il s’y livra à l’étude de la langue, et après quelques mois de travail, il était déjà en état de donner les sacrements aux chrétiens. Pour essayer ses forces, on l’envoya au district des Cent mille Monts, où il prépara les chrétiens à la communion pascale de 1883.
Ce district où il avait fait ses premières armes lui fut bientôt définitivement confié. L’heureux missionnaire est au comble de ses voeux, il va pouvoir se dépenser sans mesure, « Missionnaire du Kouang-si, écrit-il, j’aime le Kouang-si de toute l’ardeur de mon âme ! » C’est aussi de toute l’ardeur de son âme qu’il se met au travail. Mais l’épreuve ne tarde pas à venir.
Au mois d’octobre 1883, les PP. Pernet et Lavest, ses voisins de district, sont arrachés à leurs résidences par la populace ameutée, leurs maisons sont pillées, et eux-mêmes ne sont remis en liberté qu’après avoir subi tous les outrages. Quand ils ont échappé à la fureur de la foule, c’est le P. Guimbretière qui les reçoit à Quay-yun. L’année suivante, l’orage recommence ; cette fois San-pan-kiao est complètement ruiné. Le P. Guimbretière ressentait le contrecoup de ces événements , plus d’une fois il fut menacé était pillage et d’expulsion. Son tour ne devait venir que plus tard.
Au mois de février 1885, l’effervescence populaire, déjà facile à exciter dans la mission du Kouang-si, est encore augmentée par les bandes de soldats qui traversent la province pour se rendre au Tonkin. La situation devient bientôt intolérable. Aux menaces sucdèdent les voies de fait. Le P. Guimbretière est expulsé ainsi que ses confrères et obligé de chercher avec eux un refuge à Hong-kong. Les chapelles sont pillées, les chrétiens eux-mêmes menacés par la foule hostile sont forcés de s’expatrier.
Il arriva à Hong-kong brisé par les fatigues et les émotions de cette longue retraite en pays ennemi. On espérait que quelques mois de repos et de soins le remettaient sur pied, mais bientôt on s’aperçut que sa santé était gravement atteinte. On lui conseillait de partir pour la France et d’aller demander à l’air natal une guérison que les meilleurs soins ne lui donnaient point. Il refusa. « Lui, jeune missionnaire, déjà quitter son Kouang-si ! A quoi pensait-on de « lui faire pareille proposition ? » Le cher malade se faisait illution sur son état. Il fallut lui donner l’ordre de partir. Lui, qui ne savait qu’obéir, céda humblement devant la volonté manifeste de ses supérieurs et consentit à s’embarquer. Il arriva en France à la fin de juillet 1885.
A Hyères d’abord, et plus tard dans sa famille, il eut quelques alternatives de mieux, puis encore de nouvelles rechutes. En attendant qu’il pût regagner sa mission, son bonheur était de travailler encore pour elle, en intéressant en sa faveur les âmes charitables. Il envoyait à ses confrères rentrés au Kouang-si, les ornements et les aumônes qu’il avait pu obtenir de la charité.
Ses forces ne revenaient pas au gré de ses désirs ; fatigué de l’inaction à laquelle il se voyait réduit, il voulut essayer du ministère. Pendant quelques mois, il remplit les fonctions de vicaire dans une petite paroisse de la Vendée. Mais bientôt il dut cesser tout travail. Il se retira au sanatorium de Monbeton, commençant à désespérer de sa guérison.
Le sacrifice de sa vie coûtait peu au généreux missionnaire ; mais, s’il fallait mourir, pourrait-il du moins se réclamer près du Souverain Juge de son titre de missionnaire du Kouang-si ? Forcé de quitter sa mission avant les trois années de l’épreuve ordinaire, y avait-il été définitivement agrégé ? Il supplia son Evêque de lui en donner l’assurance. Cette assurance lui vint dans sa famille, où il s’ était rendu au mois de janvier de cette année. En apprenant cette suprême consolation qu’il avait tant désirée, sa première pensée fut d’en rendre grâces au Sacré-Coeur. Il nous envoya aussitôt de quoi offrir à la Basilique de Montmartre, une pierre qui porterait le nom de son cher Kouang-si.
Au comble de ses voeux, le missionnaire pouvait maintenant chanter son Nunc dimittis. L’appel ne se fit pas attendre. Il fut pris de grandes douleurs d’estomac, qui couronnèrent son martyre de trois ans. Le 11 février, à 7 heures du soir, le P. Guimbretière rendait son âme à son Créateur. M. le Curé de Montigné-sur-Moine, qui l’a assisté à ses derniers moments, nous écrivait que le cher Père « a été admirable de résignation, de courage et de piété. Ses dernières paroles ont été celles-si : « Ah ! je ne vois plus ! Mon Dieu, que je vous voie « toujours ! »
« Il avait dit sa dernière messe le mardi 7, reçu le Saint-Viatique le vendredi matin et l’Extrême-Onction le soir du même jour. Il demandait à vivre encore afin de travailler au salut des infidèles. Oh ! sa chère mission, comme il l’aimait ! Le bon Dieu avait assez de sa bonne volonté : Consummatus in brevi, explevit tempora multa ! »
Références
[1529] GUIMBRETIÈRE Léon (1849-1888)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1883, p. 37 ; 1884, p. 83. - A. P. F., lvi, 1884, La mission des Cent mille monts, p. 27. - Sem. rel. Angers, 1885, p. 191.
Hist. miss. Kouang-si, Tab. alph.
Notice nécrologique. - C.-R., 1888, p. 221.