François-Xavier ROUX1862 - 1917
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1639
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1885 - 1917 (Vinh)
Biographie
[1639] ROUX François-Xavier, est né le 7 janvier 1862 à Saurier, dans le diocèse de Clermont (Puy-de-Dôme). Il fit ses premières études au Collège libre d'Issoire, puis au Petit Séminaire de Cellule. Il entra, en 1879, au Grand Séminaire de Clermont. Déjà sous-diacre, il fut admis et arriva au Séminaire des Missions Etrangères le 11 septembre 1883. Ordonné prêtre le 28 février 1885, il partit pour la Mission du Tonkin méridional (Vinh), le 8 avril 1885.
C'était l'époque des massacres, déclanchés en Annam par les lettrés" contre les missionnaires et les chrétiens, qui firent des millions de victimes. Le Père Roux s'initia, dans ce contexte, à la langue annamite dans les paroisses de Trang-Nua, puis de Manh-Son. En 1887, il fut envoyé dans le district de Binh-Chinh, dont la plupart des chrétientés avaient été dévastées et qu'il fallait relever. En 1903, il fut chargé du district de Van-Hanh, qu'il dirigea jusqu'en 1916. Frappé de paralysie, il revint à Xa-Doai, chef-lieu de la Mission, où il mourut le 17 septembre 1917.
Nécrologie
M. ROUX
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE AU TONKIN MÉDIRIONAL
M. ROUX, François-Xavier, né à Saurier, hameau Brionnet (Clermont, Puy-de-Dôme), le 7 janvier 1862. Entré sous-diacre au séminaire des Missions-Etrangères le 11 septembre 1883. Prêtre le 28 février 1885. Parti pour le Tonkin méridional le 8 avril 1885. Mort à Xadoai le 17 septembre 1917.
M. Roux naquit le 7 janvier 1862 dans la paroisse de Saurier (Puy¬-de-Dôme). Ses parents, profondément chrétiens, firent donner à leurs enfants une éducation en rapport avec leur foi et leur fortune. François fit ses premières études de latin au collège libre d’Issoire, tenu des prêtres du diocèse, mais les cours n’allant pas au delà de la troisième, il dut passer deux ans au petit séminaire de Cellule. C’est alors que s’éveilla en lui un ardent désir de se consacrer aux Missions-¬Etrangères ; toutefois, sur les conseils du supérieur de Cellule, il alla d’abord au grand séminaire de Clermont-Ferrand, où il resta quatre ans et où il fit remarquer par de brillants succès. Sous-diacre en 1883, il put enfin obtenir de son directeur la permission de suivre ses aspirations et fut admis au séminaire de la rue du Bac.
Ordonné prêtre en 1885, il reçut sa destination pour le Tonkin méridional. Ici se place un petit incident : Peu de jours avant son départ, comme il passait, en compagnie d’amis et de compatriotes, devant le Palais-Bourbon, où avaient lieu de mémorables discussions au sujet du Tonkin, il s’entendit, lui et ses amis, interpellé par quelques gavroches qui leur criaient : « Au Tonkin... au Tonkin ! » Il s’avança résolument vers un des braillards et lui dit à brûle-pourpoint : « Dans huit jours, moi je pars pour le Tonkin... eh bien ! toi, l’ami, qui cries si fort : au Tonkin ! veux-tu faire avec moi cette petite promenade ? » Quelques personnes, attirées par cette alerte, se mirent alors à chuchoter : « C’est un missionnaire ! » A ce mot, les jeunes gens s’esquivèrent et disparurent dans la foule.
Il arriva au Tonkin méridional le 8 juin 1885, et demeura un mois ou deux à Trangnua. C’était l’époque où l’Annam était à feu et à sang. Les trois quarts des chrétiens de la mission durent abandonner leurs villages, qui furent pillés et incendiés par les païens. Des milliers et des milliers de fidèles se réfugièrent dans le district central de Xadoai et furent dès lors à la charge de la mission. Quatre à cinq mille, surpris avant ou pendant leur fuite, furent impitoyablement massacrés.
De Trangnua, notre confrère fut envoyé à Manhson, grosse chrétienté et port important du Quinhluu. Ce district avait alors à sa tête un ancien franc-tireur de 1870, aujourd’hui le patriarche de notre mission, le P. Cudrey. Sous la direction de ce chef vaillant et habile, M. Roux entra en campagne contre les bandes de rebelles, qui prétendaient avoir facilement raison des 5.000 à 6.000 catholiques de la préfecture ; mais l’ancien franc-tireur, n’entrant nullement dans ces combinaisons, arma de lances tous les hommes valides, et se défendit si bien que les assassins s’éloignèrent prudemment du pays, jugeant qu’il n’y avait rien à faire avec ces gens récalcitrants.
Au printemps de 1886, notre confrère fut rappelé à Xadoai et ramena, en compagnie de M. Pédémon, les chrétiens des paroisses de Dongthanh.
En juin 1887, il fut envoyé dans le Binhchinh. Ce district, le plus important de la mission, comptait alors environ 28.000 fidèles presque tous dispersés, car la plupart des chrétientés avaient été dévastées et brûlées. M. Tortuyaux, chef du district, aidé de M. Roux, arriva peu à peu à ramener chez eux ces milliers de réfugiés.
Une ère de paix commença à se faire sentir, réjouissant le cœur de nos deux confrères, mais les fatigues et les privations, qu’ils avaient eues à supporter, les forcèrent d’aller à Hongkong demander au sanaotrium de Béthanie des soins pour leur santé compromise.
M. Roux n’en revint qu’en mars 1889, et fut chargé de la direction de ce même district du Binhchinh. Son zèle actif s’exerça dans ces nombreuses paroisses, dont il visita toutes les stations, et où il fit dans chacune d’elles l’administration. Parlant bien le langage du pays, doué d’une mémoire remarquable et d’un esprit d’investigation spécial, il voulait tout savoir ; mais pour savoir avec l’Annamite, il faut interroger, et il interrogeait petits et grands, vieux et jeunes ; aussi connaissait-il l’histoire de chaque chrétienté, pour ne pas dire de chaque famille. Il réussit à trouver plusieurs manuscrits, traductions de livres de piété, faites par Mgr Masson et par quelques missionnaires.
L’année 1899 fut attristée par la famine. Des milliers d’enfants païens moururent le long des routes : on en amena par centaines à Huongphuong, poste central du Binhchinh. Avec l’aide de confrères dévoués, M. Roux mobilisa ses prêtres indigènes, ses catéchistes, ses reli¬gieuses Amantes de la Croix, et ses chrétiens de bonne volonté : il put ainsi baptiser et faire baptiser un grand nombre d’enfants.
En 1903, notre confrère fut nommé chef de district de Vanhanh dans la province de Hatinh.
Là, comme au Binhchinh, il parcourut chaque district ; puis il construisit une église au chef-lieu. Il commençait à élever l’église de Kecuong, quand au mois d’août 1916, il fut frappé soudainement d’une attaque de paralysie. Depuis lors, il ne put guère sortir, malgré les soin des médecins de Hatinh et de Vinh. En août 1917, la paralysie augmentant, il se rendit à Vinh, pour être plus près du docteur, mais hélas ! il n’y avait plus d’espoir. Ramené à Xadoai, sa maladie se compliqua d’une hémorragie interne, et le 17 septembre 1917, muni des sacrements de la sainte Eglise, notre cher confrère rendit son âme à Dieu.
~~~~~~~
Références
[1639] ROUX François-Xavier (1867-1917)
Références bibliographiques
AME 1893 p. 31. 33. 699. 700. 1895 p. 282. 284. 1898 p. 119. 1917-18 p. 298. CR 1885 p. 143. 1889 p. 128. 1890 p. 112. 1891 p. 325. 327. 1893 p. 178. 180sq. 1894 p. 197. 1895 p. 195. 1896 p. 173. 1897 p. 150. 1898 p. 147. 1899 p. 177. 1900 p. 150. 1903 p. 148. 1904 p. 162. 1909 p. 155. 1910 p. 362. 1911 p. 163. 1913 p. 196. 1914 p. 178. 179. 1916 p. 108. 109. 1917 p. 237. 1920 p. 59. 1934 p. 289.