Camille SANDRIN1862 - 1938
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1663
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1886 - 1938 (Jilin [Kirin])
Biographie
Camille, Emile, Xavier SANDRIN naquit le 15 novembre 1862, à Delle, alors diocèse de Besançon, (actuellement, diocèse de Belfort-Montbéliard), Territoire de Belfort. Il fit ses études secondaires dans un collège libre de la région.
Le 4 septembre 1881, laïque, sa réthorique achevée, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Aspirant sérieux, studieux, régulier, on lui confia la charge importante de réglementaire. Tonsuré le 23 septembre 1882, minoré le 22 septembre 1883, sous-diacre le 20 septembre 1884, diacre le 28 février 1885, ordonné prêtre le 27 septembre 1885, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique de la Mandchourie, qu'il partit rejoindre le 4 novembre 1885.
Arrivé en plein hiver, il dut attendre à la procure de Shanghai que le port de Ying-Keou fût débarrassé de ses glaces. Ce ne fut donc qu'au printemps de 1886 qu'il atteignit sa mission. Pendant quelques mois, il s'initia à la langue chinoise dans la grande chrétienté de Chaling, puis Mgr. Dubail l'envoya comme vicaire chez M. Louis Marie Bruguière, à Pei-lin-tze. En 1889, avec M. Eugène Litou, M.Sandrin travailla à Chou-kai-touo et dans les nombreuses stations environnantes. Tous deux furent inquiétés par les brigands, et bien que le droit de cité dans les villes leur fut refusé, la bienveillance et la confiance des populations autour de Chou-kai-touo leur était acquise. .
Au début de 1891, Mgr. Guillon confia le district de Leao-tien-tse et A-che-heu, au sud du Soungari, dans la province de Ghirin, à M.Sandrin. Celui-ci qui succeda à M.Aulagne. y construisit une église en briques, répara la résidence du missionnaire, le mur d'enceinte, les écoles avec l'aide de ses seuls chrétiens. Ses moyens de locomotion étaient le cheval ou le chariot. La procure de la mission se trouvait à 900 kms environ du centre de son district, une "excursion de 15 à 20 jours".
En 1898, fut crée le vicariat apostolique de la Mandchourie Septentrionale, confié à Mgr. Pierre Lalouyer, avec résidence à Ghirin (Kirin), chef lieu de la province du même nom. M.Sandrin fit partie de cette nouvelle mission. En 1899, il fut chargé du district de Se-kia-tse, à 90 lys au nord-ouest de Hsin-king.
En 1900, les "Boxers" anti-chrétiens et xénophobes créèrent de l'agitation en Mandchourie. Des rumeurs d'insécurité circulant dans la province de Ghirin, M. Lecouflet, voisin de M. Sandrin se rendit chez ce dernier, nommé depuis peu à Se-kia-tse. Devant l'imminence du danger, tous deux se retirèrent chez M. Cubizolles, à Siao-pa-kia-tse. Venant de Kirin, et accompagné de M.Gérard, Mgr. Lalouyer les y rejoignit bientôt. Après mûre réflexion, le 11 juillet 1900, ils partirent ensemble, en chariot, pour se réfugier auprès de la colonie russe de Kouan-tcheng-tse qui allait se replier sur Harbin. De Kouan-tcheng-tse à Harbin, environ 500 lys, il fallut faire le voyage en chariot, les trains ne fonctionnant plus. Les cosaques veillaient à la sécurité du convoi, qui, cependant, fut attaqué aux environs de Sansing.
Arrivés à Harbin (Karbine), l'autorité russe ordonna l'évacuation des civils et des missionnaires par voie fluviale vers la frontière sibériene. Mgr. Lalouyer, MM.Cubizolles, Samoy procureur, Sandrin, Gérard et Lecouflet trouvèrent une place sur un bâteau, naviguèrent sur le fleuve Soungari, et débarquèrent dans la ville sibérienne de Khabarowska (Harbarovsk). De là, envoyés à Vladivostock par les Russes, puis au Japon, ils gagnèrent peu après, la procure de Shanghai où ils passèrent environ deux mois, et enfin la situation étant devenue meilleure, ils retrouvèrent la procure de Ing-tse, en Mandchourie Méridionale. Vers la fin de l'année 1900, MM.Sandrin et Gérard partirent pour Tie-ling pour se mettre en rapport avec M.Bourlès se trouvant aux environs de Pa-kia-tsé. Vers le 12 janvier 1901, tous deux arrivèrent à Kouang-tcheng-tse. La procure ayant été brûlée, ils louèrent là une maison. Peu après, M.Sandrin regagna son poste de Se-kia-Tsé qui n'avait pas souffert pendant cette tourmente.
Le 27 octobre 1901, en action de grâces, il célébra solennellement la fête du patronage de la Ste Vierge. En 1903, le district de Se-kia-Tse comptait 1.320 chrétiens, des laboureurs pour la plupart. M. Sandrin pût faire la visite de toutes ses chrétientés. En 1905, ses chrétiens élevèrent un beau calvaire au milieu de la grande place de leur village Dans la nuit du 7 au 8 février 1904, des torpilleurs japonais pénétrèrent dans la rade de Port-Arthur et coulèrent trois navires russes. Ce fut le début du conflit russo-japonais qui augmenta le désarroi dans tout le pays. En pleine tourmente, M.Sandrin assura les secours spirituels à ses chrétiens disséminés dans trois ou quatre postes dont le plus éloigné était à 110 lys de sa résidence. Il créa des revenus pour son district, répara sa résidence, refit le toit de son église et y ajouta un clocher.
En 1911, Mgr. Lalouyer demanda à M.Sandrin de quitter Se-kia-tse, pour aller s'installer à 400 lys au nord, à Fou-yu. En 1913, nommé à Harbin avec la chrétienté de Chouang-tcheng comme annexe, il aida à l'installation des Franciscaines Missionnaires de Marie qui ouvrirent dispensaire et ouvroir dans sa résidence. Quant à lui, il vécut dans une maison louée.
En 1917, Mgr. Lalouyer confia à M.Sandrin le district de Pa-yen-sou devenu vacant. En 1923, des troubles continuels crées par les brigands empéchèrent les chrétiens éloignés d'accomplir leur devoir pascal. En 1925, Si-ki-tcheng, sans titulaire depuis un an, fut confié aux soins de M.Sandrin, doyen d'âge de la mission. En 1928, Mgr. Gaspais lui donna le petit poste de Chouang-Tcheng-pou, plus proportionné à ses forces, au sud de Harbin. Il en décora l'église, organisa de belles fêtes, encouragea l'apostolat de la prière. Deux prêtres chinois étaient originaires de son district..En 1932, sa chrétienté fut envahie, plusieurs fois par les brigands. Lors de la marche des japonais sur Harbin, la principale bataille eût lieu aux portes de la ville de Chouang-Tcheng; M.Sandrin offrit ses services à la Croix Rouge. Pendant le pillage de cette ville, il dût se réfugier à Harbin. Puis, en raison des inondations qui causèrent beaucoup de dégâts; il accueillit de nombreux réfugiés dans sa résidence.
En 1935, le jeudi de l'Ascension, jour de clôture de la retraite annuelle des missionnaires, prêchée par le P. Mateo, M.Sandrin célébra ses noces d'or. Pour la première fois, une telle fête était célébrée dans la mission.
En 1938, sentant ses infirmités augmenter, il demanda de venir terminer ses jours à Kirin, tout près de N.D.de Lourdes. Au début de mai 1938, M.Sagard, procureur, se rendit à Chouang-Tcheng, et ramena à la procure M.Sandrin dont l'état de santé s'aggrava rapidement. Le médecin diagnostiqua une affection grave de la vessie, et un organisme usé. M.Sandrin eût la consolation de voir tous les confrères réunis à la procure pour la retraite annuelle. Il expira sans agonie le lundi 23 mai 1938, à 21h45. Son corps fut exposé dans le salon de la procure. Ses funérailles furent célébrées le mercredi 25 mai 1938 en présence d'une nombreuse assistance. Il repose dans le nouveau cimetière de la mission où avaient été transférés depuis quelques années, les restes mortels des autres confrères décédés à la procure de la mission de Kirin.
Nécrologie
[1663] SANDRIN Camille (1862-1938)
Notice nécrologique
M. Camille-Emile Sandrin naquit à Delle, dans le territoire de Belfort, le 15 novembre 1862. Les renseignements sur son enfance manquent totalement. Tout ce que nous savons, c’est que Camille fit ses études secondaires dans un collège libre de la région, et que, sa rhétorique terminée, il entra au Séminaire des Missions-Etrangères. À la rue du Bac, il dut être un aspirant sérieux, studieux et régulier puisque ses Supérieurs l’ont choisi pour remplir la charge importante de réglementaire.
M. Sandrin reçut l’ordination sacerdotale le 27 septembre 1885 et fut aussitôt désigné pour la Mandchourie. Quelques semaines plus tard il s’embarqua à Marseille à destination de Shanghai où il arriva en plein hiver ; mais il dut, comme ses prédécesseurs, venus à cette même époque, attendre à la Procure que le port de Ying-keou fût débarrassé de ses glaces. Ce n’est donc qu’au printemps suivant que le jeune missionnaire atteignit sa Mission. Après un assez court séjour dans la grande chrétienté de Chaling pour s’initier à la langue chinoise, Mgr Dubail l’envoya comme vicaire de M. Bruguière. En 1891, il devint chef du district de Leao-tien-tse. En cette ville, la résidence, les écoles, le mur d’enceinte et surtout l’église, étaient en très mauvais état ; il fallait donc tout refaire. M. Sandrin se mit courageusement à l’œuvre ; et, deux ou trois ans après, à la place des anciennes masures délabrées, s’élevèrent de solides constructions en briques. L’église avec son clocher, sans être un chef-d’œuvre d’architecture, est très convenable. Les conversions en masse n’étaient pas connues à cette époque ; néanmoins, chaque année, un certain nombre de familles entraient dans le sein de la sainte Eglise.
Vivre seul à Leao-tien-tse en ce temps-là, exigeait un certain héroïsme ; pour faire visite à un confrère voisin habitant à plus de 80 kil., le missionnaire n’avait comme moyen de locomotion que le cheval ou le chariot ; de plus, les routes étaient souvent infestées de brigands. Sur les huit années qu’il demeura à Leao-tien-tse, il fut seul environ pendant quatre ans, puis un vicaire chinois lui fut adjoint. La Procure de la Mission n’étant qu’à 1.500 lys de son district, soit 900 kilomètres, il est facile à comprendre qu’il n’ait fait le voyage que deux fois pour régler les affaires du poste. Il s’y rendait l’hiver par les grands froids de Mandchourie que n’adoucissait guère la toile qui couvrait le petit chariot traîné par trois mules vigoureuses. C’était une excursion de 15 à 20 jours. De retour à Leao-tien-tse, si les roues du chariot avaient tenu bon, si les mules se portaient bien, si les brigands ne l’avaient pas pillé, le voyageur s’estimait le plus heureux des hommes.
En 1900, M. Sandrin reçut son changement pour la chrétienté de Sekiatse, à 90 lys au nord-ouest de Hsinking. Il y vint non sans regret, car il aimait son Leao-tien-tse. Les objets qu’il avait emmenés avec lui n’étaient pas encore déballés que de sombres rumeurs commençaient à circuler dans le pays. La secte des Boxeurs s’étendait jusqu’aux extrémités de l’empire. Un soir, un jeune missionnaire, M. Lecouflet, éloigné de 30 lys seulement arrive à pied et haletant chez M. Sandrin ; tout son personnel l’avait lâchement abandonné. Devant l’imminence du danger, les deux missionnaires décidèrent de se retirer provisoirement chez M. Cubizolles, dans la grande chrétienté de Siao-pa-kia-tse, située à 40 lys. Mgr Lalouyer venant de Kirin, accompagné par M. Gérard, les y rejoignit bientôt. Après mûre réflexion, il fut décidé de se retirer auprès de la colonie russe de K’ouan-tch’eng-tse qui allait se replier sur Harbin. M. Samoy, Procureur, rallia précipitamment le groupe. Cette fugue, pensait-on, serait de courte durée, car une armée russe venant du nord mettrait vite les Boxeurs à la raison. De K’ouan-tch’eng-tse à Harbin, environ 500 lys, il fallut faire le voyage en chariot, car les trains ne fonctionnaient plus. Les Cosaques veillaient à la sécurité du convoi. A Harbin l’autorité russe, ne se sentant pas encore en force pour résister à l’avance des Boxeurs, ordonna l’évacuation des civils et des missionnaires sur Habarovsk par voie fluviale. Aux environs de Sansing, le bateau fut accueilli par une terrible fusillade qui tua un passager et en blessa plusieurs. Mgr Lalouyer et ses missionnaires avaient hâte de se rendre à la Procure de Shanghai où ils arrivèrent enfin par Vladivostock et le Japon.
À l’automne, grâce aux armées russes prêtes à intervenir, il y eut un calme relatif et les missionnaires de la Mandchourie débarquèrent à Ying-k’eou. Là, Mgr Lalouyer décida d’envoyer deux missionnaires en éclaireurs à K’ouan-ch’eng-tse. MM. Sandrin et Gérard acceptent bravement cette mission qui n’était pas sans danger. Après quelques jours passés à la Procure, M. Sandrin regagna sa chrétienté de Sekiatse que, par une protection toute spéciale de Dieu, il retrouva dans le calme et sans dégâts. Pour remercier la divine Providence, il fit élever un calvaire en face de son église.
Les années qui suivirent l’insurrection des Boxeurs ne furent point un temps de tranquillité. Une terrible épidémie de choléra, en effet, décima la région et les brigands agissaient à peu près en maîtres. Puis vint la guerre russo-japonaise qui ne fit qu’augmenter la désarroi dans tout le pays. M. Sandrin se trouvant en pleine tourmente fit simplement son devoir et assura, dans la mesure du possible, les secours spirituels à ses nombreux chrétiens disséminés dans trois ou quatre postes, dont le plus éloigné était à 110 lys de sa résidence. Il réussit, malgré bien des obstacles, à acheter des terrains dont les revenus devaient servir à l’entretien de son district. Il répara sa maison qui en avait un réel besoin. Le toit de son église laissait passer les rayons du soleil ; il le refit presque à neuf en ajoutant un clocher qu’il désirait depuis longtemps.
En 1911, Mgr Lalouyer demanda à M. Sandrin de quitter Sekiatse pour aller s’installer à 400 lys au nord, à Fouyu, où il ne fit guère que passer, puisqu’en 1913, il dirige le poste de Harbin avec Chouang-tch’eng comme annexe. Il aida de son mieux les Religieuses Franciscaines M. de M. à s’installer dans son ancienne résidence où elles établirent bientôt un dispensaire et un ouvroir. Quant à lui, il vécut plus d’une année dans une maison de louage qui n’offrait rien de bien confortable.
En 1917, le poste de Payensou étant vacant, Mgr Lalouyer le confia à M. Sandrin. Onze années durant, il se dévoua tout entier à cette chrétienté qui avait connu de beaux jours, mais qui avait bien perdu de son importance depuis la fondation de T’ongk’en par M. Roubin. En 1928, Mgr Gaspais, successeur de Mgr Lalouyer, voyant le vieux missionnaire fatigué par 43 ans de mission, lui donna le petit poste de Chouang-tch’eng, plus proportionné à ses forces, au sud de Harbin. Là. M. Sandrin se plut à décorer son église et à organiser de belles fêtes. Il se réjouissait d’un mouvement de conversions qui se dessinait dans une bourgade éloignée et dont malheureusement, à cause de son grand âge, il ne put jamais s’occuper sérieusement.
En 1935, nous fêtions joyeusement à la Procure ses noces d’or sacerdotales, les premières célébrées dans notre Mission. Nous lui souhaitions encore de longues années de vie, mais Dieu en avait décidé autrement. Sentant lui-même ses infirmités augmenter et ses forces diminuer, il demanda de venir terminer ses jours à Kirin, tout près de N-D. de Lourdes. Son état de santé était beaucoup plus grave qu’il ne le pensait lui-même. En effet, alerté par une lettre de ses catéchistes, M. Sagard se rendit au début de mai à Chouang-tch’eng où il trouva notre confrère sérieusement fatigué, et il n’hésita pas à le ramener à la Procure. A peine arrivé, l’état de M. Sandrin s’aggrava subitement. Le médecin appelé immédiatement diagnostiqua une affection de la vessie qui, étant donné l’âge avancé du malade, ne laissait aucun espoir de guérison. D’abord un peu surpris, notre vénéré confrère se résigna pleinement à la volonté de Dieu, et le 9 mai, il reçut l’Extrême-Onction des mains de Mgr Gaspais, qu’entouraient presque tous les missionnaires venus à Hsinking pour la retraite annuelle. Quelques jours plus tard, le 23 mai, à 9 heures trois quarts du soir, M. Sagard, qui chaque nuit veillait au chevet du malade, l’entendit pousser deux légers soupirs. Aussitôt prévenus, S. Excellence et les missionnaires se réunirent en hâte autour de notre vénéré doyen, mais son âme avait déjà paru devant son Juge.
Le corps du cher défunt, revêtu des ornements sacerdotaux, fut exposé dans le salon de la Procure. Les funérailles ont été célébrées le mercredi 25 mai, en présence d’une nombreuse assistance. La grand’messe fut chantée par M. Lannay, son compatriote, et l’absoute donnée par Mgr Gaspais. M. Sandrin repose maintenant dans le nouveau cimetière de la Mission, laissant aux missionnaires de Kirin un bel exemple de régularité de vie sacerdotale.[1663] SANDRIN Camille (1862-1938)
Notice nécrologique
M. Camille-Emile Sandrin naquit à Delle, dans le territoire de Belfort, le 15 novembre 1862. Les renseignements sur son enfance manquent totalement. Tout ce que nous savons, c’est que Camille fit ses études secondaires dans un collège libre de la région, et que, sa rhétorique terminée, il entra au Séminaire des Missions-Etrangères. À la rue du Bac, il dut être un aspirant sérieux, studieux et régulier puisque ses Supérieurs l’ont choisi pour remplir la charge importante de réglementaire.
M. Sandrin reçut l’ordination sacerdotale le 27 septembre 1885 et fut aussitôt désigné pour la Mandchourie. Quelques semaines plus tard il s’embarqua à Marseille à destination de Shanghai où il arriva en plein hiver ; mais il dut, comme ses prédécesseurs, venus à cette même époque, attendre à la Procure que le port de Ying-keou fût débarrassé de ses glaces. Ce n’est donc qu’au printemps suivant que le jeune missionnaire atteignit sa Mission. Après un assez court séjour dans la grande chrétienté de Chaling pour s’initier à la langue chinoise, Mgr Dubail l’envoya comme vicaire de M. Bruguière. En 1891, il devint chef du district de Leao-tien-tse. En cette ville, la résidence, les écoles, le mur d’enceinte et surtout l’église, étaient en très mauvais état ; il fallait donc tout refaire. M. Sandrin se mit courageusement à l’œuvre ; et, deux ou trois ans après, à la place des anciennes masures délabrées, s’élevèrent de solides constructions en briques. L’église avec son clocher, sans être un chef-d’œuvre d’architecture, est très convenable. Les conversions en masse n’étaient pas connues à cette époque ; néanmoins, chaque année, un certain nombre de familles entraient dans le sein de la sainte Eglise.
Vivre seul à Leao-tien-tse en ce temps-là, exigeait un certain héroïsme ; pour faire visite à un confrère voisin habitant à plus de 80 kil., le missionnaire n’avait comme moyen de locomotion que le cheval ou le chariot ; de plus, les routes étaient souvent infestées de brigands. Sur les huit années qu’il demeura à Leao-tien-tse, il fut seul environ pendant quatre ans, puis un vicaire chinois lui fut adjoint. La Procure de la Mission n’étant qu’à 1.500 lys de son district, soit 900 kilomètres, il est facile à comprendre qu’il n’ait fait le voyage que deux fois pour régler les affaires du poste. Il s’y rendait l’hiver par les grands froids de Mandchourie que n’adoucissait guère la toile qui couvrait le petit chariot traîné par trois mules vigoureuses. C’était une excursion de 15 à 20 jours. De retour à Leao-tien-tse, si les roues du chariot avaient tenu bon, si les mules se portaient bien, si les brigands ne l’avaient pas pillé, le voyageur s’estimait le plus heureux des hommes.
En 1900, M. Sandrin reçut son changement pour la chrétienté de Sekiatse, à 90 lys au nord-ouest de Hsinking. Il y vint non sans regret, car il aimait son Leao-tien-tse. Les objets qu’il avait emmenés avec lui n’étaient pas encore déballés que de sombres rumeurs commençaient à circuler dans le pays. La secte des Boxeurs s’étendait jusqu’aux extrémités de l’empire. Un soir, un jeune missionnaire, M. Lecouflet, éloigné de 30 lys seulement arrive à pied et haletant chez M. Sandrin ; tout son personnel l’avait lâchement abandonné. Devant l’imminence du danger, les deux missionnaires décidèrent de se retirer provisoirement chez M. Cubizolles, dans la grande chrétienté de Siao-pa-kia-tse, située à 40 lys. Mgr Lalouyer venant de Kirin, accompagné par M. Gérard, les y rejoignit bientôt. Après mûre réflexion, il fut décidé de se retirer auprès de la colonie russe de K’ouan-tch’eng-tse qui allait se replier sur Harbin. M. Samoy, Procureur, rallia précipitamment le groupe. Cette fugue, pensait-on, serait de courte durée, car une armée russe venant du nord mettrait vite les Boxeurs à la raison. De K’ouan-tch’eng-tse à Harbin, environ 500 lys, il fallut faire le voyage en chariot, car les trains ne fonctionnaient plus. Les Cosaques veillaient à la sécurité du convoi. A Harbin l’autorité russe, ne se sentant pas encore en force pour résister à l’avance des Boxeurs, ordonna l’évacuation des civils et des missionnaires sur Habarovsk par voie fluviale. Aux environs de Sansing, le bateau fut accueilli par une terrible fusillade qui tua un passager et en blessa plusieurs. Mgr Lalouyer et ses missionnaires avaient hâte de se rendre à la Procure de Shanghai où ils arrivèrent enfin par Vladivostock et le Japon.
À l’automne, grâce aux armées russes prêtes à intervenir, il y eut un calme relatif et les missionnaires de la Mandchourie débarquèrent à Ying-k’eou. Là, Mgr Lalouyer décida d’envoyer deux missionnaires en éclaireurs à K’ouan-ch’eng-tse. MM. Sandrin et Gérard acceptent bravement cette mission qui n’était pas sans danger. Après quelques jours passés à la Procure, M. Sandrin regagna sa chrétienté de Sekiatse que, par une protection toute spéciale de Dieu, il retrouva dans le calme et sans dégâts. Pour remercier la divine Providence, il fit élever un calvaire en face de son église.
Les années qui suivirent l’insurrection des Boxeurs ne furent point un temps de tranquillité. Une terrible épidémie de choléra, en effet, décima la région et les brigands agissaient à peu près en maîtres. Puis vint la guerre russo-japonaise qui ne fit qu’augmenter la désarroi dans tout le pays. M. Sandrin se trouvant en pleine tourmente fit simplement son devoir et assura, dans la mesure du possible, les secours spirituels à ses nombreux chrétiens disséminés dans trois ou quatre postes, dont le plus éloigné était à 110 lys de sa résidence. Il réussit, malgré bien des obstacles, à acheter des terrains dont les revenus devaient servir à l’entretien de son district. Il répara sa maison qui en avait un réel besoin. Le toit de son église laissait passer les rayons du soleil ; il le refit presque à neuf en ajoutant un clocher qu’il désirait depuis longtemps.
En 1911, Mgr Lalouyer demanda à M. Sandrin de quitter Sekiatse pour aller s’installer à 400 lys au nord, à Fouyu, où il ne fit guère que passer, puisqu’en 1913, il dirige le poste de Harbin avec Chouang-tch’eng comme annexe. Il aida de son mieux les Religieuses Franciscaines M. de M. à s’installer dans son ancienne résidence où elles établirent bientôt un dispensaire et un ouvroir. Quant à lui, il vécut plus d’une année dans une maison de louage qui n’offrait rien de bien confortable.
En 1917, le poste de Payensou étant vacant, Mgr Lalouyer le confia à M. Sandrin. Onze années durant, il se dévoua tout entier à cette chrétienté qui avait connu de beaux jours, mais qui avait bien perdu de son importance depuis la fondation de T’ongk’en par M. Roubin. En 1928, Mgr Gaspais, successeur de Mgr Lalouyer, voyant le vieux missionnaire fatigué par 43 ans de mission, lui donna le petit poste de Chouang-tch’eng, plus proportionné à ses forces, au sud de Harbin. Là. M. Sandrin se plut à décorer son église et à organiser de belles fêtes. Il se réjouissait d’un mouvement de conversions qui se dessinait dans une bourgade éloignée et dont malheureusement, à cause de son grand âge, il ne put jamais s’occuper sérieusement.
En 1935, nous fêtions joyeusement à la Procure ses noces d’or sacerdotales, les premières célébrées dans notre Mission. Nous lui souhaitions encore de longues années de vie, mais Dieu en avait décidé autrement. Sentant lui-même ses infirmités augmenter et ses forces diminuer, il demanda de venir terminer ses jours à Kirin, tout près de N-D. de Lourdes. Son état de santé était beaucoup plus grave qu’il ne le pensait lui-même. En effet, alerté par une lettre de ses catéchistes, M. Sagard se rendit au début de mai à Chouang-tch’eng où il trouva notre confrère sérieusement fatigué, et il n’hésita pas à le ramener à la Procure. A peine arrivé, l’état de M. Sandrin s’aggrava subitement. Le médecin appelé immédiatement diagnostiqua une affection de la vessie qui, étant donné l’âge avancé du malade, ne laissait aucun espoir de guérison. D’abord un peu surpris, notre vénéré confrère se résigna pleinement à la volonté de Dieu, et le 9 mai, il reçut l’Extrême-Onction des mains de Mgr Gaspais, qu’entouraient presque tous les missionnaires venus à Hsinking pour la retraite annuelle. Quelques jours plus tard, le 23 mai, à 9 heures trois quarts du soir, M. Sagard, qui chaque nuit veillait au chevet du malade, l’entendit pousser deux légers soupirs. Aussitôt prévenus, S. Excellence et les missionnaires se réunirent en hâte autour de notre vénéré doyen, mais son âme avait déjà paru devant son Juge.
Le corps du cher défunt, revêtu des ornements sacerdotaux, fut exposé dans le salon de la Procure. Les funérailles ont été célébrées le mercredi 25 mai, en présence d’une nombreuse assistance. La grand’messe fut chantée par M. Lannay, son compatriote, et l’absoute donnée par Mgr Gaspais. M. Sandrin repose maintenant dans le nouveau cimetière de la Mission, laissant aux missionnaires de Kirin un bel exemple de régularité de vie sacerdotale.[1663] SANDRIN Camille (1862-1938)
Notice nécrologique
M. Camille-Emile Sandrin naquit à Delle, dans le territoire de Belfort, le 15 novembre 1862. Les renseignements sur son enfance manquent totalement. Tout ce que nous savons, c’est que Camille fit ses études secondaires dans un collège libre de la région, et que, sa rhétorique terminée, il entra au Séminaire des Missions-Etrangères. À la rue du Bac, il dut être un aspirant sérieux, studieux et régulier puisque ses Supérieurs l’ont choisi pour remplir la charge importante de réglementaire.
M. Sandrin reçut l’ordination sacerdotale le 27 septembre 1885 et fut aussitôt désigné pour la Mandchourie. Quelques semaines plus tard il s’embarqua à Marseille à destination de Shanghai où il arriva en plein hiver ; mais il dut, comme ses prédécesseurs, venus à cette même époque, attendre à la Procure que le port de Ying-keou fût débarrassé de ses glaces. Ce n’est donc qu’au printemps suivant que le jeune missionnaire atteignit sa Mission. Après un assez court séjour dans la grande chrétienté de Chaling pour s’initier à la langue chinoise, Mgr Dubail l’envoya comme vicaire de M. Bruguière. En 1891, il devint chef du district de Leao-tien-tse. En cette ville, la résidence, les écoles, le mur d’enceinte et surtout l’église, étaient en très mauvais état ; il fallait donc tout refaire. M. Sandrin se mit courageusement à l’œuvre ; et, deux ou trois ans après, à la place des anciennes masures délabrées, s’élevèrent de solides constructions en briques. L’église avec son clocher, sans être un chef-d’œuvre d’architecture, est très convenable. Les conversions en masse n’étaient pas connues à cette époque ; néanmoins, chaque année, un certain nombre de familles entraient dans le sein de la sainte Eglise.
Vivre seul à Leao-tien-tse en ce temps-là, exigeait un certain héroïsme ; pour faire visite à un confrère voisin habitant à plus de 80 kil., le missionnaire n’avait comme moyen de locomotion que le cheval ou le chariot ; de plus, les routes étaient souvent infestées de brigands. Sur les huit années qu’il demeura à Leao-tien-tse, il fut seul environ pendant quatre ans, puis un vicaire chinois lui fut adjoint. La Procure de la Mission n’étant qu’à 1.500 lys de son district, soit 900 kilomètres, il est facile à comprendre qu’il n’ait fait le voyage que deux fois pour régler les affaires du poste. Il s’y rendait l’hiver par les grands froids de Mandchourie que n’adoucissait guère la toile qui couvrait le petit chariot traîné par trois mules vigoureuses. C’était une excursion de 15 à 20 jours. De retour à Leao-tien-tse, si les roues du chariot avaient tenu bon, si les mules se portaient bien, si les brigands ne l’avaient pas pillé, le voyageur s’estimait le plus heureux des hommes.
En 1900, M. Sandrin reçut son changement pour la chrétienté de Sekiatse, à 90 lys au nord-ouest de Hsinking. Il y vint non sans regret, car il aimait son Leao-tien-tse. Les objets qu’il avait emmenés avec lui n’étaient pas encore déballés que de sombres rumeurs commençaient à circuler dans le pays. La secte des Boxeurs s’étendait jusqu’aux extrémités de l’empire. Un soir, un jeune missionnaire, M. Lecouflet, éloigné de 30 lys seulement arrive à pied et haletant chez M. Sandrin ; tout son personnel l’avait lâchement abandonné. Devant l’imminence du danger, les deux missionnaires décidèrent de se retirer provisoirement chez M. Cubizolles, dans la grande chrétienté de Siao-pa-kia-tse, située à 40 lys. Mgr Lalouyer venant de Kirin, accompagné par M. Gérard, les y rejoignit bientôt. Après mûre réflexion, il fut décidé de se retirer auprès de la colonie russe de K’ouan-tch’eng-tse qui allait se replier sur Harbin. M. Samoy, Procureur, rallia précipitamment le groupe. Cette fugue, pensait-on, serait de courte durée, car une armée russe venant du nord mettrait vite les Boxeurs à la raison. De K’ouan-tch’eng-tse à Harbin, environ 500 lys, il fallut faire le voyage en chariot, car les trains ne fonctionnaient plus. Les Cosaques veillaient à la sécurité du convoi. A Harbin l’autorité russe, ne se sentant pas encore en force pour résister à l’avance des Boxeurs, ordonna l’évacuation des civils et des missionnaires sur Habarovsk par voie fluviale. Aux environs de Sansing, le bateau fut accueilli par une terrible fusillade qui tua un passager et en blessa plusieurs. Mgr Lalouyer et ses missionnaires avaient hâte de se rendre à la Procure de Shanghai où ils arrivèrent enfin par Vladivostock et le Japon.
À l’automne, grâce aux armées russes prêtes à intervenir, il y eut un calme relatif et les missionnaires de la Mandchourie débarquèrent à Ying-k’eou. Là, Mgr Lalouyer décida d’envoyer deux missionnaires en éclaireurs à K’ouan-ch’eng-tse. MM. Sandrin et Gérard acceptent bravement cette mission qui n’était pas sans danger. Après quelques jours passés à la Procure, M. Sandrin regagna sa chrétienté de Sekiatse que, par une protection toute spéciale de Dieu, il retrouva dans le calme et sans dégâts. Pour remercier la divine Providence, il fit élever un calvaire en face de son église.
Les années qui suivirent l’insurrection des Boxeurs ne furent point un temps de tranquillité. Une terrible épidémie de choléra, en effet, décima la région et les brigands agissaient à peu près en maîtres. Puis vint la guerre russo-japonaise qui ne fit qu’augmenter la désarroi dans tout le pays. M. Sandrin se trouvant en pleine tourmente fit simplement son devoir et assura, dans la mesure du possible, les secours spirituels à ses nombreux chrétiens disséminés dans trois ou quatre postes, dont le plus éloigné était à 110 lys de sa résidence. Il réussit, malgré bien des obstacles, à acheter des terrains dont les revenus devaient servir à l’entretien de son district. Il répara sa maison qui en avait un réel besoin. Le toit de son église laissait passer les rayons du soleil ; il le refit presque à neuf en ajoutant un clocher qu’il désirait depuis longtemps.
En 1911, Mgr Lalouyer demanda à M. Sandrin de quitter Sekiatse pour aller s’installer à 400 lys au nord, à Fouyu, où il ne fit guère que passer, puisqu’en 1913, il dirige le poste de Harbin avec Chouang-tch’eng comme annexe. Il aida de son mieux les Religieuses Franciscaines M. de M. à s’installer dans son ancienne résidence où elles établirent bientôt un dispensaire et un ouvroir. Quant à lui, il vécut plus d’une année dans une maison de louage qui n’offrait rien de bien confortable.
En 1917, le poste de Payensou étant vacant, Mgr Lalouyer le confia à M. Sandrin. Onze années durant, il se dévoua tout entier à cette chrétienté qui avait connu de beaux jours, mais qui avait bien perdu de son importance depuis la fondation de T’ongk’en par M. Roubin. En 1928, Mgr Gaspais, successeur de Mgr Lalouyer, voyant le vieux missionnaire fatigué par 43 ans de mission, lui donna le petit poste de Chouang-tch’eng, plus proportionné à ses forces, au sud de Harbin. Là. M. Sandrin se plut à décorer son église et à organiser de belles fêtes. Il se réjouissait d’un mouvement de conversions qui se dessinait dans une bourgade éloignée et dont malheureusement, à cause de son grand âge, il ne put jamais s’occuper sérieusement.
En 1935, nous fêtions joyeusement à la Procure ses noces d’or sacerdotales, les premières célébrées dans notre Mission. Nous lui souhaitions encore de longues années de vie, mais Dieu en avait décidé autrement. Sentant lui-même ses infirmités augmenter et ses forces diminuer, il demanda de venir terminer ses jours à Kirin, tout près de N-D. de Lourdes. Son état de santé était beaucoup plus grave qu’il ne le pensait lui-même. En effet, alerté par une lettre de ses catéchistes, M. Sagard se rendit au début de mai à Chouang-tch’eng où il trouva notre confrère sérieusement fatigué, et il n’hésita pas à le ramener à la Procure. A peine arrivé, l’état de M. Sandrin s’aggrava subitement. Le médecin appelé immédiatement diagnostiqua une affection de la vessie qui, étant donné l’âge avancé du malade, ne laissait aucun espoir de guérison. D’abord un peu surpris, notre vénéré confrère se résigna pleinement à la volonté de Dieu, et le 9 mai, il reçut l’Extrême-Onction des mains de Mgr Gaspais, qu’entouraient presque tous les missionnaires venus à Hsinking pour la retraite annuelle. Quelques jours plus tard, le 23 mai, à 9 heures trois quarts du soir, M. Sagard, qui chaque nuit veillait au chevet du malade, l’entendit pousser deux légers soupirs. Aussitôt prévenus, S. Excellence et les missionnaires se réunirent en hâte autour de notre vénéré doyen, mais son âme avait déjà paru devant son Juge.
Le corps du cher défunt, revêtu des ornements sacerdotaux, fut exposé dans le salon de la Procure. Les funérailles ont été célébrées le mercredi 25 mai, en présence d’une nombreuse assistance. La grand’messe fut chantée par M. Lannay, son compatriote, et l’absoute donnée par Mgr Gaspais. M. Sandrin repose maintenant dans le nouveau cimetière de la Mission, laissant aux missionnaires de Kirin un bel exemple de régularité de vie sacerdotale.
Références
[1663] SANDRIN Camille (1862-1938)
Références biographiques
AME 1900 p. 223. 1901 p. 62. 162. 202. 1905 p. 7. 1906 p. 202 (art.). 1935 p. 275. 1938 p. 191.
CR 1885 p. 143. 1889 p. 7. 1891 p. 5. 7. 1893 p. 9. 10. 11. 14. 1894 p. 18. 1898 p. 8. 9. 1899 p. 80. 1900 p. 70. 75. 1901 p. 79. 1902 p. 88. 1903 p. 68. 415. 1904 p. 73. 1905 p. 54. 1906 p. 67. 1907 p. 87. 1909 p. 80. 1911 p. 65. 1912 p. 357. 1915 p. 52. 1916 p. 59. 1923 p. 248. 1925 p. 43. 1927 p. 37. 1929 p. 59. 1931 p. 66. 1932 p. 71. 1933 p. 53. 54. 1934 p. 44. 1935 p. 41. 1936 p. 44. 1938 p. 42. 236. 262.
BME 1923 p. 185. 1935 p. 657. 658. 1936 p. photo p. 586. 1938 p. 460. 1939 p. 264.
EC1 N° 381.