Antoine COLLONGE1864 - 1894
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1984
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1892 - 1894
Biographie
Né le 2 avril 1864 à Vernay (Rhône).
Il entre aux MEP le 27 novembre 1889. Ordonné prêtre le 27 septembre 1891, il part le 25 novembre suivant pour le Kouang-si.
Il reste quelque temps à Chang-tsin, s’établit à Mao-pin et revient bientôt à Chang-tsin.
Il meurt de la fièvre le 19 mars 1894 à Chang-tsin.
Nécrologie
M. COLLONGE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU KOUANG-SI
Né le 2 avril 1864.
Parti le 25 novembre 1891.
Mort le 19 mars 1894.
M. Antoine Collonge naquit à Vernay-sur-Beaujeu (Rhône), le 2 avril 1864. Entré minoré au Séminaire de Paris, le 27 no¬vembre 1889, il y fut ordonné prêtre le 27 septembre 1891.
Nous nous bornerons à reproduire une lettre de M. Bazin, mis¬sionnaire apostolique du Kouang-si, aux parents de notre confrère défunt. Elle fait voir dans sa touchante simplicité l’attachement des missionnaires du Kouang-si pour celui qui a été si tôt ravi à leur affection. Elle nous montre le mérite de ce jeune apôtre qui se pré¬pare courageusement à travailler et à souffrir, autant qu’il plaira à Dieu, dans la terre ingrate du Kouang-si, mais qui est presque aus¬sitôt enlevé aux misères d’ici-bas et s’en va recevoir la récompense au ciel.. Elle nous consolera d’une mort si prématurée par la douce pensée qu’au service de Jésus on peut gagner la couronne en peu d’années. Voici donc ce qu’écrivait M. Bazin aux parents de M. Collonge:
« Votre cher fils est arrivé à Chang-tsin le 13 octobre 1893. La fièvre ne le quittait plus « depuis quelques mois. Je passai une dizaine de jours avec lui pour l’habituer au pays, mais « je ne tardai pas à m’apercevoir que sa santé était bien compromise. La toux et la fièvre « minaient ses forces. Au milieu de ses souffrances, votre cher fils montrait une patience « angélique : jamais il ne se plaignait ; jamais il ne demandait rien. Nous n’étions éloignés « que de quatre lieues l’un de l’autre, et nous nous écrivions souvent. En revenant de « visiter mes chrétiens, je fis savoir au Père que je serais chez moi tel jour. En même temps je « lui envoyai ma mule pour lui évi¬ter la fatigue ; mais l’intrépide missionnaire voulut me « surprendre et arriva à pied. Ce voyage l’exténua. Voyant qu’il ne pouvait se guérir ici avec « de la quinine, je lui proposai d’aller se faire soigner à la capitale du Kouy-tcheou.
« Ma proposition lui répugnait : il lui semblait toujours qu’il guérirait petit à petit, et puis il « voulait travailler au salut des âmes. Il alla donc s’établir au village chrétien de Mao-pin, où « il resta peu de temps, ce village étant devenu la proie d’un terrible incendie.
Le 15 février, je commençai la visite des chrétiens. Le 18, j’arrivai chez le Père : il était « encore aux prises avec la fièvre. Pour avoir un peu de repos il était obligé de prendre de la « quinine tous les matins.
« Je repartis presque aussitôt pour achever la visite commencée et le 13 mars je me « trouvais de nouveau auprès du malade. Il me reçut avec beaucoup de plaisir. Le matin et le « soir je faisais les instructions, et, pendant le reste de la journée nous causions cœur à cœur . « Je le décidai alors à faire le voyage de Kouy-tcheou. Il devait partir après la retraite « annuelle : mais, hélas ! le bon Dieu en avait décidé autrement. Le 16, le malade oublia la « quinine, et, le soir, il eut un accès de fièvre. Le samedi se passa assez bien et le lendemain, « dimanche des Rameaux, il dit sa messe et voulut ensuite assister à la mienne qui fut très « longue à cause de la béné¬diction des palmes.
« Après la messe, le cher Père déjeuna avec moi. Il mangea un peu plus que d’habitude. Il « me prit dans sa chambre et me dit : « Demain vous devez repartir, causons donc un peu plus « que les autres jours ». Pauvre Père ! Il ne se doutait pas que ce devait être notre dernier « entretien ici-bas.
« A 10 heures ½ , il ressentit les frissons de la fièvre. Il s’étendit tout habillé sur son lit, et « moi j’allai faire une bénédiction dans le village. A mon retour, je vais prendre des nouvelles « du malade. Il ne répond pas et je me retire. Au bout de quelques instants, je retourne près de « lui. Je l’appelle ; même silence. Alors je demande des explications à son domestique. Il me « répond que c’était l’habitude du Père, en pareille circonstance, de ne rien dire et de ne rien « demander.
« Vers le soir, j’entends le malade qui respire avec peine. J’entre dans sa chambre, et je lui « demande s’il va mieux ; pas de réponse. Je lui prends la main. Le pouls est très agité ; une « sueur froide couvre le front : le Père est à l’agonie. Il a dû perdre connaissance dès qu’il « s’est rnis au lit.
« Mon Dieu, quel coup de foudre ! Quelle douleur pour mon âme ! Oh ! comme il me « semble, à ce moment-là, que j’ai été imprudent ! mais qui aurait pu penser qu’une journée si « bien commencée, finirait d’une manière aussi triste.
« Je lui donne donc l’absolution, puis l’extrême onction et l’indul¬gence plénière.
« Les chrétiens, muets d’étonnement, se rangent autour du lit ; on récite le chapelet et la « prière du soir. Le lendemain, un peu avant trois heures, on récite les prières de la « recommandation de l’âme, et, le 19 mars, fête du grand saint Joseph, à 3 heures 35 minutes « du matin, votre cher missionnaire remet son âme entre les mains de Dieu.
« Belle mort, qui a été la récompense d’une sainte vie ! Le cher Père fut enterré, le jeudi « saint, au milieu d’un grand concours de chrétiens, à côté de M. Malevialle, cueilli, lui aussi, « par la mort à la fleur de l’âge. Ce qui doit vous frapper surtout dans la mort de ce jeune « apôtre, c’est le soin dont la divine Providence entoure les missionnaires. Supposez que je « me fusse éloigné de Chang-tsin, d’une heure de chemin seulement ; le malade expirait seul, « sans secours, sans confrère pour l’administrer ; mais le bon Dieu ne l’a pas voulu. Il a « promis de récompenser au centuple, même ici-bas, ceux qui abandonneraient tout pour lui et « il tient parole. Il a enlevé aux misères de ce monde ce jeune missionnaire si doux et si « patient. Que sa volonté soit faite !
« Le Père a souffert tout le temps qu’il a travaillé au Kouang-si, et avec beaucoup de « résignation. Il me demandait, le matin même de sa mort, quels étaient, à mon avis, les « missionnaires les plus patients dans leurs maladies : M. Lacaille et vous, répondis-je. Je lui « parlai aussi de M. Malevialle qui mourut comme un ange. Les deux confrères reposent « maintenant l’un près de l’autre, non loin du village de Chang-tsin, où passa le Vénérable « Chapdelaine en se rendant au martyre. »
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Références
[1984] COLLONGE Antoine (1864-1894)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1892, p. 153 ; 1893, p. 157 ; 1894, p. 170. - Sem. rel. Lyon, 1894, 2e sem., Notice, p. 271.
Hist. miss. Kouang-si, Tab. alph.
Notice nécrologique. - C.-R., 1894, p. 356.