Henri RICHARD1867 - 1910
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2079
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1893 - 1904 (Nagasaki)
Biographie
[2079]. RICHARD, Henri-Jean-Louis, né le 5 novembre 1867 à Valzergues (Aveyron), entra laïque au Séminaire des M.-E. le 12 septembre 1889. Prêtre le 15 octobre 1893, il était envoyé le 6 décembre suivant dans la mission de Nagasaki. Après avoir étudié la langue, il fut, en novembre 1895, placé dans le district d'Urakami ; il travailla à l'instruction religieuse des chrétiens. On lui confia ensuite le poste de Daikuma dont, à force de soins, il fit une excellente paroisse.
Doué d'initiative et d'ardeur, il tenta, mais sans succès, l'évangélisation de plusieurs îles, entre autres d'Okinawa. Il réussit à déterminer de nombreuses conversions dans le village de Kado, à deux lieues de Daikuma. La maladie l'obligea de rentrer en France en 1904 ; il mourut le 7 juillet 1910, à Lexos (Tarn-et-Garonne) où il était de passage. Son corps repose dans le cimetière du sanatorium Saint-Raphaël à Montbeton (Tarn-et-Garonne).
Nécrologie
M. RICHARD
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE NAGASAKI
Né le 5 novembre 1867
Parti le 6 décembre 1893
Mort le 7 juillet 1910
Henri Richard était né à Valzergues, dans le diocèse de Rodez.
Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 12 septembre 1889, il fut ordonné prêtre le 15 octobre 1893. Le 6 décembre suivant, il partait pour la Mission de Nagasaki.
Après avoir fait un stage préparatoire à l’exercice du ministère sous la direction de M. Sauret, il fut appelé, en novembre 1895, à diriger le district d’Urakami, dans l’île d’Oshima. Son activité y trouva un vaste champ à cultiver et du travail en abondance. Les relations entre les chrétiens et les païens étaient fort tendues, par suite d’une agitation provoquée par les sorciers et les sorcières de l’endroit, et il importait de dissiper d’abord les préjugés et de rétablir la paix et l’union.
M. Richard se dévoua tout entier à cette tâche difficile, tout en portant ses efforts sur l’instruction religieuse de son troupeau, qui n’avait reçu qu’une formation sommaire. Son ministère commençait à porter des fruits de salut, quand la volonté de ses supérieurs le désigna pour le poste de Daikuma, qu’il devait occuper jusqu’au jour où une cruelle maladie l’a condamné au repos.
Dans les territoires confiés à son zèle se trouvaient plusieurs îles, qu’il rêva de conquérir à Jésus-Christ. L’une des plus en vue était Kikaijima, à dix lieues au Nord-Est d’Oshima. Affrontant la haute mer sur une petite pirogue, il entreprit plusieurs voyages pour porter la bonne nouvelle à ses habitants : mais il dut reconnaître que l’heure de la grâce n’avait pas encore sonné pour eux.
Déçu dans cette première tentative, il tourna ses regards vers la grande île d’Okinawa. Là aussi, ses prédications tombèrent sur une terre ingrate. Il semblait que Dieu voulait déjà le préparer par des insuccès au suprême sacrifice qu’il allait lui demander. En effet, sa santé, qui n’avait jamais été bien forte, déclina tout à coup, et il dut prendre une période de repos au Sanatorium de Hong-Kong.
De retour à Daikuma, en octobre 1899, il s’attacha à faire de cette station une paroisse modèle et il y réussit. Par ailleurs, son besoin d’initiative le poussait sans cesse à chercher un nouveau terrain à cultiver : ses désirs furent enfin exaucés. Dieu lui ouvrit les portes du village de Kado, centre païen situé à deux lieues de Daikuma. Durant plusieurs mois, il consacra une partie de ses nuits à instruire ses catéchumènes, et, le 15 août 1902, il eut la grande consolation d’offrir à la Reine du Ciel la splendide gerbe de 135 baptêmes d’adultes. Il ne devait plus vivre, désormais, que pour ces nouveaux enfants qu’il avait donnés à l’Eglise.
*
* *
Dans le courant de 1904, M. Richard éprouva quelques accidents qui révélèrent subitement la gravité de son état : c’était la fin du ministère apostolique et le commencement d’un douloureux sacrifice qui allait durer six années entières.
Rentré en France, M. Richard n’eut qu’une sollicitude constante : recouvrer la santé afin de retourner au plus tôt à son cher Japon. Jusqu’à la mort, il conserva l’espérance, l’illusion du retour, et multiplia les tentatives et les démarches dans ce but, avec une persévérance inlassable.
C’est ainsi que, le 29 juillet 1907, il écrivait à Mgr Cousin : « Je m’empresse de rompre enfin un silence de plusieurs mois ; il n’indique certes pas un oubli de ma part, mais un effort pour distraire ma pensée et mon cœur sans cesse tournés vers le Japon, et abréger, si possible, par l’illusion du temps écoulé, la durée de mon exil.
« Je devais compter sur deux ans d’absence, m’a-t-il été dit à mon départ. Ce n’est pas sans espoir que je vois s’écouler ce cycle dont le terme n’est plus éloigné... Je ne crois pas pouvoir prolonger mon inaction au delà de l’automne... N’ayant jamais eu d’attrait que pour la vie apostolique, éprouvant, nuit et jour, dans mon imagination les mêmes rêves, dans mon cœur les mêmes ardeurs qu’à vingt ans, il me serait bien plus doux de tomber et de mourir au milieu d’un sillon dans ma terre promise, que de vieillir dans le désert... »
Le Divin Maître exauça les désirs du zélé Missionnaire en l’introduisant dans la véritable Terre Promise.
Nous empruntons à une lettre de M. Sibers, supérieur du Sanatorium de Montbeton, les détails suivants relatifs à ses derniers moments.
« La mort si surprenante et si rapide de M. Richard, écrivait-il, est due à de fortes crises nerveuses qui ont déterminé une congestion cérébrale. Durant ces dernières semaines, il était plus agité et plus inquiet que d’habitude. Le 16 juin, il se rendit en pèlerinage à Lourdes. Après son retour à Montbeton, il nous quitta de nouveau, le 22 juin, pour aller dans sa famille, où il passa quelques jours.
« C’est à Lexos que la mort est venue le surprendre. Une attaque du mal dont il souffrait l’a subitement terrassé. Le 3 juillet, quelques minutes après sa messe, il éprouva une première et grave crise, dont il se remit assez pour pouvoir encore offrir une dernière fois, le lendemain, le saint sacrifice. Le 5 juillet, il eut une nouvelle attaque qui amena une congestion cérébrale. Muni des sacrements de l’Eglise et pieusement préparé par le vénérable curé de la paroisse, notre cher Confrère expirait, quelques minutes après mi¬nuit, le 7 juillet.
« Son corps repose à côté de ceux des autres Missionnaires, déjà bien nombreux, dans notre cimetière de Montbeton. »
Pour tous ses Confrères, M. Richard restera un modèle de fidélité à la vocation apostolique.
~~~~~~~
Références
[2079] RICHARD Henri (1867-1910)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1896, p. 68 ; 1897, p. 58 ; 1898, p. 56 ; 1899, p. 35 ; 1902, p. 21 ; 1903, p. 20 ; 1904, p. 24 ; 1907, p. 19 ; 1910, p. 22. - Rev. rel. Rodez, 1910, p. 437.
Notice nécrologique. - C.-R., 1911, p. 287.