Léon GALLAY1871 - 1912
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2099
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1894 - 1912 (Yibin [Suifu])
Biographie
[2099]. GALLAY, Léon, originaire de La Clusaz (Haute-Savoie), naquit le 25 octobre 1871, fit ses études classiques au petit séminaire de La Roche-sur-Foron, entra laïque au Séminaire des M.-E. le 30 octobre 1889, reçut la prêtrise le 1er juillet 1894, et partit le 15 août suivant avec sa destination pour le Se-tchoan méridional. Après avoir étudié la langue chinoise à O-mei, il fut, en 1895, envoyé à Fou-lin. Il y compta quelques conversions, et eut de nombreuses relations avec les païens qui l'estimaient beaucoup.
Tombé malade, il fit un voyage en France en 1909, puis retourna au Se-tchoan méridional. En 1912, il fut placé à Lou-chan hien, district composé de nouveaux chrétiens. Il y mourut quelques jours après son arrivée, le 19 juillet.
Nécrologie
M. GALLAY
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU SU-TCHUEN MÉRIDIONAL
Né le 25 octobre 1871
Parti le 15 août 1894
Mort le 19 juillet 1912
Le Su-Tchuen Méridional accueillait avec joie, aux premiers jours de janvier de l’année 1895, deux nouveaux missionnaires. Instruits et pieux, grands et forts, ils semblaient promettre une longue carrière. Dieu en a disposé autrement. M. Veyrac nous a quittés pour un monde meilleur, le 5 juin 1908, et M. Gallay, le 19 juillet 1912.
M. Gallay apprit le chinois à O-Mei. Ses progrès dans cette langue difficile ayant été plus qu’ordinaires, il fut envoyé, au mois de juin 1895, à Fou-Lin, pour y compléter sa formation apostolique auprès du missionnaire de cette localité, auquel il devait succéder quelques mois plus tard. La persécution venait de se déchaîner à Tchen-Tou. Ourdie par le vice-roi Lieou, qui voulait ainsi se venger de sa mise en disponibilité par le gouvernement central de Pékin, elle fit traînée de poudre. En quinze jours, près de la moitié des établissements de la Mission étaient détruits.
M. Gallay, alors en route, courut d’autres périls. Un soir, l’orage, un de ces terribles orages de montagne, surprit la caravane dans un endroit désert. Elle n’eut que le temps de se réfugier dans une grotte, dominant à peine le torrent impétueux qui coule à ses pieds. L’eau augmentait toujours, coupant toutes les issues. Le danger devenait grave : M. Gallay et les chrétiens firent un vœu. L’eau s’arrêta enfin, puis commença à décroître. Ils en furent quittes pour la peur…. et un bain prolongé très peu hygiénique. Deux jours après M. Gallay était à Fou-Lin, sain et sauf. Le pays, qui, par certains côtés, lui rappelait sa chère Savoie, lui plut et il l’aima.
Marcher sur les traces de ses devanciers, essayer comme eux de faire de nouveaux chrétiens, telle fut l’ambition de M. Gallay. Toutefois, des païens se présentant « dans le but, disaient-ils, d’étudier et de sauver leur âme », il les accepta sans prendre peut-être tous les renseignements qu’exige la prudence. L’illusion ne pouvait durer longtemps. Le coup fut rude, mais ne le découragea pas. Il confia ses peines au divin Ami du tabernacle. Au reste, « les Chinois, dit-il, sont patients pour acquérir un argent périssable ; pourquoi ne le serais-je pas pour gagner leurs âmes ? » Et il recommença. Aidé de son fidèle pharmacien, Lieou-Pin-Gen, notre Confrère élimina désormais le mauvais grain pour ne serrer que le bon dans ses greniers.
De nouvelles difficultés l’attendaient. Ici un parent, là un voisin molestaient ses nouveaux convertis par tous les moyens que leur inspirait leur haine du nom chrétien. M. Gallay n’était pas homme à laisser dévorer ses brebis par les loups. Il réclama, avec une modération si discrète, toutefois, que la réputation d’homme juste lui fut dès lors acquise. Sa résidence devint peu à peu un petit palais de justice. Les païens eux-mêmes le prenaient souvent pour arbitre de leurs différends. Il les écoutait debout, avec une patience inaltérable. Son expérience des clichés chinois, son jugement droit et sûr lui dictaient des décisions marquées au coin de la sagesse.
Il est juste de dire, cependant, que le meilleur de son temps était employé à la visite des chrétiens et à la surveillance des écoles de son immense district.
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Malheureusement, la maladie qui devait nous le ravir, révélait déjà ses premiers symptômes. Dieu seul sait ce qu’il a souffert pendant ces longs voyages où il se dépensait sans compter. Rentré chez lui, il s’adonnait par manière de distraction à la physique, à la chimie, à la mécanique…. Un surmenage de tous les instants produisit une excitation nerveuse qui se manifesta par divers signes alarmants. Le Dr Legendre qu’il vit à Fou-Lin, lui prescrivit le repos le plus absolu. M. Gallay quitta son cher district, non sans faire un pénible sacrifice. Il passa l’année 1906 à Kia-Tin, où il reçut les soins les plus dévoués. En présence de son état stationnaire, Mgr Chatagnon l’envoya à Hong-Kong, en mars 1907, et les docteurs du Sanatorium lui conseillèrent de rentrer en France.
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L’air natal lui fut favorable, mais ne lui rendit pas son ancienne santé. L’oisiveté, d’ailleurs, lui pesait de plus en plus. Il se rembarqua à Marseille, en septembre 1911. La Révolution chinoise le retint plusieurs mois à Shang-Hai. Le 24 avril 1912, il arrivait à Soui-Fou, qu’il quittait le 27 mai pour Lou-Chan-Hien, petit district de nou¬veaux chrétiens, resté vacant depuis la mort du regretté M. Dous¬sine.
M. Gire, qui fut son compagnon, nous donne les détails suivants.
« Depuis le 12 juin, jour de l’arrivée de M. Gallay à Ya-Tchéou-Fou, jusqu’au 17 juillet, je ne l’ai pas quitté. Après une quinzaine de jours passés à ma résidence, je l’ai accompagné à Lou-Chan-Hien, afin de le présenter à ses nouveaux paroissiens et de hâter moi-même l’achèvement de l’église en construction. Le 9 juillet, nous partions tous deux pour Tai-Pin-Tchang où M. Roux, cerné par des bandits, n’avait pas vu de confrères depuis plusieurs mois.
« Pendant tout ce temps, M. Gallay jouissait d’une santé excellente. .Il parlait bien parfois de douleurs dans la région du cœur, qui devenaient très violentes dès qu’il s’exposait à la fatigue ; mais la bonne humeur et l’appétit qu’on remarquait chez lui faisaient espérer que ces symptômes n’avaient rien de grave.
« A notre retour à Lou-Chan-Hien, une visite de malade me rappelait à Ya-Tchéou-Fou. Je quittais donc M. Gallay le 17 juillet. Le 19, on me portait la nouvelle de son décès.
« La veille, il avait passé la journée avec les menuisiers, leur faisant exécuter quelques travaux pressants pour son installation. Le soir, il s’était entretenu avec son personnel, et ne paraissait pas plus indisposé que d’ordinaire. Le 19 au matin, les chrétiens vinrent, suivant la coutume, réciter à l’église les prières du matin. Alors, ne le voyant pas sortir pour commencer la messe, son domestique entra dans sa chambre. Le Père était étendu, inanimé, dans son lit, souple encore, mais déjà froid. Tous les soins que lui prodiguèrent ses pauvres chrétiens affolés ne purent le rappeler à la vie. Il a sans doute succombé à une crise cardiaque, aggravée par les fatigues de la veille.
« Il avait purifié son âme par le sacrement de Pénitence deux jours avant de paraître devant son Juge. Nous avons la ferme confiance que Dieu lui a donné la récompense du fidèle serviteur. Il repose, en attendant la résurrection, à Lou-Chan, à côté du regretté M. Doussine. »
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Références
[2099] GALLAY Léon (1871-1912)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1901, p. 100 ; 1903, p. 94 ; 1904, p. 109 ; 1905, p. 72 ; 1906, p. 91 ; 1907, p. 114. - M. C., xxxiv, 1902, p. 51.
Notice nécrologique. - C.-R., 1912, p. 483.