Abel COMBES1871 - 1953
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2143
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1895 - 1953 (Pondichéry)
Biographie
[2143] COMBES Abel, Marie, Félix, Émile naît le 12 juillet 1871 à Thivet, dans le diocèse de Langres en Haute-Marne. Il fait ses études primaires au pays natal, ses études secondaires au petit puis au grand séminaire de Langres où il étudie de 1888 à 1889. Le 28 février 1890, il entre à celui des Missions étrangères. Ordonné prêtre le 22 septembre 1894, il part le 5 décembre suivant pour la mission de Pondichéry en Inde.
Rapidement curé, attentif à ‘éducation des jeunes et aux congrégations religieuses
Il débarque le 1er janvier 1895 et est nommé au Collège colonial de Pondichéry. Il se révèle excellent professeur. Il n’y reste là que huit mois, tant il brûle du désir d'aller faire du ministère en paroisse. Connaissant sa maîtrise du tamoul, son évêque l'envoya à Tindivanam (1) comme curé. Il a la charge de cette paroisse de 1895 à 1908.
Il ne trouve à son arrivée qu'un bien piètre presbytère aux murs de terre et au toit de chaume ainsi que quelques chrétiens nouvellement baptisés. Tout autour, ce n'est qu'une brousse épaisse, semée de cactus où abondent chacals et serpents ainsi qu'un nombre imposant de vautours et de corbeaux. Le P. Combes fonde un petit orphelinat pour garçons, puis un second pour filles. Il confie ce dernier aux Sœurs de St Joseph de Cluny. Il songe à l'éducation de cette jeunesse et crée deux écoles, l’une de garçons, l’autre de filles. Ces écoles se développent : celle des garçons devient une école industrielle qu'il confie aux Frères de St Gabriel de St Laurent sur Sèvres.
A Karikal
En 1908, il est affecté à Pondichéry comme curé de la paroisse du Sacré-Cœur, une jeune paroisse détachée de celle de la cathédrale. Il n'y reste que huit mois et est envoyé bien au sud de Pondichéry, dans la paroisse lointaine de Karikal, autre comptoir français. Il s’y trouve à la tête d’une paroisse importante avec trois mille fidèles en ville et autant dans les villages avoisinants. Il juge de son devoir d'aller visiter tous ses paroissiens, ce qui lui prend beaucoup de temps. Pourtant, il en trouve encore assez pour s'occuper de deux couvents à Karikal : le Carmel et les Sœurs de St Joseph de Cluny, celles-ci dirigeant une école, un hospice ainsi qu'une maison de retraite pour les Sœurs indiennes de la Congrégation.
Curé de la cathédrale
Fort en tamoul, le P. Combes prêche facilement, donne des conférences dans les couvents et enseigne le catéchisme dans les écoles. Mais tout ce travail, dans un climat éprouvant pour un européen, le fatigue à la longue et il doit aller se reposer en France. Il revient en 1912, mais ne retourne pas à Karikal. Son évêque le nomme en effet à la cathédrale de Pondichéry. Cette paroisse a besoin d'un nouveau curé. Certes ; les querelles qui opposent les gens de castes aux sans-caste commencent à s’apaiser. Au P. Combes d’œuvrer dans ce sens ! Par son savoir-faire, il réussit à ramener au bercail les brebis égarées et la cathédrale recouvre sa splendeur première. Ce succès est surtout dû à sa vie de prière et à sa vie intérieure.
En plus de la pastorale de la paroisse, il doit s'occuper activement des Sœurs de St Louis de Gonzague dont le couvent se trouve à côté de la cathédrale. Il est le directeur de cette Congrégation réservée à cette époque aux filles parias. Sous sa direction, les couvents de cet ordre se multiplient dans le sud de l'Inde et surtout en Birmanie, à Rangoon et Mandalay.
En Birmanie, ces Sœurs ouvrent des écoles pour l'éducation des enfants des nombreux catholiques indiens venus du sud de l'Inde. Ces fondations donnent l'occasion au P. Combes d'aller visiter ses religieuses de Birmanie et de les encourager dans leur apostolat.
L'âge et la maladie l'arrêtent alors dans ses fonctions de curé de l’importante paroisse qu’est la Cathédrale ; auxquelles s’ajoutent les prédications, les retraites et les conférences spirituelles qu'il donne dans beaucoup d'endroits, dans son diocèse et ailleurs. En 1948, il demande à se retirer à l'hôpital Ste Marthe de Bangalore. Les religieuses du Bon Pasteur d'Angers, qui dirigent cet hôpital lui demandent d'enseigner le catéchisme aux orphelines recueillies par les Sœurs de la Congrégation indienne de Ste Anne qui dépendent du Bon Pasteur. Il assure même la direction spirituelle de cette nouvelle congrégation aussi longtemps qu'il le peut.
Il décède 27 février 1953 et est enterré dans le cimetière des Pères à Bangalore même, près de l'église du Sacré-Cœur.
1 – Au nord et relativement proche de Pondichéry
Nécrologie
Le P. Abel Combes1
De sa vie au séminaire nous ne savons rien, car il n’était pas homme à se faire valoir ; mais d’après ce que disent ses condisciples, il était remarquable par son intelligence et sa mémoire, sa facilité de travail et la vivacité de son esprit. Il débarqua à Pondichéry le 1er janvier 1895, et fut nommé professeur au Collège Colonial de Pondichéry. Cette maison était alors dirigée par la mission, depuis elle est devenue le “Collège Français” actuel. Le nouveau missionnaire avait toutes les qualités d’un remarquable professeur, et malgré la brièveté de son séjour dans cette maison (8 mois seulement) ses anciens élèves lui conservèrent leur reconnaissant souvenir. Mais le P. Combes ne se sentait pas attiré par le professorat, tous ses désirs tendaient au ministère actif des paroisses. Aussi, pendant son séjour de huit mois au Collège employa-t-il tous ses instants de liberté à l’étude de la langue tamoule. Peut-être y employa-t-il aussi une partie de ses nuits ; toujours est-il qu’au bout de huit mois il fut jugé par son évêque capable de prendre charge de la paroisse de Tindivanam, où il fut curé de 1895 à 1908. Ce district, alors à ses débuts, ne ressemblait pas du tout au Tindivanam d’aujourd’hui. Un presbytère, une église aux murs de terre et à la toiture en paille, quelques chrétiens tout nouvellement baptisés, et tout autour une brousse épaisse semée de cactus épineux où abondaient chacals et serpents, sans oublier un nombre imposant de vautours et de corbeaux. Le P. Combes se mit à l’œuvre. Il fonda un embryon d’orphelinat pour les enfants récoltés un peu partout. Ce qui lui servait de cuisine fut le bâtiment de l’orphelinat. Son cuisinier fut le premier surveillant. Pour les filles, à quelque distance, un orphelinat fut établi et confié aux Sœurs de St-Joseph de Cluny. Une petite école dirigée par les Sœurs, pour les filles. Une plus petite encore dirigée par un catéchiste, pour les garçons. Le mouvement était lancé. L’établissement des religieuses grandit lentement, mais sans arrêt. En 1903 l’orphelinat de garçons devint une école industrielle, confiée aux Frères de St-Gabriel. Ajoutez à cela que presque tous les nouveaux missionnaires étaient envoyés à Tindy pour que le P. Combes les initiât aux langues et coutumes du pays.
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1. COMBES Marie-Félix-Abel-Emile, né le 12 juillet 1871 à Thivet, Haute-Marne, diocèse de Langres. Etudes primaires au pays natal, secondaires au petit séminaire de Langres, puis au grand séminaire. Sous-diacre le 25 février, diacre le 1er juillet et prêtre le 22 décembre 1894. Parti pour Pondichéry le 5 décembre de la même année. Décédé à Ste-Marthe de Bangalore le 27 février 1953.
Ceux qui ont vu Tindivanam pendant les premières années du P. Combes, et qui le revirent après son départ, ne s’y reconnaissaient pas. Que diraient-ils maintenant ? Après que le P. Gavan-Duffy et tant d’autres ont passé par là et accompli des merveilles !
En 1908 le P. Combes fut envoyé au Sacré-Cœur à Pondichéry. L’église était en construction, et la paroisse, qui jusqu’alors faisait partie de la cathédrale, était en état de formation. Mais ce ne fut qu’un temps de passage pour le P. Combes. Il y resta huit mois seulement ; il quitta le Sacré-Cœur de Pondichéry pour devenir curé de la grande paroisse de Karikal. Ce n’est pas un poste de repos. 3.000 catholiques dans la ville, et c’était là à peine la moitié de la population totale de la paroisse. Il lui fallut reprendre les habitudes de Tindivanam et parcourir sans cesse les différentes chrétientés. De plus, le curé de Karikal avait la charge de deux couvents : les Carmélites indiennes et les Sœurs de St-Joseph de Cluny. Ce dernier comprenait école primaire de filles et école supérieure, hospice des vieillards et maison de retraite des Sœurs indiennes affiliées à la Congrégation de Cluny. Surcroît de travail et surtout de dépenses pour le curé, car il n’est pas facile dans l’Inde de trouver sur place les fonds nécessaires pour suffire à tous les besoins. D’une activité débordante, allant partout, veillant à tout, dirigeant tout, il eut l’occasion d’utiliser complètement sa parfaite connaissance des langues. Les sermons dans les églises, les avis spirituels dans les couvents les catéchismes dans les écoles, se succédaient à longueur de journée sur rythme accéléré. Il avait une grande facilité, c’est vrai, mais aussi beaucoup de méthode et de régularité. Il fit face a tout. Mais les forces humaines ont leurs limites, et sur l’avis du médecin, Monseigneur dut envoyer le P. Combes se reposer un an en France. A son retour d’Europe il serait volontiers retourné à Karikal et la population désirait vivement son retour. Mais la Providence en avait décidé autrement. La paroisse de la cathédrale se trouvait troublée par des difficultés résultant de querelles entre gens de caste et de non-caste. Ces troubles touchaient à leur fin. Il fallait trouver un curé nouveau dans l’endroit, habile et parfaitement équipé en fait de science et de savoir-faire Mgr Morel choisit le P. Combes. A la fois énergique, conciliant et expérimenté, il avait tout pour réussir. Grâce à ses aptitudes exceptionnelles, aidé sans doute par une... certaine lassitude chez les paroissiens, en peu de temps les troubles et les disputes cessèrent, les brebis égarées revinrent au bercail, et la paroisse de la cathédrale reprit rapidement sa splendeur première. Tout rentra dans l’ordre. Le secret du P. Combes, et la source de sa réussite ? Rien là qui doive nous surprendre : grand travailleur, expert dans la connaissance des langues, il était l’ami de tous ; il aimait vraiment, profondément, l’Inde et les Indiens, et surtout il y eut chez lui depuis le premier jusqu’au dernier jour de sa vie missionnaire, un accroissement continuel et incessant de vie intérieure et de piété. Tel fut le secret du P Combes, et telles seront toujours les qualités requises de tout vrai missionnaire.
Au travail de paroisse il ajouta bientôt celui d’aumônier directeur des Carmélites et des Sœurs indiennes de St-Louis de Gonzague. A ces dernières surtout, dont il fut le supérieur vénéré, il donna tous ses soins. Sous sa direction les couvents de cet Ordre se multiplièrent non seulement dans les missions des Indes, mais encore en Birmanie, où deux écoles furent ouvertes, une à Rangoon et l’autre à Mandalay. A cette occasion le P. Combes alla en Birmanie visiter ses religieuses et les encourager. Ces écoles tamoules étaient surtout destinées à l’éducation des enfants des catholiques indiens du sud de l’Inde, nombreux alors en Birmanie. Rien n’arrêtait son zèle et, en plus de son travail de curé de la cathédrale, il trouvait encore le temps nécessaire à des instructions journalières aux religieuses de ses couvents et de ses écoles ; catéchisme aux enfants, retraites aux religieuses de la ville de Pondichéry, des autres centres de la Mission et au dehors. L’âge et la maladie purent seuls l’arrêter.
En 1937 il demanda à Mgr Colas de le relever de ses fonctions de curé de la cathédrale, mais il conserva la direction matérielle et spirituelle du Carmel et de St-Louis de Gonzague.
En 1948, ses forces diminuant, et aussi sa vue, il demanda à Monseigneur la permission de se retirer en notre maison de retraite de St-Augustin, dans l’enclos de l’hôpital Ste-Marthe à Bangalore. Mais là encore il ne resta pas oisif. L’hôpital Ste-Marthe est dirigé par les Religieuses du Bon Pasteur d’Angers, et elles ont commencé l’établissement d’un ordre de religieuses Indiennes, infirmières, pour l’hôpital et pour les orphelinats. Elles demandèrent au P. Combes de se charger du catéchisme aux orphelines, et de la direction spirituelle de leur nouvelle Congrégation de Ste-Anne. Le P. Combes accepta avec plaisir, heureux de se rendre utile jusqu’au bout. Malgré la maladie et le grand âge, il travailla jusqu’au jour où Dieu l’appela en son saint paradis, le 27 février 1953.
Le P. Combes repose maintenant dans le cimetière des Pères à Bangalore ; mais il continue de prier au ciel pour sa chère mission.
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Références
[2143] COMBES Abel (1871-1953)
Références biographiques
AME 1897 p. 702. 801. 1898 p. 75. 1899 p. 224. 1900 p. 293. 1901 p. 312. 1902 p. 312. 316. 1903 p. 43. 246. 1924 p. 61. 62. 1936 p. 122 (art). 1937 p. 77 (art). 90. 141. 1938 p. 95. 138. 243. CR 1894 p. 305. 1896 p. 291. 1897 p. 246. 1898 p. 232. 233. 1899 p. 259. 272. 1901 p. 240. 241. 1902 p. 258. 1903 p. 259. 262. 1904 p. 249. 250. 1905 p. 249. 1906 p. 236. 237. 239. 1907 p. 273. 274. 1908 p. 238. 1909 p. 229. 1906 p. 240. 241. 1911 p. 239. 1914 p. 123. 124. 1918 p. 112. 1920 p. 73. 1922 p. 149. 1923 p. 159. 1924 p. 181. 1925 p. 134. 1926 p. 147. 1927 p. 150. 1929 p. 202. 1930 p. 213. 1931 p. 244. 1932 p. 270. 1933 p. 228. 1934 p. 207. 208. 1935 p. 212. 341. 1937 p. 206. 1948 p. 131. 1953 p. 74. 80. BME 1922 p. 109. 1924 p. 744. 1925 p. 375. 1926 p. 62. 259. 260. 1929 p. 187. 1930 p. 249. 1931 p. 541. 921. 1932 p. 228. 803. 1933 p. 441. 444. 500. 879. 953. 1934 p. 71. 360. 506. 1935 p. 209. 528. 680. 1936 p. 762. 918. 1937 p. 68. 73. 149. 1938 p. 135. 200. 276. 557. 632. 709. 785. 1939 p. 590. 1941 p. 634. 635. 637. 1951 p. 152. 153. 1953 p. 310. 323. 501. 907. 1955 p. 814. Articles : 1930 p. 353. 1932 p. 826. 910. 1933 p. 267. 357. 509. 749. 838. 1934 p. 697. 778. 1935 p. 309. 1936 p. 78. 1937 p. 167. 243. 394. 414. 471. 1938 p. 29. 228. 287. 374. 728. 795. EC1 N° 534.