Jean MIRAMBEAU1872 - 1910
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2312
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1897 - 1910
Biographie
[2312] MIRAMBEAU, Jean-Léon, né le 23 février 1872 à Ruffiac (Lot-et-Garonne), fit ses études au petit séminaire d'Agen, et entra tonsuré au Séminaire des M.-E. le 8 octobre 1894. Prêtre le 27 juin 1897, il partit pour le Kouang-tong le 4 août suivant, et commença ses travaux apostoliques dans le district de Ho-yun, où depuis longtemps l'hostilité des païens contre les missionnaires était fort grande ; il s'installa à Vou-nay. En 1900, il eut à soutenir dans sa résidence un siège long et pénible, qui lui causa de grandes fatigues. Il n'en continua pas moins ses travaux, et construisit un oratoire à Ha-tou.
Cinq ans plus tard, Mgr Mérel lui confia la direction du district de Koung-tchong dans le Poklo, et en 1907, l'administration d'une partie de l'île de Wai-tchao. Il mourut au sanatorium de Béthanie, à Hong-kong, le 17 octobre 1910.
Nécrologie
M. MIRAMBEAU
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU KOUANG-TONG
Né le 23 février 1872
Parti le 4 août 1897
Mort le 17 octobre 1910
Léon Mirambeau était originaire du Midi. Il naquit à Ruffiac, dans le diocèse d’Agen, le 23 février 1872. Ses premières années s’écou¬lèrent à l’ombre du clocher de sa paroisse. Son père était employé au service de l’église ; sa pieuse mère, qui vit encore, donnait à Dieu la première place dans les occupations de sa vie. L’un et l’autre étaient pauvres des biens de la terre, et vivaient modestement du fruit de leur travail.
Léon donna des signes précoces d’une bonne intelligence, d’une excellente mémoire et de beaucoup de sens pratique. Ces qualités le désignèrent à l’attention de M. l’abbé Dubos, un saint prêtre, dont le zèle éclairé s’appliquait à rechercher les vocations naissantes. Il fut décidé, de concert avec les parents, que l’enfant étudierait le latin. Malheureusement, l’instituteur de l’endroit chez qui devaient se com¬pléter les études primaires eut vent du projet et sembla prendre à cœur de délaisser ou plutôt de décourager le futur lévite. Devant cette situation, M. Dubos dirigea immédiatement son protégé vers le petit séminaire d’Agen, où il l’entretint de ses propres ressources, accrues par la générosité d’une illustre bienfaitrice qui s’engagea à payer un partie de la pension.
Les succès scolaires de M. Mirambeau ne dépassèrent pas la moyenne. Il étudia assez pour satisfaire ses maîtres ; néanmoins, son bagage intellectuel se composa surtout de bon sens et de verve gas¬conne.
Ses études terminées, il pensa d’abord à diriger ses pas vers les Missions d’Orient, dirigées par les Pères de l’Assomption. Mais, pendant son service militaire, qu’il fit à Marmande, ayant entendu parler ¬des besoins immenses des peuples de Chine et de la grande pénurie d’ouvriers apostoliques, il résolut de consacrer sa vie à l’évangélisa¬tion de ce vaste empire, où tant d’âmes attendent les prédicateurs de la bonne nouvelle : le 8 octobre 1894, il entrait au Séminaire de la rue du Bac.
Un missionnaire qui a bien connu M. Mirambeau le dépeint ainsi : « C’était un petit homme trapu, avec une physionomie expressive, un ton résolu comme sa démarche. Sa piété n’avait pas de parfums ; elle était solide, basée sur une foi vive, sans exagération de sentiments. Il détestait par-dessus tout la pédanterie et l’esprit de parti : il n’était pas tendre aux vaniteux. Simple, généreux, il s’accommodait vite, d’ailleurs, du caractère gai de ses confrères qui le recherchaient pour sa franchise.
« Dire qu’il fut un modèle de régularité, qu’il observa toujours avec une scrupuleuse fidélité tous les articles de la règle, ce serait contraire aux faits. Mais, son ardeur méridionale n’excluait point la réflexion et, aux heures solennelles des ordres, il se trouvait bien en face de lui-même et en face de Dieu.
Sous-diacre le 27 septembre 1896, diacre le 13 mars 1897, M. Miram¬beau fut ordonné prêtre le 27 juin suivant et reçut, le même jour, sa destination pour la Mission de Canton, où il arriva le 13 septembre de la même année.
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Mgr Chausse remarqua son allure dégagée et décidée ; elle plut au Prélat, plus soucieux du fonds que des formes, et elle lui valut le rude district de Ho-Yun.
C’est un pays de montagnes et de brigands où plusieurs mission¬naires avaient déjà beaucoup souffert.
Quelques chrétientés d’assez vieille fondation occupèrent les pre¬miers élans du zèle de notre regretté Confrère. En 1900, il fit preuve de grand courage. On l’attaqua dans sa résidence ; le siège fut long. Il sortit indemne de l’agression ; mais les efforts qu’il dut faire l’épui¬sèrent; son cœur se morcela dans l’épreuve de ses chrétiens et sa constitution qui paraissait bonne en fut ébranlée. Il constata, dès cette époque, les germes de la maladie qui devait si tôt nous l’enlever.
En 1905, il fut chargé du poste de Pok-Lo, celui- là même où avait succombé, sept ans auparavant, victime de la haine des païens, M. Chanès.
M. Mirambeau continua sa vie ordinaire, visitant souvent ses chré¬tientés éparses, s’intéressant aux justes revendications de ses ouailles. Si ses travaux ne furent pas toujours couronnés du succès qu’il avait espéré, il put, du moins, se rendre le témoignage de s’être généreuse¬ment dépensé pour le bien des âmes.
Il quitta ce poste en 1908, pour partager avec un confrère l’admi¬nistration de la belle station de Wai-Tchao, qui compte 1.550 catho¬hiques. Il semblait qu’un air plus pur, dans ce petit îlot, au milieu de l’océan, devait lui rendre les forces qu’il sentait défaillir. La maladie qui le tenait déjà pour la mort, était trop avancée. Au mois d’octobre de cette même année, il se vit subitement arrêté et condamné au repos. Des soins intelligents, une médication énergique lui permirent de revenir au milieu de ses chères populations de Wai-Tchao : ce fut, hélas ! pour un temps bien court, pendant lequel, se sentant plus fort, « tout renouvelé, » disait-il, il se donna avec son ardeur habituelle à toutes les occupations de son ministère.
Au mois de septembre dernier, une nouvelle crise se déclara et sur l’avis des médecins de Pak-Hoi, il dut se rendre à notre Sanatorium de Hong-Kong. Malgré ses souffrances, il était toujours plein d’entrain et conservait l’espoir d’une prompte guérison. Soudain, une forte fièvre se déclara ; elle était due à une infection générale du sang. M. Miramheau fit généreusement le sacrifice de sa vie ; il reçut, avec les sentiments d’une profonde piété, le saint Viatique et le sacrement d’Extrême-Onction. Sans effroi, il vit venir la mort ; ayant gardé jusqu’à la fin toute la lucidité de son esprit, il s’éteignit sans agonie, le lundi 17 octobre, à 6 heures du soir.
Notre cher Confrère repose maintenant dans le cimetière de Béthanie, près de l’Évêque qui le reçut à son arrivée sur la terre de Chine et de plusieurs missionnaires du Kouang-Tong qui l’avaient précédé dans la récompense.
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Références
[2312] MIRAMBEAU Jean (1872-1910)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1901, p. 122 ; 1902, p. 141 ; 1905, p. 113 ; 1906, p. 125 ; 1907, p. 148 ; 1909, p. 128 ; 1910, pp. 125, 292. - Sem. cath. Agen, 1910, pp. 47, 784. - Bull. par. Ruffiac, 1911, p. 3.
Notice nécrologique. - C.-R., 1910, p. 402.