François GUIBAL1872 - 1939
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2316
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1897 - 1920 (Coimbatore)
- 1922 - 1939 (Coimbatore)
Biographie
[2316] GUIBAL François, Joseph, Louis naît le 17 juillet 1872 à Gaillac dans le diocèse de Rodez en Aveyron. Il fait ses études primaires dans sa paroisse, puis entre au petit séminaire de Rodez. Sa rhétorique terminée, il rejoint le séminaire des Missions étrangères le 2 septembre 1892. Ordonné prêtre le 27 juin 1897, il reçoit sa destination : la Mission de Coimbatore.
Quelques mois après son arrivée à Coimbatore, un de ses confrères, le P. Petit, vient le rejoindre. Tous deux se mettent ardemment à l'étude des langues, anglais et tamoul, s'aidant mutuellement. D'ailleurs, Mgr Bardou les encourage en même temps qu’il les initie à la vie apostolique.
En 1899, Mgr Bardou confie la formation apostolique du jeune missionnaire au P. Lefrançois, curé de Mettur (1), paroisse située à l'extrémité du diocèse de Salem, une excellente opportunité de s'exercer au ministère et au langage parlé du pays sous la direction de ce prêtre venu de Normandie, un peu original mais apôtre zélé et méthodique.
En 1902, Mgr Bardou l'envoie comme curé dans la paroisse avoisinante de Nagalur (2) où la mission a déjà fondé la colonie agricole de Michaelpalayam pour y établir des familles d'anciens orphelins et de nouveaux Chrétiens. Il se dévoue corps et âme aux besoins spirituels et temporels de ses paroissiens. Ceux-ci doivent défricher et cultiver les terrains qui leur sont alloués. L'administration de cette colonie est pour le P. Guibal semée de difficultés et il lui faut apaiser de nombreuses querelles dues à la jalousie ou à la mauvaise gestion de certains cultivateurs.
Fatigué par les soucis, le P. Guibal doit prendre un repos relatif. Mgr Roy le nomme à Érode (3), grande ville et centre ferroviaire, mais petite chrétienté. Il doit s'occuper de plusieurs villages dispersés dans le district. Il le fait avec régularité, voyageant tantôt en charrette à bœufs, tantôt à bicyclette.
En 1920, son état de santé exige un repos en France où il passe deux ans. À son retour en mission, en 1922, il est nommé assistant du P. Gaucher, curé de Karamathampatty (4) où il ne reste pas longtemps. Nommé curé de Piliakulam dans la banlieue de Coimbatore. Il y trouve un centre de pèlerinage à St Antoine, saint très populaire en Inde. Il doit aussi s'occuper de la petite école primaire, à laquelle il ajoute une école de filles que viennent diriger les Sœurs indiennes de la Présentation de Coimbatore. Grâce à un don de Mgr de Guébriant, il peut bâtir les locaux nécessaires à cette école ainsi qu’un couvent. Il reste curé de Piliakulam de 1922 à 1937.
Un jour, il se trouve subitement privé de l'usage de la parole. On craint une attaque de paralysie. Il s’en remet, mais en 1937, une faiblesse générale ne lui permet plus de continuer son ministère. Il se retire alors à l'évêché de Coimbatore, à l'infirmerie près du couvent de l'Immaculée Conception. Il y est soigné par les Sœurs franciscaines missionnaires, qui tiennent là un dispensaire servi par des infirmières.
Après un été très chaud et éprouvant, il reçoit les derniers sacrements au début de septembre 1939 et le 14 septembre, il expire doucement, âgé de soixante-sept ans. Le P. Guibal laisse le souvenir d’un missionnaire aimable, prêtre zélé, pieux et fidèle au devoir, consacrant sa vie, simplement et sans bruit, au service de la Mission et de l’Église.
1 – Au nord-est de Coimbatore, sur la Cauvery.
2 – Au nord de Salem.
3 – A l’est de Coimbatore, également sur la Cauvery.
4 – Proche de Coimbatore.
Nécrologie
M. GUIBAL
MISSIONNAIRE DE Coimbatore.
M. GUIBAL (François-Joseph-Louis), né le 17 juillet 1872 à Gaillac, diocèse de Rodez (Aveyron). Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères, le 2 septembre 1892. Prêtre le 27 juin 1897. Parti pour Coimbatore le 25 août 1897. Mort à Coimbatore le 14 septembre 1939.
M. François Guibal naquit à Gaillac, au dicocèse de Rodez, le 17 juillet 1872, de parents très chrétiens. Il fut un enfant sage et obéissant. Dans le calme de sa pieuse jeunesse il entendit bientôt l’appel divin et, après sa première communion, il manifeste le désir de devenir prêtre. Son oncle, M. l’abbé Guibal, remarquant en lui des signes d’une vocation sérieuse, fut tout heureux de guider ses premiers pas ves le sanctuaire et de préparer son entrée au petit séminaire de Rodez. C’est là que bientôt se manifesta la vocation missionnaire ; et la rhétorique terminée, il entra au Séminaire des Missions-Etrangères où il fut un aspirant sérieux, pieux et travailleur.
Ordonné prêtre le 27 juin 1897, il reçut sa destination pour la Mission de Coimbatore, où venait de mourir prématurement un zélé missionnaire aveyronnais, M. Baldeyrou. M. Fleury, alors proccureur des Missions des Indes à Paris annonçait en ces termes à Mgr Bardou, évêque de Coimbatore, la destination du nouveau missionnaire : « M. Guibal ne le cède en rien à son compatriote, M. Baldeyrou, pour l’amour du travail, le bon esprit et une solide piété ; tout me permet de croire qu’il fera un bon missionnaire. »
Quelques mois après son arrivée à Coimbatore, un de ses amis, M. Petit, vint le rejoindre. Tous deux se mirent ardemment à l’étude des langues, s’aidant mutuellement dans les difficultés du début. D’ailleurs, Mgr Bardou était là pour les encourager et les initier à la vie apostolique par ses avis paternels et pratiques.
Entre temps la sœur de M. Guibal, Agnès, était entrée au couvent. Sa bonne mère, quoique résignée à la volonté de Dieu, n’en ressentait pas moins l’amertume du sacrifice que lui causait la séparation de ses deux enfants. Elle aurait voulu surtout procurer à son fils qui était si loin tout ce dont il pouvait avoir besoin. Le bon curé de Saint-Grégoire écrivit de la part de la famille à l’évêque de Coimbatore pour recommander ce cher enfant à sa paternelle sollicitude. — « Nous craignons, ajoutait-il, que Louis n’ose rien nous demander ; il connaît « bien pourtant l’affection de son père et de sa mère pour lui ; ceux-ci seraient tout heureux de « lui faire une part des quelques ressources dont ils peuvent disposer ; nous avons peur que « dans sa bonté il appréhende de gêner ses parents en joignant au sacrifice de la séparation le « moins sacrifice pécuniaire. Ames fortement chrétiennes, ses parents, en assistant leur enfant, « donneront à la fois satisfaction à leur cœur et à leur piété. »
Ces quelques lignes montrent bien le grand esprit de foi des membres de ce foyer aveyronnais et le caractère de M. Guibal. Celui-ci fut toujours, en effet, d’une affection et d’une délicatesse parfaites ; généreux envers le prochain, il pratiquait pour lui et sans ostentation la pauvreté apostolique, se gênant lui-même pour ne gêner personne.
En 1899, Mgr Bardou confia la formation apostolique de son nouveau missionnaire à M. Lefrançois qui était alors chargé du district de Mettour ; c’était un normand un peu original mais apôtre zélé et pratique. A ce moment il bâtissait une église à Nayambadi. Son jeune vicaire l’aida le mieux qu’il put pour l’administration des chrétiens et pour la surveillance des travaux de construction ; il avait là une bonne occasion de s’exercer au ministère et au langage parlé du pays.
En 1902, Mgr Bardou lui assigna le district de Naglour où la Mission avait récemment fondé la colonie agricole de Michael-palayam ayant pour but d’y établir des familles d’orphelins et de nouveaux chrétiens. Là, M. Guibal se dévoua corps et âme aux besoins spirituels et temporels du poste, dirigeant avec le même zèle les âmes des fidèles et les travaux des champs, soucieux d’as¬surer aux néophytes l’avenir de leur famille et leur salut éter¬nel. Cela n’allait pas sans difficultés et la concorde ne régnait pas continuellement dans cette colonie composée d’éléments divers. Les terrains en friche demandaient un travail assidu et les résul¬tats obtenus n’étaient pas toujours satisfaisants au gré des cultivateurs plus ou moins laborieux. Le mécontentement des uns et la jalousie des autres étaient la source de bien des chicanes parmi les chrétiens et de soucis pour le missionnaire. Dans le champ du père de famille l’ivraie croissait à côté du bon grain, et suppri¬mer la zizanie sans faire tort au bon grain était une opération délicate. M. Guibal ne réussissait pas toujours à démêler ces querelles mesquines et à déjouer les intrigues sournoises du démon. Les terres, dont la moitié à peine étaient cultivées, non seulement ne rapportaient rien à la Mission, mais lui causaient des dépenses considérables. En 1904, M. Guibal écrivit à Mgr Roy, le nouvel évêque de Coimbatore pour lui exposer la situation : — « J’espère, disait-il, que la colonie pourra se « maintenir et rentrer dans ses frais, mais le temps n’en est pas encore venu. Il reste à « défricher et à améliorer beaucoup de terrains, à creuser quelques puits et à planter des arbres « qui pourront plus tard donner au village un revenu peut-être peu considérable, mais du « moins assuré. » — Il payait de sa personne et souvent mettait la main à la pioche pour montrer aux paresseux ou aux malhabiles la manière de s’en servir ; c’est ainsi qu’il contracta une hernie qui le fit souffrir jusqu’à sa mort. Fatigué par les soucis et les tra¬vaux, M. Guibal dut prendre un repos relatif. Mgr Roy le nomma à Erode, grande ville mais petite chrétienté, ce n’était pas cepen¬dant une sinécure ; car il devait administrer en surplus plusieurs villages dispersés dans le district. Il le fit avec sa régularité habituelle, voyageant tantôt en voiture à bœufs, tantôt à bicyclette. Entre temps, il rendait avec la plus grande complaisance, tous les services que lui demandaient les confrères de la région ou qui étaient de passage à Erode.
En 1920, son état de santé exigea un repos en France, où il passa deux ans. A son retour en mission, il fut provisoirement adjoint à M. Gaucher, curé de Karamattampatty, qui, occupé alors à des constructions au couvent Saint-François à Coimbatore, devait, nécessairement s’absenter fréquemment. Quelque temps après, M. Guibal fut nommé à Piliankulan près de Coimbatore, chrétienté qui comptait près de 1.500 catholiques. La petite école primaire de l’endroit devenue insuffisante, M. Guibal en éta¬blit une pour les filles dans un local provisoire ; les religieuses indigènes de Coimbatore y venaient chaque jour faire la classe. Bientôt il fut nécessaire de bâtir école et couvent, mais pour cela il fallait de l’argent ; la divine Providence y pourvut. Lors de sa visite en 1931, Mgr de Guébriant s’intéressa à l’œuvre de M. Guibal et lui donna un secours généreux qui lui permit de mettre son projet à exécution. L’école dédiée à Sainte-Thérèse de l’En¬fant-Jésus lui causait bien des soucis. Les parents appréciaient sans doute les efforts et les sacrifices de leur pasteur mais plu¬sieurs d’entre eux négligeaient encore d’envoyer leurs enfants ; cette apathie était pour le missionnaire une rude épreuve. Il avait pourtant la consolation d’y compter environ 125 élèves.
Un jour il se trouva subitement privé de l’usage de la parole ; on craignit une attaque de paralysie. Il se remit cependant suffi¬samment pour rester à son poste encore quelque temps. Mais en 1937 une faiblesse générale ne lui permit plus de continuer son ministère. Il se retira à Coimbatore où il vécut deux ans dans la retraite et le recueillement. Les chaleurs du mois d’avril 1939 achevèrent de l’épuiser et les soins dévoués dont il fut entouré ne réussirent pas à améliorer son état. Au commencement de sep¬tembre, il reçut les derniers sacrements avec grande piété ; ré¬pondant lui-même aux prières, et accepta avec une grande rési¬gnation la volonté de Dieu. Le 14 septembre, il expira doucement âgé de 67 ans. Plusieurs missionnaires et une foule considérable de fidèles l’accompagnèrent à sa dernière demeure.
M. Guibal fut un aimable confrère, un prêtre pieux et fidèle au devoir. Il a passé sa vie simplement et sans bruit au service de Dieu.
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Références
[2316] GUIBAL François (1972-1939)
Références bibliographiques
AME 1897 p. 772. 1939 p. 268. CR 1897 p. 278. 1907 p. 297. 1930 p. 227. 1939 p. 220. 278. BME 1924 p. 680. 807. 1929 photo p. 80. 1931 p. 313. 1934 p. 361. 592. 1935 p. 68. 1936 p. 144. 311. 385. 1937 p. 604. 55. 596. 730. 1939 p. 732. 1940 p. 219. EC1 N° 44. 47. 62. 67. 68. 410.