Lucien GALAN1921 - 1968
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3846
- À savoir : Béatifié, Mort violente
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Biographie
[3846] Lucien, Eugène GALAN a été missionnaire au Sichuan en Chine, jusqu’à la révolution communiste de 1949, puis au Laos. Il a été assassiné en mission au Laos, en 1968.
Il naît le 9 décembre 1921, au hameau de la Moissetie, paroisse de Golinhac, diocèse de Rodez, département de l'Aveyron. Il fait ses études secondaires au Collège de l'Immaculée-Conception à Espalion, puis passe au grand séminaire de Rodez. Le 30 septembre 1946, il entre au Séminaire des Missions Étrangères. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1948 et reçoit sa destination pour le Vicariat Apostolique du Sichuan. Il part rejoindre sa destination le 15 décembre 1948.
R. P. de Chine (1949-1952)
Le 31 mars 1949, il arrive au Sichuan, après avoir suivi les quinze étapes sur la route du Yunnan en passant par Mulo, Huili (Hweili) et Dechang (Téchang). Sous la direction du P. Valtat, il commence l’étude du chinois à l'Évêché du Sichuan. En juillet 1949, Il part avec le P. Cuzon à Mulochaiku situé aux frontières du Yunnan pour mettre en pratique ses connaissances de la langue chinoise et commencer à voler de ses propres ailes, tandis que, dès février 1950, le P. Cuzon prend la direction du district de Huili (Hweili), puis de celui de Mulo en juin 1950.
Fin mars 1950, le Kientchang est "libéré" par les troupes communistes. En juin 1950, le P. Galan s'installe à Salien, sous la direction lointaine du P. Bocat, aumônier des religieuses à Huili (Hweili). Il fait souvent la navette entre Salien et Hungpuso. Pendant un certain temps, il n’est nullement inquiété dans ses mouvements. Le 15 novembre 1950, au retour d'une de ses fréquentes tournées chez ses chrétiens, il est appréhendé et mis en prison. On l'accuse d'être en relations avec des rebelles de la région. C'est ainsi qu'on s'explique ses fréquents voyages. Le surlendemain, il est transféré à Huili (Hweili), où le P. Jean YI le fait remettre en liberté le soir même. L'accusation de complicité avec les rebelles étant écartée, on lui reproche encore une chose : avoir accepté, sans autorisation du gouvernement, les fermages de quelques métayers. Il doit promettre de tout rendre et d'écrire une confession à paraitre dans les journaux.
En décembre 1950, tous les étrangers sont obligés de s'inscrire à la police, avec interdiction de sortir de la ville Ainsi les PP. Cuzon et Galan se trouvent bloqués à Huili (Hweili). En juillet 1951, le P. Galan toujours dans l'impossibilité de rejoindre son poste de Salien, tient compagnie au P. Bocat à Huili (Hweili) et assure le travail du dispensaire. Il est ensuite conduit à Xichang (Sichang) et expulsé vers Hong Kong où il arriva le 8 janvier 1952, en compagnie de Mgr Baudry, et des PP. Valtat et Bocat.
Après quelques semaines de repos, il est affecté au Vicariat Apostolique de Thakhek, au Laos, et quitta Hong Kong le 26 janvier 1952, pour rejoindre sa nouvelle mission.
Laos (1952-1968)
En avril 1952, il arrive à Thakhek, se met à l'étude de la langue laotienne et est nommé à Nason près de Paksé. Vers 1953-54, il prend contact avec les populations "kha" de la région, au pied du plateau des Bolovens, côté Nord-Ouest, les visitant malgré la présence d'éléments rebelles vietminh, qui se cachent dans ces montagnes. En 1955, il fait le projet de s'occuper de lépreux, et pour se documenter, part visiter quelques léproseries dans la région de Saigon et de Di Linh (Djiring), sur les Hauts Plateaux du Vietnam.
En 1956, Installé dans une petite maison-chapelle, dans un site magnifique, au bord d'un gros torrent, il rayonne sur huit villages "khas", tandis que de nombreux autres demandent à se faire chrétiens.
De juin 1957 à décembre 1958, le P. Galan assure la charge de curé intérimaire de Paksé, et peu après, prend son congé régulier en France du 9 avril 1959 au 23 février 1960.
A partir de années 60, dans des conditions difficiles il assure son ministère dans des zones de démarcation de forces laotiennes rivales. Il connait des arrestations momentanées, le risque des pistes minées, les suspicions de part et d'autre.
En 1962, il s'établit à Nong-Khen à la limite du territoire contrôlé par le Pathet-Lao, s'efforçant de voir, non sans grandes difficultés, les chrétiens des deux côtés de la frontière. Il peut faire une tournée dans le secteur de Non-Khen et Saravane, à cheval sur les deux zones.
En 1964-65, il s'installe à Nong-Sim, chrétienté de six cent quarante-sept baptisés. De là, en raison de l'insécurité, il ne peut visiter que très rarement et avec risques, le secteur de Muong-Khrai, en zone Pathet-Lao.
Le samedi 11 mai 1968, le P. Galan quitte Paksé pour se rendre dans les villages de Nong-Mot et de Nong-I-Ou dont il a la charge depuis décembre 1967. Au passage à Pakson, il prit avec lui deux élèves catéchistes. Le dimanche 12 mai 1968, il assura deux messes en deux endroits différents, puis quitte Nong-I-Ou, vers 8h.30 pour retourner au km 15 de Paksé, où il doit assurer une messe dans la soirée.
Au Km 19 avant Paksong, il tombe dans une embuscade. Il semble qu'on ait tiré sur sa voiture par devant.et sans aucune sommation. Lui-même est grièvement blessé, la voiture stoppe. L'un des élèves catéchistes est tué sur le coup, l'autre blessé aux jambes. Selon ce dernier, des soldats parlant vietnamien seraient venus tirer le Père de sa voiture, l'auraient trainé un peu plus loin. Puis, on a entendu plusieurs coups de feu."
Peu après l'attentat, les soldats du poste situé au km 17, donc à deux kilomètres de là, viennent sur les lieux. Le blessé est évacué sur Huei-Kong, puis sur l'hôpital de Paksong. Les deux morts sont laissés sur place. Un convoi militaire est organisé le lendemain, et on peut ramener les deux corps en camion jusqu'à Paksong, puis en hélicoptère jusqu'à la mission catholique de Paksé, vers 18 heures. Selon le constat du docteur, le corps du P. Galan portait de multiples plaies pénétrantes. La récupération des corps n’est possible que grâce au dévouement et à l'énergie du Général commandant la 4ème Région militaire.
La mise en bière a lieu le mardi matin à trois heures. Les funérailles furent célébrées, le mercredi 15 mai, à 7h30, à la cathédrale de Paksé en présence de Mgr Loosdregt, du P. Chevroulet, provincial des Pères Oblats de Vientiane, de quatre missionnaires de Thakhek, des autorités civiles et militaires de la Province et devant une foule très nombreuse.
Références
[3846] GALAN Lucien (1921-1968)
Références biographiques
CR 1948 p. 150. 1956 p. 55. 1960 p. 62. 1962 p. 73. 1963 p. 83. 1964 p. 47. 48. 1965 p. 97. 1966 p. 115. 1967 p. 83. 1968 p. 166. BME 1948 p. 187. 311. 1949 p. 377. 429. 635. 636. 1950 p. 501. 562. 739. 1951 p. 179. 439. 1952 p. 129. 576. 1953 p. 788. 1954 p. 801. 1955 p. 54. 168. 662. 1956 p. 79. 168. 662. 1957 p. 271. 272. 363. 364. 1092. 1959 p. 553. 1960 p. 176. 177. 1961 p. 681. 685. EPI 1962 p. 800. 801. 1964 p. 130. EC1 N° 448. 463. 511. 512. 659. 674. NS. 9P258. 9P284. 10P296. 15P22. 49P51. PDM août 1968 N° 13 p. IV. Enc. PdM. 13P48.