André CUERQ1934 - 1999
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4106
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Biographie
[4106] CUERQ André est né le 3 mars 1934 à Sainte-Sigolène (Haute-Loire).
Il entre aux MEP en 1954. Ordonné prêtre le 3 juillet 1960, il part le 6 octobre suivant pour la Birmanie.
Il étudie le birman à Moulmein et l’anglais à Rangoun, puis il est envoyé comme vicaire à Thonzé en 1961.
Expulsé de Birmanie en 1966, il est affecté à la mission de Hualien (Taiwan.)
Il étudie le chinois à Taichung et le taiwanais à Minnan, puis il est envoyé comme vicaire puis comme curé dans la paroisse de Fuli. Il crée un centre pour Handicapés mentaux à Fuli, puis à Yuli,. Cette œuvre lui vaut le prix de la Persévérance et la visite du Président de la République de Taiwan, M. Li-Teng-Hui, qui le cite en exemple à la nation.
Il meurt le 16 mai 1999 à l'hôpital “Tsz-Jhi" de Hualien.
Nécrologie
[4106] CUERQ André (1934-1999)
Notice nécrologique
[4106 ] CUERQ André, Jean, Benoît
Missionnaire
Rangoon Hualien
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André, Jean, Benoît CUERQ, fils de Auguste et de Marie Januel, naquit le 3 mars 1934 et fut baptisé le lendemain à Sainte Sigolène, département de la Haute Loire, diocèse du Puy en Velay. Ses parents tenaient une manufacture de tissus ; cette famille profondément chrétienne donna deux de ses enfants, André et Gérard, pour le service de l’Eglise, dans la Société des Missions Etrangères.
Ses études primaires terminées au village natal, André fut envoyé au petit séminaire d'Yssingeaux, dans le diocèse du Puy en Velay. Il y suivit le cycle des programmes de l'enseignement secondaire.
Le 20 septembre 1954, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Il fut exempté du service militaire. Agrégé temporairement à la Société des Missions Etrangères le 28 juin 1957, il fut tonsuré le lendemain. Du 20 février 1958 jusqu'en juillet 1960, et au titre de surveillant, il fit partie du corps professoral de l’Ecole apostolique Petit Séminaire Augustin Schoeffler à Ménil Flin (Meurthe et Moselle). Le 2 février 1959, il reçut les seconds ordres mineurs. Agrégé définitivement à la Société le 28 juin 1959, et sous diacre le lendemain, il reçut sa destination le 13 novembre 1959, pour le service de l'archidiocèse de Rangoon. Diacre le 21 décembre 1959, ordonné prêtre le 3 juillet 1960, à Sainte Sigolène, sa paroisse natale, il partit, le 6 octobre 1960, rejoindre sa mission en Birmanie.
M. André Cuerq commença ses études de langue à Moulmein où il séjourna d'octobre 1960 à avril 1961; puis, il les continua à Rangoon, où il étudia l'anglais, jusqu'en novembre 1961, auprès de M. Louis Sahuc son compatriote, lequel avait alors en charge deux paroisses : celle de St.Augustin appelée encore la paroisse universitaire, et celle de Saint Jude, composée principalement d'ouvriers et d'employés de bureau. Après la retraite annuelle des missionnaires en octobre 1961, M. Louis Sahuc nommé à Twante, quitta la paroisse St. Augustin et M. André Cuerq fut envoyé à Thonze, au nord de Rangoon, pour y étudier le birman.
En 1962, Thonze dont M.Michel Etchebéhère avait la charge, était le centre d'un important district qui comptait 125 villages à visiter et dont la population catholique s'élevait à 2.868 baptisés. Précieuse fut l'aide apportée par M. André Cuerq qui tout en étudiant la langue, assurait la messe aux religieuses, visitait les malades, s'occupait des enfants de l'école, pendant que son curé était en tournée. Puis le travail à deux permettait une visite plus fréquente et plus régulière de ces nombreux villages de brousse.
Officiellement indépendante depuis le 4 janvier 1948, la Birmanie devenue l'Union Birmane avec M. U Nu, comme premier ministre, regroupait la Birmanie proprement dite, les quatre Etats Shan, Karen, Kachin, Kayah et la région spéciale des Chins. Bien que le bouddhisme fut reconnu comme religion d'Etat, le premier ministre fit adopter un amendement à la Constitution pour conserver intégralement la liberté religieuse des non bouddhistes.
S'ouvrait aussi une nouvelle page de l'histoire missionnaire en Birmanie. Le 18 juillet 1954, en la cathédrale de Mandalay, Mgr. Falière consacrait le premier évêque de nationalité birmane, Mgr. Joseph Y Win; l'année suivante, fut marquée par l'élévation à l'épiscopat de Mgr. Georges U Kyau, de nationalité birmane, et par l'instauration officielle de la hiérarchie écclésiastique. En avril 1961, le pape Jean XXIII nommait quatre nouveaux évêques; le nombre des circonscriptions écclésiastiques était porté à huit dont deux archevêchés (Rangoon et Mandalay) et six diocèses. En 1961, trois évêques (ceux de Mandalay, de Bassein, de Toungoo) étaient de nationalité birmane, et sur une population totale de 20.868.620 habitants, on estimait à 197.428 le nombre des catholiques.
Cependant très vite, l'Union Birmane se trouva confrontée à la guerre civile déclenchée par les communistes et à la rébellion des Karens (1949 1955). Il s'en suivit un climat d'insécurité et une situation de guerrilla. De plus, les principales minorités nationales établies aux confins de la Chine, du Laos, de la Thailande se considéraient comme dominées par la majorité birmane. Un mouvement fédéraliste prit naissance, se développa et s'étendit aux Etats Karen, Shan et Kachin. Le 2 mars 1962, U Nu fut renversé par un Coup d'Etat militaire qui porta au pouvoir le général Ne Win, l'homme fort de Birmanie lequel avait redressé la situation politique et économique de 1958 à 1960 . Ce dernier déclarait : . . " les chefs des petits Etats qui forment l’Union Birmane en étaient venus à considérer qu’ils pouvaient devenir indépendants de la Birmanie elle même.. " Devenu Premier Ministre et Président du "Conseil Révolutionnaire", il mit en place un parti unique et orienta le pays dans la construction du socialisme. Malgré les négociations qu'il engagea avec les chefs et les représentants des diverses organisations clandestines et qui ne donnèrent pas les résultats espérés, les rebellions ethniques ne cessèrent pas pour autant.
En 1966, tous les missionnaires étrangers arrivés en Birmanie depuis 1948, date officielle de l'indépendance, se virent refuser le renouvellement ou la prolongation de leur autorisation de séjour dans le pays. Ils furent donc contraints à quitter leurs activités missionnaires et invités à s'éloigner de leur champ d'apostolat. Ce fut certainement une épreuve douloureuse pour M. André Cuerq qui quitta Thonze et la Birmanie, le 23 octobre 1966. Il profita de cette occasion pour aller rendre visite du 12 au 24 novembre 1966, à son frère cadet Gérard, missionnaire chez les aborigènes Amitsu dans le diocèse de Hualien (Taiwan), puis, il rentra en France où il arriva le 28 novembre 1966.
Le 1° mars 1967, M. André Cuerq reçut sa nouvelle affection pour le service du diocèse de Hualien à Taiwan. Parti de Paris le 21 novembre 1967, arrivé à Hualien deux jours plus tard, il redevint "étudiant" à l'école de langues à Taichung, du 4 décembre 1967 au 30 juin 1969. Ayant appris la langue Min nan (taiwanais), il fut alors envoyé à Fuli, centre d'un district dirigé pendant de longues années par M.Joseph Le Corre. C'était une importante bourgade au sud du diocèse, “l’endroit le plus abandonné du département de Hualien" au dire d'un journaliste dont la population était entièrement taiwanaise. Mais si la Communauté chrétienne formosane de Fuli, alors l'une des plus importante du diocèse, était bien homogène, les contacts religieux avec les non chrétiens restaient assez difficiles, en raison de leur peu de soif spirituelle et de certains de leurs préjugés sur l'Eglise. Celle ci ayant progressé rapidement chez les aborigènes était parfois considérée par le milieu formosan comme 'TEglise des Sauvages". Plus tard, dans son compte rendu de 1976, M.André Cuerq notera :..'Sïly a eu un miracle à Formose, ce n'est sûrement pas en milieu taiwanais.. "En trois ans, il n'avait fait qu'un baptême d'adulte.
En 1970, M. André Cuerq faisant preuve de beaucoup de goût et de sens pratique remit en état sa résidence de Fuli ; il voulait ainsi mieux accueillir les non chrétiens, les catéchumènes et les néophytes formosans dont il fallait s'occuper avec patience pour compléter leur formation spirituelle. En outre, pendant le séjour en France de M. Joseph Corboz, en avril 1970, il prit en charge par interim le centre missionnaire de Jui Shui, récemment ouvert et qui regroupait un certain nombre de catéchumènes hakkas.. "
Plus tard, annonçant le décès de M.André Cuerq, un journal chinois local publiera sur lui le témoignage suivant : …Missionnaire à Fuli, il allait souvent tout seul dans la campagne rencontrer les fidèles ; c'est ainsi qu’il a compris au plus profond les misères de la population locale. Il estimait qu’il n'en faisait pas encore assez pour les plus abandonnés, et se préoccupait surtout de la situation miserable des enfants handicapés mentaux. En 1971, dépassant toutes sortes de difficultés, il commença à collecter des fonds et même retourna en France pour demander 1’aide de ses proches, et c'est ainsi qu’il put en fin d’année, fonder le premier établissement au sud de Hualien destiné à recevoir des handicapés mentaux…"
En 1974, pour l'aider dans son travail missionnaire, M.André Cuerq fut heureux d'accueillir à Fuli, quelques religieuses de l’institut Sainte Marthe, fondé par Mgr. André Vérineux en 1960. Il écrit dans son compte rendu de 1976 :.." Ces religieuses aborigènes, arrivées ici depuis deux ans, ont été tout de suite acceptées par le milieu païen (taiwanais) et cela est dû au jardin d'enfants et au contact personnel que, par lui, elles ont eu avec la population. Très rapidement, elles ont su attirer le respect et l'estime. C'est donc surtout par elles que la paroisse peut avoir une nouvelle vie ~. " En effet, en sept ans, de 1969 à 1976, sa paroisse était passée de 350 catholiques à 180. Ces trois dernières années deux familles avaient apostasié et 59 personnes avaient quitté la paroisse. "Quitter sa paroisse revient pour ces chrétiens de fraiche date à l'abandon de toute pratique religieuse."
Le 25 juillet 1973, fut rendue publique la démission acceptée par Rome de Mgr André Vérineux, évêque de Hualien. Celui ci remit la direction du diocèse entre les mains de M. Jean François Poupon, élu vicaire capitulaire. Le 28 janvier 1975, Mgr Matthieu Kia prit solennellement possession du diocèse de Hualien. Ce nouvel évêque chinois né en 1925, dans une famille catholique de la province du Hopei (Hebei/ Chine du Nord), avait fait ses études secondaires au petit séminaire tenu par les Lazaristes français, puis avait étudié la philosophie à Pékin. En 1948, il poursuivit ses études théologiques à Rome où il fut ordonné prêtre en 1951. A Louvain, il se spécialisa en pédagogie, et pendant neuf ans, il exerça son ministère pastoral auprès des étudiants afro asiatiques, en Belgique. En 1961, rentré à Taiwan, il assuma la charge de vicaire général dans le diocèse de Tainan; puis, nommé évêque de Chiayi (Taiwan) en 1970, il accepta en 1975, de servir l'Eglise de Hualien à laquelle il donna un nouvel élan.
En 1979, pendant l'absence temporaire de M.Auguste Lespade, M. André Cuerq restait le seul confrère consacré exclusivement à l'évangélisation du milieu taiwanais dans lequel avec patience, il continuait son insertion. " Ici, dit il, l’Eglise n’apparaîtra comme crédible que si elle s'occupe de l’iomme dans sa vie quotidienne.. " Dans cette optique, il fit construire à Fuli, un petit centre pour l'éducation de jeunes enfants handicapés ou retardés mentaux. Pour en assurer le bon fonctionnement, il envoya une religieuse de la congrégation diocésaine des Sœurs de Sainte Marthe poursuivre des études spécialisées dans ce sens.
En 1980, Mgr Paul Shan fut consacré évêque de Hualien. Dès son entrée en fonction, il prépara, pendant 18 mois, un synode pastoral diocésain qui se tint à Taitung du 27 au 29 octobre 1982 sur le thème : "Comment établir une vraie communauté chrétienne basée sur des vertus actives et solides, ad Intra remplie d'amour mutuel, ad extra zélée à propager lEvanglle du Christ”. Pour atteindre ces objectifs, à Fuli, M.André Cuerq fit tous ses efforts pour réveiller sa communauté chrétienne dont les effectifs et le zèle étaient en baisse; grâce au jardin d'enfants tenu par les sœurs de Sainte Marthe, il multiplia ses contacts avec les non chrétiens. Mais surtout, à la fin de 1982, il mit en route son établissement pour l'éducation des enfants handicapés, dont la fondation et la marche quotidienne étaient le fruit d'un travail acharné, discret, constant, patient mais considérable et rempli d'optimisme. Pour mieux assurer cette oeuvre, en 1989, sur le plan départemental, fut créée l'Association des Parents des enfants handicapés.
En 1991, la paroisse taiwanaise de Fuli, relativement florissante à une certaine époque, ne comptait plus qu'une seule famille catholique dont les parents avaient moins de 50 ans. En effet, l'attrait des villes où il était plus facile d'avoir un travail bien rémunéré, avait vidé la paroisse de ses forces vives. D'ailleurs au cours des 20 dernières années, le canton avait perdu la moitié de sa population. De ce fait, M. André Cuerq déplaça le Centre des Handicapés Mentaux et l'installa à Yuli. Il écrit dans son Compte rendu de 1991 : ... "Le Centre des handicapés mentaux qui a 11 ans d'existence et se trouve maintenant à Yuil, n'est pas sans avoir porté son témoignage envers ces enfants faibles et pauvres. Si, au départ, la plupart des gens préféraient nous ignorer, il en va bien autrement actuellement : on nous regarde avec sympathie. Il est sûr que les médlas nous ont été très favorables, et ont aidé à réveiller des générosités ...Autrefois cachés, ces enfants sont de plus en plus reconnus par la société. Au Centre, nous recevons au maximum de nos capacités, c'est à dire 30 enfants, pris en charge par un personnel très compétent de 10 personnes. Parmi ces enfants, nous comptons des trisoniques, des autistes et d’autres handicapés, y compris des handicapés physiques qui sont en même temps mentaux.... Mais quel sera le futur? Pourrons nous continuer, selon mes espérances, à les recevoir en montant un CA T (Centre d’A ide par le Travail).
En 1990, parmi tous les centres sociaux de l'île, celui de M. André Cuerq reçut du Ministère de l'Education Nationale de Taiwan le premier prix "de la Persévérance". Un journal local chinois écrit : "..A Taiwan, le P Cuerq s'est mis au service des enfants handicapés sans compter Il est dit : "Un bon cœur aura toujours une bonne récompense"; aussi, après 7 années de dévouement auprès d'eux, il fut remarqué par le Gouvernement qui lui accorda spécialement le prIx "de la Persévérance" pour la première fois adressé à un étranger... "
Au fur et à mesure des années, l'œuvre pour l'éducation des enfants handicapés créée par M. André Cuerq grandissait et se développait. Dans son rapport pour l'année 1996, il écrit : ... "Le centre des petits à Yuli, continue joyeusement sur sa lancée avec ses 20 enfants, et l’autre centre à Tungli, va de l'avant, avec maintenant 23 adolescents et adultes, tout ce monde encadré et aidé par 16 personnes L'habitat à Tungli a subi de grandes transformations pour recevoir jusqu'a 40 personnes, et de même le travail s'est bien diversifié, afin de donner à chacun sa chance d'être heureux, dans un travail humainement valorisant Les différentes branches sont le jardinage et la culture des fleurs, le travail du bois (fabrication de caisses et palettes), le tissage ancien, la couture et la fabrication d'hosties… Le grand souci reste l'établissement d'un CAT Centre d’Aide par le Travail pour adultes dépassant 25 ans… "
Un tel dévouement persévérant et discret auprès des enfants les plus démunis et un tel engagement au service des handicapés mentaux ne pouvaient passer inaperçus. Son centre reçut la visite du Président de la République de Taiwan, M. Li Teng Hui, qui le donna en exemple à la nation. Quant au fondateur d'une telle oeuvre, il fut promu au titre national de "Personne Emérite".
Vers 1993, la maladie commençant à le faire souffrir, M. André Cuerq retourna en France pour se soigner. Bien que sa santé ne s'améliorât guère, le 17 septembre 1998, il repartit pour Taiwan pour être au milieu de ses handicapés. En mai 1999, suite à de violentes douleurs à l'estomac, il fut conduit à l'hôpital “Tsz Jhi" (Hôpital bouddhiste) de Hualien. C'est là qu'il s'éteignit vers minuit, le 16 mai 1999.
Ses funérailles eurent lieu le 20 mai 1999 ; ses cendres reposent au à la maison régionale de Hualien." Le P Cuerq s'est attaché pendant sa vie à la terre de Taiwan et à ses habitants, son esprit d’amour mérite d'être salué par toutes les tranches de notre société... " conclut un journal chinois local du 17 mai 1999, relatant son décès.
Janvier 2003