Pierre LANGLOIS1640 - 1700
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0030
- À savoir : Mort violente
Identité
Naissance
Décès
Biographie
[0030] LANGLOIS Pierre, pro-vicaire en Cochinchine, naît vers 1640 à Gisors dans l’Eure. Fils d'un marchand très pieux et qui fut échevin de la ville, il fait une partie de ses études au collège du Plessis à Paris. Prêtre en décembre 1667, il va à Rome et y est précepteur de deux neveux du cardinal Palotti. Revenu à Gisors, il entre dans la Congrégation naissante des Eudistes, mais la quitte bientôt pour les Missions étrangères.
Curé au Siam et linguiste distingué
Il part de Paris le 13 février 1669 et de Port-Louis (1) le 11 avril suivant pour le Siam. Il fonde la chrétienté de Phitsanulok que les anciennes relations appellent tantôt Phitsilôk et tantôt Pourcelouc. Il y établit deux hôpitaux. Il est ensuite supérieur du Collège général. Il apprend fort bien le portugais, le siamois, l'annamite et compose, dans cette dernière langue, un dictionnaire et une grammaire dont les manuscrits sont perdus.
Apostolat fructueux en Cochinchine et en Annam
En 1680, il est envoyé en Cochinchine - ce qu'il souhaitait beaucoup - et est nommé pro-vicaire. Dès la première année, il baptise plus de deux mille personnes. Il visite ensuite les stations des provinces du nord, s’arrêtant dans les différents postes de missions. Il construit ainsi une église à Hué, établit des hôpitaux dans cette ville ou aux environs, y donnant chaque jour des consultations, distribuant des remèdes et conquérant de nombreuses sympathies. Aussi, quand des Annamites jaloux entendent entraver les efforts de son zèle, des mandarins s'interposent. La reine-mère obtient de son fils qu'on laisse le missionnaire en paix.
Arrêté, persécuté, emprisonné mais respecté par ses gardiens
Toutefois, en 1698, une persécution ayant été excitée à Hué, il est arrêté, brutalisé et ne recouvre sa liberté qu'après avoir été rançonné. En mars 1700, à la suite d'un édit rigoureux de Minh-Vuonh, il est de nouveau appréhendé, de même que plusieurs missionnaires, et est le 22 avril condamné à la prison perpétuelle. Cette nouvelle captivité achève de l’épuiser, lui que ses incessantes activités ont déjà fort fatigué. Cependant, ses gardes le vénèrent pour sa charité et ses bienfaits. Ils lui permettent de sortir de son cachot et de se confesser à l'un des prêtres captifs. Comme il est chargé de fers très lourds, c’est un satellite qui l’aide à les porter et facilite sa marche. Le lendemain, il reçoit l'extrême-onction. Il succombe dans la prison le 30 juillet 1700.
1 – Hommes de mains, en l’occurrence gardiens de prison.
Références
Notes bio-bibliographiques. - N. L. E., viii, pp. 389 et suiv., 427 et suiv. - M. C., ix, 1877, p. 368. - B. O. P., 1891, pp. 375, 429.
Relat. des miss. des evesq., pp. 24, 28, 33, 36, 69. - Relat. des miss. et des voy. 1672-1675, pp. 57, 66 et suiv., 137, 214, 222 et suiv. - Relat. des miss. et des voy. 1676-1677, pp. 189, 194 et suiv., 219, 320 et suiv. - Ann. Cong. M.-E., pp. 169, 177.
Lett. de Mgr Pallu., Tab. alph. - Docum. hist., Tab. alph. - Hist. de l'ét. du Christ., ii, pp. 121 et suiv., 254. - Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 481. - La Coch. rel., i, pp. 317, 319 et suiv. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Descrip. du roy. Thai, ii, pp. 143, 160 et suiv. - La Coch. et le Tonk., pp. 181 et suiv. - Suite de l'hist. des diff. entre les Jés. de Chine [La morale prat. des Jés.], vii., p. 426. - La Salle des Mart. [édit. 1865], Tab. alph.