Joseph-Marie PERRIER1826 - 1878
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 0637
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1853 - 1864 (Vinh)
- 1864 - 1878 (Hanoi)
Biographie
[637]. PERRIER, Joseph-Marie, né le 15 avril 1826 au Cellier (Loire-Inférieure), entra minoré au Séminaire des M.-E. le 12 septembre 1850. Prêtre le 5 juin 1852, il fut envoyé au Tonkin méridional le 19 septembre suivant. Pendant la terrible persécution, qui dura de 1858 à 1862, Mgr Gauthier et tous les missionnaires français ayant été forcés de s'éloigner, le poids du gouvernement de la mission retomba sur lui ; et, quoique jeune prêtre, et très éprouvé par la maladie comme par la misère, il s'acquitta de sa lourde tâche avec habileté et courage.
Il passa en 1864 dans le Tonkin occidental, et y dirigea le séminaire de théologie. Revenu malade en France, il y resta plusieurs années. De retour dans sa mission, en 1874, il fut chargé de la direction d'un district ; il mourut le 1er août 1878, à Dong-chuoi-thuong, province de Ha-nam.
Nécrologie
M. PERRIER
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU TONG-KIMG OCCIDENTAL.
Mgr Puginier écrivait le 4 août :
« Encore une nouvelle perte bien regrettable pour ma Mission ! M. Perrier, repris de la dyssenterie, il y a environ un mois, vient de succomber, muni des derniers sacrements. Il est mort le 1er août , à une heure après minuit, assisté de deux Confrères que j’avais envoyés auprès de lui. Le cher M. Perrier a expiré avec le calme d’une âme qui n’a aucun regret de ce monde et qui est prête à paraître devant Dieu. A minuit, le médecin qui le soignait lui dit : « – Père, l’heure est arrivée ; veuillez vous préparer. » Le mourant répondit avec sang-froid : « – Cela suffit. » Et comme le catéchiste, qui n’avait pas compris, demandait au médecin de quelle heure il était question, M. Perrier lui dit lui-même : « – C’est l’heure de mon trépas qui est arrivée. » Une heure après , notre cher Confrère rendait le dernier soupir, en pleine connaissance et sans le moindre effort. Voilà la récompense d’une vie de Missionnaire et de la patience admirable que ce cher Confrère a toujours montrée dans la maladie qui l’a ramené et retenu, pendant huit ans, en France. Le corps de M. Perrier repose dans l’église de Dông-Chuôi-Thuong. »
M. Joseph-Marie Perrier naquit au Cellier (diocèse de Nantes), le 15 avril 1826. Il était clerc minoré, lorsque , le 12 septembre 1850, il entra au Séminaire des Missions-Étrangères . Ordonné prêtre le 5 juin 1852, il s’embarqua pour le Tong-King méridional , le 13 septembre de la même année .
Il travaillait depuis six ans dans cette Mission, lorsque éclata la grande persécution de 1858. Son Évêque et ses Confrères ayant été contraints de s’éloigner pendant quelque temps du Tong-King, M. Perrier demeura seul, avec le clergé indigène, chargé de cette Mission désolée. Accablé par la douleur et par la maladie, et sans cesse exposé à mille dangers et à toutes sortes de privations, il se montra d’un courage égal à la grandeur de l’épreuve. Nous trouvons, dans un billet qu’il écrivit à cette époque, le tableau suivant de la situation :
« Depuis un an (1861), la persécution dans cette province a été atroce. Tous les villages chrétiens, sans en excepter un seul, ont été détruits et rasés. Le tiers des chrétiens a succombé de misère ou de mauvais traitements. Une récompense de 3 ligatures est promise à tout maire païen qui fera mourir un chrétien ; 21 prêtres sont morts, 15 sous le glaive du bourreau, 6 de maladie dans les prisons ; 2 prêtres et un diacre sont encore dans les fers… Inutile de dire que le Vicariat est complètement ruiné. Il ne reste pas, même ce qui est nécessaire pour célébrer la sainte messe ; j’ai perdu jusqu’à mon bréviaire, et, depuis la maladie que j’ai faite, j’ai oublié les mois européens et les jours de la semaine… »
Au milieu d’une si grande désolation, ce qui soutenait son courage, c’était l’attente du martyre. Son espoir fut trompé. « La persécution , écrivait-il en 1863, qui vient de passer sur nos têtes m’avait donné quelque espoir du martyre. Dieu ne l’a pas voulu ; que son saint nom soit béni ! Mais il est triste de voir passer une si belle occasion, que je regardais comme certaine. » Dieu le dédommagea en le réservant pour d’autres souffrances.
A la conclusion de la paix, M. Perrier passa au Tong-King occidental où il fut chargé de la direction du séminaire de théologie de cette Mission. Mais ses forces, épuisées par tant de souffrances, ne tardèrent pas à trahir son courage. Atteint de dyssenterie, il dut prendre le chemin de sa patrie. Son exil dura huit ans. Malgré une si rude épreuve, sa patience ne se démentit jamais. Enfin son énergie et les soins qu’il reçut ayant triomphé de la maladie, il put, en 1874, retourner dans ce cher Tong-King où il avait tant souffert et où il voulait mourir. Dieu a exaucé ses vœux . M. Perrier repose dans cette terre qu’il a arrosée de ses sueurs et que ses frères , les martyrs, ont fécondée de leur sang.
Références
[0637] PERRIER Joseph (1826-1878)
Notes bio-bibliographiques. - M. C., x, 1878, p. 557. - P. M. M., 1884, p. 633. - Sem. rel. Nantes, 1865, pp. 20, 29.
Notice nécrologique. - C.-R., 1878, p. 82.
Portrait. - P. M. M., 1881, p. 131.