Pascal ROGER1849 - 1884
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1248
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1875 - 1884 (Qui Nhon)
- 1875 - 1884 (Kontum)
Biographie
[1248]. ROGER, Pascal-François, naquit à Benoitville (Manche) le 21 novembre 1849. Il interrompit ses études en 1870 pour s'engager dans les zouaves pontificaux, et les reprit après la guerre. Le 26 février 1873, il entra tonsuré au Séminaire des M.-E., fut ordonné prêtre le 22 mai 1875, et partit le 30 juin suivant pour la Cochinchine orientale.
Après quelques mois passés en Annam, il fut envoyé dans la mission des sauvages, chez les Sedangs ; il resta près de neuf ans dans ce poste difficile et ingrat. Il mourut à Kon-trang, le 30 juin 1884, laissant le souvenir d'un caractère loyal, énergique et modeste.
Nécrologie
M. ROGER
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE LA COCHINCHINE ORIENTALE
« Le cher Père Roger, apôtre des sauvages Cédans depuis près de neuf ans, nous écrit Mgr Van Camelbecke, est mort le 30 juin dernier, à la suite d’une violente dyssenterie. J’avais eu le plaisir de revoir ce vaillant et pieux missionnaire, au mois de janvier de cette année, et quoiqu’il fût déjà passablement affaibli par le terrible climat de ces montagnes insalubres, rien ne faisait encore présager qu’il nous quitterait si tôt. Voilà donc une nouvelle épreuve qui est venue s’abattre sur notre chère mission des Bahnars. Encore une tombe fraîchement creusée ! encore un vide à combler !
« Au milieu de leurs larmes et de leurs regrets, les deux chers survivants, MM. Vialleton et Guerlach, sont admirables de foi et de résignation : « Fiat voluntas Dei, m’écrivent-ils ! que « ce soit une consolation pour vous, Monseigneur, de savoir que ceux qui restent ne perdent « point courage et ont toute confiance en la bonté de Dieu, pour eux et pour ceux dont le salut « leur est confié. »
« Dès la fin du mois de mai, le cher défunt éprouvant les premiers symptômes de la maladie qui devait l’emporter, fit un effort pour se rendre chez le P. Vialleton, qui lui prodigua ses soins avec un grand dévouement. Au bout de quelques jours il se sentit mieux et reprenant l’espoir d’échapper au mal, il voulut retourner chez ses chers Cédans. Malheureusement il fut surpris par la pluie au milieu de son voyage, et à peine arrivé chez lui, la maladie reparut plus violente que jamais.
« A cette nouvelle, le P. Guerlach alla à son tour offrir au cher malade ses soins les plus affectueux. Il le fit même transporter dans sa propre demeure. Malheureusement tous les efforts tentés pour le sauver demeuraient infructueux, et après cinq semaines d’atroces souffrances, il succomba, possédant jusqu’à la fin sa pleine connaissance.
« Il est mort, m’écrit-on, dans les plus beaux sentiments de foi, après s’être souvent confessé et avoir reçu les derniers sacrements avec la plus grande piété. Quoiqu’il souffrît avec résignation, si parfois la douleur lui arrachait quelques cris involontaires, il se recueillait aussitôt pour demander pardon à Dieu de ce mouvement d’impatience, et pour penser au salut de ses pauvres sauvages, qu’il allait laisser orphelins.
« Le P. Roger arriva dans cette mission dans le cours de l’année 1875, et après quelques mois passés en Annam pour y étudier la langue, il fut envoyé chez les sauvages par Mgr Charbonnier.
« Ce choix était du reste des plus heureux, car ce bon confrère possédait des qualités particulières pour occuper un poste aussi pénible que celui des sauvages. Doué d’un caractère franc, loyal, généreux, il n’en était que plus modeste, patient et disposé à tout accepter de la main de Dieu qui lui confiait ce poste d’honneur. Fidèle au devoir comme prêtre, de même qu’il l’avait été jadis comme soldat, il a su persévérer jusqu’à la fin dans les combats du Seigneur.
« Très souvent éprouvé par la maladie, les souffrances morales ne lui étaient pas épargnées pour cela, car placé au milieu de ces peuplades indifférentes et peu disposées à recevoir la bonne nouvelle de l’Évangile, il a vu pendant les trop courtes années de son apostolat ses efforts généreux demeurer souvent infructueux ; ce qui ne l’empêchait pas de conserver le calme de l’âme et de montrer la plus complète résignation à la volonté divine. Espérons donc qu’après son rude apostolat, il aura reçu au Ciel la récompense de ses travaux et de ses efforts au milieu du petit et ingrat troupeau qui lui était confié. Fiat, fiat ! »
M. Pascal-François Roger était né à Benoistville, au diocèse de Coutances, le 21 novembre 1849. Durant la guerre de 1870, lorsque le vaillant général de Charette réunit ses zouaves pour les opposer à l’armée des envahisseurs, le futur missionnaire accourut se ranger sous ses ordres. A la conclusion de la paix, il reprit le cours de ses études. Il était tonsuré lorsqu’il entra au séminaire des Missions, le 26 février 1873. Ordonné prêtre le 22 mai 1875, il partit le 30 juin de la même année pour la Cochinchine orientale.