Eugène CREUSE1847 - 1880
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1326
- À savoir : Mort violente
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1877 - 1880
Missionnaires de la même famille
Biographie
[1326] CREUSE, Eugène, frère du précédent, né dans la paroisse Saint-Leu, à Paris (Seine), le 22 septembre 1847, fut employé de commerce, et sergent de mobiles pendant la guerre de 1870. Il entra au séminaire de Saint-Sulpice en 1872, et, après avoir reçu la tonsure, passa au Séminaire des M.-E. le 1er octobre 1874. Ordonné prêtre le 24 février 1877, il partit pour le Kouang-si le 5 avril suivant, et fut envoyé dans le district de Si-lin. Il retrouva à Pin-kouang, à 50 ly de Se-tchen, la famille Ly, que le Bx A. Chapdelaine avait essayé de rejoindre au début de son apostolat au Kouang-si.
Il résida ensuite à Chang-tsin où il tomba malade. On l'envoya à Hong-kong vers la fin de 1880 ; mais il trouva la mort en route. On a tout lieu de croire qu'il fut assassiné, non loin de Pé-sé, le 10 ou 11 novembre. Il a laissé une carte assez détaillée du nord-ouest du Kouang-si, et quelques notes géographiques qui ont été publiées ainsi que le plan de Si-lin, et celui du tribunal de cette ville, rendu mémorable par la condamnation à mort du Bx A. Chapdelaine.
Nécrologie
M. CREUSE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE AU KOUANG-SI
M. Eugène Creuse naquit à Paris le 22 septembre 1847. Après avoir achevé ses humanités, il resta quelque temps dans le monde mais, se sentant appelé au service de Dieu, il entra à Saint-Sulpice et y reçut la première tonsure. Désireux de marcher sur les traces de son frère aîné, mort missionnaire en Cochinchine, après quelques mois seulement d’apostolat, il entra au séminaire des Missions Étran¬gères, le 1er octobre 1874. Il fut ordonné prêtre le 24 février 1877, et partit le 8 avril suivant pour le Kouang-Si.
Depuis son origine, cette Mission est désolée par une persécution continuelle. Un de ses premiers apôtres, le Vénérable Chapdelaine, eut le bonheur d’y confesser la foi et de verser son sang pour Jésus-Christ. Depuis, ce n’est qu’avec la plus grande difficulté que les Missionnaires ont pu y rentrer, et au prix de toutes sortes de périls et de sacrifices qu’ils réussissent à s’y maintenir. Au Kouang-Si, jusqu’à ce jour, le traité de Pékin a été lettre morte pour les mandarins de la province.
Les épreuves, les privations auxquelles M. Creuse fut soumis dès le début de sa carrière, n’ébranlèrent pas le courage du nouveau Missionnaire, mais elles portèrent un rude coup à sa santé, robuste jusqu’alors.
« Comme, il était très dur à la souffrance et très courageux, écrit encore Mgr Foucard, il ne se plaignait jamais. C’est à peine même si, dans ses lettres, il répondait à mes questions sur sa santé. Après l’avoir fait travailler au procès du Vénérable Chapdelaine, je lui avais donné, depuis quelques mois, la charge de plusieurs centaines de néophytes auxquels il prodiguait ses soins au détriment de sa santé ; mais à la fin il était trop affaibli pour pouvoir continuer. »
Sur les instances de son Confrère, le cher malade se décida enfin à quitter son poste pour se rendre au Sanatorium de Hong-Kong, où il devait trouver tous les soins qu’exigeait l’état de sa santé. Après s’être confessé il se mit en route avec son servant et deux autres chrétiens chinois qui voulurent l’accompagner. Arrivé à deux lieues au delà de Si-lin-hien, pour aller s’embarquer à Pé-sé, port très commerçant où abordent les grandes barques de Canton,il dut, à cause de son état de faiblesse, voyager par eau et descendre en barque une petite rivière, généralement très encaissée et où les rapides sont nombreux.
Depuis son embarquement qui eut lieu le 5 novembre, on n’a plus entendu parler de notre Confrère, ni de ses compagnons. Que s’est-il passé ? Ont-ils fait naufrage ? Ce fut la première version. Il paraît certain, en effet, qu’une barque, partie du même endroit et vers le même temps, a sombré dans un rapide, un peu au-dessous de Pé-sé. Or, cette barque portait quatre voyageurs qui, ainsi que les trois barquiers, ont été victimes de cet accident. D’autre part, on n’a pas vu M. Creuse sortir de cette rivière, ni à Pé-sé, ni aux autres douanes échelonnées plus loin, tandis que les douaniers de Pé-gai, au-dessus du rapide où l’accident a eu lieu, ont déclaré plusieurs fois l’avoir vu passer.
Cependant, à la suite de nouvelles enquêtes, il paraît probable que notre Confrère n’est pas mort victime d’un accident, mais qu’il aurait été assassiné avec ses compagnons de voyage, soit par des brigands de profession, soit même par le chef de sa barque, dont les dépositions ne s’accordent pas avec les renseignements pris ailleurs.
Quoi qu’il en soit des causes réelles de sa mort, M. Creuse est allé au ciel recevoir la récompense. Il aurait voulu travailler et souffrir longtemps encore pour la cause de Dieu et des âmes. Le Seigneur s’est contenté de sa bonne volonté, et une mort violente a brisé cette existence que notre Confrère avait consacrée à son service.
Références
[1326] CREUSE Eugène (1847-1880)
Notes bio-bibliographiques
C.-R., 1880, p. 50 ; 1890, p. 338. - M. C., xiii, 1881, p. 527. - A. M.-E., 1902, Plans du prétoire et de la ville de Sy-lin, pp. 194, 196. - Petit mess. Kouang-si, 1913, nov., n° 65. - Bull. Soc. acad. indoch., 2e sér., i, 1881, p. 512. - Bull. Soc. Géog. [Paris], 7e sér., iii, 1882, Itinéraires à travers le Kouang-si et le Kouy-tcheou, avec notes de Dutreuil de Rhins, p. 539. - Soc. de Géog. [Paris], comp.-rend. des séances, i-ii, 1882, p. 158.
Sur la carte et les voyages du P. Creuse dans la Chine méridionale, avec carte, par Dutreuil de Rhins. - Paris, 1882, in-8.
Hist. miss. Kouang-si, Tab. alph.
Notice nécrologique. - C.-R., 1881, p. 110.