Nicolas MASSON1855 - 1886
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1403
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1879 - 1886 (Coimbatore)
Biographie
[1403]. MASSON, Nicolas-Ernest, né le 14 novembre 1855 à Bologne (Haute-Marne), commença ses études au petit séminaire de Langres, et, après un an passé au grand séminaire de cette ville, il entra laïque au Séminaire des M.-E. le 21 septembre 1875. Il reçut la prêtrise le 8 mars 1879, partit pour le Coïmbatour le 16 avril suivant, et se forma à la vie apostolique dans le district d'Atticodou. Deux ans plus tard, Mgr Bardou lui confia le district de Saveriarpaleam. En juin 1884, une maladie de poitrine arrêta ses travaux ; il dut rentrer à Coimbatore, et passa le reste de sa vie dans les souffrances qu'il supporta avec résignation. Il rendit dans cette ville le dernier soupir le 31 juillet 1886.
Nécrologie
M. MASSON
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU COIMBATOUR
Né………… le 14 novembre …………1855.
Parti……… le 16 avril………… 1879.
Mort……… le 31 juillet …………1886.
Né à Bologne (Haute-Marne), le 14 novembre 1855, M. Ernest-Nicolas Masson, perdit de bonne heure son père et sa mère. Une pieuse tante resta chargée de son éducation. Après sa première communion et les premières leçons de langue latine qu'il reçut au presbytère de Rochefort, on l'envoya continuer ses études au Petit-Séminaire de Langres. Son caractère franc et enjoué le fit bientôt aimer de ses condisciples et de ses maîtres, mais, soit que la faiblesse de sa constitution l'obligeât à se ménager, soit que n'ayant pas encore reconnu sa voie, il fut comme hésitant et indécis, il ne laissa pas dès l'abord soupçonner qu'il serait un jour l'homme d'une grande résolution.
En le sevrant dès son enfance des affections de la famille, Dieu l'avait sans doute déjà choisi pour être son apôtre; toutefois, c'est seulement vers la fin de son Petit-Séminaire que le jeune Masson paraît avoir entendu l'appel de Dieu. Dès lors un changement notable se manifeste en lui : d'élève régulier, il devient exemplaire, sa piété s'affirme davantage, on sent qu'il se prépare à quelque chose d'extraordinaire. Aussi personne ne fut-il surpris quand après sa philosophie qu'il fit au Grand-Séminaire de Langres, on le vit entrer, le 21 septembre 1875, au Séminaire des Missions-Étrangères.
Ordonné prêtre, le 8 mars 1879, il fut destiné à la mission de Coïmbatour, pour laquelle il s'embarqua en avril suivant. « Doué d'une excellente mémoire, d'une bonne intelligence et d'un jugement droit, écrit le P. Richard, son confrère, le P. Masson eût pu rendre des services signalés à la mission; mais, la maladie de poitrine dont il avait le germe l'obligea, dès le commencement, à modérer son zèle et à se ménager.
« A son arrivée en mission, il fut envoyé à la montagne pour y apprendre la langue anglaise. Quelques mois d'étude lui suffirent pour la posséder passablement. Il fut placé ensuite pour faire ses premières armes dans le district d'Atticodou, confié aux soins du P. Pottier. Cette chrétienté, qui compte de 3 à 4,000 chrétiens, est d'une administration pénible et difficile, vu l'abondance du travail et surtout le caractère de sa population. C'est là que, pendant deux ans, tout en secondant de son mieux son ancien, le P. Masson se formait à l'usage de la langue tamoule et à la pratique du ministère.
« Le district de Saveryarpaléam, ancienne annexe de Coimbatore, étant devenu vacant par la mort du prêtre indigène qui l'administrait, le P. Masson en fut chargé. Pendant les deux ou trois ans qu'il y demeura, il travailla avec prudence et fermeté au bien de ses chrétiens. Ceux-ci l'ont beaucoup regretté; ils n'ont jamais manqué de s'intéresser à lui durant ses deux années de souffrances, ni de s'informer de son état quand ils en trouvaient l'occasion. A sa mort, ils sont venus en grand nombre à ses funérailles, et voulant lui donner un dernier gage d'affection, ils ont demandé à transporter eux-mêmes son cercueil à sa dernière demeure. Ceux d'un village éloigné de 10 milles de Coimbatore, n'ayant pu se rendre à ses funérailles, envoyèrent quelques jours plus tard une députation à Monseigneur, pour lui exprimer leur douleur et leurs regrets.
« Au mois de mai 1884, il accompagna jusqu'à Pondichéry le P. Triquet, que la maladie forçait de retourner en France. Il profita de l'occasion pour consulter un médecin français. Celui-ci ne lui cacha pas qu'il était sérieusement atteint de la poitrine et que rien ne pourrait arrêter le cours de son mal. Il rentra à son poste, voulant remplir sa carrière tant qu'il lui resterait un peu de forces.
« Un mois plus tard, au milieu de l'administration d'une de ses chrétientés, il fut pris d'une première crise sérieuse, qui l'obligea d'abandonner son district et de rentrer à Coimbatore, pour se faire soigner. Cette crise s'apaisa au bout de quelque temps, mais le Père demeura incapable de tout travail. Convaincu que sa maladie était incurable, il se résigna sans peine à la volonté de Dieu. Rejetant tous les secours de l'art, il ne pensa plus qu'à se préparer à la mort, qu'il savait n'être pas éloignée.
« Elle se fit cependant attendre deux ans. Ces deux années il les passa, confiné dans une chambre de la mission, voyant avec calme les progrès incessants du mal qui le minait, et supportant avec rési¬gnation ses souffrances. Sa belle humeur ne l'abandonna pas jusqu'au dernier jour. Les confrères en résidence à Coimbatore et ceux de passage se souviendront longtemps, des heures joyeusement écoulées près de lui. On allait chaque jour lui tenir compagnie pour le distraire, mais ordinairement c'était lui-même qui nous distrayait par son humeur gaie et sa verve intarissable. La conversation tombait-elle sur sa maladie, il en parlait lui-même sans plus d'émotion que s'il se fût agi d'un autre.
« Au commencement du mois de juillet dernier, la fièvre se déclara et persista pendant quelques jours: « C'est le commencement de la fin, » dit le P. Masson, et il demanda lui-même à recevoir les derniers sacrements. Mgr Bardou lui administra l'Extrême-Onction, en présence des confrères qui se trouvaient à Coimbatore. Il reçut ce sacrement répondant lui-même aux prières, et demandant pardon à Monseigneur et aux confrères des manquements dont il avait pu se rendre coupable.
« Le médecin ne lui cacha pas qu'il pouvait mourir d'un moment à l'autre; il reçut cette parole sans aucune émotion et recommanda seulement à ceux qui le soignaient de veiller sur lui, afin de ne pas le laisser mourir sans lui donner une dernière absolution et l'indul¬gence in articulo mortis.
« Pendant une quinzaine de jours, il continua à se lever comme d'habitude, passant sa journée assis sur une chaise, s'affaiblissant de plus en plus, et éprouvant une crise, toutes les fois qu'on le changeait de position. La dernière nuit il ne put se coucher et resta assis sur son lit jusqu'au matin, éprouvant de violentes douleurs. Le 31 juillet, quand on l'eut levé et assis sur sa chaise, se sentant plus mal, il dit qu'il allait mourir, fit appeler Monseigneur et les confrères, et resta la main appuyée sur la table. Il ne pouvait plus parler, mais il con¬servait toute sa connaissance, et témoignait par signes qu'il comprenait les saintes pensées qu'on lui suggérait. Il n'eut pas d'agonie, et s'éteignit doucement vers les 10 heures du matin.
« Témoin de cette mort, Monseigneur faisait cette réflexion que Dieu accorde ordinairement aux missionnaires, pour ce redoutable passage, des grâces bien consolantes et une mort tranquille et douce. Fiant novissima nostra, horum similia. »
Références
[1403] MASSON Nicolas (1855-1886)
Notes bio-bibliographiques. - Sem. rel. Langres, 1879, Sa première messe, n° du 15 mars ; 1887, Sa mort, p. 551.
Notice nécrologique. - C.-R., 1886, p. 216.