Joseph LAVEST1852 - 1910
- Statut : Préfet apostolique
- Identifiant : 1465
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1880 - 1908
- 1908 - 1910 (Hong Kong)
Biographie
[1465] Joseph LAVEST naît le 24 mai 1852 dans le hameau de Lapeyrouses, commune de Courpière (Puy-de-Dôme). Il fait ses études au collège de Billom et au grand séminaire à Montferrand, où il reçoit le sacerdoce le 30 novembre 1875 ; après quoi, désireux de se consacrer à l'apostolat lointain, mais voulant obéir à son évêque, Mgr. Féron, qui lui demande de surseoir à l'exécution de son projet, il est vicaire successivement à Arcousat et à Fournols.
Entré au Séminaire des MEP le 23 octobre 1879, il est envoyé au Kouang-si le 1er septembre 1880.
Chine (1880-1910)
En février 1881, il commence l'administration du poste de San-pan-kiao ; il y établit deux orphelinats, et installe, à trois lieues de Kouy hien, une école qu'il intitule petit séminaire.
En octobre 1883, son église et ses établissements sont pillés ; lui-même est saisi à Cha-tong par des brigands qui le gardent pendant dix jours, et chaque jour le menacent de mort. Un soir, l'un des bandits vient se poster en face de son lit, armé d'un grand coutelas :
« Je fais ma prière », écrit le missionnaire en racontant cet incident, « je me recommande à mon ange gardien, je me couche et je m'endors profondément jusqu'au lendemain matin. » Enfin, il est délivré.
En 1885, les autorités chinoises, excitées contre les missionnaires français par la guerre du Tonkin, le forcent à quitter le Kouang-si. Il se réfugie à Hong-kong. Lorsque, la paix conclue, il revient dans sa mission, il se fixe à Yang-lin, et ne tarde guère à y être attaqué. Le 9 mai 1886, il est brutalisé et blessé ; sa résidence est pillée ; toutefois, il s'y maintient résolument. En 1888, chargé du district de San-li, et en 1890 de celui de Ko-hao, il augmente, malgré de nombreuses difficultés, le nombre des chrétiens. En outre, il crée deux petits internats et ouvre d'autres écoles dans le district.
En 1895, il doit traiter avec les autorités chinoises la question des terrains que la mission possédait dans cette région, et qui avaient été confisqués en 1872 et en 1887 ; il le fait avec succès ; il réussit également à régler d'autres affaires, notamment celle du meurtre de F. Mazel. La lutte qu'il soutient pour délivrer des corvées tyranniques (fou-ma) les opprimés de son district le rend populaire.
. Préfet apostolique du Kouang-si
Le 26 avril 1900, il est nommé évêque de Sophène et préfet apostolique du Kouang-si. Après son sacre qui a lieu à Hanoï le 24 août suivant, il s'établit à Nan-ning et commence la visite des districts, tandis que se construit son séminaire. Revenu dans sa résidence, il fait élever l'église du Sacré-Cœur, bénite le 24 juin 1906, et installe une léproserie. Il tient aussi à faire édifier par les prêtres plusieurs oratoires et presbytères, qu'il juge utiles pour le bon fonctionnement de la mission. La maladie le conduit à Hong-kong, puis en France, où il emploie ses dernières forces à obtenir, par de très fréquentes prédications, des ressources pour ses œuvres.
Dès qu'il est un peu rétabli, il regagne sa mission où il arrive fin mai 1908. Bientôt il retombe malade, et se trouve contraint de retourner à Hong-kong.
Il meurt au sanatorium de Béthanie le 23 août 1910.
Il avait établi une fondation prévoyant que, chaque année, les missionnaires et les prêtres indigènes du Kouang-si célèbrent une messe pour le repos de son âme.
Sa tâche a été rude et sa vie dure ; il a vaillamment marché de l'avant, quelquefois un peu vite, mais en homme véritablement apostolique.
Ni sa bonté, ni sa douceur ne l'empêchèrent de se montrer ferme et persévérant dans ses entreprises. Sa simplicité de bon aloi lui attirait la confiance et l'affection.
Le gouvernement chinois l'avait décoré du globule rouge du second degré.
Nécrologie
MONSEIGNEUR LAVEST
ÉVÊQUE DE SOPHÈNE, PRÉFET APOSTOLIQUE DU KOUANG-SI
Né le 23 mai 1852
Parti le 1er septembre 1880
Mort le 23 août 1910
Le Prélat dont nous traçons la vie fut un de ces humbles apôtres au cœur fort et vaillant, obscurs devant les hommes, inconnus d’un grand nombre, mais grands et remplis de mérites et de gloire devant Dieu. Leur noble caractère et leur dévouement imposent le respect et l’admiration.
Joseph-Marie Lavest naquit à Lapeyrouses, commune de Courpière, (Clermont), le 23 mai 1852. Sa famille, sincèrement chrétienne, lui donna une forte éducation religieuse et le continuel exemple de la fidélité à tous les devoirs. De bonne heure, il fut distingué par un des vicaires de la paroisse. Le sérieux qu’il portait déjà en tout, et qu’il mit à se préparer à sa première communion, fixa l’attention de son catéchiste, qui, d’ailleurs, était un zélé chercheur de vocations sacer¬dotales.
Il fut décidé, de concert avec les parents, que le jeune Joseph vien¬drait au presbytère et s’initierait aux éléments du latin. Il y vint, en effet, jusqu’à ce que, en octobre 1865, il quitta, pour la première fois, son hameau de Lapeyrouses pour entrer en cinquième au Collège de Billom. Là, les traditions littéraires formées par les Pères Jésuites, transmises ensuite par l’Université, se perpétuaient au grand profit des élèves ; là aussi, fleurissait le bon esprit, fait de déférence à l’égard des Maîtres, de bonne et franche camaraderie entre les élèves, de piété de bon aloi.
Aussi, malgré les déchirements de la séparation, le nouveau collé¬gien, d’ailleurs englobé dans un groupe d’aimables compatriotes, se trouva bientôt à l’aise dans ce milieu sympathique et gai, où il noua de solides amitiés. Timide, mais bon, obligeant, affable, cherchant tou¬jours à s’effacer, il ne tarda pas à conquérir l’estime et la sympathie de tous ses camarades.
La classe de cinquième était nombreuse ; elle le devint plus encore dans la suite : elle compta jusqu’à 36 élèves. Le jeune Lavest fut pris dans le courant d’émulation qui était l’âme des études et en bénéficia.
Ses qualités, moins brillantes que solides, pouvaient se résumer en cette caractéristique une grande pondération. En face d’un parti à prendre, s’exerçait la maturité de la réflexion ; une fois le parti arrêté, on trouvait le propositi tenacem virum du vieil Horace ; rien n’aurait fait plier ni dévier la ténacité de sa volonté. Dans les deux périodes, la prière tour à tour l’éclairait et le fortifiait.
Déjà dans les dernières années du collège, furent tracés les premiers linéaments de sa vocation aux missions étrangères. En 1868, la retraite de rentrée fut prêchée par M. Chardon, supérieur des Missionnaires diocésains. Un auditoire de jeunes gens était son milieu préféré. Par son éloquence imagée, il trouvait le chemin des esprits ; par son zèle et son désir de leur faire du bien, il s’insinuait dans les cœurs ; quand la place était ainsi prise, il frappait de sa mâle parole des coups qui remuaient l’âme en ses profondeurs.
Dans un de ses discours sur la vocation, le prédicateur évoqua le souvenir de la vaillante phalange partie, peu de temps avant, pour les missions d’Amérique, et dont tous les membres étaient anciens élèves de Billom. Il termina en souhaitant que l’exemple fut imité. Plus d’un fut ébranlé par la vigueur du langage.
Pour M. Lavest, ce discours fut le rayon révélateur, l’étincelle qui tomba dans son âme et y fut soigneusement conservée, jusqu’au jour où cette âme fut embrasée, puis consumée par les flammes de l’apos¬tolat.
Il sembla qu’une transformation s’était opérée, non pas que le travail lent et discret qui s’opérait à l’intérieur se manifestât au dehors ; seuls, quelques intimes se demandaient, parfois, pourquoi le front se plissait, le regard devenait fixe, l’attention était distraite en une rêverie dont avait bientôt raison la moindre plaisanterie, provo¬quée par l’un des mille détails qui forment la trame d’une journée de collégien.
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Au Grand Séminaire de Montferrand, la grâce travailla encore plus à son aise. M. Lavest y fut le séminariste régulier, pieux, studieux, d’une unité de conduite qui ne se démentit jamais.
Une épreuve lui fut réservée ; il dut subir, pendant quelques mois une direction au moins aussi originale que sainte. Les contemporains savent que ce n’est pas peu dire. Sa vocation à l’apostolat ne fut point assez comprise ; n’eût été sa solidité, elle eût pu crouler ou diparaître. Ce fut une grande souffrance dont, plus d’une fois, celui qui écrit ces lignes fut le confident (1).
(1) M. l’abbé Bravard, chanoine honoraire, curé-doyen de Saint-Pierre-les-Minimes (Clermond-Ferrand) qui nous a gracieusement communiqué ces détails sur les premières années de Mgr Lavest.
L’épreuve n’eut qu’un temps ; la vocation en sortit plus fortement dessinée.
La Providence intervint ; une direction nouvelle, aussi sainte que la première, mais plus expérimentée, mit bientôt tout au point.
Le futur apôtre, désormais allégé d’un poids qui l’oppressait, eut plus de liberté d’esprit pour se préparer avec un soin minutieux à la réception des Saints Ordres. La tonsure, les ordres mineurs et le sous-¬diaconat lui furent conférés par Mgr Féron, évêque de Clermont ; le diaconat et la prêtrise, par Mgr Grimardias, évêque de Cahors, origi¬naire de Clermont.
Au sortir du Séminaire, nouvelle et douloureuse épreuve pour la vocation aux missions étrangères.
Mgr Féron craignait beaucoup de manquer de sujets pour les be¬soins de son diocèse.
La crainte était mal fondée : les établissements ecclésiastiques étaient en pleine prospérité.
Mais comment faire entendre raison, sur ce point, au bon Prélat plus qu’octogénaire, qui s’était déjà montré inexorable en pareille circonstance ? Il fallut temporiser, attendre l’heure de Dieu. Deux paroisses connurent le zèle ardent qui dévorait cette âme d’élite : Arconsat et Fournols. Quelque court qu’ait été le passage du jeune vicaire dans ces deux localités, le souvenir s’en est conservé, et lorsque dans sa dernière visite au pays natal, Mgr Lavest revit ce double champ qui avait connu les premières ardeurs de son sacerdoce, il y reçut un accueil vraiment triomphal.
Là, comme ailleurs, tout était fait sous le regard de Dieu, la main gauche ignorant ce que donnait la main droite. Les enfants, les malades , les pauvres avaient les préférences du zélé vicaire, qui alimentait sa charité envers le prochain à sa vraie source : au tabernacle. Dans le ministère, comme au Séminaire, la dévotion au Saint-Sacrement tint une large part dans sa piété. A le voir prosterné à la chapelle ou à l’église, on pouvait dire de lui ces paroles de nos Saints Livres, que l’on a justement appliquées au Bienheureux Curé d’Ars : Invisibilem tanquam videns.
L’autel de la sainte Vierge était souvent visité, surtout dans les moments d’épreuve, et saint Joseph, son patron, avait la confiance de son protégé.
Une indiscrétion nous a révélé un détail tout à fait suggestif.
La mère de M. Lavest s’était réservé d’entretenir une part du ves¬tiaire du jeune vicaire. Elle confectionnait les bas de son cher fils, avec son cœur autant qu’avec ses doigts.
Un jour, elle était allée le visiter ; elle voulut inspecter le compar¬timent du vestiaire que son travail entretenait : le rayon était vide.
— Qu’as-tu fait de tes bas ? interrogea la mère.
— Je les ai donnés, répondit simplement le fils.
Enfin, Mgr Boyer, devenu plus tard le Cardinal foyer, fut donné comme coadjuteur et succéda bientôt au vieil évêque de Clermont.
Esprit large, cœur généreux, il comprit qu’un diocèse ne s’appauvrit point en donnant des missionnaires aux pays infidèles et des sujets aux congrégations.
M. Lavest obtint la permission de partir pour le Séminaire des Missions-Étrangères.
Il était au comble de ses vœux.
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Le 23 octobre 1879, il franchissait le seuil du Séminaire de la rue du Bac. Au mois d’août de l’année suivante, il recevait sa destination pour le Kouang-Si et s’embarquait à Marseille, le 1er septembre. « Quand notre bateau s’éloigna du rivage, écrit-il, je sentis une sorte de déchirement. Il y avait en moi deux hommes, dont l’un demandait à rester en France et l’autre voulait voguer vers les côtes si longtemps désirées de la Chine. Un regard sur Notre-Dame de la Garde me donna la résignation et le courage dans le sacrifice. »
Le Kouang-Si n’était pas une terre hospitalière. Le jeune mission¬naire avait reçu l’ordre d’attendre, à Hong-Kong, les instructions rela¬tives à la dernière étape de son voyage. La Providence lui ménagea l’heureuse surprise de rencontrer, à son arrivée dans ce port, son Préfet apostolique, Mgr Foucard, que la persécution avait obligé de sortir de sa Mission pour aller à Pékin demander justice. Après quelques semaines, consacrées à l’étude de la langue chinoise, il reprit, sous la conduite de deux chrétiens dévoués, le chemin du Kouang-Si, où il arriva, sain et sauf, malgré mille petits incidents. Il aimera à redire, plus tard, le souvenir qu’il garda de son entrée furtive et de ses aven¬tures de voyage. Le jour, porté par deux païens qu’alléchait la sapèque, il restait caché au fond de sa chaise ; la nuit, il logeait dans les huttes et les étables, où les grognements des habitants le tenaient éveillé.
Les missionnaires n’ont jamais été nombreux au Kouang-Si : les nouveaux venus n’attendent pas longtemps une destination. « Je me prépare, écrivait M. Lavest dès le mois de février suivant, à me rendre à mon poste. On m’a bâti une petite maison, avec une chapelle à l’intérieur. A côté, est une école d’enfants. Le tout est entouré d’un vaste jardin. Je suis donc bien installé. »
Son premier district fut San Pan Kiao, à trois lieues de la ville de Kouy Hien. Ce poste venait d’être fondé et reconnu officiellement par les autorités chinoises.
Le moment était arrivé où il pouvait donner libre carrière à son initiative et à son zèle. Un petit noyau de fidèles constituait toute sa chrétienté : il l’accrut et le multiplia. Pour cela, il fallait des caté¬chistes : il en forma ; il fallait des ressources : il s’ingénia pour en trouver ; il fallait surtout payer de sa personne : il ne recula devant aucun sacrifice. Dès 1883, son Évêque écrivait au sujet de sa station.
Quoique San Pan Kiao soit de fondation toute récente, c’est le district qui offre les plus belles espérances. Les catéchumènes se comptent par milliers et, parmi eux, se trouvent plusieurs dizaines de globulés. Les écoles ouvertes par le missionnaire renferment près de 300 enfants, tous fils de catéchumènes, qui, comme leurs parents, apprennent la doctrine et se préparent au baptême. Notre cher M. Lavest a établi, en outre, un orphelinat pour les garçons et un autre pour les filles, et a même commencé l’installation d’un petit séminaire. »
Mais l’œuvre de Dieu ne se fait pas sans souffrances. Les conversions obtenues par le zèle de l’apôtre éveillèrent bientôt la jalousie des païens et la haine de l’enfer. A San Pan Kiao, il se félicitait de jouir de la paix la plus complète et de la bienveillance de tous ; il circulait partout sans le moindre danger. Il n’en était pas de même dans les autres sta¬tions de son district.
Un jour, il se trouvait à Mouk Kan pour conférer le baptême à ses catéchumènes. C’était le 5 décembre 1882. Une bande de malfaiteurs entoura subitement sa demeure, fit pleuvoir une grêle de pierres sur le toit et alluma un incendie que les païens de l’endroit réussirent à éteindre à temps. Trompés dans leurs espérances de destruction, les bandits revinrent à la charge la nuit suivante, plus nombreux et plus menaçants, se promettant bien, cette fois, de piller et de brûler la maison où étaient rassemblés les chrétiens. Devant ce danger, M. Lavest réunit ses catéchumènes et, à onze heures du soir, leur administra le baptême. Chacun pensait au martyre. Ce fut la déli¬vrance qui vint. Des satellites envoyés par le mandarin l’arrachèrent aux mains de ses ennemis.
A la même époque, dans une autre localité importante, ouverte depuis peu à l’évangélisation, on plaçait, au son des tam-tams, des croix au milieu des rues, pour en interdire l’accès aux chrétiens.
Ces tentatives étaient les signes avant-coureurs d’une attaque autrement dangereuse. Elle fut dirigée contre la station principale de San Pan Kiao. Au moment où M. Lavest, tout à la joie de ses succès, se promettait de nombreuses conversions, la fureur de Satan se déchaîna, terrible, contre l’église naissante, et vint ruiner toutes ses espérances.
Le 5 octobre 1883, il était en tournée à Cha Tong. Un émissaire lui apporta la nouvelle que son église et ses établissements de San Pan Kiao avaient été pillés et brûlés, que son confrère, M. Pernet, resté pour garder le poste, était prisonnier et que lui-même allait être bientôt attaqué, sa tête ayant été mise à prix 300 taëls. Quelques heures après, en effet, une troupe de brigands envahissait le terrain de la mission. A la hâte, il écrivit à un confrère ce billet, où se révèlent, avec la tendre charité de son cœur, son humilité et la virilité de son caractère : « Je « suis cerné ; impossible d’échapper. Je suis inquiet du P. Pernet, pris et emmené, et de mes « chers enfants des deux orphelinats. J’aurais bien voulu voir Mgr Foucard. D’ailleurs je suis « très tranquille et heureux de souffrir un peu pour mes péchés. Je ne sais ce qui arrivera. « Priez pour moi, pauvre pécheur ; tout en Notre-Seigneur et en Marie-Immaculée. »
La délivrance vint encore, mais ce ne fut qu’après dix jours d’angoisses et de grandes souffrances physiques et morales, héroïque¬ment supportées, dix jours, pendant lesquels il put se demander, à chaque minute, s’il vivrait la minute suivante. « Un soir, écrit-il, je veux essayer de me déguiser et de partir à l’insu des voleurs. Impos¬sible : toute la maison est gardée. Il y a des bandits sur tous les che¬mins ; il y en a autour de ma maison et jusque dans ma chambre. L’un d’eux, plus hardi, vient se poster en face de mon lit avec un grand coutelas. Je fais ma prière, je me recommande à mon ange gardien, je me couche et je m’endors profondément jusqu’au lendemain matin. » Les notables de l’endroit, ayant reçu l’ordre de le protéger, il fut conduit sous escorte jusqu’à Kouy Hien.
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L’ère des épreuves ne faisait que commencer. Les pillards restèrent impunis. En conséquence, les néophytes et les catéchumènes furent en butte à toutes les vexations et à toutes les avanies. Pendant de longs mois, M. Lavest assista, impuissant, à la destruction de ses chrétientés, méthodiquement accomplie sous l’œil bienveillant des mandarins qui fermaient l’oreille à toutes les réclamations présentées en faveur des persécutés.
Réfugié chez M. Chouzy, à Kouy Hien, où il trouvait plus de sécu¬rité, il continua, autant que possible, à diriger son malheureux district. Mais la terreur avait affolé la population. Les chrétiens se tenaient dans l’ombre, et les païens s’éloignaient d’une religion qui valait tant de maux à ses disciples. Dans plusieurs villages, les catéchumènes durent fuir devant leurs ennemis et chercher en masse un refuge dans les montagnes, au risque d’être dévorés par les tigres ou emportés par la fièvre des bois.
Cette situation précaire dura dix-huit mois. Un jour, M. Chouzy fut averti par le Gouverneur du Kouang-Si qu’il fallait se décider à sortir de la province sous peine d’être privé de protection : cela voulait dire que, en cas de refus, il devait s’attendre, à brève échéance, à une nouvelle attaque organisée. Le cœur bien gros, l’âme tourmentée par la douleur de voir périr ses œuvres, M. Lavest dut se résigner à partir avec MM. Chouzy et Pernet. Ils descendirent en barque le Si Kiang et, en quatorze jours, sans accident, arrivèrent à Macao et delà à Hong-¬Kong (4 mars 1885). Quatre missionnaires seulement réussirent, au milieu de ces troubles, à rester au Kouang-Si.
L’expédition française au Tonkin, qui avait servi de prétexte à la persécution et à l’expulsion des missionnaires, ayant pris fin, M. Lavest put rentrer dans son district et reprendre la direction de ses chré¬tientés. Quel contraste avec la situation antérieure ! Où étaient-ils ces milliers de catéchumènes dont il était fier autrefois ? Qu’étaient devenus ses écoles et ses orphelinats ? Hélas ! tout n’était plus qu’un amas de ruines. Quelques rares épaves avaient échappé au naufrage. Tout était à recommencer et dans des conditions extrêmement défavorables. Les populations étaient encore sous l’impression de la terreur causée par les derniers événements. Les mandarins avaient juré d’empêcher la religion chrétienne de s’implanter au Kouang-Si ; les brigands à leur solde restaient une perpétuelle menace pour les fidèles et les missionnaires.
L’enfer avait obtenu un triomphe passager et arrêté le beau mou¬vement de conversions qui promettait une église florissante.
Jugeant impossible de se réinstaller à San Pan Kiao, le courageux Missionnaire demanda et obtint la permission de se fixer à Yan Lin. Il n’y était que depuis quelques mois, lorsqu’il fut victime d’un nouvel acte de brigandage. Citons ici M. Launay qui, dans l’Histoire de la Mission du Kouang-Si, a rapporté les détails de cet odieux attentat : « Le 9 mai 1886, à six heures du matin, une centaine de malfaiteurs, armés de lances, de piques et de fusils, vinrent, à l’instigation d’un notable du village de Talin, nommé Tchen tse lin, cerner le presbytère de M. Lavest. Ils tirèrent d’abord des coups de fusils et lancèrent des pierres ; une d’elles, perçant le toit, atteignit un enfant de douze ans, Paul Tchang, qui, frappé à la tête, expira peu après. En même temps, les bandits s’efforcent de mettre le feu aux portes ; puis ils pénètrent dans l’intérieur de la maison. Le prêtre, réfugié dans l’oratoire, entouré de quelques chrétiens et des orphelins, est saisi, lié, roué de coups ; son sang coule. A cette vue, un homme du village s’élance à son secours et, lui faisant un rempart de son corps, empêche les criminels de le frapper encore.
« Le pillage commence ; tout est enlevé : ornements sacerdotaux, calices, livres, ustensiles de ménage, portes, fenêtres, cloisons, vête¬ments et literie des orphelins et des gens de service ; rien n’échappe. Enfin, le domestique du missionnaire, Sou a paou, âgé de trente ans, est frappé d’un coup de lance au côté et meurt l’année suivante.
« Quelques chrétiens et les orphelins s’échappent par une fenêtre ; aperçus par les assaillants, ils sont aussitôt saisis, et on leur aurait fait un mauvais parti sans la présence d’un groupe de païens, leurs amis, qui prirent leur défense.
« M. Lavest, les pieds nus, les mains liées, une corde au cou, comme un criminel, fut emmené à travers les villages voisins, au milieu des rires et des imprécations de ses bourreaux. Au bout de deux heures de route, les bandits s’arrêtèrent, délibérèrent sur le massacre ou la libé¬ration du captif. Finalement, ils le conduisirent dans les champs, loin du chemin, et l’abandonnèrent. L’apôtre réussit à reconnaître sa route et regagna Yan Lin. »
Il était nécessaire de s’abriter durant la tempête. Désormais, l’administration des chrétiens se fit en secret. La prudence exigeait que ni le missionnaire ni les fidèles ne se signalassent à l’attention publique. M. Lavest resta ainsi fidèle à son poste, encourageant ses catéchumènes par sa présence au milieu d’eux. Mgr Foucard loua cette fermeté dans le danger et lui donna la compagnie d’un confrère, M. Poulat, qui devait le remplacer plus tard et continuer son œuvre.
M. Barrier, chargé du poste de San Ly, étant mort sur ces entre¬faites. M. Lavest fut appelé à le remplacer. Son administration, dans ce nouveau district, dura deux ans, pendant lesquels il baptisa quel¬ques adultes, mais s’appliqua surtout, et avec succès, à instruire et à fortifier les catéchumènes.
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Nous le trouvons, en 1890, à Ko-Hao, sur la frontière du Kouy-¬Tcheou, au Nord-ouest de la province du Kouang-Si, où il succède à M. Lacaille. Ce sera le théâtre de ses travaux et de ses luttes, jusqu’au jour où la confiance du Saint-Siège lui imposera une plus lourde charge.
Ko Hao ne comptait, à son arrivée, qu’un petit nombre de chrétiens et environ 250 catéchumènes, que la persécution avait rendus bien hésitants. Il eut besoin de toute sa patience et de toute sa ténacité pour garder les positions acquises. Il ne fallait pas compter sur la protection des autorités chinoises et le meilleur moyen de ne pas être surpris était de s’attendre à tous les dénis de justice. C’est ce qu’il fit.
Les débuts furent très durs. Les populations sur lesquelles s’exerçait le zèle de M. Lavest appartenaient à la grande famille laotienne et parlaient un dialecte différent du chinois. Il fut nécessaire de se mettre à l’étude de leur langue. Le Missionnaire s’y mit avec entrain. Sans se soucier des avanies dont il était souvent l’objet, ni de l’hostilité du mandarin, il sema à pleines mains et eut le bonheur de récolter. En dépit de la maladie qui l’obligea à se reposer quelques mois à Hong-¬Kong pour refaire sa santé épuisée, en dépit d’une nouvelle attaque à main armée dirigée contre sa personne, le 3 octobre 1893, par une bande de voleurs, qui, cette fois, se trouvèrent déçus, en présence d’un presbytère dépourvu du mobilier le plus élémentaire, il provoqua un mouvement généreux et continu des païens vers le christianisme.
Le programme qui, en 1881, avait été commencé à San Pan Kiao, où la persécution avait tout ruiné, fut réalisé, en partie, à Ko-Hao. Toute une floraison d’œuvres, répondant aux besoins et au caractère des habitants, y fut créée. Deux internats furent fondés, l’un pour les garçons, l’autre pour les filles, dans lesquels les enfants acquéraient une solide connaissance de la doctrine chrétienne. Là où l’impossi¬bilité d’ouvrir un internat existait, une école d’externes était confiée à la direction d’un maître expérimenté. Les catéchistes, dont l’influence est si considérable sur la bonne conduite des chrétiens, étaient l’objet des meilleures attentions du Missionnaire : formés avec soin, scrupu¬leusement surveillés, sagement conseillés, ils lui furent d’un précieux secours, surtout lorsque, obligé de se retirer lui-même au Kouy¬-Tchéou pour donner aux troubles de 1896 le temps de se calmer, il les laissa seuls gardiens de son district.
Placée sous l’égide du Sacré-Cœur, la chrétienté de Ko-Hao se développa rapidement. L’esprit surnaturel, alimenté par les fortes et substantielles dévotions que M. Lavest aimait à prêcher, pénétra peu à peu le troupeau. Grâce à des soins assidus, constants et prolongés, les plus illettrés et les plus bornés arrivèrent à comprendre et à goûter les beautés de la foi. En 1899, le nombre des catéchumènes dépassait 2.500 ; 94 adultes étaient régénérés dans cette seule année. Le nombre des baptêmes aurait pu, et peut-être même dû être plus considérable. Mais le Missionnaire estimait qu’une épreuve et une instruction ordi¬naires n’étaient pas suffisantes à ces nouveaux convertis pour leur faire apprécier l’importance du christianisme et de ses préceptes.
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A cette époque de sa vie, M. Lavest était associé, depuis plusieurs années déjà, à l’administration des affaires les plus délicates de la Mission. Mgr Chouzy, appréciant la sûreté de son jugement, la pru¬dence de ses démarches, sa douce et persévérante fermeté, l’avait chargé, en juin 1895, de traiter avec les autorités chinoises la question des terrains de la Mission confisqués en 1872 et en 1887. Le succès fut complet. Les titres de propriété, revêtus de toutes les formes légales, lui furent remis officiellement par le sous-préfet. « Notre Confrère, qui, pendant deux mois, a bien combattu, disait à ce sujet le Préfet apostolique, a réussi à acheter, en outre, une résidence habitable moyennant quelques réparations. Il va préparer les matériaux pour le monument expiatoire demandé par la France après le meurtre du Vénérable Chapdelaine.
L’année suivante, il réglait encore différentes affaires, entre autres, celle du meurtre de M. Mazel, assassiné à Lo-Ly le 1er avril. Les officiers responsables de ce crime furent destitués et dégradés ; notables et soldats firent amende honorable au délégué de la Mission et supportèrent les frais de translation des restes de M. Mazel, translation faite avec escorte militaire sous la conduite d’un officier.
Il ne négligeait pas d’ailleurs les intérêts de sa chrétienté ; sans heurts, sans froissements, appuyé sur le seul sentiment de la justice et du droit, il obligea plus d’une fois les mandarins les plus hostiles à plier et à faire, à contre-cœur il est vrai, acte de justice. Nous ne rappellerons que pour mémoire la longue et pénible lutte qu’il soutint dans l’affaire des fou ma, lutte qui lui valut une grande popularité dans son district et ne contribua pas peu à lui amener les pauvres opprimés que, avec mille dangers et au péril de sa vie, il avait affran¬chi d’une odieuse tyrannie.
Très versé dans la connaissance du tempérament chinois et de la mentalité des mandarins dont il possédait bien la langue, s’adaptant avec facilité aux règles nombreuses et compliquées de l’étiquette, conservant une maîtrise parfaite de lui-même et un grand sang-froid dans les difficultés, il avait les qualités d’un diplomate. Ajoutons à cela une bonhomie, un peu fruste, mais de bon aloi, un sens inné de la justice, un grand esprit de foi, une confiance illimitée en l’efficacité de la prière qui était sa principale arme de combat, et nous ne serons pas surpris que M. Lavest, quoique dénué de cet extérieur brillant qu’on aime à trouver, pourvu qu’il soit associé aux qualités de fonds, chez les hommes de gouvernement, ait exercé, durant ses trente années de séjour en Chine, un fécond apostolat.
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Le 22 septembre 1899, Mgr Chouzy s’éteignit à Ou-Tcheou-fou. Le 26 avril suivant, le Saint-Père donnait un nouveau Pasteur à l’Église du Kouang-Si : l’élu était M. Lavest. C’est à Hung Hoa, où il était de passage pour se rendre, de nouveau, au Sanatorium de Hong-¬Kong, afin d’y refaire sa santé délabrée, qu’il apprit, de la bouche de Mgr Ramond, sa nomination à la Préfecture du Kouang-Si et son élévation à l’épiscopat. Il s’inclina devant la volonté de Dieu. Le 24 du mois d’août, il fut sacré, à Hanoï, par Mgr Marcou et il reprit le chemin de sa chère Mission.
Nous regrettons de ne pouvoir que résumer brièvement l’œuvre des dix années d’épiscopat de Mgr Lavest. A le suivre dans le détail de ses travaux, nous verrions un bel exemple de ce que peut accomplir l’énergie de la volonté dans un corps débile et infirme.
Le premier acte du nouvel évêque fut de se choisir une résidence. Ses deux prédécesseurs, ne pouvant s’établir dans un centre impor¬tant, étaient restés dans leurs anciens districts et, de là, avaient dirigé la Mission. Mgr Lavest porta son choix sur la ville de Nan-Nin, la plus centrale et la plus importante du Kouang-Si et, pendant qu’on lui préparait son palais épiscopal, en perçant dans les murs d’une vieille habitation chinoise de grandes fenêtres, il entreprit sa première visite des districts.
Elle fut la grande consolation de ses trente ans d’apostolat ; car il put voir à quoi avaient abouti son dévouement et sa ténacité dans un sacrifice qui avait longtemps paru sans fruits. De toutes parts, accou¬raient à lui les persécutés d’antan, les vieux néophytes restés plus forts que l’épreuve, la foule des nouveaux catéchumènes empressés de se faire instruire. Il lui sembla enfin que de beaux jours allaient luire pour le Kouang-Si.
Pendant ce temps, M. Renault construisait le séminaire, et, en face de la demeure de l’Évêque, séparée seulement par la rue, s’élevait une école de français, l’école Bertholet dont la direction allait être confiée aux soins dévoués des Frères Maristes.
Quand Mgr Lavest revint à Nan-Nin, il trouva tout disposé pour le recevoir. Dans ses visites des stations chrétiennes, parmi ses anciens élèves surtout, il avait recueilli un groupe de jeunes gens, ses futurs séminaristes, l’espoir de l’avenir. Il les installa dans l’établissement préparé par M. Renault.
Cette même année, il eut la joie de bénir solennellement la chapelle expiatoire élevée, aux frais de la Chine, à la mémoire des trois premiers Martyrs du Kouang-Si.
Enfin le Gouverneur de la Province, reconnaissant ses services, lui obtenait de Pékin le globule du second degré et de ce globule, — c’était l’unique ambition de l’Évêque, — allait rayonner un peu de prestige autour de ses prêtres et de ses fidèles.
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Ce bonheur ne pouvait être de longue durée. L’année suivante (1902) s’annonça mauvaise pour les populations de la Province ; aux terreurs de la piraterie s’ajoutèrent les horreurs de la famine. Le cœur de l’Évêque s’émut ; sa main se tendit, malgré sa pauvreté, pour soulager les infortunes, et sa grande douleur fut de ne pas pouvoir donner à ses missionnaires les moyens de sauver les âmes, en calmant la faim des pauvres païens qui venaient à eux.
Et cette grave préoccupation n’était pas la seule qui le tourmen¬tait. Il lui fallait trouver les ressources nécessaires pour bâtir l’église que, dix ans auparavant, dans des circonstances difficiles, Mgr Chouzy et ses prêtres avaient promis solennellement d’élever en l’honneur du Sacré-Cœur. Les fondations en avaient été jetées dès la première année de l’épiscopat de Mgr Lavest.
Sur ces entrefaites encore, la Providence lui imposa, par un concours de circonstances extraordinaires, une œuvre nouvelle : la création d’une léproserie.
Dévoré du zèle de la gloire de Dieu, il souffrit de se voir dans l’im¬possibilité de faire, aussi rapidement qu’il l’eût voulu, le bien qui s’offrait à lui et à ses missionnaires. Il souffrit d’être obligé d’opposer un refus à des demandes qu’il savait inspirées par l’amour des âmes, mais que son dénuement ne lui permettait pas de satisfaire. Et faut-il le dire ? — Il souffrit de se voir parfois critiqué par la prudence humaine.
C’est alors que, sans découragement, plein de confiance en Dieu, fortifié par le sentiment intime qu’il n’avait pas, dans son zèle, dépassé les limites d’une prudente initiative, il tourna les yeux vers la France, où il était assuré de trouver des voix qui répondraient à son appel et des cœurs qui compatiraient aux misères des enfants du Kouang-Si.
Pendant ce temps l’œuvre d’évangélisation allait de l’avant. Le chiffre des baptêmes d’adultes dépassait cinq cents, tant il est vrai que Dieu ne laisse jamais les siens sans consolations. Enfin l’église du Sacré-Cœur de Nan-Nin se terminait et, le 24 juin 1906, Mgr Lavest, entouré de ses missionnaires, en faisait la bénédiction solennelle.
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Mais les travaux et les soucis avaient miné plus profondément la santé déjà affaiblie de l’Évêque. Sur les instances de ses prêtres, il consentit à s’éloigner pour un temps de sa Mission et à se reposer au Sanatorium de Hong-Kong. Là, les médecins lui conseillèrent fortement un voyage en France. Après vingt-cinq ans passés en Chine, il repartit donc pour le pays natal avec le vague espoir de refaire sa santé.
Le voyage, le repos semblèrent lui donner un renouveau de vie. Il se rendit à son village de Courpière, où il retrouva sa vieille mère que, depuis longtemps, il n’espérait plus revoir sur cette terre. Elle était épuisée par l’âge, et le bonheur du fils se changea vite en affliction ; quelques mois après son arrivée, il assistait à ses derniers moments et la conduisait à sa dernière demeure. Il visita ses anciennes paroisses de Fournols et d’Arconsat, où il fut reçu avec des manifes¬tations d’affectueuse vénération.
Venu en Europe pour se guérir, Mgr Lavest s’oublia totalement lui-même et ne pensa qu’aux besoins de sa chère Mission. On le vit parcourir les principales villes de France, allant frapper aux portes des âmes charitables, donnant des conférences, — parfois 3 ou 4 dans un seul jour, — plaidant la cause de ses lépreux, de ses caté¬chumènes, de ses œuvres, des œuvres de ses missionnaires, jetant un cri de détresse dans les bulletins attitrés de la charité catholique. Son appel fut entendu. Le Préfet apostolique du Kouang-Si présen¬tait la plus sympathique des causes ; il exerçait aussi un attrait extraordinaire sur tous ceux qui l’approchaient. Par son humilité, par sa simplicité, par son oubli de lui-même, par sa compatissance pour les autres, il avait obtenu un peu de cette mystérieuse influence réservée aux doux et humbles de cœur. Et nou
Références
[1465] LAVEST Joseph (1852-1910)
Armes. - Tranché : de gueules au phare de... sur une mer d'argent (azur sur un des sceaux) et d'azur à un Sacré-Cœur d'argent (gueules sur un des sceaux) enflammé de gueules ; à la bande d'or sur la partition.
Devise. - Fac et spera.
Bibliographie. - La mission du Kouang-si. - Imprimerie Lafolye, Vannes, 1907, in-8, pp. 12.
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A. P. F., lxxvi, 1904, pp. 150, 238 ; lxxxii, 1910, p. 427. - M. C., xiii, 1881, p. 293 ; xv, 1883, p. 280 ; xvi, 1884, La persécution à San-pan-kiao, pp. 14, 61, 279 ; xviii, 1886, p. 399 ; xxxii, 1900, pp. 183, 195 ; xxxiii, 1901, pp. 313, 338 ; xxxiv, 1902, p. 52 ; Ib., Brigandage, p. 422 ; xxxv, 1903, p. 421 ; xxxvi, 1904, pp. 17, 49, 409 ; xxxvii, 1905, p. 352 ; xxxviii, 1906, p. 27 ; Ib., Une léproserie imposée par la Providence, p. 421 ; xxxix, 1907, Coup d'œil sur la mission du Kouang-si, p. 229 ; Ib., p. 581 ; xl, 1908, pp. 109, 217 ; xlii, 1910, pp. 27, 432. - A. M.-E., 1900, Son sacre, p. 296 ; 1901, Les indigènes, p. 57 ; Ib., p. 162 ; 1906, p. 193 ; 1907, La mission du Kouang-si, p. 326. - P. M. M., 1905, p. 143 ; 1906-07, p. 11 ; 1910-11, p. 181. - Miss. Quinhon. Mém., 1905, p. 98 ; 1912, p. 57.
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