Jean-Marie MALFRAYT1864 - 1893
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1796
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1888 - 1893
Biographie
[1796]. MALFRAYT, Jean-Marie-Théophile, né le 7 juillet 1864 dans la paroisse de Saint-Maurice-de-Roche, commune de Roche-en-Régnier (Haute-Loire), étudia au petit séminaire de Monistrol, et entra laïque au Séminaire des M.-E. le 14 septembre 1884. Prêtre le 22 septembre 1888, il fut envoyé au Kouy-tcheou le 30 octobre suivant. Très ardent, il se prodigua dans ses différents travaux. En 1893, il administrait le poste d'Eul-lang-pa lorsqu'il y mourut de la fièvre typhoïde, le 6 février.
Nécrologie
M. MALFRAYT
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU KOUY-TCHÉOU
Né le 7 juin 1864.
Parti le 4 novembre 1888.
Mort le 6 février 1893.
M. Malfrayt (Théophile) naquit à Poussac (Haute-Loire), le 7 juin 1864. Entré laïque au Séminaire de Paris, le 14 septembre 1884, il fut ordonné prêtre le 22 septembre 1888 et partit le 4 novembre sui¬vant pour le Kouy-tchéou.
« Le 6 février, écrit Mgr Guichard, le bon Dieu nous a imposé un grand sacrifice en rappelant à Lui notre cher et bien-aimé confrère, M. Malfrayt, qui a été assisté à ses derniers moments par le P. Ronat. Il a reçu avant de mourir tous les sacrements de l’Église. Voici les deux lettres que j’ai reçues, à l’occasion de sa maladie et de sa mort. M. Ronat m’écrivait, le 5 février.
« Monseigneur, le 23 janvier, je me disposais à me mettre en route pour Tsen-y, lorsque, « au moment de monter à cheval, arrive un courrier de Eul-lang-pa avec un billet du P. « Malfrayt qui m’invite à aller l’administrer. Je pars immédiatement et le lendemain à 2 « heures du soir, je me trouve auprès du cher malade. Une fièvre ardente le dévorait, mais il « avait toute sa connaissance. Il demanda à se confesser de suite. Deux jours après, c’est-à-« dire le jeudi, je lui portai le saint viatique ; un violent accès de fièvre étant bientôt survenu, « je lui administrai l’extrême-onction et lui donnai l’indulgence in articulo mortis. Entre « temps, nous fîmes ensemble un vœu à Notre-Dame de Liesse et à saint Joseph pour obtenir « sa guérison. Le P. Malfrayt avait encore un peu d’eau de Lourdes : nous récitâmes un Ave « Maria et il but l’eau miraculeuse, priant la sainte Vierge de lui rendre la santé, si telle était « la volonté du bon Dieu. Le soir, la fièvre revint et l’accès fut terrible. Le malade perdit « connaissance et depuis lors le délire a été continuel. Il répond cependant toujours aux « invocations que je lui suggère ; mais sa faiblesse est extrême ; on le dirait paralysé de tous « ses membres. C’est la fièvre typhoïde. »
« Le lendemain, M. Ronat m’écrivait de nouveau : « Notre cher confrère a rendu sa belle « âme à Dieu aujourd’hui, à midi. Ma lettre d’hier ne devait pas vous laisser beaucoup « d’espoir; cependant on aime tant à espérer que moi-même j’espérais encore. Mais hier soir, « il a bien fallu me rendre à la triste évidence. Le P. Malfrayt est entré en agonie vers 6 « heures. Lui-même d’ailleurs ne se faisait pas illusion sur l’issue de sa maladie. Un peu avant « six heures. « C’est fini », me dit-il d’une voix qui pouvait à peine se faire entendre. Il « n’avait pas attendu ce moment-là pour offrir à Dieu sa vie. Dès les premières atteintes du « mal, il avait désigné l’endroit où il voulait être enterré, tout près de l’église et au milieu de « ses chrétiens. Ce matin, j’avais l’intention de dire la messe aussitôt après minuit, pour lui « donner une seconde fois la communion en viatique. Il ne pouvait pas parler, mais il avait « retrouvé sa connaissance. Je lui ai présenté une hostie non consacrée qu’il lui a été « impossible d’ava¬ler ; je l’ai exhorté alors à communier spirituellement. Toute la matinée, je « suis resté près de son lit, lui suggérant de temps à autre diverses invocations qu’il essayait « de répéter après moi. Enfin, un peu avant midi, le voyant baisser de plus en plus, je lui ai « donné une dernière absolution, avant de commencer les prières de la recommandation de « l’âme ; presque aussitôt le cher Père est parti pour le ciel.
« Je vous disais hier, Monseigneur, que le courrier qui m’a appris la maladie du P. « Malfrayt est arrivé à Tong-tsé, juste au moment où je me mettais en route pour Tsen-y. « C’est là sans doute un coup de la Providence et une récompense du dévouement de notre « con¬frère pour soigner les malades et leur administrer les sacrements; le bon Dieu lui a fait la « grâce de recevoir lui-même tous les secours de la religion en pleine connaissance et avec les « meilleures dispositions.
« Il avait contracté sa maladie dans l’exercice du saint ministère. Son zèle ne connaissait « pas de bornes : la nuit comme le jour, il était prêt à aller visiter les malades. Il ne se « contentait pas de leur porter le saint viatique ; il se faisait encore un devoir de les assister « jusqu’au dernier soupir et de les accompagner au lieu de leur sépulture. Aussi sa charité lui « avait-elle gagné l’affection de ses chré¬tiens et l’estime des païens. Il était universellement « aimé à Eul-lang-pa ; c’est ce qui lui a permis de baptiser plusieurs adultes in articulo « mortis.
« Je vois, en ce moment, venir des néophytes ; ils sont tristes et les larmes qu’ils ont dans « les yeux ne sont certainement pas des larmes de commande. La perte qu’ils ont faite est bien « grande, car le P. Malfrayt ne négligeait rien pour assurer le salut de leurs âmes.
« Le respect avec lequel il traitait les choses saintes m’a toujours singulièrement édifié. Il « voulait bien faire toutes les cérémonies ; la crainte de se tromper et la défiance de soi-même « le portaient souvent à demander conseil. D’une exactitude exemplaire dans « l’accomplissement de ses devoirs de prêtre, il n’omettait jamais ses exercices de piété, et « quand il ne pouvait y consacrer le temps ac¬coutumé, il sauvait au moins le principe en lisant « quelques lignes de l’Évangile ou de l’Imitation, ainsi que le lui avait recommandé son « directeur, disait-il. J’ai toujours admiré son extrême délicatesse de conscience.
« La mort de ce cher Père est une véritable perte pour notre mission. Il était jeune, plein de « zèle et de bonne volonté. L’année der¬nière, il était déjà tombé malade ; mais il paraissait « s’être assez bien remis, quand la fièvre typhoïde est venue nous le ravir en quelques jours. « Que la volonté de Dieu soit faite ! Je perds en lui un ami sincère. »
« Je n’ai rien à ajouter à la lettre de M. Ronat. Nous avions tous pour le P. Malfrayt les « mêmes sentiments que lui, et tous nous pleu¬rons sa mort. »
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Références
[1796] MALFRAYT Jean-Marie (1864-1893)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1892, p. 124. - Sem. rel. Le Puy, 1900-01, p. 246. - Comp.-rend. 3e réunion anc. él. Monistrol.
Hist. miss. Kouy-tcheou, Tab. alph.
Notice nécrologique. - C.-R., 1893, p. 313.