Joseph AUZUECH1870 - 1944
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2085
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1893 - 1944 (Mysore)
Biographie
[2085] AUZUECH Joseph, Marie, Célestin, Jean, naît le 14 juillet 1870 à Villefranche-de-Panat, en la paroisse de La Besse-Vors, diocèse de Rodez en Aveyron. Après ses études au Petit séminaire de St Pierre de Rodez, il entre laïc au Séminaire des Missions Étrangères le 11 septembre 1888. Il est ordonné prêtre le 15 octobre 1893 et part le 6 décembre suivant pour le Mysore.
La plus grande partie de la vie du Père Auzuech se passe dans les montagnes boisées du Wynad, dans le sud-ouest du diocèse de Bangalore. Dans ces régions se rencontrent, comme partout ailleurs en Indes, toute une variété de castes : les Koorchers, les Adyers, les Kurumbers et les Panniers encore sauvages. Le Centre du district, où il se dépense, est alors Vayittiri. En 1907, il réussit à baptiser neuf néophytes et en envoie dix autres au couvent de Mysore en vue de leur préparation. La même année, l’un de ses aînés, un compatriote et un véritable pionnier, le vaillant et industrieux P. Fraysse, meurt à Kolar dans la région des Mines à l'est de la mission. Il le prend sans doute pour modèle et en retrace plus tard la vie sous le titre : "Un vaillant d'avant guerre, JHS. Fraysse, missionnaire au Mysore". Il signe de son nom de plume "Kourouvi" (Tourterelle).
En 1921, son supérieur signale la présence de deux braves au Wynad (1) : les PP. Auzuech et Jauffrineau : en effet, cette même année, la révolte des Moplahs (2) intervient dans la contrée voisine du Malabar (3) ; elle affecte le Wynad où l’on craint qu’elle s’y étende ; la situation y apparaît un instant critique.
Le P. Auzuech, qui depuis son arrivée rêve d’un couvent capable de servir d'école, d'orphelinat et de refuge, y est confronté : les Chrétiens dont il voit le nombre diminué de 754 à 740, sont dispersés, éloignés de l'église, exposés à bien de mauvais exemples. Leur recrutement est même assez difficile, en raison de leur instabilité et du mélange des races. Effectivement, en plus des diverses castes déjà citées, on rencontre alors parmi eux des Tamouls, des Canaras, des Konkonis, des Mahalis, des Syriaques (4), des métis d'Anglais et de Portugais, etc. Avec raison, le Père Auzuech attache à la fois beaucoup d'importance à l'éducation première et à une préparation sérieuse à la Première Communion.
En 1925, la région du Wynad est cédée au diocèse de Calicut (3), avec lequel les facilités de communication sont plus grandes. C’est alors la séparation, mais le missionnaire est par excellence l'homme des séparations. Le Père Auzuech souligne l'événement dans son article : "Le nouveau diocèse de Calicut et le Wynaad", confié au BME de Nazareth (1925 pp. 10.28.76.849) et signe de son nom poétique "Kourouvi". Ayant accompli son acte de détachement, il est heureux de pouvoir affirmer le bon souvenir, qu'il garde de cette période de vie révolue.
Le Père Auzuech est alors affecté au district de Magghe (5), plus au Nord, mais toujours dans la partie ouest de la mission, et ceci indépendamment d'un stage accompli par ailleurs au Séminaire régional de Pondichéry, comme représentant de la mission de Mysore. À Magghe, la fièvre met sa santé à l'épreuve. En 1931, il faut l'emmener à Setthihally (5) chez le Père Meyniel, son confrère, puis à Bangalore pour le soigner. Après un court séjour à l'hôpital, il est heureux de rejoindre son poste. En 1933, il publie son article sur "Le Père Dubois et les Chrétiens Canaras" (BME pp.1.9.81.85). Entre temps, sa plume bien documentée fournit aussi des articles de valeur à la Bonne Presse de Pondichéry.
Missionnaire actif, attentif, estimé et aimé de ses confrères, le Père Auzuech est tout d'abord homme de caractère, ferme dans ses convictions et homme de Dieu. Il y a aussi en lui le poète d'occasion : ainsi en 1912, à l'occasion du directeur du Père M.J. Guiraud, son confrère de mission, est rappelé à Paris comme directeur et devient le représentant des missions des Indes au Conseil central – il tombe au Champ d'Honneur en 1916 - il compose et fait paraître sa poésie : "Adieux à un Confrère rappelé de sa Mission des Indes".
Usé par le travail, la fièvre et les soucis des années de guerre, le Père Auzuech ne connaît d'autre libération que celle qui l'affranchit à tout jamais des infirmités de la chair. Il meurt le 8 novembre 1944, dans sa 75ème année et la 51ème de son apostolat aux Indes.
1 – Région à la limite des actuels Karnataka et du Kerala.
2 – Révolte locale et violente d’une population musulmane s’en prenant surtout à l’administration britannique mais aussi aux autres communautés. Cent ans après, un article de ‘‘l’Indian Express’’, quotidien indépendant, décèle une parenté d’inspirations et de comportements entre les Moplahs et les Talibans d’Afghanistan.
3 – Ville côtière du Kérala.
4 – Chrétiens de rite syriaque.
5 – Deux villes proche l’une de l’autre, au nord ouest de Mysore.
Références
[2085] AUZUECH Joseph (1870-1944)
Références bibliographiques
AME 1894 p. 195. 1919-20 p. 267.
CR 1893 p. 267. 1901 p. 247. 1904 p. 255. 1905 p. 257. 1907 p. 291. 1921 p. 126. 174. 1947 p. 359.
BME 1923 photo p. 69. 1929 p. 639. 1931 p. 81. 164. 234. 1935 p. 166. Articles ("Kourouvi") 1925 p. 11. 76. 139. 1933 p. 401. 481.
EC1 N° 438.
Bibliographie
"Un vaillant d'avant la guerre : Jean Hilarion Stanislas Fraysse, M. Mysore". Kourouvi. Nazareth, 1920. 338 pages.