Philémon DARNE1872 - 1935
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2224
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Birmanie
- Région missionnaire :
- 1896 - 1929 (Mandalay)
Biographie
[2224] DARNE Philémon, Auguste. Nous ne savons que peu de choses au sujet du Père Darne, que ce soit avant son entrée à la rue du Bac ou que ce soit de ses années en mission à Mandalay. Et pourtant !!!
Auguste Darne naquit au monastier, dans le diocèse du Puy, le 18 juin 1872. Il fit ses études au Petit Séminaire de la Chartreuse et ce n'est qu'après sa rhétorique qu'il entra aux Missions Etrangères. Tout ce que nous savons de lui, c'est qu'il fut un élève bien doué tant au point de vue physique qu'au point de vue intellectuel, condisciple aimé et plein d'entrain. Il fut ordonné prêtre en 1896, il reçut sa destination pour la Mission de Mandalay (Birmanie du Nord) où il arriva la même année.
Il débuta à Shwebo avec le Père Herr qui lui enseigna l'anglais et le birman. Le maître était doué, l'élève le fut aussi. Mais le Père Darne avait un estomac délicat. Aussi, au bout de quelques mois en 1899, il fut chargé de la paroisse tamoule de Saint François-Xavier à Mandalay.
Pour mieux s'acquitter de sa charge, il prit des leçons quotidiennes d'anglais et il arriva à parler cette langue à la perfection. Tous ses sermons étaient préparés par écrit. Ce qu'il écrivait était dit, mais quand il cessa d'écrire, il cessa de prêcher.
En fait, il était devenu un parfait Gentleman" recherché dans la haute société britanique. Ses préférences allaient aux officiers. Il leur fit ainsi beaucoup de bien. Il eut ainsi le plaisir et surtout la joie d'attirer vers l'Eglise Catholique et de baptiser M. Shaw, qui était alors Lieutenant Gouverneur de Birmanie par intérim. Tous les Anglais qui sont passé en Haute Birmanie de 1900 à 1930 parlaient de lui avec éloges.
Avec les confrères, le Père Darne fut comme un boute-en-train. Sa résidence était le pied à terre des broussards. Mais il exigeait de tous de la dignité et savait aider les confrères à demeurer digne envers et contre tout. Cela dura pendant vingt-cinq ans. En 1929, il tomba malade et dur rentrer en France pour se refaire une santé. De retour en mission plutôt que de prendre en charge un poste, il préféra s'installer à Maymyo. Il se sentait plus ou moins affaibli et les docteurs ne trouvaient rien.
Le 26 septembre 1935, il ressentit une fatigue extrême. Emmené à l'hôpital, il rendait son âme à Dieu quelques instants plus tard. Quelle surprise.
Il repose dans le petit cimetière de Maymyo, à côté du Père Herr, son premier curé, avec qui il chante maintenant les louanges éternelles.
Nécrologie
M. DARNE
MISSIONNAIRE DE LA BIRMANIE SEPTENTRIONALE
M. DARNE (Philémon-Auguste), né le 18 juin 1872 au Monastier (Le Puy, Haute-¬Loire). Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères, le 9 octo¬bre 1891. Prêtre le 28 juin 1896. Parti pour la Birmanie Septentrionale, le 29 juillet 1896. Mort à Maymyo, le 26 septembre 1935.
Auguste Darne naquit au Monastier, dans le diocèse du Puy, le 18 juin 1872 ; il fit ses études secondaires au petit séminaire de la Chartreuse, et après sa rhétorique entra aux Missions-Etran¬gères. Tout ce que nous savons de cette première partie de sa vie, c’est qu’il fut un élève bien doué, tant au point de vue physique qu’au point de vue intellectuel, un condisciple aimé et plein d’en¬train. Ordonné prêtre en 1896, il reçut sa destination pour la Mission de Birmanie Septentrionale où il arriva la même année.
Il débuta à Shwebo avec M. Herr, travailleur acharné et doué d’une bonne mémoire, parlant couramment le birman et l’an¬glais ; avec un tel maître M. Darne qui avait bonne oreille excella bientôt à parler et à écrire dans ces deux langues. M. Darne avait un estomac délicat et ne pouvait supporter la cuisine plutôt indi¬geste de la brousse birmane. Aussi, au bout de quelques mois, en 1899, fut-il chargé de la paroisse tamoule de Saint-François-Xavier à Mandalay. Dès cette époque déjà lointaine, sa résidence était le pied-à-terre des broussards de passage. Sa gaieté était communi¬cative. Doué d’une magnifique voix de ténor, il possédait un répertoire inépuisable de chansons qu’on ne se lassait pas plus d’entendre que lui de chanter.
Pour mieux s’acquitter de son ministère à l’égard de ses paroissiens, pendant plusieurs années il prit des leçons quotidiennes d’anglais, et arriva à parler cette langue à la perfection. Tous ses sermons étaient préparés avec un soin méticuleux. Dès le mer¬credi, le sermon du dimanche suivant était composé ; il le corrigeait avec un de ses amis, puis s’exerçait à la diction. Il se méfiait beaucoup des improvisations. Aussi, jusqu’à la fin de sa vie, il n’a jamais changé un mot en chaire de ce qu’il avait écrit. Sa mémoire ainsi exercée était devenue prodigieuse. Mais quand il cessa d’écrire, il cessa de prêcher.
Il était si bien familiarisé avec les coutumes anglaises qu’il était devenu le parfait « gentleman » recherché dans la haute société britannique. Ses préférences allaient aux officiers ; il leur fit beaucoup de bien. Plusieurs sont restés pour lui des correspon¬dants fidèles. Il eut même l’inexprimable bonheur d’attirer vers l’Eglise catholique et de baptiser M. Shaw qui était alors Lieute¬nant Gouverneur de Birmanie par intérim. Tous les anglais, qui ont passé en Haute-Birmanie de 1900 à 1930, et qui ont connu M. Darne, parlent de lui avec éloges et sont fiers de se dire ses amis.
Pour la tenue il exigeait beaucoup de dignité chez ses confrères comme chez lui et maint broussard sut tirer plus d’une fois parti du souci qu’il en avait. S’il apercevait une soutane mal équili¬brée, des chaussures trop larges, un chapeau usagé ; notre bon confrère vidait son vestiaire au profit d’amis moins favorisés. Même souci d’exactitude pour l’emploi de son temps ; l’heure de ses exercices de piété n’a jamais varié.
Pendant vingt-cinq ans, il fut le boute-en-train de nos réunions. On ne se serait jamais représenté M. Darne sans son aimable et attirante gaieté.
En 1929 notre confrère tomba malade. Il crut qu’un retour en France lui ferait du bien, mais le temps passé dans la mère-patrie n’apporta aucune amélioration à son état. Il repartit néanmoins et, à son retour un poste de tout repos lui fut offert .La pensée d’une mort subite le hantait. Désireux de vivre avec ses confrères, il préféra s’installer à Maymyo où il partagea son temps entre de courtes promenades et la révision d’une deuxième édition de son livre : « Sur les bords de l’Irrawaddy. » Les docteurs ne le trouvaient pas malade ; extérieurement il paraissait jouir d’une bonne santé. Le 26 septembre 1935, vers 8 heures, il ressentit une fatigue extrême. Emmené à l’hôpital, à 10 heures, le même soir il recevait les derniers sacrements des mains de Mgr Falière et quelques instants après rendait son âme à Dieu. La surprise et la cons¬ternation furent d’autant plus grandes, que jusque-là, d’aucuns l’eussent volontiers pris pour un malade imaginaire !
Notre confrère repose dans le petit cimetière de Maymyo, à l’ombre du clocher, à côté de M. Herr, son premier curé, avec qui il chante maintenant les louanges éternelles.
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Références
[2224] DARNE Philémon (1872-1935)
Références biographiques
AME 1896 p. 579. 1917-18 p. 93. 95. 1933 p. 232. 1935 p. 284. Articles 1931 p. 123. 1935 p. 262. 1936 p. 77. 1937 p. 174. CR 1896 p. 331. 1897 p. 229. 1898 p. 222. 1900 p. 205. 1901 p. 210. 211. 1902 p. 236. 243. 1903 p. 240. 1906 p. 212. 215. 1907 p. 248. 252. 1908 p. 230. 1909 p. 218. 1910 p. 242. 1911 p. 221. 222. 1919 p. 103. 104. 190. 1920 p. 69. 1921 p. 117. 118. 1924 p. 116. 1935 p. 242. 275. 1936 p. 190. 295. BME 1922 p. 83A. 519A. 587A. 1923 p. 691A. 763A. 1925 p. 375. 1926 p. 548. 1927 p. 157A. 221A. 291A. 359A. 419A. 482A. 552A. 680A. 720A. photo p. 193. 1928 p. 96. 135A. 21A. 219. 1930 p. 78. 703. 822. 1931 p. 79. 533. 1933 p. 637. 1935 p. 828. Echos Miss. 1942 p. 168A. 1943 p. 213A. EC RBac N° 211. 218. 234. 321.
Bibliographie
"Aux rives de l'Irrawaddy", 107 pages. Nazareth H.K.