Jules ROUYER1874 - 1925
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2255
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1896 - 1908
Biographie
[2255] ROUYER Jules est né le 8 février 1874 à Chaumont (Haute-Marne). Il entre au Séminaire des Missions Etrangères le 17 septembre 1891. Il est ordonné prêtre le 27 septembre 1896 et part le 4 novembre suivant pour le Siam. Il est d’abord professeur au collège de l'Assomption, à Bangkok, puis il va à Bassac. En 1901, il est chargé de la chrétienté de Ban-uet, en 1904, du poste de Ban-houei-yang, sur le Mékong. En 1908, il rentre malade en France, puis quitte la Société des M.-E. pour se mettre au service du diocèse de Langres. Il meurt le 30 juin 1925 à Eurville.
Nécrologie
[ 2255 ] ROUYER Jules, Henri, Edmond
Missionnaire
Siam (Thailande) – Laos
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Jules, Henri, Edmond ROUYER naquit le 8 février 1874, à Chaumont, paroisse St.Jean Baptiste, diocèse de Langres, département de la Haute Marne. Il perdit ses parents dès l'âge de deux ans, et fut recueilli par un oncle prêtre, l'abbé Boguet, curé de Manois (Haute Marne) qui lui donna une éducation forte, l'initia à la langue latine et le dirigea vers le petit séminaire de Langres où il fit ses études secondaires.
Le 17 septembre 1891, M. Jules Rouyer entra au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 1er octobre 1892, minoré le 15 octobre 1893, sous-diacre le 29 février 1896, diacre le 28 juin 1896, ordonné prêtre le 27 septembre 1896, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Siam (Siam Oriental), qu'il partit rejoindre le 4 novembre 1896.
Pendant quelques mois, M. Jules Rouyer fut professeur de français au collège de l'Assomption, à Bangkok, puis il partit pour le Laos. En effet, le 24 mai 1899, le Pape Léon XIII signa le bref érigeant le Vicariat Apostolique du Laos et nommant Mgr.Joseph Marie Cuaz, premier vicaire apostolique. Détaché du Siam, ce nouveau vicariat comprenait tout le Nord-Est du Siam et tout le Laos, sauf au nord, la province de Samnua, la partie est de la province du Tranninh et au sud la circonscription d'Attopeu. Nong-Seng était le siège de l'évêché. M.ROUYER fit partie du personnel missionnaire de ce nouveau vicariat.
En 1900, M. Rouyer était vicaire de M.Couasnon à Bassac, à l'époque station la plus au sud de toutes celles du Laos et composée de Laotiens, de Soueis, de Khas et de viêtnamiens transportés du Binh-Dinh. Vers la fin janvier 1900, à pied, il entreprit un voyage dans différents villages khas de la rive gauche du Mékong. Puis il se rendit momentanément à Oubon afin d'y aider M. Julien Hospitalier, en l'absence de M. Dabin, parti à Hong-Kong, pour la fonte des caractères laotiens.
Dans le courant de 1901, la chrétienté de Ban-uet fut détachée de celle d'Oubon, et confiée à M. Rouyer. Celui-ci reçut pour mission de fonder des postes intermédiaires en s'étendant à l'est et à l'ouest afin de rattacher entre eux les centres d' Oubon et de Bassac.
En 1901, sur la rive gauche du Mékong, se produisit un soulèvement de la population kha, dirigé contre les étrangers français et viêtnamiens. Ces troubles étaient fomentés par des gens se présentant comme des libérateurs du peuple, et se disant invulnérables grâce à leurs talismans. Quatre ou cinq inspecteurs de la milice et gardes principaux chargés de maintenir l'ordre, tombèrent sous leurs flèches. Une expédition militaire fut organisée qui vint à bout de ces fanatiques.
Quelques uns de ces derniers franchirent le Mékong, organisèrent des révoltes en territoire siamois, et provoquèrent de sanglantes bagarres à Oubon, Ban-Mai et Savan-nakhet. En 1902, parmi les missionnaires, M. Rouyer fut l'un des plus éprouvé par cette tourmente. Malgré l'insécurité, il voulut rester à Ban-Uet au milieu de ses chrétiens. Un engagement eût lieu entre les siamois et les rebelles. Arrêté à l'improviste, il se vit entouré de 15 hommes armés de fusils qui le tinrent en joue. Ayant déclaré qu'il était l'homme le plus loyal de la terre, le chef de la bande le libéra craignant que son esprit ne revienne se venger sur ses meurtriers... " J'ai échappé comme miraculeusement à une mort certaine, écrit il ; sans doute, je n'étais pas encore mûr pour le ciel..." Et pour compenser la perte de ses biens, la Providence lui envoya 200-300 nouveaux catéchumènes.
En 1904, M. Léon Juge, ayant pris sa succesion à Ban-uet, M. Rouyer et le P. Gabriel, son vicaire, fondèrent un nouveau district et ils s'établirent à Ban-houei-yang, sur le Mékong, situé à une grande journée en amont de Bassac. Il y avait là un petit nombre de catéchumènes laotiens, mais à 30 ou 40 kms à l'intérieur, quatre ou cinq villages khas demandaient à devenir catéchumènes.
En 1908, M. Rouyer rentra en France pour rétablir sa santé. Il quitta la Mission et la Société et se mit au service du diocèse de Langres. Nommé vicaire à Eurville, il devint, en 1909, curé de Fontaines et de Sommeville, son annexe. Il y ajouta le service de Gourzon et de Bayard, pendant la première guerre mondiale.
En 1925, il commença à ressentir de la gêne pour marcher et respirer. Vers le 22 juin 1925, son état s'aggrava. Malgré les soins de deux docteurs d'Eurville, il s'éteignit dans la nuit du mardi 30 juin 1925.
Ses obsèques sollennelles qui rassemblèrent toute la population, furent présidées par M. le Doyen de Chevillon, le jeudi 2 juillet 1925. Dix-sept prêtres vinrent lui rendre un dernier hommage. On notait la présence de Monsieur Chatel, Conseiller d'Arrondissement et maitre des usines de Bayard, de M.Marcellot, maire d'Eurville, de M.Prignot, maire de Fontaines qui, au cimetière, lui adressa un dernier adieu.
Février 2001
Références
[2255] ROUYER Jules (1874-1925)
Notices biographiques. - AME 1896 p. 621. 1900 p. 101. 1902 p. 230. 1905 p. 184. 1906 p. 243, 349. 1919-20 p. 350-1. - CR 1896 p. 332. 1900 p. 209. 1901 p. 222. 1902 p. 247-8. 1903 p. 248. 1905 p. 232. 1906 p. 219.