Marie-Anthime LEFÈVRE1874 - 1943
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2413
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1899 - 1914 (Hué)
- 1918 - 1943 (Hué)
Biographie
[2413] Marie, Anthime, Désiré LEFEVRE naquit le 19 Septembre 1874, à St.Germain- la- Poterie, diocèse de Beauvais, département de l'Oise. Deuxième enfant d'une famille de quatre, il fit ses études primaires à l'école communale de son village.Celles-ci terminées, il se dirigea vers le Petit Séminaire Saint-Lucien à Beauvais, où il fut un élève très apprécié de ses maitres. A la fin de sa rhétorique, il demanda à aller aux missions. Sa mère étant morte depuis trois mois, son père s'opposa d'abord fortement à son départ, puis, grâce à d'amicales interventions accepta ce départ.
Le 12 Septembre 1894, encore laïque, Marie-Anthime Lefèvre entra au Séminaire des Missions Etrangères, en compagnie de trois condisciples de la même région. L'autorité diocésaine de Beauvais leur fit quelques difficultés pour leur délivrer les lettres dimissoriales et testimoniales requises pour les ordinations, sous prétexte que Beauvais manquait de prêtres". Finalement, l'Evêque de Beauvais donna toutes les autorisations nécessaires, vers le milieu de l'année 1897.
Ainsi, le même jour, 26 Septembre 1897, Marie-Anthime reçut la tonsure et les quatre ordres mineurs. Sous-diacre le 05 Mars 1898, diacre le 28 Juin 1898, il fut ordonné prêtre le 24 Septembre 1898, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de la Cochinchine Septentrionale (Hué) qu'il rejoignit le 23 Novembre 1898, en compagnie de M.Léculier Jean-Pierre.
Il arriva à Hué le 11 Janvier 1899. Durant les premières semaines, il visita les postes missionnaires aux environs de cette ville, et commença l'étude de la langue viêtnamienne; puis, Mgr. Caspar l'envoya "en brousse", à My-Dinh chez M.Rault Yves-Marie. A la fin de 1902, il devint curé de Nam-Phô non loin de Hué. En Septembre 1905, il fut nommé professeur au Petit Séminaire d'An-Ninh et en 1911, curé de Thanh-Huong.
En Juillet 1914, profondément anémié, il partit se soigner au sanatorium de Béthanie à Hong-Kong. N'ayant pas obtenu les résultats espérés, le médecin demanda un retour en France. Après un voyage des plus mouvementés, et un long arrêt à Malte, M.Lefèvre arriva à Marseille, le 28 Septembre 1915, complètement épuisé. Au bout d'un certain temps, il se rétablit suffisamment pour pouvoir remplir les fonctions de vicaire dans la paroisse St.Etienne à Beauvais, en attendant la fin de la guerre.
Se sentant guéri, il repartit pour Hué, le 22 Juin 1918. Mais à peine arrivé, il retomba malade, et dût revenir en France où il arriva, en piteux état, le 04 Octobre 1920. En 1921, suite aux décisions prises l'année précédente par l'Assemblée Générale tenue à Hong-Kong, le Séminaire proprement dit devint distinct de l'Administration de la Société, avec un corps professoral spécialisé, chargé de l'enseignement et de la formation des aspirants.
M.Lefèvre dont la santé s'était améliorée, fut appelé par Mgr.de Guébriant à être l'un des cinq premiers directeurs que compta la section du séminaire à Paris.Il fut chargé d'enseigner le Droit Canon, et de gérer l'économat du Séminaire, fonction dont il s'acquitta avec dévouement. D'une grande ponctualité dans l'observation du règlement du séminaire Il excella dans sa charité envers les malades, aspirants ou missionnaires.Il eût à assurer la direction spirituelle de certains aspirants; il fut toujours très proche d'eux, aux temps des récréations et des promenades à Meudon,comme aux heures consacrées aux offices et à la prière.En 1936,il devint assistant du Supérieur de la section du séminaire à Paris.
Toujours à la disposition des fidèles fréquentant la chapelle du Séminaire, il fut le directeur de conscience d'une jeune viêtnamienne étudiante à Paris appelée à devenir impératrice du Viêtnam, par son mariage avec S.M. Bao-Dai.
En 1939, il fut envoyé à la résidence de Lille, où il remplaça M.Michotte, mais il y resta peu de temps.Il professa alors un cours de liturgie au petit séminaire de Beaupreau. En 1940, il fut rappelé à Paris pour travailler à l'Administration Générale de la Société. Il put reprendre son ministère à la chapelle. Mais, sa surdité s'accentuant, il fut dans l'impossibilité d'entendre les confessions; il continua cependant, malgré ses infirmités, d'assurer la messe des fidèles.
De 1941 à 1943, il fit trois séjours à l'hôpital. Il reprit suffisamment de forces pour aller chez un cousin à St. Germain-la-Poterie, au temps des vacances. En Octobre 1943, il se rendit au sanatorium de Montbeton. où il arriva fatigué. Le O9 Novembre 1943, au réveil, M.Roucoules le trouva étendu sur son lit, sans connaissance, frappé par une congestion cérébrale. On lui donna les derniers sacrements.Il passa toute la journée dans le coma, et le 10 novembre 1943, un peu après minuit, il rendit son âme à Dieu.
Nécrologie
M. LEFÈVRE
DIRECTEUR DU SÉMINAIRE
M. LEFÈVRE (Marie-Anthime-Désiré), né le 19 septembre 1874 à Saint-Germain-la-Poterie (Oise), diocèse de Beauvais. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 12 septembre 1894. Prêtre le 24 septembre 1898. Parti pour la Cochinchine septentrionale le 23 novembre 1898. Directeur au Séminaire de Paris en 1921. Mort au sanatorium Saint-Raphaël à Montbeton le 10 novembre 1943.
M. Lefèvre (Marie-Anthime-Désiré) naquit le 19 septembre 1874 à St-Germain-la-Poterie, au diocèse de Beauvais. Deuxième enfant d’une famille qui devait en compter quatre, il passa son enfance dans son village natal, fréquentant l’école communale et était enfant de chœur à l’église.
St-Germain-la-Poterie est une toute petite commune du département de l’Oise, de 196 habitants. Mais la paroisse avait alors à sa tête un jeune curé qui devait y rester de longues années : prêtre pieux et dévoué, dont tous ceux qui l’ont connu parlent encore avec une affectueuse vénération. Les cérémonies observées selon les règles de la plus pure liturgie, faisaient impression sur l’esprit du futur missionnaire qui, toute sa vie gardera un goût prononcé pour les offices liturgiques, qu’il célébrera toujours avec grande piété et solennité.
Le moment de commencer ses études secondaires étant arrivé, Marie-Antoine entra au petit séminaire Saint-Lucien, à Beauvais où nous dit un contemporain, il fut bon camarade et élève très apprécié de ses professeurs. La vocation missionnaire qui s’était déjà dessinée à Saint-Germain, ne fit que s’affermir à Saint-Lucien, où il se trouva en compagnie de trois condisciples, dont un également de Saint-Germain qui, comme lui, rêvaient d’apostolat en pays païen. Mais pour répondre à l’appel de la Providence, il eut à surmonter de nombreux obstacles. Le premier lui vint de sa famille. Lorsque, à la fin de la rhétorique, il demanda à aller aux missions, sa mère était morte depuis trois mois, et son père s’opposait fortement à son départ. Cependant, grâce à d’amicales interventions, les difficultés furent surmontées, et le 12 septembre 1894, notre aspirant entrait au Séminaire des Missions-Étrangères.
Là, nos quatre amis, bien dans leur milieu, se formaient à la vie apostolique, goûtant la joie et la paix que ressent l’âme qui se donne généreusement à Dieu. Mais des complications communes ne devaient pas tarder à surgir pour eux. Lorsque, en effet, vint le moment de recevoir la tonsure, l’autorité diocésaine souleva des difficultés. « Beauvais manque de prêtres », alléguait-on. Et voici qu’en 1894, en une seule année, quatre jeunes gens, dont deux du même petit village de Saint-Germain-la-Poterie , et les autres de deux cantons voisins, quittent le diocèse pour entrer au Séminaire des Missions-Étrangères. Aussi, si à chaque ordination générale les lettres dimissoriales et testimoniales étaient régulièrement demandées, celles-ci étaient-elles non moins régulièrement refusées, par mesure de prudence sans doute.
Mais la divine Providence sait déjouer les prévisions humaines. De même que l’apôtre saint Jean, plongé dans la chaudière d’huile bouillante, en sortit rajeuni et plus vigoureux, ainsi nos quatre aspirants à l’apostolat, plongés dans le bain de l’épreuve en sortirent plus généreux et plus affermis dans leur vocation : l’avenir se chargea de la prouver. Le premier compagnon d’infortune de M. Lefèvre, il est vrai, ne quitta jamais la France. Ordonné prêtre avec lui, et destiné à la Mission de Malacca, il tomba malade et dut aller se reposer dans sa famille où il mourait peu de temps après. Son frère cadet vint sans tarder, le remplacer au Séminaire de la rue du bac, et depuis 1906 se dépense encore présentement dans la Mission de Salem. Le second fut non seulement le compagnon d’épreuve et d’ordination de M. Lefèvre, mais il le fut aussi pour le départ. En 1932, après une vie édifiante et éminemment active, il mourut dans sa mission d’Osaka qu’il n’avait jamais quittée. Quant au troisième, il compte déjà 45 années d’apostolat au Siam, sans avoir jamais, lui non plus, revu la France.
L’autorité ecclésiastique, c’est évident, ne pouvait, prévoir semblable fidélité. Mais la main de Dieu dirigeait les événements, et vers le milieu de l’année 1897, l’évêque de Beauvais consentit à donner toutes les autorisations nécessaires. Oh ! alors, quelle ex¬plosion de joie succéda chez nos quatre aspirants à une si longue attente ! Il fallait rattraper le temps perdu et ne pas trop retarder le départ en mission. Aussi, le 26 septembre 1897, alors que les confrères de son cours recevaient le sous-diaconat, M. Lefèvre recevait, le même jour, la tonsure et les quatre ordres mineurs. Un an plus tard, avec seulement trois mois de retard, le 24 septembre 1898, il était ordonné prêtre, et le 23 novembre suivant, il partait pour la Cochinchine septentrionale, actuellement Mission de Hué. Dieu avait béni sa persévérance dans l’épreuve ; malgré tous les obstacles qu’il avait rencontrés, il était missionnaire dans la Société des Missions-Étrangères.
Il serait intéressant d’avoir de nombreux détails sur l’apostolat deM. Lefèvre pendant cette phase de sa vie. Malheureusement, la guerre mondiale, déclenchée en 1939, empêche toutes communications avec l’Extrême-Orient, il est donc impossible d’obtenir aucun renseigne-ment. Tout ce que nous savons, c’est que la plus grande partie de son temps de mission, notre confrère la passa, en qualité de professeur, au petit séminaire d’An-Ninh.
M. Lefèvre était physiquement bien constitué ; on pouvait croire qu’il fût doué d’une santé robuste ; mais les apparences étaient plus trompeuses que réelles. Aussi, en 1914, le trouve-t-on au Sanatorium de Béthanie, essayant de refaire une santé bien délabrée par le climat d’Annam. Le séjour à Hong-Kong étant reconnu insuffisant, le médecin exigea un changement d’air plus radical et un retour en France s’imposa. Après un voyage des plus mouvementés et un long arrêt à Malte, le 28 septembre 1915, M. Lefèvre arrivait à Marseille, complètement épuisé. Toutefois l’air natal lui fut favorable, et il se rétablit suffisamment pour pouvoir rendre service et remplir les fonctions de vicaire dans la paroisse Saint-Etienne, à Beauvais, en attendant la fin de la guerre. Mais les hostilités se prolongèrent. Se sentant bien guéri, le 22 juin 1918, il s’embarquait de nouveau pour regagner sa mission de Hué. Les paroissiens de Saint-Etienne, dont il avait su gagner l’affection, le virent partir, avec regret ; et en reconnaissance des services qu’il leur avait rendus en l’absence de leurs prêtres mobilisés, ils of¬frirent au « bon Père Lefèvre » une belle aube dont il se servit jusqu’à la fin de sa vie. Cependant, ce nouvel essai de vie de mission ne fut pas heureux pour notre confrère. A peine arrivé, il retombait malade et il fallut le renvoyer de nouveau en France, où il arrivait le 4 octobre 1920, en presqu’aussi piteux état qu’en 1915.
En 1921, conformément aux décisions prises l’année précédente à l’Assemblée Générale siégeant à Hong-Kong, le Séminaire proprement dit devient distinct de l’Administration de la Société. A cet effet, dans chacune des deux sections de Paris et de Bièvres, est constitué un corps professoral spécialisé, uniquement chargé de l’enseignement et de la formation des Aspirants.
M. Lefèvre, dont l’état de santé s’était sensiblement amélioré, fut appelé par Mgr de Guébriant à être l’un des cinq premiers Directeurs que compte la section de Paris. Chargé d’enseigner le Droit Canon et de gérer l’économat du Séminaire, il exerça ces fonctions jusqu’en 1939.
L’enseignement du Droit Canon revêtait une forme nouvelle et, tout en restant l’objet d’un cours secondaire, acquérait une grande importance depuis l’apparition du Codex juris Canonici, nouveau Code de Droit Canon. Au début de l’année, les aspirants n’avaient pas encore de manuels de cours ; M. Lefèvre sut cependant s’adapter convenablement à cet enseignement.
Dans ses fonctions d’économe, M. Lefèvre était tout dévoué, surtout en certaines circonstances, les grands jours de « départ » par exemple. Il fallait alors le voir, la démarche un peu traînante, se démener fébrilement, agitant bruyamment son légendaire trousseau de clefs. Mais ce en quoi il excellait, c’était dans sa charité envers les malades : aspirants ou missionnaires. Plutôt dut pour lui-même, il était aux petits soins pour eux, et, hospitalisés, il allait souvent les voir. Qui ne se rappelle son dévouement envers M. Léculier pendant les derniers mois qui précédèrent sa mort ? Et, plus tard, quand son condisciple de Séminaire et confrère de Mission, Mgr Lemasle, fut hospitalisé à la clinique de St-Jean-de-Dieu pendant un voyage qu’il fit en France ayant son élévation à l’épiscopat, M. Lefèvre allait le visiter chaque jour, lui apportant la douceur d’une affectueuse estime, dût-il y aller bien tard, même après les repas du soir quand il n’avait pu le faire plus tôt dans le contant de la journée.
Outre, ses fonctions de professeur et d’économe, M. Lefèvre, comme tous les Directeurs du Séminaire, fut aussi directeur de conscience des aspirants ; et nombreux sont actuellement en mission les jeunes missionnaires qui ont bénéficié de ses sages conseils et de sa paternelle sollicitude. C’était un homme de devoir, d’une grande ponctualité dans l’observation de tous les points du règlement..
Les jours de promenade, il ne manquait jamais d’aller avec les aspirants à la maison de campagne de Meudon, quitte à rentrer à Paris tout de suite après le repas. Sous quelque prétexte que ce soit, il ne voulait omettre d’assister à la prière du soir, ni aux offices du dimanche à la chapelle. Il s’était astreint à la méditation en commun.. Sauf les dernières années où la fatigue commençait à se faire sentir, il passait toutes les récréations avec les aspirants, se promenant au milieu d’un groupe dans les allées du jardin, ou à la récréation de midi, jouant volontiers aux boules, voire aux quilles, quand le temps le permettait. Il tenait en grande estime le caractère sacerdotal. Ennemi né du tutoiement, des cris, de toutes ces manières de parler ou d’agir qui sentent la trivialité, il était toujours affable, mais également digne. Il avait aussi une piété profonde, sans aucune affectation, ni singularité.
C’est surtout peut-être, dans ses rapports avec les fidèles fréquentant la chapelle du Séminaire que M. Lefèvre s’est particulièrement fait remarquer. Il s’était, en quelque sorte, constitué leur aumônier. On pouvait le voir chaque jour passer de longues heures à la porte du confessionnal, se tenant à la disposition de ceux qui voulaient recourir à son ministère. Il profitait de ce temps pour réciter son bréviaire, faire ses exercices de piété, même parfois préparer ses classes. De plus, il célébrait chaque jour la messe à 7 h. 30 et le dimanche celle de 8 heures, messes les plus fréquentées. Il était d’un zèle admirable pour les fidèles. Toutefois il n’exerçait pas de ministère en dehors de la chapelle, si ce n’est dans des cas tout à fait exceptionnels. C’est ainsi qu’il fut appelé à être le directeur de conscience d’une jeune fille annamite qui faisait ses études à Paris, et deviendrait Impératrice d’Annam par son mariage avec Sa Majesté Bao-Dai.
En 1936, M. Lefèvre devint assistant du Supérieur de la section de Paris. En 1939, il fut envoyé à notre Maison de Lille, où il aurait pu prendre un repos bien mérité, mais notre confrère était si attaché au Séminaire et habitué à Paris où il venait de séjourner dix-huit années consécutives, que ce changement lui fut extrêmement pénible. Il eut à lutter contre la nature ; en véritable « homme de Dieu » il accepta l’épreuve avec grand esprit surnaturel. Mais, à partir de ce moment-là sa santé fut fortement compromise. Il ne resta d’ailleurs que très peu de temps à Lille. En 1940, il fut rappelé à Paris comme membre collaborateur à l’Administration centrale. Ce retour à la rue du Bac sembla lui donner un regain de vie ; il pouvait reprendre avec la même régularité son ministère à la chapelle. Cependant la surdité, dont il était atteint depuis plusieurs années déjà, ne faisant que s’accentuer, il finit par se rendre compte qu’il ne pouvait plus, en conscience, entendre les confessions ; ce fut pour lui un nouveau et dur sacrifice ; il eut toutefois la douce consolation de conserver jusqu’à la fin de sa vie sa messe des fidèles. La dernière année surtout, il faisait vraiment pitié de le voir littéralement se traîner jusqu’à l’autel de la Sainte-Vierge. Son état général, en effet, ne tarda pas à empirer de nouveau et à inspirer de sérieuses inquiétudes ; très forte hypertension artérielle avec toutes ses suites : hémorragies, vomissements, vertiges, chutes même et affaiblissement rapide de toutes ses forces, de sorte qu’il ne pouvait plus guère se déplacer qu’à l’aide d’une canne. Malgré les remèdes et un régime des plus sévères suivi très exactement, avec des alternatives de haut et de bas, il déclinait à vue d’œil : l’organisme était complètement usé.
De 1941 à 1943, il fit, à l’hôpital, trois séjours de durées inégales. Le dernier à l’hôpital Notre-Dame de Bon-Secours lui permit de reprendre suffisamment de forces pour aller encore respirer l’air natal chez un cousin à St-Germain-la-Poterie où, chaque année, il allait passer ses vacances. Il y resta jusqu’en octobre, puisse rendit à notre sanatorium Saint-Raphaël à Montbeton. Il n’y avait aucun espoir de guérison, ni même de notable amélioration ; on espérait cependant qu’avec des soins et un régime approprié, il pourrait continuer à vivre au ralenti.
Sur son séjour au Sanatorium, voici ce qu’écrit M. Roucoules, assistant du Supérieur : « M. Lefèvre est arrivé très fatigué. Les premiers jours de son séjour ici se passèrent normalement ; le matin, il disait sa messe, dans la journée il s’occupait dans sa chambre ; il fit même quelques promenades dans le parc. Le 6 novembre, au lever, il eut une hémorragie nasale, qui se renouvela les deux jours suivants. On le savait exposé à une attaque et on espérait que ces pertes de sang éloigneraient le danger, cela ne l’empêchait pas de dire sa messe. Pendant la journée il suivait les exercices de la communauté et prenait part à nos repas. Comme sa chambre était voisine de la mienne, je l’entendais tous les matins se lever et faire sa toilette. Le 9 novembre au réveil, n’entendant aucun bruit, je rentrai chez lui et le trouvai étendu sur son lit sans connaissance. Il venait d’avoir une congestion cérébrale. J’avertis aussitôt M. Lacroix, Supérieur, et M. Garnier, son confesseur. Ce dernier lui donna l’absolution, et on décida de lui administrer l’Extrême-Onction avant de célébrer les messes, ce qui fut fait en présence d’un certain nombre de confrères qui étaient venus se joindre à nous. Malgré tous les soins donnés, le cher malade ne reprit pas connaissance. Il. resta toute la journée dans le coma, veillé par les missionnaires qui priaient et lui suggéraient de pieuses invocations. Il rendit son âme à Dieu à la première heure du 10 novembre, un peu après minuit. »
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Références
[2413] LEFÈVRE Marie (1874-1943)
Références biographiques
AME 1899 p. 40. 1922 p. 112. 1931 p. 92. CR 1898 p. 273. 1905 p. 187. 1912 p. 218. 1921 p. 137. 1925 p. 192. 195. 1929 p. 232. 1932 p. 369. 381. 1936 p. 230. 1940 p. 115. 1947 p. 39. 215. 216. 222. 237. BME 1922 p. 15. 239. 1922 photo p. 386. 1923 p. 310. 1924 p. 809. 1926 p. 250. 251. 1927 photo p. 521. 1932 p. 480. 1936 p. 687. 1939 p. 596. 881. 1953 p. 588. ECM 1943 p. 321. 380. EC1 N° 1. 11. 32. 33. 67. 71. 77. 78. 83. 96. 114. 339. 342. 404. 407. 409. 435.