Julien GOMBERT1877 - 1950
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2531
- À savoir : Mort violente
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Corée
- Région missionnaire :
- 1900 - 1914
- 1919 - 1950
Missionnaires de la même famille
Biographie
[2531] GOMBERT Julien Marie Émile est né le 7 septembre 1877 à Camboulazet, département de l'Aveyron, diocèse de Rodez, fils de Joseph Gombert et de Marie Lacombe.
Il entre tonsuré au Séminaire des Missions Étrangères de Paris le 23 septembre 1898, où son frère aîné Antoine l'a précédé d'un an. Il est ordonné prêtre le 24 juin 1900 et destiné à la Mandchourie. Parti de Paris le 1er août 1900, le procureur MEP de Hong Kong lui change sa destination, ainsi que celles de son frère Antoine et du P. Mousset, en faveur de la Corée. En effet, le vicaire apostolique de Mandchourie a demandé à ne pas recevoir les trois jeunes qui lui ont été destinés, en raison de la guerre des Boxers qui sévit dans le nord de la Chine. Le P. Gombert arrive à Seoul le 9 octobre 1900 avec son frère aîné et le P. Mousset.
Après avoir un peu étudié la langue à Seoul, il est envoyé fonder un nouveau poste quelques part au sud de Gongju dans la province du Choung-chong méridional (Chungcheong du Sud) et au nord de Napaoui dans la province du Chon-la septentrional. A défaut de mission plus précise, il s'installe provisoirement dans la chrétienté de Ka-dok qui se trouve dans le canton de Ok-san et l'arrondissement de Pou-yo. Il souhaite établir son poste dans la bourgade de Hong-san qui se trouve à 3km de cette chrétienté rurale où il a provisoirement élu domicile, mais il a l'occasion d'acquérir à bon prix une soi-disant "maison hantée" dans le village de Keum-sa-ri (canton de Kou-ryong, arrondissment de Pou-yo) à une dizaine de kilomètres. Sans aucune peur des esprits, il s'établit dans cette "maison hantée en attendant de pouvoir construire quelques années plus tard un presbytère et une petite église dans ce village de Keum-sa-ri. Son district s'étend sur quatre arrondissements en leur entier et sur des portions de deux autres arrondissements, recouvrant le sud et l'ouest de la province du Choung-chong méridional. Mobilisé pour la guerre e 1914-1918, il retrouve son district à son retour en Corée et va y rester jusqu'en 1923. Il a alors dans sa paroisse 25 dessertes et 1700 chrétiens.
Succédant au P. Rouvelet à la jeune paroisse de Nonsan en 1923, il y restera jusqu'en 1942 ou 1943. Il a la joie de voir grandir rapidement sa communauté chrétienne et de pouvoir fonder de nouvelles dessertes. Il y construit rapidement une église qui servira jusqu'en 1961, un presbytère qui sera détruit par la guerre de 1950, une école primaire qui deviendra bien plus tard une importante école secondaire, un jardin d'enfants. Pendant qu'il est en congé en France en 1935, le jeune P. Coyos assure l'intérim. Et comme le poste de Nonsan est devenu important, le P. J. Gombert reçoit un vicaire en la personne du P. Fromentoux en 1938, mais ce ne sera que pour quelques mois.
Après avoir quitté Nonsan en 1942 ou 1943, où il a pour successeur un prêtre coréen, nous ignorons s'il est mis en état d'internement comme bien d'autres missionnaires du vicariat de Seoul, et ce qu'il fait entre 1945 et 1948.
En 1948 ou 1949, il devient aumônier de l'orphelinat et de l'hôpital des religieuses de Saint-Paul-de-Chartres à Inchon, le grand port situé à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Seoul.
Il rejoint son frère aîné Antoine pour fêter avec lui leurs noces d'or sacerdotales le 24 juin 1950 à Seoul. Avant qu'il ait pu retourner à son poste à Inchon, les forces communistes de Corée du Nord qui ont envahi la Corée du Sud le 25 juin arrivent à Seoul. Le P. Julien Gombert est contraint de rester chez son frère aîné, puis est arrêté le 15 juillet, conduit à Pyong-Yang en Corée du Nord le 19 juillet, puis vers les bordes du fleuve Yalou le 5 septembre et finit par arriver à Manpo le 11 septembre au terme d'un voyage fort pénible. Les nombreux détenus passent 4 semaines dans le camp de Man-po, mais sont conduits à pied le 9 octobre jusqu'u camp de Ko-san-jin, distant de 28 kilomètres. Le 21 octobre ils sont contraints de se rendre au village minier de Cho-an-li, où ils restent jusqu'au 27 octobre. Ils doivent alors reprendre leur marche vers Man-po où ils arrivent le 30 octobre et faire ce que les survivants appelleront la "marche à la mort" qui conduit les détenus à Choung-Kang-jin, où ils arrivent le 9 novembre après avoir parcouru environ 180 kilomètres à pied dans la neige et le froid, très peu habillés, mal nourris, malades et épuisés. C'est là que l'aîné des deux frères Gombert meurt le 12 novembre 1950. A l'approche de ses derniers instants, le P. Julien se penche sur son frère aîné et, tandis que de grosses larmes coulent sur son visage, s'agenouille et lui dit à l'oreille : "Mon cher frère, tu vas mourir. Tu peux partir sans crainte, car Dieu va te recevoir. Dans un instant, le ciel va s'ouvrir pour toi. Mais demain, je viendrai te rejoindre." Effectivement, le lendemain 13 novembre 1950, le P. Julien Gombert décédait à son tour. La terre trop durement gelée ne peut être creusée pour une inhumation. La dépouille du P. Julien Gombert est déposée près de celle de son frère sur la colline qui domine Choung-Kan-jin et recouverte de cailloux.
Références
[2531] GOMBERT Julien (1877-1950)
Références biographiques
Notice Cesselin, Mémorial du XXè siècle" , "Ma Captivité en Corée" du P. Coyos.
Références bibliographiques
AME 1900 p. 252. 1909 p. 323. 1934 p. 272. CR 1900 p. 204. 1907 p. 70. 1909 p. 49. 1910 p. 53. 1911 p. 43. 1912 p. 51. 1913 p. 62. 64. 1916 p. 39. 1918 p. 166. 1922 p. 25. 1930 p. 35. 1932 p. 41. 1933 p. 26. 30. 1936 p. 25. 1948 p. 11. 1950 p. 15. 1953 p. 17. 18. 1955 p. 20. BME 1924 photo p. 48. 1925 p. 496. 1931 p. 55. 136. 282. 592. 1932 p. 12. 196. 1933 p. 608. 609. 768. 1934 p. 118. 630. 634. 870. 1935 p. 110. 186. 259. 654. 1936 p. 41. 42. 435. 805. 1937 p. 37. 717. 787. 1938 p. 40. 380. 390. 458. 603. 678. 1939 p. 114. 248. 408. 477. 1940 p. 209. 741. 792. 1949 p. 97. 104. 572. 1950 p. 182. 440. 441. 552. 673. 697. 731. 1951 p. 70. 137. 1951 p. 8. 16. 358. 1953 p. 138. 409. 471. 573. 574. 774. 775. 1954 p. 381. 891. 1955 p. 240. 380sq. 384. 1080. 1956 p. 159. 1957 p. 786. 787. EC1 N° 485. 486. 487. 489. 538. NS. 95/C2.