Paul CRAYSSAC1884 - 1967
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3034
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1909 - 1914 (Coimbatore)
- 1919 - 1967 (Coimbatore)
Biographie
[3034] CRAYSSAC Paul, Pierre naît le 31 août 1884 à Brasc dans le diocèse de Rodez en Aveyron. Il fait ses études primaires à Brasc et ses études secondaires à Belmont. En 1903, il entre au Grand séminaire de Rodez, puis au Séminaire des Missions Étrangères le 2 septembre 1905. Il est ordonné prêtre le 26 septembre 1909 et part pour la mission de Coimbatore le 1er décembre suivant.
Il commence par y étudier le tamoul et l'anglais, puis est envoyé à Wellington (1) en 1910. Quelques mois plus tard, il lui faut descendre de la montagne pour aller occuper le poste de Kodiveri (2) au bord de la rivière Bhavani. En 1911, il revient à Coimbatore pour finalement être nommé en 1913 curé de la paroisse Sainte-Marie en 1913 à Ootacamund au sommet des Nilgiri. Il y passera une grande partie de sa vie.
La grande guerre éclate en 1914. Il est mobilisé de 1914 à 1919. Il connaît l'enfer de Verdun, sert sous les ordres du Maréchal Pétain, aux vertus militaires duquel il vouera une grande vénération. Blessé à la jambe et amputé, il restera handicapé toute sa vie.
Une œuvre mémorable : l’aménagement d’un chemin de de Croix en lieu ouvert
De retour dans sa mission, il reprend son poste à Ootacamund. Jusqu'en 1941, il développe admirablement la paroisse. Il a toujours des catéchumènes, administre des milliers de baptêmes d'adultes et augmente considérablement le nombre des chrétiens, surtout dans la localité de Finger Post à l'extrémité nord-ouest de la ville. Dans ce quartier, les Pères de la mission dirigent une école industrielle qui rend de grands services aux orphelines en leur apprenant un métier. Il y a aussi un Couvent tenu par les Sœurs catéchistes, avec dispensaire et école de filles. Mais il n'y a pas d'église. Alors, pour les besoins spirituels des convertis que le Père a baptisés dans cette localité, il construit une chapelle dédiée à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. C’est la naissance d'une nouvelle paroisse avec prêtre résident.
En 1933, le P. Crayssac acquiert du Gouvernement un terrain pour y établir un nouveau cimetière. Il se demande quoi faire pour rendre utilisable ce terrain marécageux, où arrivent les égouts de la ville. Ce terrain se trouve à quelque distance de la localité de Kandahar, village de Finger Post. Le Père engage des travaux pour assainir l'endroit et s'aperçoit que, du côté éloigné de la route, s’élève un rocher de treize pieds (3) de haut sur lequel pousse un arbre qui embellit un peu un panorama plutôt terne.
Le Père pense qu'une croix érigée sur ce rocher serait tout indiquée comme centre du nouveau cimetière. Il se rappelle que, depuis des mois, il garde dans un coin de la véranda de son presbytère un grand crucifix envoyé de France et qui ‘‘dormait’’ dans une grande caisse. Il a alors la claire intuition que le moment est venu d'utiliser ce crucifix pour le rocher de son cimetière. De plus, on est en 1933, l'année du dix-neuvième centenaire de la Rédemption du Christ sur le Calvaire. Mais il reste quand même un obstacle sérieux à son projet : le fameux arbre sur le rocher est sacré pour les Hindous. Ils y rendent un culte à un de leurs dieux, en particulier par l'immolation et l'offrande d'un coq.
Comment faire ? Impossible d’abattre cet arbre, bien qu’on en soit propriétaire. C'est ici qu'il faut admirer l'ingéniosité de certains missionnaires comme celle du directeur de l’école industrielle, le P. Rogues-Perrin des MEP. Il conseille l'enlèvement d'un petit ruban d'écorce autour de l'arbre pour le faire crever. On ignore qui se charge de cette opération. Avec le temps, l'arbre se dessèche et finit par tomber de lui-même. La voie est alors libre de réaliser l'implantation de la Croix du Christ.
Le vendredi 27 octobre 1933, une grande procession est organisée pour transporter le crucifix jusqu'au rocher du nouveau cimetière. Mgr Tournier, évêque de Coimbatore, préside la fête et plante cette croix sur le rocher, belle manifestation de prières et de chants en l'honneur de Jésus crucifié pour nos péchés, beau début d'un pèlerinage qui se poursuit encore aujourd'hui.
D'ailleurs, dès 1934 les pèlerins viennent si nombreux, chrétiens, hindous et musulmans, qu'on doit y construire un abri à leur intention. En 1935, un escalier de quatorze marches est construit pour atteindre le pied de la croix et permettre à tous sa vénération. Plus tard, à une dizaine de mètres du rocher, apparaît une source fraîche ressemblant étrangement à celle de Lourdes.
En 1937, le P. Crayssac conçoit un chemin de croix complet, par l’érection, le long du chemin depuis l'entrée du cimetière jusqu'à la croix, des onze premières stations, qu'il complète ensuite, de l’autre côté, de la treizième station (4), la quatorzième présentant une statue illustrant la descente de la croix et le Saint Sépulcre, installée dans une grotte bien aménagée sous le rocher. Ce sont des milliers de pèlerins qui viennent prier à Kandahar, tout au long de l'année. Belle dévotion que celle qui est ainsi rendue à Jésus crucifié, ce dont il faut remercier le P. Crayssac. Pour propager cette dévotion, deux bulletins sont publiés chaque mois, l'un en anglais "The Kandal Cross", et l'autre en tamoul : "Krusadiin Kural oli".
En 1941, le nouveau diocèse de Mysore, dont fait partie maintenant Ootacamund, a un nouvel évêque dans la personne de Mgr R. Feuga. Celui-ci choisit le P. Crayssac comme vicaire général. Le curé de Sainte-Marie doit donc descendre dans la plaine à Mysore, à côté de son évêque. Il n’y reste que quelques mois. Peu après en effet, le P. Quéguiner arrive de la mission du Sikkim dont la responsabilité est désormais confiée aux Chanoines réguliers de Saint-Maurice en Valais. L’évêque permet donc au P. Crayssac de retourner à la montagne. Il devient curé d'une desserte de son ancienne paroisse, à Lovedale dans la banlieue d'Ooty (5).
En 1955, un nouveau diocèse est établi à Ootacamund, à la suite de la division du diocèse de Mysore. Le premier évêque, d’origine indienne, est Mgr Anthony Payara. A son tour, il choisit le P. Crayssac comme vicaire général, poste que le Père cumule avec la direction du nouveau Petit séminaire. En 1963, fatigué et prenant de l’âge, il se retire à l'hôpital Sainte-Marthe de Bangalore.
Ce vaillant missionnaire, si zélé et si actif, va désormais continuer son apostolat dans le silence, la prière et la souffrance. Après quatre années de bons soins des Sœurs du Bon Pasteur d'Angers et d'excellents docteurs de l'hôpital, il expire le soir du 24 juin 1967. Son corps repose au cimetière des prêtres dans l'enclos de l'église du Sacré-Cœur à Bangalore.
1- Dans les Nilgiri, proche d’Ootcamund.
2 – Au nord-est de Coimbatore.
3 – Environ quatre mètres.
4 - La croix constitue dans le respect des rites et de façon logique la douzième station.
5 – Diminutif d’Ootcamund.
Nécrologie
Le Père Paul, Pierre CRAYSSAC
1884 - 1967
Missionnaire de Ootacamund
Né le 31 août 1884 à Brasc (Aveyron), diocèse de Rodez.
Etudes primaires à Brasc. Etudes secondaires à Belmont (1897-1903). Grand séminaire de Rodez (1903-1905). Tonsuré le 17 juin 1905.
Entré aux Missions Etrangères de Paris le 2 septembre 1905. Ordonné prêtre le 26 septembre 1909. Parti pour la mission de Coimbatore (Inde) le 1er décembre 1909.
Postes occupés
1910, Wellington. 1910-1911, Kodiveri. 1911-1912, Coimbatore. 1913-1914, Ootacamund.
1914-1919, mobilisé, brancardier, blessé, citation à l’ordre du régiment et de la division.
Retour en Inde en 1922. 1922-1941, Ootacamund. A cette date, le district des Nilgiris passe du diocèse de Coimbatore au diocèse de Mysore. 1942-1955, Lovedale. 1952-1955, supérieur local de la communauté de Mysore.
1955, le district des Nilgiris est érigé en diocèse avec son siège à Ootacamund. 1955-1963, vicaire général du diocèse d’Ootacamund et supérieur du petit séminaire.
1963, retiré à l’hôpital Ste-Marthe, Bangalore.
Décédé le 24 juin 1967.
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Références
[3034] CRAYSSAC Paul (1884-1967)
Références bibliographiques
AME 1910 p. 52. 1917-18 p. 311. 393. 645. CR 1909 p. 254. 1915 p. 147. 1919 p. 112. 1922 p. 152. 1923 p. 166. 1924 p. 129. 1925 p. 139. 1926 p. 157. 1927 p. 156. 1928 p. 159. 1929 p. 213. 1930 p. 227. 1931 p. 252. 1932 p. 282. 378. 1933 p. 237. 238. 1934 p. 215sq. 1935 p. 224. 1936 p. 213. 214. 1937 p. 222. 1938 p. 202. 1940 p. 109. 1949 p. 145. 1956 p. 78. 1957 p. 81. 1958 p. 83. 1960 p. 89. 1961 p. 90. 1962 p. 105. 1963 p. 109. 1964 p. 72. 1965 p. 139. 1967 p. 132. BME 1922 p. 40. 110. 1929 p. 639. 1931 p. 462. 1932 p. 151. 1934 p. 834. 835. 837. 839. 1935 p. 680. 1936 p. 144. 535. 1937 p. 222. 1938 p. 851. 1939 p. 737. 1941 p. 121. 276. 1949 p. 189. 724. 1950 p. 640. 1952 p. 186. 643. 1953 p. 113. 311. 1954 p. 375. 815. 936. 1955 p. 78. 369. 659. 917. 1956 p. 114. 119. 120. 673. 1957 p. 1101. 1958 p. 655. 657. 1959 p. 276. 885. 886. ECM 1947 p. 52. Enc. PdM 4P4. EC1 N° 1. 2. 220. 224. 232. 233. 234. 641. 653. NS. 1P6. MEM 1961-69 p. 172. + n° 112 p. 3314.