Alexandre DEROUINEAU1898 - 1973
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 3256
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1924 - 1944 (Guiyang [Kweiyang])
- 1944 - 1952 (Kunming [Yunnanfu])
Biographie
DEROUINEAU Alexandre
(1898-1973)
[3256] DEROUINEAU Alexandre, Joseph, Charles, naquit le 15 janvier 1898 à Blaison, diocèse d'Angers (Maine-et-Loire). Ses études terminées au collège de Montgazon, il entra au Grand Séminaire en 1917, mais ne tarda pas à être mobilisé. La guerre terminée, il reprit ses études au Grand Séminaire d'Angers pour peu de temps, puis demanda son admission aux Missions Étrangères. Il entra au Séminaire de la rue du Bac, le 16 septembre 1921. Il avait déjà reçu les premiers ordres mineurs. Deux ans après, le 23 décembre 1923, il était ordonné prêtre et destiné à la mission de Kweichow (Guizhou). Quelques mois après, il quittait la France et au bout d'un voyage long et fatiguant, il abordait cette mission de Kweiyang (Guiyang) où il allait travailler pendant 20 ans.
Comme pour tous les missionnaires, sa première occupation fut l'étude de la langue ; il fit de rapides progrès tant en chinois écrit qu'en chinois parlé. Au bout de 3 ans, il put assurer un intérim à la Cathédrale. Il y réussit même si bien que les chrétiens voulaient le garder à la tête de leur communauté. Telles n'étaient pas cependant les vues de l'évêque à son sujet. Aussi le Père Derouineau fut-il nommé à la tête de l'important district de Touchan, au sud-est de la mission. Il resta 7 ans dans ce secteur, seul et assez isolé. Plus tard, il parlait volontiers de son séjour dans ce poste de Lan-Tang et du ministère très varié qu'il y exerça auprès des chrétiens, auprès des non-chrétiens (bouddhistes, confucianistes, etc.) et aussi de ses relations avec les autorités provinciales.
Ces 7 ans écoulés, il fut nommé en ville de Guiyang même. Mais entretemps (1933-1935), il avait pris un congé qui lui permit de raffermir sa santé. De retour au Guizhou, il se sentait prêt à affronter les difficultés. Elles n'allaient pas tarder à se manifester et à se multiplier. En effet, en 1937, la Chine, attaquée par le Japon, entre dans une longue période de guerre. Des souffrances et des difficultés de toutes sortes vont venir compliquer gravement la vie de la population et rendre plus difficile la tâche des missionnaires. Cependant, malgré les tracasseries du contrôle gouvernemental sur les activités des étrangers, en dépit des bombardements japonais dont un toucha sévèrement son église et sa résidence, le Père Derouineau reste très actif. Il a beaucoup d'autorité sur les chrétiens ; il entretient d'excellentes relations avec ses confrères ; il sait se faire aimer de tous : même les non-chrétiens le respectent.
Tout ceci explique que son nom fut proposé et retenu à Rome lorsqu'il fut question de nommer un évêque à Kunming, la province voisine. Nommé vicaire apostolique de Kunming le 9 décembre 1943, il reçut l'ordination épiscopale en la fête de St Joseph, le 19 mars 1944. Bientôt, la hiérarchie fut établie en Chine, et le 11 avril 1946, Mgr Derouineau devint archevêque de Kunming.
Évêque de Kunming (1944-1952)
Le voici donc à la tête d'un immense diocèse qui, en superficie, représente le tiers de la France. Quant à la population, on l'estime à 8 ou 10 millions d'âmes et cette population est composée de diverses ethnies avec des langues différentes, ce qui ne facilite pas l'apostolat. Le pourcentage des catholiques est extrêmement faible, de l'ordre d'un pour mille. Que faut-il dire de cette période de 8 années qu'il va passer à la tête du diocèse de Kunming ?
On peut évidemment décrire toutes ses activités et initiatives épiscopales dans les divers domaines de l'éducation, de la formation du clergé local, des religieuses et des catéchistes, de la formation des laïcs à l'apostolat, etc. Mentionnons au moins le zèle pastoral qui le pousse à visiter tous les postes de son diocèse. Or plusieurs de ces postes n'ont pas reçu la visite de l'évêque depuis des années, car les voyages sont difficiles. Dans son rapport officiel de 1947, Mgr Derouineau le rappelle lui-même : "On ne peut se faire une idée de la difficulté des voyages dans ces hautes montagnes et de la fatigue qu'ils occasionnent". Soucieux du "tonus" spirituel de ses prêtres, il fait venir à grands frais des prédicateurs spécialisés pour animer les retraites annuelles. Mais il porte aussi le souci des plus pauvres, les lépreux par exemple, recommandant à ses missionnaires de les visiter régulièrement et faisant venir des religieux Camilliens pour prendre en charge la léproserie. Rappelons aussi son optimisme joyeux, son abord facile, sa grande bonté et sa sérénité à toute épreuve.
Dès 1949, il sent venir l'orage sur son Église. Il a alors la sagesse de faire nommer à temps par le Saint Siège un Administrateur apostolique en la personne de son Vicaire général chinois, le Père Louis Ho. Ainsi, quand Mgr Derouineau fut arrêté, le 16 août 1951, le Père Ho fut prêt à prendre la barre, ce qui évita un plus grand désarroi chez les chrétiens. Pendant la période de détention qui dura 11 mois, dans la cellule au second étage de son évêché, cellule qu'il partagea avec trois missionnaires, Mgr Derouineau fit preuve d'un grand courage et de beaucoup de dignité devant les communistes. On pourrait qualifier d'héroïque sa patience vis-à-vis de ses geôliers !
Expulsé de Chine au mois de mai 1952, Mgr Derouineau rentra en France. Il restait malgré tout archevêque de Kunming et ce n'était pas pour lui un simple titre honorifique. Dans la mesure du possible, il garda un certain contact avec son diocèse au prix de grandes difficultés. Il était particulièrement heureux lorsqu'il recevait – à de très longs intervalles de temps – quelques nouvelles de ses prêtres et religieuses restés au Yunnan. Il les aida aussi financièrement, mais pas autant qu'il l'aurait voulu s'il l'avait pu.
Rentré en France, il lui était difficile d'envisager un départ pour une autre mission ; mais il trouva un champ d'apostolat missionnaire en France même. Le Saint Siège lui demanda en effet de prendre contact avec les chrétiens de la Petite Église. Il se donna avec courage et dévouement à cette tâche ardue, visitant, malgré de grandes difficultés, ces Communautés dans la région de Bressuire à Lyon et même en Belgique. Il eut même quelque succès en cette entreprise. Le 28 mars 1965, en l'église N.D. de la Pitié, près de Bressuire, 150 à 200 de nos frères séparés rejoignirent la Grande Église. Au cours de ses voyages, Mgr Derouineau passait parfois rue du Bac et nous aimions tous le retrouver. On préparait ses noces d'or sacerdotales pour la fin de l'année. Mais le Seigneur l'a rappelé avant. Il est décédé le 30 septembre 1973, jour de la fête de Ste Thérèse.
Pour terminer son homélie, lors de ses obsèques à Angers, M. le Chanoine Tricoire disait : "Avec Ste Thérèse, la grande patronne des Missionnaires, vous vous pencherez encore, Monseigneur, sur votre lointain diocèse d'Asie et sur les chères âmes des Deux-Sèvres que vous connaissez bien et qui hésitent encore dans la voie du Grand Retour." Mgr Derouineau repose avec les évêques d'Angers dans la crypte de la Cathédrale.
Références
[3256] DEROUINEAU Alexandre (1898-1973)
éférences biographiques
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