André LAMBERT1904 - 1987
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3377
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1929 - 1948 (Shantou [Swatow])
Biographie
[3377] LAMBERT André est né le 6 mai 1904 au Val-d'Ajol (Vosges).
Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Mattaincourt (1917-1922), puis il entre au grand séminaire de Saint-Dié pour sa première année de philosophie (1922-1923). Admis aux MEP le 23 septembre 1923, il est ordonné prêtre le 22 décembre 1928 et part le 15 avril suivant pour la mission de Swatow (Chine).
Après s’être initié à la langue à Kityang sous la direction du P. Ginestet, il assure un intérim à Pao-Tai (juillet 1930 - février 1931) et à Chao-Chow (février 1931 - février 1932), puis il enseigne au petit séminaire (1932-1934).
En juillet-août 1934, il fait une tournée en Malaisie pour visiter les chrétiens originaires de Swatow. À son retour, il est chargé de la procure du diocèse, de la paroisse de Swatow et de l'annexe d’Othao, et mène de front toutes ces activités pendant trois ans. Libéré de la procure en février 1937, il peut se consacrer entièrement à l'apostolat.
En février 1948, il prend un congé en France à la fin duquel il est retenu pour le service des vocations dans l'Est de la France. Il y travaille jusqu'en 1962. Il est alors nommé curé de Bezange-la-Grande, au diocèse de Nancy, jusqu'en 1979, et obtient l'autorisation de se retirer sur place.
Il meurt le 3 mai 1987 à Bezange-la-Grande. Il est inhumé le 5 mai dans le cimetière de Bezange auprès du P. Waguette, comme il l'avait souhaité.
Nécrologie
Le Père André LAMBERT
Missionnaire à SWATOW
1904 - 1987
LAMBERT André
Né le 6 mai 1904 au Val d’Ajol, diocèse de Saint-Dié, Vosges
Entré aux Missions Étrangères, le 23 septembre 1923
Prêtre le 22 décembre 1928
Parti le 15 avril 1929 pour Swatow (Chine du Sud)
Décédé à Bezange-la-Grande, le 3 mai 1987
Voir carte nº 2
Enfance et jeunesse
André Lambert naquit le 6 mai 1904 au Val d’Ajol, dans les Vosges, diocèse de Saint-Dié. Cette paroisse du Val d’Ajol a fourni plusieurs missionnaires à la Société. Après des études primaires dans sa paroisse, il entra au petit séminaire de Mattaincourt pour ses études secondaires, de 1917 à 1922. Comme il désirait être prêtre, il se dirigea vers le grand séminaire de Saint-Dié pour sa première année de philosophie (1922-1923).
C’est pendant les vacances, le 27 juillet 1923, qu’il fit sa demande d’entrée aux Missions Étrangères. Dans sa réponse, datée du 13 août 1923, le supérieur du grand séminaire notait : « André Lambert nous est venu du petit séminaire avec la place de 1er sur 10 élèves » et il ajoutait : « Ici, il nous a donné toute satisfaction sous le rapport de la piété, du travail, du caractère. Il a obtenu la note moyenne de 17 en philosophie et de 15 dans les autres matières ». L’admission de A. Lambert fut donc prononcée le 18 août 1923, et le 23 septembre, il entrait à Bièvres. Parti à la caserne en mai 1925, il fut réformé temporairement en juin. Rappelé en mai 1926, il fut cette fois réformé définitivement, rentra au séminaire pour y continuer ses études et arriver au sacerdoce, le 22 septembre 1928. Quelques semaines plus tard, il reçut sa destination pour la Mission de Swatow, dans la Chine du Sud, à peu près en face de Hongkong. En février 1929, il termina ses études et partit pour sa mission le 15 avril 1929.
En mission
À son arrivée en mission, son premier travail fut évidemment l’étude de la langue chinoise, telle qu’elle est parlée dans cette région. Pour cela il fut envoyé à Kityang sous la direction du P. Ginestet. Kityang est une sous-préfecture qui compte environ 80.000 habitants. Le P. Clément Faure y fut curé de 1925 à sa mort. C’est dans la même localité que se trouve le probatorium et le petit séminaire. Ce probatorium et ce petit séminaire étaient sous la direction du P. Le Corre, de 1951 à 1956, date à laquelle le P. Le Corre fut expulsé. Le P. Lambert demeura à Kityang un peu plus d’un an. Après quoi, il fit un intérim à Pao-Tai pour remplacer un confrère en congé. De même à Chao-Chow pendant un an. Chao-Chow était, depuis des siècles, la capitale de l’est de l’État du Kwang-Tong. La chrétienté remonte au 18e siècle. En 1914, quand le nouveau vicariat apostolique fut créé, le centre était à Chao-Chow. Mais, en 1915, Mgr Rayssac fit changer la place du centre de la Mission, pour l’établir
à Swatow, et ce nouveau vicariat apostolique prit le nom de Vicariat apos¬tolique de Swatow, belle ville de 100.000 habitants, non loin de la mer, avec une belle église construite par le P. Roudière.
Les responsables des diverses missions n’oubliaient pas le but primordial de la Société, à savoir de fonder l’Église et donc de former des prêtres. Autant que possible, chaque mission avait son petit séminaire. Il fallait donc des professeurs. Après son intérim à Chao-Chow, le P. Lambert fut nommé professeur au petit séminaire. Il y resta deux ans. En juillet-août 1934, sur l’invitation de Mgr Devais, évêque de Malaisie, il fit une tournée en Malaisie, en compagnie du P. Lau, pour visiter les chrétiens originaires de Swatow, et aider les confrères de Malaisie dans leurs prédications, afin de préparer ces chrétiens chinois au gain de l’indul¬gence du jubilé de la Rédemption.
À son retour, le P. Lambert pensait continuer son enseignement au petit séminaire de Kityang. Mais l’évêque, récemment nommé, en remplacement de Mgr Rayssac qui avait donné sa démission, Mgr Vogel en décida autrement et rappela le P. Lambert à Swatow pour le mettre en charge de la procure et de la paroisse de Swatow et de l’annexe de Othao. Pendant trois ans, il mena de front le service paroissial et le service de la procure jusqu’à l’arrivée du P. Desruelles qui prit en charge la procure. Pendant ces trois ans, à la fois procureur et curé de la paroisse, le P. Lambert ne négligea ni l’une ni l’autre de ses fonctions. Il avait su organiser son temps et il se réservait des moments nécessaires pour l’instruction des catéchumènes. En 1937, il put administrer le baptême à 17 adultes bien préparés, et le compte rendu de la Mission de Swatow signale que les baptêmes administrés à l’article de la mort furent encore bien plus nombreux. Une fois libéré du service de la procure, il put donc se consacrer totalement à l’apostolat. En 1938, il est heureux de pouvoir régénérer 75 adultes dans les eaux du baptême. En 1940, le compte rendu note que le P. Lambert a administré le baptême à 50 adultes. Ceux qui sont au catéchuménat sont encore plus nombreux. C’est assez dire que le P. Lambert déploie tout son zèle dans sa paroisse.
En France
Au mois de février 1948, après 19 ans de ministère varié, le P. Lambert vint en congé. Peut-être aurait-il voulu venir plus tôt ; mais la guerre aussi bien en Europe qu’en Extrême-Orient, interdisait tout voyage.
Une fois son congé normal terminé, au mois de juillet 1948, le P. Lambert se disposait à repartir en Mission. Mais une fois de plus, il faut dire : « L’homme propose et Dieu dispose ». Au lieu de repartir pour Swatow, le P. Lambert fut enrôlé dans l’équipe de ceux que l’on appelait alors les recruteurs. Il travailla avec beaucoup de zèle à cette mission ingrate, avec beaucoup de zèle. Ces diverses tournées lui permirent de faire la connaissance de nombreux curés de paroisse et de nombreux chefs d’établissements scolaires, ce qui lui valut plus tard, alors qu’il était curé de Bezange-la-Grande, la visite de nombreux prêtres qu’il avait connus lors de ses tournées comme recruteur. Le P. Lambert travailla à ce service des vocations jusqu’en 1962. C’est alors qu’il demanda un poste dans une paroisse du diocèse de Nancy. En accord avec le Supérieur général de la Société et l’évêque de Nancy, il fut alors nommé curé de la paroisse de Bezange-la-Grande. Il devait y rester jusqu’à son décès, le 3 mai 1987. Il s’était retiré à Bezange depuis 1979, car il avait obtenu l’autorisation de rester sur place, sans avoir pour autant la charge de la paroisse. Cependant il continuait à rendre tous les services autant que le lui permettaient ses forces.
Il était très attentivement aidé par sa gouvernante, Mlle Marie-Thérèse Derulle. Le 2 mai au soir, après avoir pris le repas avec le Père comme d’habitude, elle le quitta vers 7 heures et demie ou 8 heures pour rentrer chez elle. À son arrivée, le matin du 3 mai, vers 8 heures et demie, comme à l’ordinaire, elle trouva le P. Lambert mort. « Il est mort comme il l’avait souhaité, dans son presbytère. Les obsèques eurent lieu le 5 mai. Sa famille, ses nombreux amis, la population de Bezange et de Sorneville étaient présents. Trente-cinq prêtres des environs étaient venus lui rendre un dernier hommage. La messe de Requiem fut célébrée par le doyen et à la fin de l’office, M. le Maire s’avança pour dire un dernier adieu au nom de tous les habitants.
Le P. Lambert repose dans le cimetière de Bezange, auprès du P. Waguette : c’était son souhait le plus cher. »
Le P. Lambert était d’un tempérament optimiste. Il entrait facilement en contact avec les gens ; il ne restait pas enfermé dans son presbytère, mais allait vers les paroissiens, vers tous, sans distinction. Il était toujours disponible pour les aider dans toute la mesure de ses moyens. Il prenait un soin particulier des malades et des mourants.
Aussi bien en Chine qu’à Bezange, il se donnait tout entier à son ministère, malgré ses ennuis de santé, surtout pendant l’hiver souvent rigoureux dans les Vosges. Au début de son séjour à Bezange, il avait, en plus de sa paroisse proprement dite, la charge d’une annexe située à six kilomètres. Malgré le mauvais temps, il assurait régulièrement le service religieux dans cette localité.
Avec les années, son état de sauté ne s’améliorait pas, bien au contraire. Heureusement, il bénéficia des soins de Mme Lhote, docteur très dévoué qui le soigna avec compétence, ne ménageant pas sa peine pour le visiter fréquemment.
Le P. Lambert était un homme de prière ; son chapelet ne le quittait pas. Cette prière était pour lui un besoin, mais aussi un témoignage. Il attachait une importance toute spéciale à la célébration de l’Eucharistie et, avec les moyens dont il disposait, il voulait une liturgie vivante et bien préparée. Dans ses homélies et son enseignement catéchétique, il s’en tenait à la doctrine traditionnelle, sans être rétrograde pour autant. La veille de sa mort, il s’inquiétait encore de savoir si le dimanche suivant la messe serait assurée dans la paroisse, tant il avait le souci du bien spirituel des paroissiens de Bezange.
Le nombre des fidèles assistant à ses obsèques prouve combien il a été regretté. Et nous espérons tous qu’après une vie si bien remplie il est entré dans son repos éternel.
~~~~~~~
Références
[3377] LAMBERT André (1904-1987)
Références bio-bibliographiques
AME 1929 p. 78. 1931 p. 25. 1934 p. 276. CR 1929 p. 108. 205. 1934 p. 178. 1935 p. 181. 1936 p. 97. 1938 p. 100. 1948 p. 147. 1949 p. 151. 1968 p. 67. BME 1923 p. 746. 1929 p. 318. 384. 435. photo p. 385. 1931 p. 926. 1932 p. 46. 1934 p. 572. 652. 730. 1936 p. 820. 1937 photo p. 508. 1938 p. 617. 1940 p. 694. 1941 p. 43. 44. 1948 p. 375. 1950 p. 592. 1955 p. 566. 1957 p. 573. Hir n° 134/3. 195. 200. ISG n° 48. EC1 N° 46. 170. 174. 175. 461. 464. 725. EC2 N° 37P267 - 218/C2. MEM 1987 p. 82-86.