Pierre MONJOUR (de)1921 - 1996
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3721
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1946 - 1975 (Saigon)
Biographie
Pierre, Régis, Marie, Maurice De MONJOUR naquit le 10 septembre 1921, à Dijon, paroisse Saint-Michel, diocèse de Dijon, département de la Côte d'Or. Fils de Paul-Marie Quinquet de Monjour, notaire, et de Edmée-Agathe Blondel, il était le septième enfant d'une famille qui en compta neuf. Il eût comme parrain le philosophe Maurice Blondel, frère de son grand oncle maternel.
Du 1er octobre 1928 au 12 juillet 1940, il fit toutes ses études, des classes élémentaires à la philosophie, au collège Saint-François de Sales de Dijon qui avait été fondé par l'Abbé Christian de Brétenières, frère du saint martyr Just de Brétenières, apparenté à la famille de Monjour. Son enfance se déroula dans une ambiance religieuse entretenue au collège, au scoutisme, et en famille. L'aumônier du couvent des Surs de Cluny proche de la maison familiale, était un frère de M. Henri Bocat, missionnaire des M.E, au Kien-Tchang, en Chine.
Après un entretien avec MM.Dépierre et Fuma, M. Pierre de Monjour, le 24 septembre 1940, fit sa demande d'admission au séminaire des Missions Etrangères, où il entra le 6 octobre 1940. Tonsuré en décembre 1941, minoré en juin 1942 et 1943, sous-diacre en juin 1944, diacre en décembre 1944, ordonné prêtre le 22 avril 1945, il fut pendant six mois vicaire de M. Joseph Tessier, à Bièvres. Ayant reçu sa destination pour le vicariat apostolique de Saïgon, et agrégé à la Société des Missions Etrangères, le 15 septembre 1945, il partit rejoindre sa mission, le 5 novembre 1946.
Du 15 février 1947 au 15 janvier 1948, M. Pierre de Monjour étudia la langue viêtnamienne au Cap Saint-Jacques, puis le 25 janvier 1948, il fut nommé vicaire de M. Robert Séminel, à la cathédrale de Saïgon où il travailla jusqu'en juin 1953. Il partit alors en congé en France où il arriva le 19 juin 1953. Le 13 janvier 1954, il quitta Marseille pour regagner Saïgon.
A son retour, il se rendit à Mytho, où pendant six mois, il se remit à l'étude de la langue viêtnamienne. Le diocèse de Saïgon venant d'être remis aux mains d'un évêque viêtnamien, M. Pierre de Monjour fut rappelé à Saïgon et nommé économe de la maison Bienheureux Marchand, maison locale-régionale" pour la région Sud-Indochine. C'est là qu'il résida de 1955 à 1975. Au ministère d'accueil des confrères, il ajouta celui de l'aumônerie complète de l'Institution Saint Paul, (Sainte-Enfance) dirigée par les Surs de Saint Paul de Chartres, où il assura catéchismes, confessions, et prédications jusqu'en 1969.
En Avril 1955, M. Pierre de Monjour, fut nommé supérieur local de la communauté missionnaire de Saigon-Dalat. Il succéda, dans cette charge, à M. Robert Séminel décédé à Saïgon, le 15 avril 1955. Son mandat lui fut renouvelé, en avril 1958; il fit un court séjour en France du 6 février au 17 mars 1959. En 1961, en plus de son travail ordinaire, il remplaça pour un court interim, M. Louis Villacroux pour le service de la communauté francophone de Saïgon. En 1964, s'y ajouta la charge de vice-supérieur régional. A partir de 1965, il assura en outre, une partie de l'aumônerie auprès des élèves du Couvent des Oiseaux, à Saïgon.
Après deux congés en France, l'un du 22 mai 1969 au 22 janvier 1970, et l'autre du 26 mai 1974 au 12 décembre 1974, M. Pierre de Monjour reprit son travail ordinaire à la maison "régionale-locale" à Saïgon. De 1970 à 1975, il fut aumônier en second du Lycée Jean-Jacques Rousseau à Saïgon.
Après la chute de Saïgon le 30 avril 1975, et la mise en place d'un nouveau régime, M. Pierre de Monjour dut regagner la France, où il arriva le 13 août 1975. Le 25 octobre 1975, il fut nommé assistant de M.Gonthier, au séminaire de Bièvres. Mais sa santé se détériorant, il se vit dans l'obligation de quitter Bièvres, et se décida pour un retour dans son diocèse d'origine.
De 1977 à 1982, il prit du ministère à Beaune, puis, à partir de 1983, à la paroisse St.Bernard de Dijon, et enfin, à celle de la Bse Elisabeth de la Trinité, à la Fontaine d'Ouche, quartier neuf à l'ouest de Dijon. Pendant ses vacances, il visita ses confrères à Hong-Kong, au Japon, en Indonésie, à l'île Maurice... Mais l'une de ses plus grandes joies fut de participer, le 27 juin 1992, à Nanterre, à l'ordination sacerdotale de son neveu, Antoine de Monjour, missionnaire au Japon. Enfin, le 22 avril 1995, il célébra ses noces d'or sacerdotales.
Au début de l'hiver 1995, une visite médicale révéla une tâche sur le lobe inférieur de son poumon droit. Pour soigner cette affection maligne, au cours de la troisième semaine de mars 1996, une intervention chirurgicale fut pratiquée à l'hôpital du Bocage. M. Pierre de Monjour très fatigué fut mis sous oxygène. A cela s'ajouta une expectoration séreuse que les efforts de la kinési ne parvinrent pas à enrayer. C'est là qu'il décéda le samedi saint 6 avril 1996, à 21h.15, alors qu'à l'église de la paroisse Bse Elisabeth de la Trinité, et à la rue du Bac était chanté l'Exsultet.
Ses obsèques, présidées par Mgr.Coloni, furent célébrées le mercredi 10 avril 1996, en l'église Bse Elisabeth de la Trinité. Dans son homélie, M.Abel Troger évoqua le ministère de celui qui fut son confrère à Saïgon, notant sa délicatesse de l'accueil dans une totale disponibilité, son don de l'écoute et enfin sa haute idée du service, basée sur un sentiment profond de simplicité et d'humilité.
Nécrologie
Père Pierre, Régis, Marie, Maurice DE MONJOUR
(1921-1996)
En la paroisse Saint-Michel de Dijon (Côte d'Or) naissait le 10 septembre 1921, au foyer de Paul-Marie Quinquet de Monjour et de Edmée-Agathe Blondel, son épouse, un garçon prénommé Pierre, Régis, Marie, Maurice : c'est le septième enfant d'une fratrie qui en comptera neuf. Baptisé le 14 septembre, il eut pour parrain le philosophe Maurice Blondel, frère de son grand-oncle maternel.
Pierre fera toutes ses études, des classes élémentaires à la philosophie, au collège Saint-François de Sale de Dijon, du 1er octobre 1928 au 12 juillet 1940. Le collège était divisé en petite école, petit collège et grand et moyen collèges et avait été fondé par l'abbé Christian de Bretenières, frère du saint martyr Just de Bretenières auquel la famille de Monjour est apparentée.
Son enfance s'est déroulée dans une ambiance religieuse entretenue au collège, au scoutisme et en famille. À cette époque la messe du collège était obligatoire, ainsi que les vêpres ; mais cette messe était célébrée à une heure trop tardive pour imposer aux collégiens un jeûne eucharistique prolongé. Pour Pierre et ses deux jeunes frères la journée du dimanche commençait donc par une messe de communion à 6h30, dans le couvent des Sœurs de Cluny, proche de la maison familiale. L'aumônier de ce couvent n'était autre que le père Lucien Bocat, directeur de la petite École Saint-François. Il avait un frère aux Missions Étrangères, le père Henri Bocat, missionnaire au Kieng-Tchang en Chine. Les missions avaient donc une grande place dans l'enseignement de ce directeur d'école dont on peut dire qu'il a été l'éveilleur de la vocation de Pierre.
Bien avant la fin de ses études secondaires, Pierre avait déjà fait part à ses parents de son désir d'entrer au séminaire des Missions Étrangères ; sa famille est présentée comme l'une des meilleures de Dijon. On n'est donc pas surpris de lire que ""ses parents souhaitaient qu'une vocation ecclésiastique se révélât parmi leurs fils"" et qu'ils ""remercient Dieu d'avoir voulu choisir celui-là"".
Après un entretien qu'il a eu avec les Pères Dépierre et Fuma, Pierre écrit donc le 24 septembre 1940, sa demande d'admission au séminaire des Missions Étrangères de Paris. Deux lettres accompagnent cette demande. L'une, de l'abbé Louis Bordet, supérieur du collège Saint-François, présente Pierre comme un élève ""peu doué pour la spéculation"", mais ayant, au contraire, ""ce qu'il faut pour l'action : de l'esprit pratique, du jugement, de l'initiative"". Bref, ""une vocation sérieuse"". L'autre lettre est d'un professeur qui a suivi Pierre pendant les trois dernières années de ses études secondaires. Il note ""des progrès très marqués : régularité du travail, droiture et esprit d'apostolat : autant de qualités qui permettent d'augurer très bien de l'avenir de sa vocation.""
La réponse a dû être rapide car Pierre entre au séminaire des Missions Étrangères le 6 octobre 1940.
Les études rue du Bac sont rythmées par la réception des ordres : après la tonsure en décembre 1941, les ordres mineurs en juin 1942 et 1943, le sous-diaconat en juin 1944 et le diaconat en décembre de la même année. Pour ses parents ce sont des moments de joie profonde pendant les difficiles années de guerre alors que leurs deux fils aînés sont prisonniers en Allemagne. Pendant les vacances, Pierre retrouve, en particulier en Haute-Savoie, ""de nombreux confrères, prêtres ou séminaristes des Missions Étrangères et fait participer ses jeunes frères à des sorties collectives où se sont liées de solides amitiés"". Quelques mois avant son ordination sacerdotale, Pierre a la douleur de perdre son frère aîné, mort en captivité, douleur atténuée cependant par le retour du second frère la veille même du grand jour. Ordonné prêtre le 22 avril 1945, Pierre dira sa première messe dans la chapelle du couvent des Sœurs de l'Adoration réparatrice, rue d'Ulm, où son arrière grand-mère paternelle avait fini ses jours comme religieuse après son veuvage. Il est pendant six mois vicaire du Père Tessier à Bièvres. Agrégé le 15 septembre 1945, il part le 5 novembre 1946 pour la mission de Saïgon.
Dès janvier 1947, il commence l'étude de la langue, il y consacre les onze premiers mois de sa vie missionnaire. À partir du 24 janvier 1948, il est, à la cathédrale de Saigon, vicaire du Père Séminel. ""Toujours souriant, toujours satisfait"", note le chroniqueur, ""ou cachant le contraire. Cet aimable confrère avait certainement rêvé d'un apostolat aux horizons plus vastes, mais les fidèles saïgonnais n'auraient pu rêver d'un vicaire plus charmant"". Pierre restera à ce poste jusqu'en 1953. Et c'est à peine si l'on signale qu'à l'occasion des vacances du Têt, il est allé se reposer à Nha-Trang et a pu en admirer le site.
En 1953, on signale qu'il doit rentrer en France pour un repos indispensable. Il prend donc, un congé du 19 juin 1953 au 13 janvier 1954. Suivra alors une remise en train de six mois d'étude du vietnamien à My Tho. Il revient ensuite à Saïgon comme économe de la maison Bienheureux-Marchand, la maison que le chroniqueur appelle ""localo-régionale"". ""C'est le compagnon rêvé pour le supérieur régional et pour les confrères qu'il accueille. En 1955, il est nommé pour un premier mandat de supérieur local ; reconduit dans cette fonction trois ans plus tard, il sera remplacé en 1961 par le Père Dozance. Il lui arrive de cumuler ""les fonctions de supérieur local avec celles d'économe"", car il a la délicate mission de recevoir les confrères et de pourvoir à leurs besoins. Il s'en acquitte pourtant à la satisfaction de tous car il ne perd jamais son sourire.""
De 1955 à 1975, Pierre va donc résider à la maison régionale. Tout en dirigeant cette maison, il assure l'aumônerie complète du grand collège tenu par les Sœurs de Saint-Paul de Chartres : catéchismes ou cours d'instruction religieuse, confessions et prédications, et cela de 1955 à 1969. Le compte rendu de 1964 signale qu'il est aussi vice-supérieur régional. L'année suivante, on note qu'il assure en plus une partie de l'aumônerie auprès des élèves du couvent des Oiseaux. Lui-même note qu'il est aumônier en second du lycée Jean-Jacques Rousseau de 1970 à 1975.
En août 1975, Pierre doit regagner la France.
Le père Roncin, Supérieur général le nomme, le 25 octobre 1975, adjoint du Père Gonthier au séminaire de l'Immaculée Conception à Bièvres. Cette nomination était valable pour une période de trois ans et était renouvelable une fois jusqu'à la prochaine Assemblée Générale. Mais la santé de Pierre se détériore ; les longs et minutieux examens médicaux subis à l'hôpital Pasteur ne donnent cependant aucune indication sur l'origine des allergies dont il souffre. Il demande à quitter Bièvres mais il ne sait pas que faire. Supériorat de Lauris ? Il y met ses propres conditions. Ministère à la Réunion ? cela ne l'enchante guère. Aumônerie d'un collège international de jeunes filles près de Senlis, au diocèse de Beauvais ou celle d'un collège de Frères maristes à Lagny, au diocèse de Meaux ? ""Travailler dans le diocèse de Meaux ou dans celui de Beauvais importe peu. C'est le ministère qui est proposé qui me fait hésiter. Depuis plus de 30 ans, je n'ai pas eu en effet de contact avec une jeunesse qui a beaucoup évolué. De plus la catéchèse en France n'est pas du tout celle que j'ai pratiquée."" Pierre hésite donc et finalement c'est un retour dans son diocèse qui est envisagé. Le père Roncin écrit donc en ce sens à Mgr Decourtray, évêque de Dijon.
C'est ainsi que Pierre sera à Beaune de 1978 à 1982, puis à la paroisse Saint-Bernard de Dijon à partir de 1983. Pierre s'est rapproché de sa famille ""dont il était, à sa manière discrète mais ferme, le guide spirituel"". Il peut aussi prendre part à ses joies, lors des mariages, ou à ses tristesses, lors des deuils. Moment spécial d'émotion et d'action de grâce : son neveu Antoine, fils de son plus jeune frère a pris la relève aux Missions Étrangères ; Pierre a la joie de participer à son ordination en la cathédrale de Nanterre le 27 juin 1992.
Mais la santé de notre confrère continue à faire problème. Pierre sera hospitalisé à la Troubaude à Dijon pour subir des examens médicaux pour une vieille histoire pulmonaire. Des crachements de sang à peu près continuels l'affaiblissent et le fatiguent. Il s'en sortira. Mais selon ses propres termes dans une lettre du 21 avril 1993, ""je n'ai plus de ressort ; tout est pour moi compliqué. Je panique pour des riens. De plus il faudra que je me fasse opérer bientôt de la cataracte… Je ne me sens plus apte à m'occuper des confrères dont l'état de santé est déficient, et par le fait même de les aider comme ils le méritent. Je crois que le plus sage pour moi est de faire un peu de ministère paroissial pendant que cela est encore possible…""
Le 22 avril 1995, Pierre célèbre le 50ème anniversaire de son ordination presbytérale. Dans une lettre de remerciement pour les vœux qui lui ont été adressés, il dit qu'il va retrouver quelques jours plus tard ""dans le Jura les Pères Jean Mouysset et Paul Richard pour chanter ensemble les louanges de Celui qui nous a appelés…"" Quant aux paroissiens, "" en raison d'un calendrier très chargé, c'est un dimanche de mai qui a été retenu pour qu'ils puisse célébrer cet anniversaire avec 'l'ancien' que je suis""…
Au début de l'hiver de cette année 1995, au cours d'une visite médicale ordinaire il s'avère que Pierre doit être soigné pour une tâche sur le lobe inférieur du poumon droit. Des examens plus approfondis révèlent que l'affection est maligne. On opte pour une intervention chirurgicale qui est pratiquée au cours de la troisième semaine de mars 1996, à l'hôpital du Bocage. Pierre en est sorti fatigué et placé sous oxygène. Il y reste jusqu'à la fin, jusqu'à 21h15 du 6 avril, pendant la veillée pascale.
Ses obsèques sont célébrées le mercredi 10 avril en l'église Bienheureuse Élisabeth de la Trinité, de la Fontaine d'Ouche, quartier neuf à l'ouest de Dijon. Elles sont présidées par l'évêque, Mgr Coloni assisté du vicaire général et entouré d'une cinquantaine de prêtres dont cinq confrères MEP. Dans l'homélie qu'il a prononcée, le Père Abel Roger qui fut son confrère en mission, a noté les qualités qu'il a retenues : la délicatesse de l'accueil dans une totale disponibilité, le don de l'écoute et enfin la haute idée du service, basée sur un sentiment profond de simplicité et d'humilité.
Références
[3721]MONJOUR (de) Pierre (1921-1996)
(3721) QUINQUET de MONJOUR Pierre Marie Maurice
Réf. biographiques. - CR 1947 p. 126, 1950 p. 92-6, 1957 p. 51, 52, 55, 1958 p. 54; 1960 p. 56, 1963 p. 73, 1964 p. 37, 1965 p. 81, 1969 p. 80. - BME 1948 p. 222-3, 1949 p. 18, 54; 1950 p. 203, 1951 p. 498, 1952 p. 574, 1953 p. 294, 494, 723-87, 1954 p. 275, 910, 1955 p. 567, 908, 1957 p. 262-3, 1958 p. 787, 862, 1959 p. 369, 466, 1961 p. 673-75. - EPI 1962 p. 489, 595, 1964 p. 801-18. - EC1 n° 426-39-49, 542-51-78, 640-55-58, 696, 715-28. - EC2 6C3, 10 p. 303, 17 p. 84-5. 21 p. 213-14. 22C2. 28C2. 30 p. 111. 41 p. 144. 55 p. 250. 65 p. 211. 76C2. 77 p. 245. 82C2. 83 p. 77, 84 p. 114. 87 p. 219. 89C2 p. 273-75. 91 p. 332. 108 p. 184. - HIR n° 116 p.-2. 126. 147/3. 186.
Mémorial (Quinquet) de MONJOUR Pierre, Régis, Marie, Maurice page 2