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Le Centre catholique chinois de Madagascar

Publié le 15/03/2022

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Le 17 août 1953, le Centre catholique chinois est créé pour l’instruction et l’évangélisation des communautés chinoises présentes sur l’île de Madagascar

 

En 1953, la communauté chinoise de Madagascar compte 20 000 membres, descendants des coolies, travailleurs agricoles chinois qui avaient été appelés à travailler sur le chantier du chemin de fer Antananarivo-Toamasina à la toute fin du XIXème siècle.

C’est dans ce contexte qu’à la demande des évêques de Madagascar, une équipe de missionnaires est envoyée pour s’occuper tout spécialement de l’éducation et l’évangélisation des Chinois dispersés sur l’île.

 

Le 17 août, le Centre catholique chinois (C.C.C.) est créé à Tamatave, ville dans laquelle la majorité des Chinois viennent faire et parfaire leurs études. Le P. Henri Cotto, missionnaire expulsé de Chine en 1952, prend la direction du Centre, en collaboration avec plusieurs autres missionnaires venus de Chine : les PP. Barreau, Querry, Elhorga, Blusson et Bardet. Ils sont également accompagnés du P. Matthieu Hui, prêtre chinois, de huit professeurs laïques et de deux catéchistes.

L’objectif est d’établir une école et un catéchuménat, puis de détacher un ou deux pères itinérants à travers l’île afin d’entrer en contact avec les communautés chinoises dispersées. Par arrêté paru au Journal Officiel de Madagascar, le 7 mai 1955, le C.C.C. est reconnu officiellement comme association à double but, culturel et religieux, auprès des Chinois et des Métis chinois de Madagascar.

 

Le P. Henri Cotto (1908-1988)

 

En 1963, le C.C.C. est un ensemble scolaire composé de quatre bâtiments de 60 m et 50 m de long. C’est la plus grande école de la région et celle présentant les meilleurs taux de réussite aux examens de l’île.

 

Le C.C.C. en 1955

 

En 1966, le Centre ouvre ses portes aux élèves malgaches, créoles et français, les effectifs s’élevant à 424 élèves. Les missionnaires notent les succès de l’instruction et de l’évangélisation :

« Durant l’année écoulée, 35 jeunes gens ou adultes ont été baptisé  ; une centaine instruits pour être admis à la Communion ou à la Confirmation ; nous comptons 45 catéchumènes. Par les catéchismes et la prédication, nous nous efforçons de leur donner la formation qui leur permettra de se maintenir dans la foi et la faire rayonner autour d’eux. Peu à peu, ils pensent et réagissent en chrétiens : en particulier, le mariage religieux devient pour eux le vrai mariage ; et de même pour les funérailles, nos chrétiens seraient étonnés que l’on s’abstînt de la cérémonie à l’église. » (AMEP, rapport des MEP à Madagascar pour 1966)

 

En 1972, en conséquence du changement de gouvernement imposant la «malgachisation», le P. Cotto transforme le collège du C.C.C. en lycée franco-chinois dépendant de l’Université d’Aix-Marseille. L’adoption du malgache comme langue d’enseignement, au détriment de la langue française considérée comme étrangère, traduit cette malgachisation. Dans le même temps, de nouvelles générations de jeunes chinois intègrent le C.C.C.

 

Le C.C.C. en 1961

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