Olivier-Simon LE BON1710 - 1780
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 0180
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Charges
Autres informations
Biographie
naît le 17 mars 1710 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Il part le 18 mai 1745 pour le Siam, où il est professeur au Collège général jusqu'en 1748. A cette époque, le Collège avait été transféré à Juthia ; le P. Le Bon, qui ne le jugeait pas bien placé dans cette ville, exprime alors le désir de le quitter ; mais l'établissement est réinstallé à Mahapram, et le missionnaire y poursuit ses fonctions de professeur. En 1750, il se rend à Mergui, puis à Pondichéry. Il retourne au Collège en 1752, effectue dans la discipline et dans les études quelques changements qui ne furent pas tous approuvés par Mgr de Lolière. De concert avec le P.Brigot, il élève de nouveaux bâtiments, comptant sur Dupleix pour lui fournir les ressources nécessaires à la construction de la chapelle ; la mauvaise situation des affaires de l'Inde ne permit pas cette générosité.
En 1754, le P. Le Bon se rend à Macao où il succède au P. Lacere dans les fonctions de procureur, qu'il exerce jusqu'en 1764. C’est au début de sa gérance que la procure reçoit le bref Exponi nobis (Jus Pont. de Prop. Fid., iii, p. 582), du 2 décembre 1754, autorisant l'oratoire privé. Les lettres qu'il écrit à cette époque contiennent d'assez nombreux renseignements sur les missionnaires qui passent à la procure, et même sur ceux de toutes les missions d'Extrême-Orient.
Le 22 août 1764, il est nommé évêque de Métellopolis ou Mitelopolis et coadjuteur au Siam. Il quitte alors la procure, mais il ne peut ni se rendre au Siam à cause de la guerre, ni se faire sacrer à Macao ou à Manille dont les sièges sont vacants ou les évêques absents. D'autre part, désireux de venir en France pour s'occuper du Règlement général des MEP, il s'embarque pour Lorient où il arrive en juin 1766. Il songe d'abord à recevoir la consécration épiscopale des mains de l'évêque de Vannes ; son désir n'ayant pu se réaliser, le prélat se rend à Rome. Il y est bien reçu par le Pape Clément XIII qui lui fait plusieurs cadeaux, et le sacre le 28 décembre suivant, en même temps que Mgr de Zelada, archevêque de Petra, secrétaire de la Congrégation du Concile, et Mgr Durini, nonce en Pologne. Le cardinal Castelli est un des évêques assistants ; on avait pour la cérémonie prêté au P. Le Bon la croix et l'anneau du cardinal de Tournon.
Après son retour en France, son départ pour les missions ne se fait pas sans difficultés ; de Lorient, il écrit le 10 janvier 1768 à Louis XV, pour se plaindre du ministre d'Etat qui lui a défendu de s'embarquer, et le prier de lui en donner l'autorisation. Cette lettre parvint-elle à la connaissance du roi ? Toujours est-il, que, quelques semaines plus tard, l'évêque peut partir. Il rencontre à Pondichéry Mgr Brigot qui revient du Pégou où les Birmans, vainqueurs des Siamois, l'ont emmené prisonnier ; il le décide à aller en France, afin de s'occuper du Règlement général des MEP. En 1770, il repart pour le Siam, chargé par le gouverneur de Pondichéry, Law, de présents à offrir au roi. A Malacca, ayant appris que la situation politique du Siam ne lui permet pas de séjourner dans ce pays, il se rend à Batavia, puis à Macao, attendre qu'elle s’éclaire ; il n'arrive à Bangkok qu'en 1772.
Il obtient une audience du roi Phaja Tack, auquel il offre les présents de Law. L'état du catholicisme au Siam est alors déplorable, par suite des guerres et des invasions birmanes ; pour l'améliorer, Mgr Le Bon n'a avec lui que deux missionnaires, le P.Corre qui meurt en 1773, et le P. Garnault. Cet état devient encore plus attristant en 1775.
Voici à quelle occasion :
« Le temps de prêter au roi le serment solennel étant arrivé en septembre 1775, trois des principaux chrétiens, mandarins en charge et officiers du roi, reçurent l'ordre d'aller à la pagode, d'y boire de l'eau préparée par les brahmes et qu'on appelle l'eau du serment ; au lieu d'aller à la pagode, ils se rendirent à l'église, et devant l'autel, à la vue de nombreux chrétiens, firent leur serment de fidélité au roi, en langue siamoise, sur les saints Evangiles, entre les mains de l'évêque qui leur en donna une attestation en forme ».
Le fait ayant été connu à la cour, les trois mandarins sont arrêtés et emprisonnés le 22 septembre ; trois jours plus tard, c’est le tour de l'évêque et de ses deux missionnaires, le P. Garnault, et le P. Coudé nouvellement arrivé. Ils sont conduits devant le roi qui adresse de vifs reproches au prélat et le fait frapper, ainsi que ses prêtres, de cent coups de rotin, puis jeter en prison. Au mois de juillet 1776, sur l'intervention des Anglais, on lui ôte la cangue et les ceps ; et enfin, le 2 septembre suivant, on le met en liberté avec ses compagnons.
Cette même année, le 30 septembre, le P. Brigot ayant été nommé supérieur de la mission Malabare, Mgr Le Bon devint vicaire apostolique du Siam. En 1779, toujours à propos d'actes superstitieux auxquels Phaja Tack veut obliger les catholiques, l'évêque, avec ses deux missionnaires, est cité devant le roi, emprisonné, et enfin expulsé du Siam.
Il se retire à Goa, où il meurt le 27 octobre 1780.
Références
Bibliographie. - Lettre de M. l'Evêque de Mitelopolis, coadjuteur de Siam, à ses collègues, MM. les Evêques, vicaires apostoliques françois des Missions-Etrangères dans les Indes-Orientales, où il expose les raisons qui l'ont obligé à repasser en France, et celles qu'il a eues ensuite de se rendre à Rome, et qui ont retardé d'une année son retour dans la mission. - In-8, pp. 11 [s. l. n. d.].
Détail de la persécution que les chrétiens du royaume de Siam viennent de souffrir ; qui a été envoyé à Saint-Malo, par Mgr Olivier-Simon Le Bon, évêque de Mitelopolis et coadjuteur apostolique à Siam, à Mlles Le Bon, ses sœurs, et copié exactement sur son manuscrit. - Chez Valade le fils, libraire, 1, rue Saint-Jacques, Paris, in-8, pp. 4 [Permis d'imprimer, 4 août 1777].
Notes bio-bibliographiques. - N. L. E., v, pp. 376, 391, 465 ; Ib., Audience de Phaja Tack, p. 519 ; Ib., Sa captivité au Siam, p. 525 ; Ib., pp. 535, 548 ; Ib., Notice, p. 553. - M. C., viii, 1876, Sa mort à Goa, p. 516. - B. O. P., 1891, p. 429.
Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., pp. 480, 642. - Docum. hist., Tab. alph. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Hist. miss. Kouy-tcheou, Tab. alph. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 297, 298. - Journ. d'A. Ly, Tab. alph. - Descrip. du roy. Thai, ii, pp. 263, 274. - Biog. des Malouins célèbres, p. 285. - La Franc. pont., ii, p. 670.
Collect., 21 janv. 1778 : n° 1717.