Marc SOLVIGNON1929 - 2000
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4029
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Taïwan
- Région missionnaire :
- 1956 - 1962
Biographie
[4029] SOLVIGNON Marc est né le 25 avril 1929 à Saint-Étienne (Loire).
Il entre aux MEP en 1948. Ordonné prêtre le 9 juillet 1955, il part le 28 septembre 1956 pour la mission de Hualien (Taiwan).
Il étudie le chinois à Hualien et l’amitsu à Yuli. En 1958 il s’installe dans le village amitsu de Sekko, en 1959 dans le village de Kung-yung près de Choufeng et en 1961 dans le village de Fengpin.
En 1962, il est rappelé en France pour le service du séminaire de Bièvres. Il assume cette charge jusqu'en 1965. Il fait ensuite un stage vicarial à Saint-Étienne (1966), puis est aumônier du pensionnat Saint-Louis (1966-1972), curé d'Apinac (1972-1975) et de Chomelix (1975-1981). Il se met alors au service de l'aumônerie militaire à la B.-A. de Reims (1981-1984), la B.-A. de Mont-de-Marsan (1984-1985) et celle de Cognac (1985-1994).
En 1995, il se retire à Chateaubernard (Charente). Il meurt le 28 octobre 2000 à Bordeaux.
Nécrologie
[4029] SOLVIGNON Marc (1929-2000)
Notice nécrologique
Jean Baptiste, Marc SOLVIGNON, fils de Louis, Marie-Joseph et de Rosalie Claudine Debard, naquit le 25 avril 1929, à Saint-Étienne, département de la Loire, et fut baptisé le 14 mai 1929, dans l'église Saint François-Régis à Saint-Étienne, diocèse de Lyon. Originaires de la Haute Loire, ses parents avaient contracté mariage en l'église de Chaudeyrolles, le 4 mars 1919, devant Marius Solvignon, prêtre délégué qui avait reçu leur consentement. Son père, décédé le 22 décembre 1947, travaillait à la SNCF. Cette excellente famille chrétienne comptait quatre enfants dont trois garçons : Louis-Marie, Georges, et Marc, qui, prêtres dans la Société des Missions étrangères, seront envoyés, le premier à Salem (Inde), le second à Hanoï (Viêtnam), le troisième à Hwalien (Taiwan). Dans leur parenté proche, on dénombrait deux oncles et deux cousins prêtres, un cousin religieux, une tante religieuse.
Marc, le dernier des quatre enfants de la famille, fit ses études primaires à l'École Saint-François-Régis à Saint-Étienne, puis il se dirigea vers le petit séminaire de la Chartreuse, à Brives-Charensac, à environ cinq kilomètres à l'est du Puy-en-Velay. C'est dans cette maison qu'il parcourut, d'octobre 1941 à juillet 1948, le cycle des études secondaires.
Le 27 septembre 1948, M. Marc Solvignon entra au séminaire des Missions étrangères, et commença à Bièvres ses études de philosophie. Possédant une connaissance approfondie du chant grégorien, il se montra excellent maitre de chœur. Puis, appelé sous les drapeaux au cours de ses études à Bièvres, entre octobre 1949 et janvier 1951, il s'acquitta de ses obligations militaires, à Constance (Allemagne). Agrégé temporairement à la Société des Missions étrangères, le 19 décembre 1952, il fut tonsuré le lendemain ; le 31 mai 1953 il reçut les premiers ordres mineurs. En octobre 1953, en vue de préparer une licence de théologie à l'Université grégorienne, il fut envoyé à Rome, où, lors de l'ordination du Samedi Saint, 17 avril 1954, il fut fait exorciste et acolyte.
Depuis le Séminaire français de Rome où il continuait ses études, et présentant, le 1er juin 1954, sa demande d'agrégation définitive à la Société des Missions étrangères, il écrivait au supérieur général : ...
« Les sentiments qui me poussaient jadis à ma première demande (pour l’agrégation temporaire) n'ont pas changé ; je suis toujours aussi convaincu que Dieu me veut au service des missions d'Extrême Orient. Ayant vécu plusieurs années durant, la vie même de la Société, ayant partagé ses joies et ses douleurs peut-être, en ces années de persécution, davantage ses douleurs que ses joies – j'en suis arrivé à considérer la Société comme un véritable « chez nous » et à voir en elle « la famille, trésor si doux « dont parle l'émouvant Gai-Bonjour.
La joie d'entrer définitivement dans cette Société et d’y travailler selon l'esprit qui est le sien, en union avec un grand nombre de confrères, dont deux sont mes propres frères, n'est nullement ternie par la pensée de laisser seule ma mère bien aimée ; celle ci, en consentant à ce troisième sacrifice, manifeste clairement qu'elle part en mission d'esprit et de cœur avec ses fils.
Tous ces sentiments me poussent à vous demander l’honneur d'appartenir définitivement à la grande famille des Missions étrangères dont vous êtes le Chef et le Père... »
Agrégé définitivement à la Société, le 25 septembre 1954, à l'issue de la retraite d'ordination, M. Marc Solvignon fut fait sous-diacre, le lendemain, par Mgr René Boisguérin, évêque de Suifu, dans la chapelle du séminaire des Missions étrangères. Ce jour-là était aussi celui de la fête des Martyrs de Corée. Diacre à Rome, le Samedi Saint 9 avril 1955, il fut ordonné prêtre par Mgr Charles Lemaire, le 9 juillet 1955, dans sa paroisse de Chamalières sur Loire, diocèse du Puy-en-Velay.
En octobre 1955, il reprit le chemin de l’Université grégorienne à Rome, et, à la fin de l'année scolaire, passa, avec succès, ses derniers examens de licence en théologie. Entre temps, le 14 janvier 1956, Mgr le supérieur général de la Société lui avait fait connaître sa destination pour le service de la Préfecture Apostolique de Hwalien (Taiwan). Le 26 septembre 1956, en le fête des Martyrs de Corée, se déroula au séminaire de Paris, la traditionnelle cérémonie de départ des jeunes missionnaires. Ceux ci, dont M. Marc Solvignon, ainsi que quelques anciens rentrant dans leur mission, quittèrent Marseille, le 28 septembre 1956, à bord du paquebot « Laos ».
Dès son arrivée en mission, M. Marc Solvignon se mit avec ardeur et en premier lieu à l'étude de la langue et de la culture chinoises. Mais, de temps à autre, on faisait appel à ses services et à sa compétence. Ainsi le dimanche 10 mars 1957, au village amitsu de Tienpu se déroula l'ordination sacerdotale de deux prêtres chinois ; au chœur, comme maître de cérémonies, il dirigea dans leurs diverses fonctions, les douze catéchistes en aube, autour de l'évêque. Sachant qu'il lui serait demandé de travailler dans une langue autochtone, il partait chaque dimanche vivre au milieu des aborigènes pour lesquels il assurait deux messes. Il se fit « socius » de M. Marcel Flahutez à Yuli, afin de l'aider, à l'occasion des fêtes pascales de 1957.
Vers juin 1958, M. Marcel Flahutez quitta le poste de Yuli, qui fut confié, après une courte vacance, à M. Michel Saldubéhère nommé chef de ce district. Mais en réalité ce poste n'était qu'à demi vacant, car M. Marc Solvignon, menant de front et avec aisance, l'étude du chinois et de l'amitsu, se trouvait dans la place depuis plusieurs mois déjà. Mais suite à un malencontreux accident de moto, en septembre 1958, il fut contraint à faire un séjour de deux mois à l'hôpital Sainte-Marie de Lotung, une petite ville de la mission voisine de Taipei où les PP. Camilliens dirigeaient cet établissement. Le 10 novembre 1958, il était de retour dans son calme village amitsu de Sekko, où il s'était installé non loin de la résidence du responsable du district. Il se replongea dans l'étude de la langue de ses ouailles, entreprenant d'écrire et de fixer leur « parler » à l'aide des caractères latins. En effet, quelques confrères employaient déjà cette méthode pour leur correspondance avec leurs chrétiens.
Vers avril 1959, M. Marc Solvignon quitta le district de Yuli où il était le coopérateur de M. Michel Saldubéhère, pour celui de Choufeng. Coadjuteur de M. Henri Magnan pendant quelques semaines, il lui succéda au lendemain de la bénédiction très solennelle de la nouvelle église de l'Immaculée Conception, le 21 mai 1959, au village amitsu de Kungyung. C'est là que le missionnaire avait établi sa résidence à quelques minutes de la bourgade formosane de Choufeng. Il prenait en charge un district difficile à desservir. En effet, des jambes jeunes et vigoureuses étaient nécessaires pour en parcourir vallées et collines, et au besoin, en franchir torrents et rivières.
Dans son district de Choufeng, il y avait un petit village amitsu du nom de Ch'enan, situé au bord d'un lac dit « lac des carpes », dans un ravissant paysage de montagne. Dès son arrivée, à la demande des néophytes de cette chrétienté, et en récupérant les matériaux de l'ancienne église de Choufeng, détruite par un violent typhon l'année précédente, notre jeune missionnaire entreprit la construction d'un oratoire pouvant servir à la fois de lieu de prédication le soir, et de jardin d'enfant, pendant le jour.
Du 19 au 28 février 1960, Mgr Lemaire, supérieur général, après sa tournée au Japon et en Corée, s'arrêta à Taiwan. Il tint à visiter dans leur poste, chacun des missionnaires travaillant dans la préfecture apostolique de Hualien. Mais laissons la parole au chroniqueur régional qui écrit dans le Bulletin de la Société des Missions étrangères de Paris :
« Nous longeons le joli Lac des carpes, saluons le rustique oratoire en bambou nouvellement construit par les néophytes du P Solvignon au hameau tout proche, et sans tarder nous entrons au grand village de Kong Yong où le missionnaire est installé, à quelques minutes de la bourgade formosane de Shoufeng. Ce centre de district est doté d'une église, d'une résidence et d'une belle salle de prédication, le tout en solide matériau que le plus fort typhon ne pourrait balayer comme les premières constructions en bois. Notre confrère compte un bon millier de baptisés et quelque 500 catéchumènes dispersés en plusieurs postes à des distances qui exigent de longues et dures marches à travers monts et torrents. Dieu merci, cet ancien étudiant de la Grégorienne n'a rien de l’intellectuel fatigué C'est un solide Ponot amateur de sport qui enseigne le basketball à ses jeunes Amitsu… »
En mars 1960, M. Marc Solvignon eut la joie de recevoir chez lui son frère Louis, missionnaire à Salem. Ce dernier venait rendre à son cadet la visite qu'il lui avait faite en Inde, voilà quelques mois. Pendant trois semaines, tous deux s'en donnèrent à cœur joie, allant de poste en poste pour rencontrer les confrères.
En application des directives de l’assemblée générale de 1960, M. François Boschet, supérieur régional de Formose depuis le 3 février 1955, demanda à son évêque de le relever de ses fonctions de vice supérieur ecclésiastique, qu'il occupait depuis la prise de possession de la préfecture apostolique de Hualien, par Mgr André Vérineux, le 17 mars 1953. En conséquence, ce dernier appela auprès de lui M. Jean-François Poupon, fondateur du district de Fengpin, « premier explorateur apostolique de ce magnifique et rude poste situé dans une région montagneuse, en bordure de l'océan » et lui confia la double charge de pro-administrateur et de vicaire délégué de la préfecture apostolique de Hualien. Mgr André Vérineux demanda alors à M. Marc Solvignon de quitter Choufeng pour prendre la direction du district de Fengpin, après les fêtes de Pâques 1961.
A ce propos, on peut lire dans le Bulletin de la Société des Missions étrangères, sous la plume du chroniqueur régional de Hwalien : M. Marc Solvignon...
“…ne quittera pas sans peine le district de Shoufeng où il a réalisé un magnifique travail durant les deux années qu’il vient d’y passer. Lui aussi est un habitué des longues marches à pied à travers monts et torrents. Quelques-uns de ses nombreux postes sont réputés parmi les plus difficiles d’accès. D’autres avaient du moins l’avantage de pouvoir être desservis par moto. Il ne saurait que faire de cette belle machine dans la brousse de Fengpin où les routes sont encore à l'état de projet Non sans quelque mélancolie, il s'est vu dans l’obligation de s’en défaire au profit de son voisin, le P Saldubéhere Quand il rejoindra son nouveau poste, aussitôt après Pâques, notre confrère aura seulement besoin d'emporter dans ses bagages une bonne dose de courage et de santé pour affronter la rude vie qui l’attend En Ponot de bonne race, armé d'un zèle à toute épreuve, déjà doté d'une sérieuse connaissance de la langue amitsu en plus de celle du chinois, il sera, sans aucun doute, à la hauteur de sa nouvelle tâche, la troisième à lui confiée dans le bref espace de quatre ans... "
Cependant avant de rejoindre son nouveau poste, M. Marc Solvignon, dans l'après-midi du 11 avril 1961, reçut la visite du nouveau supérieur général de la Société des Missions étrangères, le R.R Maurice Quéguiner. La tournée du supérieur général dans les divers districts se fit surtout en Landrover. Le chroniqueur régional raconte :
« Dans l’après midi, après un arrêt au charmant site du “Lac des carpes" où les misslonnalres de Hwallen caressent 1’espoir d’avoir un jour, une maison de repos la troisième étape se fit chez le P Solvignon, dans la chrétienté amitsu de Choufong. Notre confrère ne pouvait s'empêcher d'être un tant soit peu mélancolique à la pensée de quitter prochainement son district pour porter ses pénates sur les côtes sauvages de Fengpin. Cette légère mélancolie se dissipa d'ailleurs dans la joie des agapes fraternelles auxquelles était venu s’associer le plus proche voisin du P Solvignon, son compagnon de bateau, le P Brunet, arrivé en trombe sur sa puissante moto. La conversation à cœur ouvert se prolongea bien avant dans la soirée, puis, en moins d’une heure de route, la Landrover regagna l'évêché de Milun. »
Le district de Fengpin, situé sur une longue bande de terre à l'aspect sauvage et grandiose, et crée par la division de celui de Futien, comptait alors douze stations. En 1961, une gracieuse et solide église avait été construite à Miyashita, un village de 200 baptisés. Aux fêtes de Noël 1961, M. Marc Solvignon baptisa 152 catéchumènes, remettant à plus tard, le baptême d'une cinquantaine d'autres, dont il estimait la formation spirituelle encore insuffisante. En 1961, il publia un catéchisme en langue Amis dont le titre était : Ami Yu Yaulî écrit en katakana (écriture japonaise), 292 pages – Fengpin. Il faut noter aussi qu'à une certaine période, le supérieur régional en fit l'un de ses conseillers.
Le 20 février 1962, M. Marc Solvignon s'en alla prendre un mois de repos à Hong-Kong, dans l'accueillante maison de Béthanie. Quelques jours plus tard, une lettre du supérieur général vint l'y rejoindre lui signifiant son rappel en France pour le service du séminaire de Bièvres. Rentré à Hualien vers la mi-avril 1962, il regagna son district de Fengpin pour faire ses adieux, visiter ses communautés chrétiennes, et leur présenter son successeur M. Michel Saldubéhère.
De retour à Hualien le 25 avril 1962, la famille MEP au complet se trouva réunie autour de lui pour fêter la Saint Marc, lui souhaiter courage et succès dans la nouvelle tâche qui allait être la sienne, et lui offrir quelques souvenirs. Le lendemain, il quitta Hualien et arriva en France le 2 mai 1962. Et le compte-rendu de 1962 de conclure : « Dans le P Solvignon, la mission de Hwalien perd l'un de ses plus brillants missionnaires. »
Une nouvelle étape de la vie missionnaire de M. Marc Solvignon allait commencer avec l'ouverture d'une nouvelle année scolaire. Le 17 septembre 1962, le grand séminaire des Missions étrangères à Bièvres dirigé par M. Guy Audigou, reprit ses activités. Cent aspirants missionnaires étaient inscrits : 65 présents à Bièvres, 29 sous les drapeaux, et 6 étudiants universitaires. A M. Marc Solvignon, fut confiée la chaire de théologie dogmatique. Il garda cet enseignement jusqu'en juin 1965.
Ce temps de professorat achevé, il fit un stage vicarial à la paroisse urbaine de Saint Louis, à Saint Etienne (Loire), en 1965 66. De 1966 à 1972, il eut en charge, à Saint-Étienne, l'aumônerie du pensionnat Saint Louis, dont l'effectif atteignait un millier d'élèves garçons. En 1972, il prit du ministère pastoral en milieu rural ; de 1972 à 1975, il devint curé de la paroisse rurale d'Apinac (Loire), à une quarantaine de kilomètres, à l'ouest de Saint-Étienne; puis il fut nommé curé de deux paroisses rurales distantes d'environ trois kilomètres : Chomelix et Beaune-sur-Arzon dans la Haute Loire. Il y exerça son ministère sacerdotal de 1975 à 1981.
Après le décès de sa mère, le 18 novembre 1980, M. Marc Solvignon se mit au service de l'aumônerie militaire. De 1981 à 19841, il fut aumônier militaire à la base aérienne 112 à Reims, puis en 1984-1985 à la base aérienne 118, à Mont de Marsan (Landes), enfin de 1985 à 1994 à la base aérienne 709 à Cognac (Charente).
Arrivé depuis peu dans cette dernière base aérienne, à l'occasion des fêtes de Noël 1985, et par le canal de la feuille de liaison MEP, L'Hirondelle, il nous livre ses premières impressions : « Je viens d’arriver dans une Base dont l’activité principale est toute nouvelle pour moi. Il s’agit d'une Base-École, c'est-à-dire d'une Base où sont formés au pilotage sur avion « Epsilon » et « Fouga » les futurs pilotes de l’Armée de l’Air. Cours théoriques, vols d'entraînement à longueur de journée, sans parler des vols de nuit, tout cela fait que les jeunes (en majorité des garçons, mais il y a quelques candidates) sont très pris. Sélection sévère : « Il y a peu d’appelés et peu d'élus ». J'essaie de faire mon trou comme je peux. Il m’arrive d’assister à un cours, soit de météo, soit de technique moteur. Très intéressant ! »
En 1986, il organisa un pèlerinage à Lourdes, avec les aviateurs. En 1988, à son ministère d'aumônier de la Base aérienne de Cognac, il ajouta celui de celle de Saintes. Mais déjà l'arthrose commençait à lui rendre pénibles les trop longs déplacements en voiture.
Atteint par la limite d'âge (soixante-cinq ans), il quitta le service de l’Aumônerie des Armées, le 25 avril 1994. Il se retira à Châteaubernard (Charente), à environ 3 km de Cognac, se mettant, dans la mesure du possible, à la disposition du secteur paroissial de Cognac. Mais il connut très vite de sérieuses épreuves de santé. Voici le récit que nous en fait le bulletin de liaison MEP L’Hirondelle dans son numéro Spécial de Noël 2000 :
Le samedi 28 octobre 2000, vers 10h00, à la polyclinique des Cèdres à Mérignac – 33 – , dans la 72ème année de son âge et la 46ème de son sacerdoce, le Père Marc SOLVIGNON quittait ce monde qui passe, pour le Royaume qu’il avait reçu la charge d’annoncer; sans agonie, m’assure l’infirmière du service où il se trouvait depuis le 25 septembre 2000. Il est vrai que depuis décembre 1999, Marc avait eu une part surabondante d'ennuis de santé et de souffrances.
Depuis cette date, il n’a pratiquement pas quitté les services hospitaliers de Bordeaux (Le-Tondu, Haut-l’Evêque, Saint-Martin), sinon pour passer quelques jours de convalescence à la Pignada, à Lège - Cap Ferret et chez lui à Châteaubernard.
A l’automne précédent, alors qu’il en était à la septième intervention chirurgicale sur voies urinaires et annexes, il s'offre une rupture de la coiffe. En décembre, une tumeur est détectée à l'estomac. Peu après son hospitalisation, il fait une appendicite. L’intervention l'épuise. Le terrain est favorable pour une pleurésie avec huit jours de hoquet, à raison d'une contraction chaque 3 secondes, de jour comme de nuit, l’horreur, dira-t-il .
Trop faible pour supporter une intervention, il est emmené en convalescence au cap Ferret. S'ensuit une série de nouveaux examens, puis une chirurgie lourde à l'estomac, couronnée par d’épuisantes séances de chimio-thérapie à Angoulême. Enfin, causée par des métastases et par la radiothérapie, une insuffisance rénale aigue qui nécessite la dialyse à Pessac.
Sans illusion sur la gravité de son état, le 9 juillet 2000, il rédigeait le texte suivant, intitulé : AU REVOIR. Il souhaitait sa lecture à sa messe de funérailles.
« À ma famille, à mes amis,
Certains d'entre vous ont pu ne pas être au courant de mes ennuis de santé. Du coup, mon décès doit leur être une bien désagréable surprise Pardonnez-moi ce dernier brin d'humour : je ne recommencerai plus. Je tiens à vous adresser cet ultime AU REVOIR.
Je voudrais tout d'abord évoquer les lieux où j'ai vécu et d'abord ce beau pays du Velay d'où est originaire ma famille et où j'aimais revenir avec émotion et grande joie chaque fois que je pouvais, pour revoir ceux des miens encore vivants et prier sur la tombe des disparus. Comment, dites moi, ne pas désirer les rejoindre pour un ultime repos dans un environnement aussi beau ?
Je parlerai ensuite de Chamalières-sur-Loire où j'ai passé mon adolescence et où j'ai reçu l'ordination sacerdotale, dans sa belle église romane. La mission de Hwalien à Taiwan, au milieu des aborigènes de l'ethnie Ami. Mes trois années de professorat de théologie au séminaire de Bievres. Mon stage à la paroisse Saint-Louis de Saint-Étienne, suivi de six années consacrées aux élèves du pensionnat Saint-Louis. Mon ministère de trois ans à la paroisse d’Apiac. Celui de six ans à Chomelix et Beaune-sur-Arzon. Mes neuf années à l'aumônerie militaire de l’Armée de l’Air et enfin mon ministère d'appoint sur le secteur pastoral de Cognac.
Partout, j'ai rencontré des personnes admirables. Beaucoup ont estimé que j'avais eu une vie des plus variées et fort passionnante. C'est vrai ! Tellement vrai que pour tout dire, je n'ai aucun regret, sauf celui de vous quitter.
Je tiens à dire un grand merci à tous ceux que j'ai rencontré sur ma route, croyants ou incroyants, qui m'ont aimé, aidé, honoré de leur amitié. Bien souvent, j'en suis bien conscient, il leur a fallu passer outre à mes défauts pour aller se désaltérer à la Source de mon sacerdoce, accueillir une Parole qu’ils ont bien voulu reconnaître comme n'étant pas la mienne, accepter un Message exigeant qui pouvait parfois me condamner moi-même. Tous ont fait mon admiration et m'ont aussi enrichi de leurs qualités de cœur. Ah, le cœur, ce qu'il a pu compter à mes yeux ! Au point que j'en arrivais à dire chaque jour, comme une sorte de prière :
« Avec le cœur où que l'on soit, on a tout
Sans le cœur, qui que l'on soit, on n'est rien »
Ces dernières années ont été marquées par la maladie. Sur le chemin de l'épreuve, j'ai rencontré quantité de gens pour me porter, car si parfois on est porteur, parfois aussi on est porté. Le personnel médical et paramédical a été de haute compétence professionnelle et de grande qualité humaine. Souvent, pour remercier l'un ou l'autre, il m'est arrivé de lui dire, à ma manière : « Un sourire d’infirmière ça vaut deux prozac ».
Cela dit, j'aurai grandement besoin de votre prière pour m'aider à passer le filtrage du Paradis. Je compte sur vous comme vous pouvez compter sur moi. Je vous donne rendez-vous pour le banquet où coulera ce vin nouveau dont par le Christ quand il évoque sa gloire de Ressuscité, entouré de ceux qui auront cru en Lui.
En attendant, je vous embrasse de toute mon affection.
Châteaubernard, le 09 juillet 2000, jour du 45° anniversaire de mon ordination. »