Pierre KERHERVÉ1725 - 1766

[0192] KERHERVÉ Pierre-Jean naît vers 1725 dans le diocèse de Quimper. Prêtre le 20 septembre 1749, il part dès décembre du Séminaire des MEP pour le Siam.

Il passe toute sa carrière de missionnaire au Collège général où il est professeur de rhétorique et de théologie, puis supérieur. En 1756, il est nommé pro-vicaire. Tout au moins, il en exerce les fonctions. Lorsqu’en 1758 les Birmans viennent une première fois assiéger Juthia, il s’éloigne avec ses élèves ; mais il n’est encore qu’à l’embouchure de la Mainam quand il apprend la levée du siège. Il retourne donc à Juthia où il restaure les bâtiments du Collège et la chapelle. Il compose un ouvrage sur la rhétorique, dont une lettre du 2 juin 1763 mentionne l’envoi en Europe pour y être imprimé. Nous ignorons ce qu’est devenu ce travail.

En 1762, il est nommé évêque de Gortyne et vicaire apostolique de la mission du Sichuan. Après avoir hésité, il refuse à cause de sa quasi-cécité et par scrupule aussi, assure-t-on. En 1763, il refuse également d’être coadjuteur au Siam.

Prévoyant la seconde invasion des Birmans, qui en effet ne se fait pas attendre, le missionnaire, sur l’ordre de l’évêque Mgr Brigot, part en 1765 pour Chantaboun avec les élèves du Collège général et le P. J.-B. Artaud. De là, il se rend à Hon-dat, non pas une île comme on l’a très souvent dit et écrit mais une petite colline à l’extrémité d’un promontoire sur la côte cambodgienne, à 15 kilomètres environ au nord-ouest de Ha-tien et à 5 kilomètres de la chrétienté de Loc-son au pied de la montagne du même nom.

Kerhervé y prépare l’installation des élèves et retourne les chercher à Chantaboun. A peine arrivé dans cette chrétienté, il meurt « d’une révolution d’humeurs » le 22 janvier 1766. Il est enterré dans l’église.