Charles LA MOTHE1752 - 1816
- Status : Évêque coadjuteur
- Identifier : 0260
Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1782 - 1816 (Hanoi)
Missionaries from the same family
Biography
[0260] Charles La Mothe, frère jumeau du P. Edme La Mothe, naît le 31 août 1752 à Neuvy-Sautour (Yonne). Il entre prêtre au Séminaire des MEP, et quite Paris le 21 octobre 1781 pour s'embarquer à Brest le 10 février 1782, à destination du Tonkin occidental.
Il paraît avoir été d'abord chargé du district de So-kien, Ke-dam, etc. En 1786, il s’y trouve encore, et les catalogues indiquent que cette année-là il confesse 3 500 personnes. La révolte des Tay-son met le désordre dans le pays ; la persécution se fait sentir plus ou moins en certains endroits ; après plusieurs alertes, le missionnaire est obligé de se cacher. En 1789, il est nommé provicaire et supérieur du séminaire de Ke-vinh, ce qui ne l'empêche pas de faire régulièrement l'administration des chrétientés environnantes.
Dès 1792, Mgr Longer demande à Rome de le prendre pour coadjuteur ; il en reçoit l'autorisation par un bref du 5 février 1793, et le 10 avril 1796 le P.La Mothe est sacré évêque de Castorie, à Ke-vinh.
Après sa consécration épiscopale, il prend la direction de la partie méridionale du Tonkin, et demeure dans le Nghe-an jusqu'à sa mort. Il établit sa résidence à Tho-ki, plus central et moins malsain que Trang-den (Ke-den). Il affronte la persécution des Tay-son (1798-1802), pendant laquelle sont détruits tous les oratoires et les presbytères du Nghe-an, du Ha-tinh (le Nghe-an et le Ha-tinh forment alors une seule province), et du Bo-chinh, ainsi que le collège Saint-Joseph à Trang-nua. Il ne réussit à échapper aux persécuteurs qu'en s'enfonçant dans les forêts ; les chrétiens ont toujours refusé de dévoiler sa retraite, et plusieurs ont payé leur silence de cruels supplices.
Après la victoire de Gia-long (1802), sa vie redevient paisible ; il célèbre même en 1808, pour les défunts de la famille du gouverneur de la province, une messe solennelle à laquelle assistent de nombreux mandarins païens. Le 3 janvier 1811, il écrit : « La besogne commande ; malgré mes 60 ans, la faiblesse de mon estomac, et mes autres occupations qui ne sont pas petites, je suis tous les jours au confessionnal jusque près de minuit. » Ces confessions nocturnes s'expliquent par l'habitude que les missionnaires du Tonkin avaient prise pendant les persécutions, et qu’ils conservaient en temps de paix.
Il meurt à Ke-trau le 22 mai 1816. Il est enterré à Tho-ki, province du Ha-tinh.
Ses lettres contiennent des récits édifiants, des cas de conscience, des faits d'administration générale, des appréciations sur les missionnaires du Tonkin occidental et sur l'état du clergé indigène.
References
Notes bio-bibliographiques. - N. L. E., vi, pp. 84, 341, 359, 407, 408, 442 et suiv., 469, 470, 473, 489 ; vii, pp. 22, 46, 53, 201, 261 et suiv., 280, 336 ; viii, pp. 14 et suiv., 75 et suiv., 234, 253, 258, 270, 286, 298, 302, 317, 324. - L. E. (P. L.), iv, pp. 637, 649. - Nouv. des miss. or. 1785-1786, 1re part., pp. 100, 150. - Nouv. des miss. or. 1787-1788, 2e part., p. 109. - Nouv. des miss. or. 1793-1796, p. 4. - Nouv. des miss. or. 1794-1804, pp. 82, 100. - Estrat. del. lett., i, p. 191. - A. P. F., i, 1822-25, n° iv, p. 98 ; n° vi, p. 42.
Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., pp. 644 et suiv. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 339 et suiv., 382. - La Coch. et le Tonk., pp. 171, 205 et suiv., 240. - La Franc. pont., ii, p. 684. - Sau ông phuc lôc, p. 7.
Collect., 1792 : n° 1501 ; 16 janv. 1797 : nos 63, 1309.