Charles MATHERN1853 - 1918
- Status : Prêtre
- Identifier : 1349
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1878 - 1897 (Yibin [Suifu])
- 1908 - 1918 (Yibin [Suifu])
Biography
Charles, Albert MATHERN naquit le 28 juin 1853, à Saint Pierre-Bois, ( St-Peterholz-Hohwarth), diocèse de Strasbourg, département du Bas-Rhin.
Le 21 septembre 1874, il entra, laïque, au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 10 octobre 1875, minoré le 11 mars 1876, sous-diacre le 23 septembre 1876, diacre le 24 février 1877, ordonné prêtre le 22 septembre 1877, il reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Se-tchoan Méridional (Suifu), qu'il partit rejoindre le 29 novembre 1877.
Arrivé dans sa mission en 1878, il commença par étudier la langue, se perfectionna, et acquit une grande facilité d'élocution. A la fin de 1878, Mgr. Lepley lui confia l'administration du district de Kuin-lin, au sud de Suifu, dans la partie du vicariat dite "Bas méridional". Ce vaste territoire montagneux comprenait de nombreuses chrétientés dispersées dans plusieurs sous-préfectures. M.Mathern les visitait à pied.
En 1886, il fut nommé professeur au séminaire où il enseigna pendant un an. En 1887, envoyé dans le nord du vicariat, il fut chargé du district de Hong-ya qui comptait plusieurs vieilles chrétientés et de celui de Tan-lin où aucun établissement chrétien n'était encore implanté. En 1892, il ouvrit cette dernière sous-préfecture à la prédication de l'Evangile où plusieurs dizaines de personnes avaient demandé à devenir catéchumènes ; le jour de la Pentecôte 1892, les premiers néophytes furent baptisés.
En 1893, M. Mathern laissa à M. Benjamin Brotte le soin du district de Hong-ya pour mieux se consacrer à l'évangélisation des non-chrétiens et à la formation spirituelle des 300 nouveaux chrétiens de la sous-préfecture de Tan-lin, où il avait réussi à acheter un terrain, et à bâtir une petite résidence. En 1894, il écrivait dans son compte-rendu :.."J'ai pu baptiser 35 adultes cette année, et enregistrer 60 nouveaux adorateurs ou ccatéchumènes. Je travaille actuellement à former deux nouvelles chrétientés : la première à l'ouest, la seconde à l'est..." Parmi les habitants de la ville de Tan-lin, quelques dizaines d'adultes étaient baptisés.
En 1896, M. Mathern fut obligé d'aller se soigner au sanatorium de Béthanie à Hong-Kong car, comme certains autres missionnaires, il avait été éprouvé par la récente persécution de 1895.
Rentré en France en 1897, il sut se rendre utile, en suppléant le curé de Molkirch, pendant une longue absence. Il remplit les fonctions de chapelain au pélerinage de Marienthal, et il fut enfin chargé à Birch-Wilers, de l'aumônerie d'un orphelinat important.
En 1908, sa santé s'étant rétablie, M.Mothern reprit le chemin de la Chine, et rentra dans sa mission du Se-tchoan méridional. Dans les derniers jours du mois d'août 1911, la révolution, commencée à Chengtu, éclata à Suifu et dans toute la région. Le 10 septembre 1911, la foule pilla une partie de la préfecture. Le danger continuant, Mgr.Chatagnon, MM. Gourdin, Benezet, Raison et Mathern et les religieuses de Suifu s'embarquèrent pour Chungking, le 13 septembre 1908.
En 1914, M. Mathern prit en charge le district de Houan-kiang ; pendant les quatre ans qu'il y travailla, malgré bien des tribulations, il tripla le nombre de chrétientés, et doubla le chiffre des fidèles. Dans son dernier compte-rendu de 1918, il écrivait :.."L'école de filles que j'avais établie à Chouang-long-tchang, chez les Lo, a été pillée. Après avoir enfoncé la porte, les brigands ont blessé à coups de couteau, le maitre et la maitresse, volé plusieurs centaines de ligatures et pris tous les effets de l'institutrice. C'était le 30 décembre 1917; depuis ils continuent leurs exploits et interceptent toutes les routes..." Lui même, parti en barque pour visiter ses confrères, fut attaqué à coup de fusil. Les deux passagers qui l'accompagnaient furent fusillés sur le bord du fleuve.
En 1918, à la suite d'une visite à pied de ses stations, malgré la pluie et par des chemins affreux, il fut saisi d'une fièvre pernicieuse qui l'emporta en quatre jours. Il décéda le 4 octobre 1918 au soir, à Houan-kiang. Il fut inhumé dans le cimetière des missionnaires près du grand séminaire de Ho-ti-keou.
Obituary
M. MATHERN
MISSIONNAIRE AU SE-TCHOAN MÉRIDIONAL
M. MATHERN (Charles-Albert), né à Saint-Pierre-Bois (Strasbourg, Bas-Rhin), le 28 juin 1853. Entré laïque au séminaire des Missions-Etrangères le 21 septembre 1874. Prêtre le 22 septembre 1877. Parti pour le Setchoan Méridional le 29 novembre 1877. Mort à Houankiang le 4 octobre 1918.
M. Mathern était doué des qualités qui font le vrai missionnaire. Indifférent pour lui-même, il se trouvait bien partout ; à quelque régime qu’on le mît, il n’avait que des éloges pour ce qu’on lui servait. Animé d’un zèle ardent pour le salut des âmes, il ne comptait point avec la fatigue pourvu qu’il pût augmenter son troupeau. Son optimisme résistait aux déboires, aux déceptions, aux tromperies, et maintenait ses espérances dans leur fraîcheur première. Confiant en Dieu, il allait toujours de l’avant, et tel il fut au commencement de sa carrière apostolique, tel il sera jusqu’à la fin. Ame simple, droite, n’ayant qu’un but : gagner le plus grand nombre possible d’âmes à Jésus. Respectueux des supérieurs, il acceptait sans réflexion les postes dont ils le chargeaient ; aimant la pauvreté par amour des âmes ; tout ce qu’il épargnait sur lui-même, il l’employait à l’entretien des écoles ; enfin travailleur infatigable, il donnait à ses instructions et catéchismes un soin extrême, les mettant par écrit, et prenant souvent sur son sommeil pour achever le travail. Aussi Dieu bénissait son zèle et dans tous les postes qu’il a occupés, les conversions furent nombreuses.
Arrivé au Setchoan Méridional en 1878, il débuta, comme tout nouveau missionnaire, par l’étude de la langue, il y mit toute son ardeur, et ne cessa de s’y perfectionner, aussi avait-il acquis une grande facilité d’élocution. En 1879, il était en mesure de faire l’administration d’un district, Mgr Lepley le chargea de celui de Kuinlien, vaste, montagneux, et comprenant de nombreuses chrétientés dispersées sur le territoire de plusieurs sous-préfectures. Marches et contre-marches, il faisait tout à pied. Fort des traités qui assurent aux missionnaires la liberté de l’évangélisation, si en passant dans un marché, quelqu’un s’avisait de lui lancer une insulte, il ne quittait pas la place avant d’avoir reçu satisfaction ; aussi là où il avait passé, tout autre pouvait se risquer sans crainte d’avanies.
Nommé professeur au séminaire en 1886, il y passa un an, et fut ensuite chargé d’un district du nord comprenant les sous-préfectures de Hongya et de Tanlin. Hongya comptait plusieurs vieilles chrétientés ; Tanlin n’avait qu’un groupement auprès du marché de Noutien, et la ville ne possédait ni chrétiens, ni établissements. M. Mathern n’eut pas de repos qu’il n’eût réussi à acheter un terrain, à bâtir une petite résidence, et à former un bon noyau de néophytes.
Malheureusement, son tempérament robuste n’avait pas résisté au surcroît de travail, et les soucis causés par la persécution de 1895 venant s’y ajouter, il dut aller demander à l’air natal un renouveau de forces.
Pendant les années qu’il passa dans son pays, il sut se rendre utile. Il suppléa le curé de Molkirch pendant une longue absence, il remplit les fonctions de chapelain au pèlerinage de Marienthal, et fut enfin chargé à Birch-Wilers de l’aumônerie d’un nombreux orphelinat. Mais toutes les lettres qu’il nous adressait témoignaient d’un ardent désir de rentrer dans sa mission ; aussi, lorsqu’en 1908 les supérieurs, jugeant sa santé suffisamment rétablie, lui permirent de reprendre le chemin de la Chine, il se remit au travail des missions avec l’ardeur d’un jeune apôtre.
Pour donner une idée des fruits de son labeur, qu’il nous suffise de dire que le district de Houankiang où il passa les quatre dernières années de sa vie apostolique, vit tripler le nombre des chrétientés, et plus que doubler le chiffre des fidèles.
A la suite d’une visite de ses stations, visite qu’il fit à pied, par la pluie et par des chemins affreux, il fut saisi d’une fièvre pernicieuse qui l’emporta en quatre jours. « La nouvelle de la maladie nous arriva trop tard ; malgré ma hâte, écrit M. Raison, lorsque j’arrivai à Houankiang, il était mort la veille au soir, 4 octobre, avec le plus grand calme, et une résignation parfaite à la volonté de Dieu. Le premier jour de sa maladie, les chrétiens lui avaient fait prendre des remèdes, il ne put les garder, à partir de ce moment il n’en prit plus disant : « Laissons faire le bon Dieu. »
« Il est mort regretté de tous ; chrétiens et païens d’un mot font son éloge : « Le père Ma, quel bon Père ! » Aussi à la première nouvelle de sa mort Mgr Fayolle m’écrivait : « La mort du P. Mathern est une grand perte pour la mission, et elle serait une perte irréparable pour Houankiang, s’il n’avait un souvenir tout spécial au ciel pour ce district, auquel il s’est dévoué jusqu’à la fin. »
Son corps repose dans le cimetière des missionnaires près du séminaire de Hotikeou, et son âme, nous en avons tous la douce confiance, est allée recevoir la récompense promise à ceux qui renoncent à tout pour gagner des âmes à Jésus.
~~~~~~~