Nicolas LIOUVILLE1855 - 1893
- Status : Prêtre
- Identifier : 1371
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Korea
- Mission area :
- 1878 - 1880
- 1880 - 1893 (Seoul)
Biography
[1371]. LIOUVILLE, Nicolas-Lucien (Anatole), originaire de Vignot (Meuse), vint au monde le 7 janvier 1855. Il sortait du collège ecclésiastique de Saint-Dizier (Haute-Marne), quand il se présenta au Séminaire des M.-E. le 8 octobre 1874 ; il reçut l'onction sacerdotale le 16 mars 1878, et partit pour la Corée le 16 avril suivant. A cause de la persécution, il passa d'abord deux ans à Notre-Dame-des-Neiges (Tcha-keou), en Mandchourie ; il y apprit le coréen, un peu le chinois, et y fut initié à la vie apostolique.
Après une tentative infructueuse, il parvint à pénétrer en Corée le 12 novembre 1880, et commença à Tjyang-yen l'exercice du ministère. Arrêté en mars 1881 par les satellites, puis rendu à la liberté, il erra quelque temps de village en village et retourna à Séoul, d'où il gagna la province de Tchyoung-tchyeng, et s'installa au village de Sougn-syen, dans le district civil de Tchyoung-tchjyou. A l'automne, il administra la région de Ko-san dans la province de Tjyen-la, au nord-ouest, et y resta jusqu'en 1887. Tout en s'occupant avec beaucoup de soin de nombreux chrétiens, il ne négligea pas les païens, et réussit à en baptiser près de 200.
Au printemps de 1887, il fut nommé professeur, et, la même année, supérieur du séminaire de la mission, qui venait d'être installé à Ryong-san, près de Séoul, après avoir été établi pendant deux ans à Pou-heung-kol, dans la province de Kang-ouen. Il l'organisa, et se montra dès le début un maître exemplaire. Bon pour les autres, il était dur pour lui-même, et s'imposait souvent de rigoureuses mortifications. Il mourut à Ryong-san le 26 avril 1893.
Obituary
M. LIOUVILLE
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE CORÉE
Né le 7 janvier 1855.
Parti le 6 avril 1878.
Mort le 20 avril 1893.
M. Lucien-Nicolas-Anatole Liouville, du diocèse de Verdun, na¬quit à Vignot, près Commercy, le 7 janvier 1855 ; mais il fit la plus grande partie de ses études classiques au collège ecclésiastique de Saint-Dizier, Haute-Marne. Vraisemblablement ses parents, en l’y plaçant n’avaient eu en vue que de procurer à leur enfant une édu¬cation chrétienne et une instruction solide ; il y trouva tout cela et plus encore, puisque Dieu daigna l’appeler, dès le collège même, à la vie apostolique. Quand en 1874, il entra au séminaire des Missions-Étrangères, c’était déjà un ecclésiastique formé : on remarquait en lui une piété solide, un sérieux au-dessus de son âge, l’amour de la simplicité et des vertus cachées, qualités qui n’ont fait que s’accroître en lui jusqu’au dernier jour. Ordonné prêtre, le 16 mars 1878, il reçut le soir même sa destination pour la mission de Corée.
Avant de quitter la France, il apprenait que son évêque était pri¬sonnier dans les cachots de Séoul et qu’on n’était point sans inquié¬tude au sujet des autres missionnaires de l’intérieur. Avant de les aller rejoindre, le P. Liouville dut faire en Mandchourie un stage de deux années. Il arriva juste à temps à Notre-Dame des Neiges pour y recevoir Mgr Ridel échappé à la prison et à la mort ; mais hélas ! condamné de nouveau à un exil qui cette fois ne devait pas finir. Ces deux années d’attente ne furent point temps perdu, car il eut l’avan-tage inappréciable d’être initié par son évêque, seul témoin des an¬ciens jours, aux mille détails de la vie apostolique en Corée. Le P. Liouville se mit dès lors avec ardeur à l’étude de la langue co¬réenne. Il put aussi étudier les caractères chinois, travail auquel le ministère qu’il dut fournir en Corée ne lui eût guère permis de se livrer.
Au printemps de 1880, trois missionnaires seulement restaient en Corée ; ils demandaient du renfort, et Mgr Ridel résolut d’envoyer deux nouveaux confrères à leur aide. Le P. Liouville ne fut pas d’abord des heureux élus. Ce qu’il lui en coûtait de se voir encore retenu loin de sa mission, serait difficile à dire ; mais homme de foi et de devoir avant tout, il se résigna généreusement à rester. Quel¬ques jours plus tard, une circonstance inattendue fit changer les des¬tinations, et il fut désigné pour partir. Avec quelle joie il accueillit l’heureuse nouvelle ! En quelques heures ses bagages furent prêts, et il s’embarqua tout joyeux. Le rendez-vous était la petite île de Me-ri¬n-to ; la barque chinoise qui portait les missionnaires y fut fidèle, mais aucune barque coréenne ne se présenta, et après quelques jours d’attente stérile, il fallut tout tristement mettre de nouveau le cap sur la Mandchourie, Le P. Liouville avait pu voir les montagnes de Corée et même entendre sur sa tête le pas lourd et saccadé des doua¬niers coréens qui vinrent visiter la barque chinoise, pendant qu’il se tenait blotti à fond de cale.
A l’automne de la même année, une seconde expédition eut un résultat plus heureux ; ce ne furent pourtant point ni les traverses, ni les contre-temps qui manquèrent ! Un vent contraire retint pen¬dant longtemps la jonque chinoise loin de l’île du rendez-vous ; puis, quand il fut possible de s’y rendre, l’époque fixée était déjà passée ; comment espérer y rencontrer encore la barque coréenne ? D’autre part, les vivres étaient épuisés ; il fallait bon gré mal gré se décider à aborder en Corée, pour y renouveler les provisions du retour. La faim donna du courage aux bateliers, et on alla de l’avant presque à l’aventure. On fut assez heureux pour jeter l’ancre non loin du rivage et à quelques lieues seulement d’un village chrétien. Le guide coréen qui accompagnait les missionnaires s’y rendit la nuit ; il apprit là que la barque coréenne venue au rendez-vous avait été pillée : habits et provisions, tout avait disparu, la barque même avait fait naufrage. Sans perdre de temps, il raccole dans le village des habits pour les missionnaires ; l’un fournit un pantalon, l’autre une veste, et tant bien que mal on parvient à compléter les deux costumes. On charge le tout avec des provisions sur une méchante barque qui parvient, non sans peine, à atteindre la jonque chinoise à la tombée de la nuit. Enfin, la pieuse contrebande se fait, à la faveur des ténèbres, et le 12 novembre 1880, à minuit, le P. Liouville et son compagnon mettaient enfin le pied sur la terre de Corée.
Là, une nouvelle vie commençait, vie de réclusion des plus sévè¬res, car la poterie où les missionnaires étaient descendus, fréquem¬ment visitée par les païens, n’était guère faite pour recéler des étran¬gers. Ce ne fut que grâce aux précautions les plus minutieuses et au dévouement des chrétiens qu’ils parvinrent à se tenir cachés. Un mois plus tard, le P. Liouville se séparait de son compagnon pour aller habiter, à 20 lys de là, une autre poterie située dans la montagne.
Au commencement de l’année suivante, il débuta dans le saint ministère en donnant les sacrements à quelques rares chrétiens dis¬séminés dans les villages païens, à 100 et 200 lys de sa résidence.
La contrebande est toujours chose fort délicate ; les chrétiens étaient-ils trop novices en la matière ou non, toujours est-il qu’au retour de la première expédition où ils accompagnèrent le Père, ils furent soupçonnés de cacher quelqu’un ou quelque chose par un aubergiste païen qui les connaissait. A cette époque de l’année, où les voleurs sont nombreux dans le pays, pareil soupçon devenait un danger. Les chrétiens s’en aperçurent, mais sans y faire grande atten¬tion ; tout était déjà bien oublié, quand le 18 mars au matin, pendant que le P. Liouville était occupé à confesser un chrétien, pour la fête de saint Joseph, on vient lui annoncer que des satellites de la ville de Hai-tjyou sont à la recherche d’un voleur ; ils viennent d’arriver au village chrétien et veulent en fouiller toutes les maisons.
Pour les détourner de leur dessein, on avait essayé de tous les moyens de persuasion, mais les satellites étaient demeurés inflexibles, la perquisition allait commencer. Pendant que les chré¬tiens font disparaître de la chambre du missionnaire les objets sus¬pects, d’autres l’emmènent dans une chaumière voisine, et là le P. Liouville s’étend en faisant le mort ou le mourant sous la couverture crasseuse d’un vieux ménage. Au cours de la visite, les satellites arrivent à la cachette ; par les fentes de la porte, l’un d’eux entrevoit une masse informe blottie au fond de l’unique chambre de la maison. Ce bloc emmaillotté « ne lui dit rien qui vaille » ; il enfonce la porte, pénètre dans la chambre, soulève la couverture et recule en poussant un cri d’effroi ; est-ce le voleur cherché, est-ce quelque revenant des anciens âges ? Le soi-disant malade qui s’est vu découvert se dresse sur son séant et les satellites tout tremblants de peur se jet¬tent sur lui ; la frayeur qu’ils éprouvent fait qu’ils ne l’épargnent guère ; ils le saisissent par sa longue barbe et l’entraînent violemment dehors. Ils veulent le lier. Le P. Liouville les laisse faite ; mais sans rien perdre de son calme, il leur demande avec autorité de lui exhiber l’ordre qu’ils ont de l’arrêter. Les satellites se grattent l’oreille et répondent qu’en vérité ils n’ont pas d’ordre, mais que la prise est bonne et qu’ils la maintiennent.
Bientôt la nouvelle se répand dans les environs qu’un Européen a été arrêté à la poterie : les foules arrivent pour contempler un être aussi extraordinaire, et plusieurs fois dans la journée le P. Liouville sort dans la cour pour satisfaire la curiosité de ce peuple avide de le voir. Cependant deux des satellites vont à la ville faire part de leur capture au gouverneur, prendre ses ordres, pendant que les autres gardent à vue leur prisonnier.
Le P. Liouville prévoyait que sa prise allait être le signal d’une persécution pour les chrétiens du village, il voulut donc les fortifier contre les épreuves qui les attendaient. Le matin du 19 mars, il dit aux satellites qu’il allait offrir le saint-sacrifice en l’honneur du Seigneur du ciel, mais que les chrétiens seuls pouvant y assister, il les priait de faire bonne garde à la porte pour empêcher les nombreux païens venus en curieux de pénétrer dans la chambre. Les satellites se prêtèrent de bonne grâce à cet office ; ils se postèrent près de la porte et assistèrent à la messe en silence et respectueusement agenouillés comme les chrétiens. Le Père célébra la messe de saint Joseph et distribua le pain des forts aux chrétiens qu’il avait pré¬parés la veille ; il donna aussi la Confirmation à une jeune fille de 8 ou 9 ans. Le calme admirable qu’il sut garder en cette circonstance le sauva et ses chrétiens avec lui. Deux jours plus tard, ordre arri¬vait aux satellites de laisser là leur prisonnier et de regagner la ville sans retard. Il est probable que jamais le gouverneur ne sut ce qui s’était passé, mais que les satellites déconcertés par la bonne conte¬nance du missionnaire, commencèrent à croire qu’ils avaient, en l’ar¬rêtant, commis une maladresse dont ils subiraient les conséquences. Quoi qu’il en soit, ils se confondirent en excuses et se retirèrent sans faire d’autre mal aux chrétiens. On n’avait pas manqué de profiter de l’occasion pour leur parler de la religion, tous en reconnurent la vé¬rité, et l’un d’eux laissa même en partant au missionnaire un distique chinois dans lequel il exprimait « son regret que la poussière du monde ne lui permît pas encore d’embrasser une doctrine si belle. »
Les satellites partis, les chrétiens durent sans tarder quitter le village ; pour eux, comme pour le Père, il eût été très dangereux d’y rester. Le P. Liouville profita de la nuit pour fuir. A une journée de marche, il trouva asile chez un chrétien qui habitait seul au milieu d’un bourg païen. Pendant quinze jours, on épuisa toutes les ruses possibles pour cacher sa présence ; mais, petit à petit, le secret allait être connu, il fallut déguerpir. Une autre maison chrétienne isolée lui servait de refuge depuis cinq jours, quand, un beau soir, il se voit enveloppé par les flammes d’un incendie et obligé de fuir de nouveau.
Cependant, le compagnon du P. Liouville, averti de sa prise et sachant par l’histoire de Corée que le feu de la persécution est prompt à s’allumer, était parti pour Séoul, afin de se mieux cacher. De là, il envoya au pauvre fugitif chaise et porteurs chrétiens qui l’amenèrent en six jours à la capitale.
L’unique chambre de la pauvre maison qui abritait les deux mission¬naires était si petite que, pour dormir, il leur fallait croiser d’un tiers l’un sur l’autre les deux tapis qui leur servaient de matelas ; et, pour garder les distances, se jeter, chacun de son bord, contre la muraille. La réclusion était plus dure encore qu’en province ; on ne pouvait parler qu’à voix basse ; on ne riait qu’à l’étouffée, mais, malgré toutes ces misères, comme on le faisait de bon cœur ! Six semaines plus tard, le P. Liouville partit pour la province de Tchyoung-tchyeng où il passa l’été. A l’automne, il descendit de là en donnant les sacre¬ments aux chrétiens échelonnés le long de sa route, et alla remplacer en Tjyen-la-to, le P. Blanc qui venait à Séoul prendre la direction de la mission. C’est dans cette province du Nord-Ouest qu’il s’est dépensé pendant six ans pour la sanctification des chrétiens et la con¬version des païens. Il faut dire que, pour cette dernière œuvre, le succès a été loin de répondre à ses désirs et à son zèle, en voici la principale raison : pendant la tourmente de 1866, la province de Tjyen-¬la a été relativement épargnée, et jamais la persécution n’y a été aussi violente que partout ailleurs. Les chrétiens s’y sont portés pour se cacher plus à l’aise, et, naturellement, ils se sont groupés sur le sommet des montagnes, loin du commerce des païens. Par prudence d’abord, et plus tard par habitude, ces chrétiens gardaient le trésor de leur foi sans trop se soucier de le répandre autour d’eux. Le P. Liouville baptisa pourtant près de 200 païens pendant son séjour dans cette province ; il avait d’ailleurs à visiter une population de plus de 3.000 chré¬tiens dispersés en 50 villages, et l’on conçoit que pareille tâche lui laissait peu de loisirs pour s’occuper efficacement de la conversion des infidèles.
Il se dépensait sans compter pour son troupeau et trouvait dans sa piété le moyen d’être, au milieu d’une administration si chargée, fidèle comme un séminariste à tous ses exercices de sanctification personnelle. Après des journées passées à entendre les confessions, s’il sortait sur le soir prendre un peu l’air, c’était toujours le chapelet à la main ; aussi ses chrétiens l’appelaient-ils complaisamment : « le Père aux exercices spirituels. » Sa santé, qui ne fut jamais robuste, ne résistait guère à de pareils travaux ; aussi quand il rentrait chez lui après sa tournée faite, était-il si épuisé de fatigue, que la fièvre trouvant en lui une proie facile lui faisait payer cher le zèle dépensé ; le repos de l’été suffisait à peine à le remettre sur pied pour l’automne suivant.
Malgré l’aide qu’on lui avait donné, les dernières années, il se trouva si affaibli et si réduit, au printemps de 1887, que Mgr Blanc jugea nécessaire de le retirer de l’administration. C’est alors qu’il confia au P. Liouville la direction du séminaire de la mission qui venait d’être établi à Ryong-san, près de Séoul. En changeant de milieu, il n’eut rien à changer à ses habitudes toutes de piété et de régularité ; on peut dire cependant que la vie du séminaire, plus en rapport avec ses aptitudes et ses goûts, lui donna le moyen d’opérer un plus grand bien. Tout entier à ses nouveaux devoirs et très attaché à ses élèves, il se dépensa sans mesure pour procurer leur avancement dans la science et la vertu. Pour eux, il était un modèle autant et plus qu’un maître : Cœpit facere et docere. Dès l’abord, le séminaire avait été établi dans des bâtiments coréens assez incommodes ; préoccupé de donner à ses élèves une installation plus convenable, le P. Liouville n’eut point de repos qu’on ne lui eût construit un vrai séminaire. Les travaux de la bâtisse étaient à peine commencés au printemps de 1891, quand il fut atteint de la fièvre typhoïde qui le conduisit aux portes du tombeau ; mais les bons soins dont il fut l’objet le rappe¬lèrent à la santé, et la convalescence passée, il nous disait lui-même que jamais il ne s’était senti si fort.
Est-ce à cette persuasion qu’il faut attribuer le soin qu’il prenait en ces derniers temps de s’imposer de nouvelles mortifications ? L’hiver dernier, il avait voulu se passer de feu dans sa chambre ; il est vrai que la rigueur du froid ne tarda pas à lui faire abandonner une pri-vation qu’il reconnut d’ailleurs incompatible avec les devoirs de sa charge. Comme compensation, il voulut du moins ajouter quelque rigueur aux mortifications du carême tel qu’il se pratique en Extrême-Orient, et il jeûnait trois fois la semaine. Il en fut bientôt incom¬modé, mais dur à lui-même autant qu’il était bon et charitable pour les autres, il continua malgré la fatigue à jeûner ainsi jusqu’à la fin. Il tomba subitement malade dans la nuit du samedi-saint au jour de Pâques.
Pris, sans cause apparente, de diarrhée et de vomissements, il resta plusieurs jours sous l’étreinte de douleurs d’entrailles très aiguës. Le médecin, appelé dès la première heure, constata bientôt une périto¬nite compliquée plus tard d’entérite. Dès que l’on put craindre pour la vie du cher malade, je lui proposai les derniers sacrements, qu’il reçut dans des dispositions admirables, le 13 avril. Il y eut ensuite des alternatives de mieux et de pis, qui, tout en entretenant nos craintes, nous firent garder espoir jusqu’au dernier jour.
Si l’affection, les bons soins et le dévouement pouvaient sauver un malade, notre cher P. Liouville nous eût été conservé. Pendant toute sa maladie, les élèves du séminaire sont demeurés à son chevet jour et nuit. Le P. Wilhelm, resté seul à la tête du séminaire, a, malgré sa mauvaise santé, trouvé dans son dévouement le moyen de tenir la maison et d’être tout au cher malade. Enfin le docteur Wiles, médecin anglais qui depuis deux ans soigne nos confrères gratuitement, s’est dévoué jusqu’à faire chaque jour deux heures de chemin à pied, malgré sa goutte, pour soigner le cher Père qu’il avait juré de sauver. Mais le bon Dieu a jugé mûre pour le ciel la très belle et bonne âme du P. Liouville. Il est mort comme il a vécu, pieusement et sainte¬ment, avec le calme qu’il apportait dans ses actions ordinaires ; je ne dis pas seulement avec résignation, mais avec la plus grande joie. Dans ses derniers jours, il nous parlait de la mort avec une sérénité d’âme bien touchante : « Je meurs enfant de la sainte Église et son ouvrier. Je meurs missionnaire de la Corée et à mon poste ; que puis-je désirer de plus ? »
Sa mort, comme sa vie, aura été pour nous tous le plus édifiant des exemples. Tous les missionnaires sans exception étaient présents à ses funérailles qui ont eu lieu le 27. Il repose maintenant à côté de Mgr Blanc, des PP. Deguette et Couderc, en face du champ d’exécu¬tion de nos martyrs, à quelques pas du tombeau que nous rêvons de leur élever, tout près de notre séminaire de Ryong-san, où étaient toutes ses affections.
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References
[1371] LIOUVILLE Nicolas (1855-1893)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1881, p. 9 ; 1884, p. 39 ; 1885, p. 23 ; 1886, p. 12 ; 1887, pp. 19, 26 ; 1889, p. 23 ; 1890, p. 24 ; 1892, p. 271. - M. C., xiv 1882, Son arrestation, p. 290. - A.M.-E., 1911, pp. 212 et suiv. - P. M. M., 1882, p. 307 ; 1887-88, p. 101. - Sem. rel. Verdun, 1892-93, Sa mort, pp. 520, 568, 636. - Sem. rel. Nantes, 1886, Mort de M. Josse, p. 391.
Le culte de N.-D. de Lourd., p. 106. - Les miss. franç. en Corée, pp. 205 et suiv.
Notice nécrologique. - C.-R., 1893, p. 337.