Pierre BRIGOT1713 - 1791

[0177] Pierre Bigot naît à Sully (Loiret) le 1er septembre 1713. Entré au Séminaire des MEP, il est envoyé en 1741 dans la mission du Siam.
Il travaille d’abord à Mergui, où il s’oppose en 1749 à l’érection, devant la porte de son église, d’une pierre sur laquelle est inscrite une mention injurieuse au catholicisme, et que pour cette raison on appelle « pierre de scandale ». Après deux mois de lutte, le gouverneur passe outre à la résistance du missionnaire, et fait placer la pierre, que le P. Alary enlèvera plus tard, de même que le P. Cirou supprimera celle qui, en 1731, avait été érigée à Juthia.
De 1742 à 1750, il détient le titre et les pouvoirs de provicaire pour le Ténassérim.
Il se rend ensuite à Bangkok, et le 22 janvier 1755 il est nommé évêque de Tabraca et coadjuteur au Siam. L’évêque, Mgr de Lolière meurt avant de le sacrer. Le P.Bigot se rend à Manille, où il reçoit la consécration épiscopale le 24 août 1757.
De retour au Siam, il est témoin de l’invasion birmane en 1758, et, grâce à ses exhortations, les chrétiens défendent Juthia avec le plus grand courage. Dans une seconde invasion, en 1767, les Birmans sont vainqueurs, et emmènent captifs l’évêque et un certain nombre de catholiques. Pendant le voyage, voyant ses chrétiens dans la misère, Mgr Brigot leur donne tout ce qu’il possède, et, pour leur procurer quelques soulagements, il vend même son anneau pastoral. Il est alors à Tavoy. Il est conduit au mois de novembre à Rangoon. Les Franciscains et les Barnabites, missionnaires dans cette ville, le choisissent comme arbitre sur une question qui les divise, et acceptent sa décision. Le 31 janvier 1768, il sacre évêque de Maxula, le P.J. Percotto, vicaire apostolique d’Ava et Pégou, et part au mois de mars pour Pondichéry.
Venu en France en 1769 ou 1770, il y apporte un manuscrit que Turpin publie sous le titre¬ : Histoire civile et naturelle, etc., mais avec des changements contre lesquels l’évêque s’élève, et qui ont été partiellement, sinon totalement, rectifiés. Il aide Mgr Davoust et le P. Boiret dans l’obtention des Lettres patentes de 1773 et de 1775.
En 1774, il reçoit du roi Louis XVI une pension de 4 000 livres sur Saint-Etienne de Caen.
Choisi par le Pape Pie VI pour être supérieur de la mission Malabare, qui, après la suppression de la Compagnie de Jésus, est confiée aux MEP, il est nommé à cette fonction le 30 septembre 1776. Sa situation à Pondichéry présente des difficultés. Il s’emploie avec tact à faciliter la réunion des Jésuites, missionnaires du Carnate, avec les prêtres des MEP. Il fait préciser, par un décret du 7 septembre 1778 approuvé le 13, sa juridiction sur tous les chrétiens du territoire de la colonie française à l’exception des Européens et des créoles qui restent soumis aux Capucins. Cette même année, sa juridiction s’étend sur le Maduré et sur le Maïssour. Il consulte Rome sur certaines coutumes indiennes et sur les castes, et applique sagement les réponses directives qu’il reçoit.
En 1785, il choisit pour coadjuteur un de ses prêtres, le P. Nicolas Champenois, le sacre à Pondichéry évêque de Dolicha le 5 novembre 1786. Peu après, par suite de la vieillesse et de la maladie, il lui laisse toute l’administration de son territoire.
Il meurt à Pondichéry le 8 novembre 1791.