François MABILEAU1829 - 1865

[714]. MABILEAU, François, naquit à Paimbœuf (Loire-Inférieure) le 1er mars 1829. Il fit ses études au collège de Chauvé, au petit et au grand séminaire de Nantes. Sa théologie achevée, il revint pendant une année professeur à Chauvé, puis fut ordonné prêtre le 20 décembre 1856. Il se rendit au Séminaire des M.-E. le 15 janvier 1857, et partit pour le Se-tchoan oriental le 21 mars 1858. Chargé de 1859 à 1863 du district de Yuin-chang hien, il commençait à obtenir des résultats, lorsque les rebelles ravagèrent plusieurs de ses chrétientés. De 1863 à 1865, il eut à gouverner le district de Ta-tsiou et agrandit l'oratoire de Long-choui-tchen.
A cette époque, plusieurs persécutions locales s'élevèrent, particulièrement à Yeou-yang où de nombreux adorateurs s'étaient déclarés. Mabileau récemment nommé provicaire fut envoyé dans cette ville par Mgr Desflèches ; il n'y était pas rendu depuis un mois, qu'il fut massacré le 29 août 1865. " Ce jour là, à 10 heures du soir, une tourbe soudoyée se précipite vers la demeure de M. Mabileau. On enfonce les portes, on se saisit de sa personne, on lui prodigue les coups et les outrages, on le traîne au bord de la rivière qui coule à côté de la ville, on le plonge à plusieurs reprises dans l'eau, et voyant qu'il respirait encore, on le conduit dans les rues de la ville, où de nouveaux coups firent descendre sur sa tête la couronne. Dès le début de cette scène de sang, le mandarin civil, averti par le catéchiste de notre confrère, refusa de lui porter secours et resta dans son prétoire. Le lendemain il en sortit avec son escorte pour constater le crime et dresser procès-verbal ; et alors effrayé, sans doute, de la responsabilité qu'il venait d'encourir, il fit procéder à la sépulture dans la bonzerie même où était le corps, à ses dépens, et avec la plus grande pompe, et écrivit à Mgr Desflèches, pour lui faire part de sa douleur. "
Le Memorandum, factum publié en 1871 par le gouvernement chinois contre le catholicisme et contre les missionnaires, parle en termes inexacts de la mort de Mabileau, et de l'indemnité qui fut demandée à l'instigateur de son massacre, le lettré Tchang Pei-tchao.