Flavien MAGNAC1841 - 1919
- Status : Prêtre
- Identifier : 0925
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1867 - 1919 (Chongqing [Chungking])
Biography
[0925] MAGNAC Flavien, Antoine, est né à Boo-Silhen, diocèse de Tarbes (Pyrénées Atl.) le 11 août 1841. Il fit ses études au Petit Séminaire de Saint Pé, et entra aux Missions Étrangères le 8 novembre 1863. Il fut ordonné prêtre le 26 mai 1866 et partit pour la Mission du Setchuen oriental le 15 août 1866 pour arriver en décembre à Chongking.
Son évêque l'envoya à Hoaptchang pour étudier le chinois et se former à la vie apostolique. Au bout de 6 mois, on l'envoya à Kianien, dans la chrétienté de Hiangpaotang et c'est là qu'il passa presque toute sa vie.
Malheureusement sa santé s'altéra vite. Il voulut s'adapter le plus possible et vivre en vrai chinois, mais les repas qu'il prenait ne suffirent pas à garder ses forces. Puis, le pays était loin d'être tranquille, il eut à déplorer le massacre de M. Heine à Kienkang le 5 septembre 1873. Il tomba malade et on dut l'envoyer à Shanghai. Il retourna bientôt dans sa mission en bonne santé, et put continuer son ministère à Kinien, où il retrouvait ses chers campagnards.
D'abord chargé de la chrétienté de Hiangpaotang qu'il fit prospérer, il dut se charger aussi de celle de Lytoupa pendant quelque temps. Quelques années plus tard, il passa à Tentyseo, où il resta le plus longtemps. Prêtre d'une régularité exemplaire, il ne se souciait pas plus de son logement que de son corps. Il vivait pauvrement et donnait tout ce qu'il possédait. Mais à ce régime il usa sa constitution très robuste, il souffrit du foie, des intestins, de la vessie et surtout d'un asthme très aigu.
En 1916, à l'occasion de ses noces d'or sacerdotales, il sembla quelque peu revivre. On lui fit une très belle fête avec messe solennelle, puis après la messe, les délégués des familles lui apportèrent des présents en grand pompe, avec accompagnement de musique et de pétards. Le regain de vigueur qu'il manifesta ne dura pas très longtemps. Son état s'aggrava et, dans l'impossibilité d'aller se faire soigner à Chongking, il se retira à Hiangpaotang, où il se confia aux bons soins du vieux prêtre Laurent Lo, qui le soigna avec la plus vive sollicitude.
Puis en avril 1918, il devint complètement impotent. Le 25 février 1919, comme il allait plus mal, il fit venir le Père Lo, et lui demanda les derniers sacrements et l'indulgence in articulo mortis. Il rendit son âme à Dieu le 28 février 1919. Il s'endormit dans le Seigneur en souriant, dit le Père Lo, et tous les chrétiens, après sa mort, admirèrent sa figure rayonnante.
Obituary
M. MAGNAC
MISSIONNAIRE DU SETCHOAN ORIENTAL
M. MAGNAC (Flavien-Antoine), né à Boo-Silhen (Tarbes, Hautes-Pyrénées), le 11 août 1841. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 8 novembre 1863. Prêtre le 26 mai 1866. Parti pour le Setchoan oriental le 15 août 1866. Mort à Hiangpaotang le 28 février 1919.
Le 28 février dernier, s’est doucement endormi dans le Seigneur, le doyen d’âge de notre Mission, M. Magnac.
Né le 11 août 1841, à Argelès, au diocèse de Tarbes, il avait fait ses études au petit Séminaire de Saint-Pé, dont il aimait à rappeler le souvenir. Il entra laïque au Séminaire des Missions-Étrangères en 1863. Ordonné prêtre le 26 mai 1866, il partit le 15 août suivant pour la mission du Setchoan Oriental et arriva vers le milieu de décembre à Tchongkin.
Après une quinzaine de jours passés dans ce poste auprès de son évêque, il fut envoyé à Hopaotchang pour étudier la langue et il eut la bonne fortune d’y trouver un beau modèle de missionnaire, M. Hue, titulaire du district. Il se mit aussitôt à l’étude avec ardeur et sut profiter des leçons ainsi que des exemples de son mentor pour se former aux règles de la vie apostolique et s’adapter aux coutumes du pays. Environ six mois après on l’envoyait à Kianhien dans la chrétienté de Hiangpaotang et c’est là qu’il a passé presque toute sa vie. En effet, le séjour qu’il fit à Kouyfou en 1869, fut très court, car la vie des villes ne lui convenait pas. Il revint aussitôt à Kinhien, au milieu de ses chers campagnards et il y reprit avec zèle ses travaux apostoliques. Malheureusement sa santé s’altéra. Soit par esprit de mortification, soit à cause des difficultés de se procurer le nécessaire, il vivait comme ses chrétiens et mangeait comme eux, ce qui ne suffisait pas pour soutenir ses forces. De plus, au milieu des graves commotions qui agitaient alors notre Mission, il fut vivement frappé en apprenant le massacre de M. Heine, à Kienkiang, le 5 septembre 1873, car il le vénérait. Aussi tomba-t-il malade et en 1874 il fallut l’envoyer à Changhai. Il s’y rencontra avec un vieux confrère de notre Mission, le bon et saint P. Eynaud qui se mourait. Dans des notes que l’on a recueillies, M. Magnac raconte comment le P. Eynaud l’édifia par sa patience et ses vertus.
Après avoir fermé les yeux à son saint confrère et l’avoir conduit à sa dernière demeure, M. Magnac nous revint en bonne santé au commencement de 1875, car c’est toujours vers Kinhien que tendaient tous ses vœux. Il lui avait été permis d’y retourner et, depuis, il n’en sortit plus. Bon, simple, affable, charitable indistinctement envers chrétiens et païens, il y avait vite acquis, avec l’estime générale, une réputation dont il usa pour procurer le salut à un plus grand nombre d’âmes.
D’abord chargé de la chrétienté de Hiangpaotang, qu’il fit prospérer, il dut ensuite se charger de celle de Lytoupa pendant quelque temps, puis Hiangpaotang le revit et quelques années plus tard, il passa à Tentseho, où il demeura le plus longtemps.
Pieux et réglé dans sa vie intérieure, il ne négligeait rien de ce qui pouvait servir à sa propre perfection, et il aurait voulu, ses lettres en témoignent, que tous les ouvriers évangéliques en fissent autant. En dehors du soin de ses chrétiens il étudiait, il lisait l’histoire de Chine, l’histoire de la province et notait ce qu’il y trouvait d’intéressant.
Il ne se souciait pas plus de son logement que de son corps, il vivait pauvrement et donnait tout ce qu’il possédait. A ce régime il usa sa constitution très robuste, il souffrit d’assez bonne heure du foie, des intestins, de la vessie et surtout d’un asthme qui, dans ses quinze dernières années, l’empêcha presque de marcher. Ses voisins l’aidèrent d’abord dans ses travaux puis on lui donna un vicaire.
En 1916, à l’occasion de ses noces d’or sacerdotales, il sembla quelque peu revivre. Tous les chrétiens de Kinhien auraient voulu participer à la fête, mais c’eût été une cohue épouvantable ; on n’admit donc qu’un seul représentant pour chaque famille. Le grand jour venu, tous les prêtres chinois des environs arrivèrent (les confrères de la région, tous mobilisés étaient en France) et le vénéré jubilaire célébra la messe, devant une grande affluence de fidèles. Puis, après la messe, les délégués des familles apportèrent leurs présents en grande pompe, avec accompagnement de musique et de pétards. Le bon M. Magnac gardant son calme habituel, acceptait avec une douce allégresse les vœux et compliments qui accompagnaient ces présents ; on eut dit un patriarche au milieu de sa nombreuse famille. Et la fête se termina, comme toute fête chinoise, par un repas auquel prirent part quelques centaines de convives.
Le regain de vigueur de notre vénéré confrère ne dura pas longtemps et en 1917, son état s’aggrava. Il aurait dû aller à Tchongkin où les bonnes Sœurs l’auraient soigné ; mais comment entreprendre un aussi long voyage dans un pays infesté de brigands ? Et d’ailleurs il était devenu si Chinois qu’il préférait se traiter à la façon chinoise. Il se retira donc à Hiangpaotang, où il avait commencé son ministère apostolique, il se confia aux soins du vieux prêtre Laurent Lo, dans lequel il avait grande confiance et qui l’entoura de la plus vive sollicitude.
Là il eut des alternatives d’améliorations et d’affaiblissements, puis en 1918, en avril, il devint tout à fait impotent. Ses jambes ne le soutenaient plus et il fallut l’aider en tout, même à se coucher. Ses anciens chrétiens s’empressèrent autour de lui et le bon vieux P. Lo ne négligea rien pour lui rendre la vie plus tolérable. Ne pouvant célébrer la messe, il se faisait apporter la sainte communion ; et malgré de dures souffrances, il ne se plaignit jamais. Il vécut dans ce triste état pendant onze mois. Il ne se faisait point illusion, et il avait de bonne heure mis ordre à ses affaires.
Le 25 février, comme il allait plus mal, il fit venir le P. Lo et le pria d’entendre sa confession, puis de lui conférer les derniers sacrements et l’indulgence in articulo mortis. Lorsque tout fut terminé, il lui dit : « Après ma mort, tu publieras que moi, pauvre pécheur, je demande pardon à tous ceux que j’ai pu offenser pendant ma vie, à Monseigneur, à mes confrères, à tous les prêtres et aux chrétiens, et que je demande le secours de leurs prières. »
Les jours suivants sa faiblesse augmenta ; le 28 au matin, il put encore recevoir le saint viatique et, après avoir pris un œuf à la coque avec un peu de lait, il sembla s’assoupir. Vers midi, il demanda à se lever, car il étouffait, et pendant un moment s’appuya sur une fenêtre ; mais bientôt il s’affaisse et on le porta sur son lit. L’agonie commençait bientôt, la vue se troubla et il n’entendit plus rien. Peu à peu ses extrémités se refroidirent et à sept heures et demie du soir, il rendit son âme à Dieu, tandis que les chrétiens récitaient dans la pièce voisine les prières des agonisants. Ils s’endormit dans le Seigneur en sou¬riant, dit le P. Lo, et tous les chrétiens, après sa mort, admirèrent sa figure rayonnante. Son enterrement eut lieu le 3 mars, présidé par M. Ferraton et tous les prêtres chinois des environs y assistèrent.
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References
[0925] MAGNAC Flavien (1841-1919)
Références bio-bibliographiques
AME 1910 p. 271. 272. 314. 1919-20 p. 192. CR 1883 p. 63. 1884 p. 51. 1885 p. 47. 1887 p. 77. 1892 p. 365. 1893 p. 105. 1897 p. 86. 1899 p. 106. 1901 p. 93. 1904 p. 99. 100. 1906 p. 79. 1908 p. 85. 1910 p. 86. 1912 p. 97. 1915 p. 59. 1916 p. 65. 66. 1917 p. 42. 1919 p. 36. 201. BME 1925 p. 398. MC 1916 p. 569.