Jean-Baptiste FAHRER1862 - 1925

[1694] FAHRER Jean-Baptiste naît le 25 mai 1862 à Saint-Hippolyte, paroisse du diocèse de Strasbourg dans le Haut-Rhin. Né d'une famille foncièrement pieuse et chrétienne, le jeune Fahrer fait de brillantes études, d'abord au collège de son lieu natal, puis après l'expulsion des Frères de Marie, dans leur collège de Belfort et de Besançon. Pour se perfectionner dans la langue allemande, il passe aussi quelque temps au Petit séminaire de Montigny, près de Metz. A l'âge de 17 ans, il entre au Grand séminaire de Strasbourg où, sous la direction de professeurs distingués, surtout des PP. Rey et Frey, il fait de fortes études philosophiques et théologiques. Il se fait aussi remarquer par son grand esprit méditatif et sa profonde piété. Ses condisciples se sentent attirés vers lui à la fois par son air sérieux et sa bonne humeur. Il est alors l'un des principaux fondateurs du Cercle des Œuvres.

Au sortir du Grand Séminaire, il passe une année comme maître d'étude à Zillisheim. Quarante ans plus tard, ses élèves se souviennent encore, non sans attendrissement, de la bonne et profonde impression que leur laissa sa piété et ce je ne sais quoi de bienfaisant à l'âme qui se dégageait de sa personne. Ordonné prêtre, il s'ouvre à ses parents de son désir de se vouer à l'apostolat des missions. Il se rend donc à Paris au Séminaire des Missions Étrangères : il y reste trois ans pour y faire son noviciat et se préparer par la prière, la méditation et les études à la vie future de missionnaire. Après trois années, il revient en Alsace pour revoir sa famille et ses amis et leur faire ses adieux pour toujours.

Professeur pour sa compétence et par obéissance

Il est d'abord envoyé à Pondichéry aux Indes pour être pendant six ans professeur dans le collège que tient la Société. Lui qui rêve de devenir simple missionnaire au milieu des populations païennes, doit faire le sacrifice de ses désirs pour n'être toute sa vie que professeur.

Après six ans passés à Pondichéry, ses supérieurs voulant utiliser ses hautes capacités intellectuelles, l'envoient à Cuddalore (1), en territoire anglais, où la Société possède un collège des Hautes Études. Il y professe tour à tour la philosophie, les hautes mathématiques et la théologie. Il est apprécié tant par ses collègues que par les Européens établis là-bas et est considéré comme l'un des professeurs les plus savants et les plus éminents. Par sa science mais aussi par la haute considération dont il jouit auprès des Hindous et autres non-chrétiens, presque égale à celle que lui vouent les Européens, il rend de grands services à la cause des missions catholiques. Il exerce là-bas son ministère d'éducateur pendant plus de trente-cinq ans, sans jamais l'interrompre et sans jamais revenir en Europe pour se reposer et revoir les siens. Quand ses parents et ses amis le pressent de revenir une fois, il répond toujours "Je compte vous revoir tous au Ciel". Faisant le sacrifice de sa vie pour les conversions au catholicisme, il ne veut en détacher aucune parcelle.

Il meurt le 29 janvier 1925.

1 – Au sud et à proximité de Pondichéry.