Martial PAILLOT1856 - 1930
- Status : Prêtre
- Identifier : 1695
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1886 - 1930 (Pondichéry)
Biography
PAILLOT Martial, Marie, Jean-Baptiste, naquit le 10 novembre 1856, à Ménil sur Saulx, dans le diocèse de Verdun. Il fit ses études au Petit et Grand Séminaire de Verdun, où il fut un brillant élève. Il fut ordonné prêtre le 30 juin 1881, et fut nommé professeur d'histoire au Petit Séminaire de Verdun. Deux ans après, il devint vicaire à Montmédy. C'est dans ce dernier poste que Dieu lui révéla sa vocation de missionnaire. En 1885, il entra au Séminaire des Missions Étrangères. Il ne passa qu'une année à Paris, et reçut sa destination pour la mission de Pondichéry. Il devait y passer 44 année de vie missionnaire.
Arrivé à Pondichéry en 1886, il fut nommé en juillet 1887 vicaire à la paroisse Notre Dame des Anges, à Pondichéry. En 1894, le Collège Colonial, confié depuis 1887 aux Missions Étrangères, venait de perdre temporairement son directeur, M. Dury, que son état de santé avait obligé de partir en France. L'intérim fut confié à M. Paillot. L'année suivante, au retour du titulaire, il reprit son poste à la paroisse de Notre Dame des Anges. Mais une forte fièvre paludéenne qui, un instant, mit ses jours en danger, obligea M. Paillot à changer de climat.
On l'envoya à Kandy, sur les montagnes de l'île de Ceylan, comme secrétaire de Mgr. Zaleski, alors délégué apostolique en Inde. La santé revint peu à peu, ce qui permit au Père Paillot de suivre le délégué dans ses nombreuses pérégrinations apostoliques en Inde. Il ne resta qu'un an secrétaire, et revint à Pondichéry en 1926 comme vicaire à Notre Dame des Anges. Quand le Père Borey, curé de la paroisse, se retira, ce fut le Père Paillot qui lui succéda. Malgré ses 71 ans, il fut le bon pasteur, catéchisant, prêchant, allant visiter ses paroissiens, portant le réconfort aux malades, se faisant tout à tous pour les gagner à Jésus Christ.
Depuis 1929, le Père Paillot déclinait visiblement. Malaises et vomissements devinrent fréquents, une vieille lymphangite s'aggrava, ses jambes n'avaient plus de force. On l'envoya à l'hôpital Sainte Marthe de Bangalore le 23 août 1930. Il n'y resta que quelques semaines, car le 16 septembre, il expira, après avoir assisté à la messe et avoir communié. Il mourut tout simplement, loin de ses chers paroissiens, qui ne manquèrent pas de prier pour ce saint prêtre.
Obituary
M. PAILLOT
MISSIONNAIRE DE PONDICHÉRY
M. PAILLOT (Marie-Jean-Baptiste), né le 10 novembre 1856, à Ménil-sur-Saulx (Verdun, Meuse). Entré prêtre au Séminaire des Missions-Etrangères le 18 septembre 1885. Parti pour Pondichéry le 19 septembre 1886. Mort à Bangalore le 16 septembre 1930.
Martial-Jean-Baptiste Paillot naquit le 10 novembre 1855, à Ménil-sur-Saulx, diocèse de Verdun ; il était le second d’une famille très chrétienne de dix enfants, dont quatre moururent en bas âge. De sa vie scolaire au Petit et au Grand Séminaire de Verdun, nous connaissons peu de chose, si ce n’est ce que son frère, M. le colonel Paillot, plus jeune que lui de 13 ans, a bien voulu nous confier, à savoir « qu’il tint constamment la tête dans ses classes et qu’il était un enfant très aimant, très hardi, sportif, dirions-nous aujourd’hui. D’un esprit combatif, il aimait assez les discussions et, droit par nature, il restait sévère dans ses jugements et n’admettait pas d’hésitation devant le devoir à accomplir. »
M. Paillot monta au saint autel le 30 juin 1881 et resta toute sa vie fidèle à célébrer, par un jour de jeûne, l’anniversaire de sa première messe, se mortifiant pour se rendre plus digne des fonctions sacrées dont Dieu l’avait investi au jour de son ordination. Il fut d’abord nommé professeur d’histoire au Petit Séminaire de Verdun puis, deux ans après, vicaire à Montmédy C’est dans ce dernier poste que Dieu lui révéla sa vocation de missionnaire. En 1885, il entrait au Séminaire des Missions-Etrangères de la rue du Bac à Paris. Il s’y fit remarquer tout de suite par sa très grande piété et par sa rigoureuse observation du règlement, jusque dans ses moindres points. Son esprit de discussion l’y suivit aussi, et l’un de ses compagnons d’études d’alors nous racontait dernièrement quelques-unes de ses jolies passes avec ses professeurs de théologie morale, avec le futur Cardinal Gasparri entre autres, qui ne l’appelait plus que « Monsieur des Trois-Châteaux », rappelant ainsi aimablement une longue discussion survenue à propos d’un certain propriétaire de trois châteaux et d’un cas de conscience s’y rapportant. Mais ce n’était là qu’une simple boutade de la part du professeur, qui estimait profondément un élève passionné pour certaines discussions théologiques, uniquement à cause de son amour inné de la droiture et de la précision.
Entré prêtre au Séminaire des Missions, M. Paillot n’e devait y rester qu’une année, au bout de laquelle il reçut sa destination pour Pondichéry. Il alla donc faire ses adieux dans sa famille. Malgré le sacrifice chrétiennement consenti, son départ causa un immense chagrin à ses parents, d’autant plus qu’il déclara à ce moment qu’il partait « pour toujours ». On savait ce que cela voulait dire sur les lèvres de M. Paillot : c’était une décision irrévocable et la séparation définitive... Il y resta fidèle, puisque les 44 années qui séparent celle de son départ de France de sa mort en Mission se sont toutes passées dans l’Inde.
Or, en 1886, Mgr Laouënan, Archevêque de Pondichéry, se trouvait en France et songeait à reprendre le chemin de son diocèse. Le 19 septembre de la même année, il prenait avec lui MM. Paillot et Fahrer, tous deux destinés à la Mission de Pondi¬chéry. Le mois suivant tous trois débarquaient dans notre ville. M. Paillot attendit quelque temps à la Mission que les Pères du Saint-Esprit aient définitivement quitté la paroisse Notre-Dame des Anges, la Préfecture Apostolique qui leur avait été confiée ayant été supprimée et la charge des âmes confiée aux Missions-Étrangères ; l’année suivante, juillet 1887, M. Godet était nommé curé de cette paroisse avec, comme vicaires, MM. Paillot et Francazal. « Je vous donne un saint », avait dit Mgr Laouënan aux paroissiens en désignant M. Paillot et comme pour calmer leurs inquié¬tudes d’être à tout jamais séparés des substantielles directions des Pères du Saint-Esprit. Le qualificatif était juste, et M. Paillot réalisa pleinement ce que signifiait la louange de son Archevêque. Que d’âmes accoururent vers lui, et quelles douces semences de paix, de réconfort, de salut il y jeta !
Un deuil bien cruel vint assombrir les premières années de son apostolat : sa mère, que son départ avait tant peinée, qu’une autre disparition, celle d’un fils, prêtre comme lui, décédé au lendemain de l’obtention de la licence ès-lettres, jeta dans une douleur indicible, sa chère mère fut enlevée à son affection au début de l’année 1891. Le coup porta, et nous nous souvenons, lors d’un semblable deuil qui nous atteignit nous-mêmes, il y a deux ans, des paroles toutes fraternelles qu’il eut pour nous : « Consolez-vous, mon cher Père ; moi aussi j’ai passé par là ; j’ai d’abord terriblement souffert, puis j’entendis une voix, celle de ma pro¬pre maman qui me disait : « Comme le Bon Dieu est miséricordieux pour les mamans des missionnaires ! »
En 1894, le Collège colonial, confié depuis 1887 aux Missions-Etrangères, venait de perdre temporairement son Directeur, M. Dury, que son état de santé avait obligé de partir en France. L’intérim fut confié à M. PailJot, qui apporta dans cette nouvelle tâche ses précieuses qualités d’ordre et de discipline. L’année suivante, au retour du titulaire, il reprenait son poste à la paroisse. Une forte fièvre paludéenne, qui, un instant mit ses jours en danger, obligea M. Paillot à changer de climat. On l’envoya à Kandy comme secrétaire de Mgr Zaleski, alors Délégué apostolique dans l’Inde. C’était en 1903. Le secrétaire suivit Son Excellence dans ses nombreuses pérégrinations à travers l’Inde. La santé revint avec tous ces changements d’air successifs, et M. Paillot demanda et obtint, l’année suivante, de reprendre son poste de vicaire, à Notre-Dame des Anges.
Vicaire, il le resta jusqu’en 1926, époque à laquelle M. Borey, curé, sentant le lourd poids des années, demanda à se retirer. Ce fut M. Paillot qui lui succéda. Il avait alors 71 ans. Il n’en montra pas plus de fierté, ses épaules se courbèrent un peu, voilà tout. Ce qu’il avait été 40 ans comme vicaire, il continua à être, se faisant tout à tous, ne plaignant jamais sa peine, visitant très assidûment ses chers malades qu’il surveillait avec zèle, prêchant à son tour, plus qu’à son tour même parfois, catéchisant aux heures régulières, et trouvant encore le temps de préparer des enfants en retard, confessant à n’importe quelle heure, au sortir d’un office comme après une longue course apostolique, accueillant avec le sourire les bons chrétiens, mettant un peu de sévérité, mais sans fiel, dans ses admonestations aux retardataires des devoirs religieux, passant de longues heures à l’église où, bréviaire exercices de piété, chapelet, tout était dit à l’heure fixée par un règlement dont seule la charité envers les âmes pouvait avoir raison : vrai prêtre en un mot, prêtre dévoué, saint prêtre, que l’on pouvait rencontrer dans les rues, aux heures de ses visites aux malades, la tête baissée et les lèvres demi-ouvertes pour la récitation du petit chapelet qu’il tenait discrètement dans ses mains.
Depuis 1929, M. Paillot déclinait visiblement. On l’avertit fraternellement de se soigner. Il prit bien quelques remèdes mais il ne voulut jamais se départir de son règlement pour l’observation de certains jours de jeûne volontaire. Il resta dur pour lui-même jusqu’au bout. Certains malaises, des vomissements le prenaient parfois, surtout le matin. Parti en juin 1930 à Bangalore pour y prendre un peu de repos, il en revint vers le 20 juillet, mais non guéri. Malaises et vomissements devinrent plus fréquents, une vieille lymphangite s’aggrava, un ancien érysipèle reparut avec de plus sérieux symptômes, les jambes n’avaient plus de force, c’était l’usure çomplète. De peur que le cher malade ne voulût reprendre son travail après la première amélioration, on décida de l’envoyer à l’hôpital Sainte-Marthe de Bangalore. C’était le 23 août 1930. Hélas ! nous ne devions plus le revoir. Le 16 septembre suivant, vers les 3 heures de l’après-midi, un télégramme nous arrivait : « M. Paillot est mort ce matin à 8 h. 45. » Que s’était-il passé ? Le cœur trop faible n’avait pu résister aux efforts du malade : dans un vomissement il avait cessé de battre. M. Paillot, comme d’habitude, avait asssité à la sainte rnesse, y avait communié et, après une longue action de grâces, avait même déjeuné un peu. La Sœur garde-malade eut le temps, quand le danger parut, d’appeler M. Paulin, aumônier de l’hôpital, qui put lui faire une onction. Mais aucune parole, aucun désir exprimé : M. Paillot mourut comme il avait vécu, humblement, simplement, et, puisqu’il aimait tant le sacrifice, trouvant le moyen, en mou¬rant loin de ses chers paroissiens, d’offrir encore cela à Dieu pour le bien de leurs âmes.
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References
[1695] PAILLOT Martial (1856-1930)
Références biographiques
AME 1930 p. 218. 1932 p. 14. 22. CR 1886 p. 153. 1898 p. 325. 1901 p. 301. 1911 p. 238. 1919 p. 226. 1920 p. 74. 1922 p. 149. 1930 p. 223. 341. 1931 p. 313. 1935 p. 286. BME 1930 p. 123. 674. 1931 p. 924. 1958 p. 538. EC1 N° 206.