Alexandre DE COOMAN1873 - 1933
- Status : Prêtre
- Identifier : 2197
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Biography
[2197] Alexandre, Alfred DE COOMAN naquit le 19 février 1873, à Ninove, diocèse de Gand (Gent), province de Flandre-Orientale (Belgique). Il était l'ainé d'une famille de quatre enfants. Son frère cadet Albert-Joseph fut missionnaire au Tonkin Occidental (Hanoï); Louis, Christian-Marie son dernier frère envoyé au Tonkin Maritime (Phat-Diêm) fut coadjuteur de Mgr. Marcou en 1917, et premier vicaire apostolique de la mission de Thanh-Hoa, en 1932. Leur soeur Marie se fit religieuse chez les Dames du Sacré-Coeur et fut missionnaire à Shanghai.
Le 14 septembre 1891, il entra laÎque, au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 1 octobre 1892, minoré le 15 octobre 1893, sous-diacre le 22 septembre 1894, diacre le 9 mars 1895, il fut ordonné prêtre le 21 septembre 1895, et il reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Haut-Tonkin (Hung-Hoa) qu'il partit rejoindre le 4 décembre 1895.
Arrivé dans sa mission à la fin janvier 1896, il fut envoyé en paroisse pour étudier la langue viêtnamienne. Après quelques années d'enseignement au petit séminaire de Ha-Tach, il partit , en 1900, avec M. Laisi fonder un poste missionnaire à Hoa-Binh sur la Rivière Noire, en vue d'évangéliser la population muong de cette région. En 1910, il était installé à Gia-Hoii, dans la plaine de Nghia-Lô Atteint de paludisme, il alla se faire soigner à Hong-Kong. Là M. Boulanger, supérieur de la maison de Nazareth sétant rendu compte de ses aptitudes pour le travail de bureau, lui proposa de se faire agréger à cette maison de la Société. Rentré dans sa mission, M.de Cooman accepta.cette offre. En 1911, il travaila à l'imprimerie de Nazareth à Hong-Kong. où pendant un bon nombre d'années, il fournit un travail considérable pour les publications de l'imprimerie; il se rendit disponible pour assurer la prédication de retraites pastorales aux prêtres français et autochtones de diverses missions.
En 1928, après un séjour de 17 ans à Nazareth, M. de Cooman demanda à Mgr. Fourquet de Canton, de le recevoir dans son vicariat apostolique; dans cette mission, il enseigna le latin aux élèves chinois des classes supérieures du Petit Séminaire, et les prépara à entrer au Collège Général de Pinang.
En 1932, suite à la proposition de M.Joseph Blondet et les démarches étant faites auprès des vicaires apostoliques de Canton et de Phnom-Penh, M. Alexandre de Cooman vint au Cambodge et accepta volontiers de s'installer à Kompong-Cham, de prendre en charge les quatre chrétientés de la partie nord de ce district, et de s'occuper des travailleurs viêtnamiens employés dans 6 plantations de caoutchouc de cette province. Se donant de tout son coeur à cette tâche, il gagna très vite l'estime des européens en raison de sa culture et de l'agrément de sa conversation. Il fut aussi très apprécié des viêtnamiens trouvant en lui quelqu'un parlant comme eux et comprenant leurs us et coutumes.
M.Alexandre de Cooman était un modeste, un humble, sans prétentions et ne se faisant jamais valoir. Possédant une bibliothèque très bien fournie, il occupa ses loisirs à composer un "Commentaire des Epitres des Dimanches de l'Année". Il destinait aux prêtres principalement, cet ouvrage en quatre volumes, rédigé dans un latin simple et coulant. Il continua et acheva la traduction des "Explications des Evangiles" de M. Thiriet. Il avait en projet un volume sur les Epitres des Fêtes, et un second consacré aux Epitres des Fêtes de la Ste Vierge. Pour cela, il avait déjà rassemblé et classé de nombreux matériaux. Sa maladie et son décès en empéchèrent la réalisation.
Très négligent de sa santé et de son confort matériel, il se préoccupa peu de son vestinaire et de sa nourriture. Vers février 1933, affaibli, il fit un séjour à l'hôpital de Phnom-Penh .Usé et très anémié, il ne pût reprendre le dessus. Au soir du 5 avril 1933, accompagné de M. Béquet, il arriva bien fatigué, au séminaire de Culaogien, dans la province de Long-Xuyên. Au dernier mois de sa vie, devenu complètement sourd, toute conversation était devenue pénible. Au soir du 24 mai 1933, Il décéda au séminaire de Culaogien, entouré du Supérieur, des professeurs et des deux soeurs garde-malades de cet établissement.
Son corps, revêtu des ornements sacerdotaux, fut exposé dans le parloir du séminaire. Les obsèques, présidées par M.Chouffot, supérieur de l'établissement, eurent lieu le 26 mai 1933, lendemain de l'Ascension. Porté par les séminaristes,dans le petit cimetière du séminaire, M.de Cooman repose à côté de M.Charles-Isidore Ackermann dont il avait imprimé les ouvrages à Hong-Kong.
Obituary
M. de COOMAN
MISSIONNAIRE DU CAMBODGE
M. DE COOMAN (Alexandre-Alfred) né le 19 février 1873 à Ninove (Gand, Belgique). Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 14 septembre 1891. Prêtre le 21 septembre 1895. Parti pour la Mission du Haut-Tonkin le 4 décembre 1895. Mort à Culaogien le 24 mai 1933.
Alexandre-Alfred de Cooman était l’aîné de trois frères missionnaires, son cadet, Albert, est toujours à Hanoï et son plus jeune frère, Louis est l’évêque actuel de la nouvelle mission de Thanh-hoa.
Destiné au Vicariat Apostolique de Hunghoa, M. de Cooman y arriva fin janvier 1896 et fut aussitôt placé dans une paroisse pour y étudier la langue annamite. Nommé ensuite professeur au collège de Hà-thach, il ne remplit cette fonction que peu d’années, son évêque comptant sur lui pour tenter l’évangélisation des montagnards Muongs de la haute région du Tonkin. Il y occupa successivement trois postes, mais sans succès appréciable. Encore aujourd’hui l’évangélisation de ces tribus demeure stationnaire et ne donne guère de résultats.
Atteint de paludisme, M. de Cooman dut quitter ses montagnes pour aller se soigner à Hong-kong. Là il rencontra à la tête de la Maison de Nazareth M. Boulanger, qui se rendit compte des aptitudes de notre confrère pour le travail de bureau ; aussi, dès son retour dans sa Mission, il lui demanda de se faire agréger à la Maison de retraite de la Société. M. de Cooman accepta et, pendant un bon nombre d’années, fournit dans cette Maison un travail considérable, soit pour les publications de l’imprimerie, soit par la prédication de retraites pastorales aux prêtres français et indigènes de nos diverses Missions.
Ses préférences cependant étaient pour la vie active des Missions ; il voulut la reprendre et demanda à Mgr Fourquet, de Canton, de le recevoir dans son Vicariat Apostolique. Il se trouva un peu dépaysé au milieu des chinois, auxquels il n’était pas accoutumé et bientôt il accepta volontiers l’offre qui lui fut faite de revenir auprès des annamites.
M. Blondet écrivit en effet à M. de Cooman en lui dépeignant la situation des coolies tonkinois, employés dans les plantations de la province de Kompongcham au Cambodge, le bien à faire à tous ces expatriés, et l’avantage, sinon la nécessité d’avoir au milieu d’eux un missionnaire du Tonkin, zélé et expérimenté. Il le pressentit pour ce travail et ne recevant pas de réponse négative, il en avisa le Vicaire Apostolique. Les démarches furent faites et M. de Cooman vint au Cambodge.
Placé d’abord chez M. Martin pour faire avec lui ses premières tournées, il lui succéda l’année suivante dans la partie-nord du district, établit sa résidence à Kompongcham et s’occupa de trois autres annexes, ainsi que de 6 plantations. La charge était lourde, mais M. de Cooman ne s’en effrayait pas ; il la prit à cœur et s’y dévoua de son mieux. Les européens, à qui il avait à faire, fonctionnaires et planteurs, l’estimaient pour sa culture intellectuelle et l’agrément de sa conversation ; les tonkinois étaient heureux de posséder un des leurs, parlant comme eux, et les comprenant jusque dans leurs habitudes.
Dans les plantations le prêtre ne peut guère atteindre les coolies que les jours de paye, soit deux fois par mois. Ces travailleurs ont alors deux jours de repos. Entre temps M. de Cooman s’occupa des autres chrétientés et donna tous ses loisirs à ses travaux littéraires. Il lisait beaucoup et en général des livres sérieux ; il avait bonne mémoire et une puissance d’assimilation peu ordinaire, ce qui lui permettait de tirer grand profit de ses lectures dans ses conversations et ses écrits. Nous ne savons pas si notre confrère a composé d’autres ouvrages, mais nous avons sous les yeux ses « Commentaires des Epîtres des dimanches de l’année », suivis chacune de deux projets de sermons. L’ouvrage comporte 4 volumes et est écrit dans un latin simple et coulant. L’auteur, en le composant avait certainement l’intention de rendre service aux prêtres indigènes de tout l’Extrême-Orient. Ce fut déjà cette idée qui l’amena à continuer et à achever la traduction des « Explications des Evangiles » de M. Thiriet, commencée par M. Tour.
Cet ouvrage ne porte pas le nom de son auteur, il l’a simplement signé de ces mots « par un missionnaire de la Société des Missions-Étrangères de Paris ». C’est que M. Alexandre de Cooman était un modeste, un humble, qui ne se faisait jamais valoir. Il n’y avait chez lui aucune prétention, ni dans sa conversation, ni dans ses manières ; il se contentait d’effleurer sur ses lèvres un léger sourire, presque imperceptible quand, dans certaines réunions, il entendait énoncer quelque inexactitude, dont la mise au point lui eut été facile à faire.
Si M. de Cooman entretenait son intelligence, par contre il ne nourrissait guère son corps. Sous ce rapport il était plutôt négligent, et même très négligent. Il prenait volontiers après sa messe une tasse de café sans sucre, puis ne se préoccupait plus du reste. Il mangeait ce qu’on lui présentait, habituellement des muets préparés à l’indigène : un ou deux bols de riz, avec un peu de poisson cuit dans la saumure, parfois la saumure toute seule, quand on n’avait pas pu trouver de poisson. En voyage, à bord des chaloupes indigènes et des jonques chinoises, où l’on ne servait rien aux voyageurs, il se passait souvent de déjeuner ; ayant absorbé sa traditionnelle tasse de café du matin, il patientait alors jusqu’au dîner du soir. Sa bibliothèque était bien tenue et des mieux fournie, mais il n’avait cure de son mobilier non plus que de son vestiaire, tant il était habitué à se passer de tout ou à se contenter de peu. Son évêque l’invita plusieurs fois à mieux soigner sa santé, il le remercia de ses prévenances, mais n’en fit pas davantage. Ce manque de confort fut certainement une des causes principales de l’affaiblisse-ment que tous les confrères constatèrent chez lui lors de la retraite de janvier dernier. Quelques semaines plus tard, il dut recourir aux docteurs et même aller faire un stage à l’hôpital de Phnôm-Penh, où on le déclara anémié ; usé et dans un état de faiblesse telle, qu’on ne conservait aucun espoir de le voir reprendre le dessus. Nous le dirigeâmes vers Culaogien, où il pourrait trouver de meilleurs soins et les soulagements que réclamait la situation.
Ici nous cédons la place à la plume de M. Raballand qui va nous raconter les derniers moments du cher malade.
« C’est le 5 avril au soir que, vaincu par la maladie, M. de Cooman arrivait à Culaogien, « accompagné de M. Béquet. Dès le début il fut évident que le cher malade venait ici moins « pour y retrouver une santé que la science médicale s’avérait impuissante à lui rendre, que « pour s’y préparer dans le calme et la tranquillité au suprême départ.
« Le dimanche qui suivit son arrivée, jour des Rameaux, il put assister à la messe dans la « chapelle du Séminaire. Il voulut également, malgré sa faiblesse venir à l’office du Jeudi-« Saint ; ce fut sa dernière sortie. C’est à grande peine que soutenu il put regagner sa « chambre ; il ne devait plus la quitter qu’après sa mort.
« Le malade se rendait parfaitement compte de son état, et son sacrifice était fait d’avance « en pleine résignation et soumission à la volonté du bon Dieu. Son regret le plus sensible¬ « était de mourir avant d’avoir pu achever son ouvrage sur l’Explication des Epîtres. Quatre « volumes sont déjà parus sur les Epîtres des Dimanches, mais il lui restait encore à achever « un volume sur les Epîtres des Fêtes et un autre, spécialement consacré aux Epîtres des Fêtes « de la Sainte-Vierge. Dans ce but il avait déjà assemblé et classé de nombreux matériaux.
« Jusqu’à ses derniers moments il se montra des plus édifiant. Très docile, il acceptait « toujours et avec reconnaissance ce que¬ lui donnaient les sœurs, réclamant rarement quelque « chose lui-même ; il n’oubliait jamais le mot pour remercier, soit directement, soit par une « parole plaisante et aimable. Aller lui faire une visite n’était jamais s’exposer à passer un « moment triste en sa compagnie. La maladie lui avait bien causé un commencement de « surdité, qui aurait pu rendre sa conversation assez pénible, mais il le savait et faisait lui-« même les frais de l’entretien.
« Il garda jusqu’au bout un souvenir fidèle et affectueux à ses amis ; ce lui fut une véritable « joie de revoir quelques jours avant sa mort un confrère et ami du même départ que lui. La « visite de Mgr Herrgott, venu de Phnom-penh à Culaogien spécialement pour le bénir, lui fit « également bien plaisir.
« Cependant notre confrère dépérissait de plus en plus. Quand on lui proposa de recevoir « les derniers Sacrements, il accepta simplement et avec reconnaissance, et les reçut avec « esprit de foi et piété.
« M. de Cooman avait une particulière dévotion à la Sainte Vierge, ayant été autrefois « guéri par l’intercession de Notre-Dame Auxiliatrice. Comme on avait eu l’occasion de lui « dire, le 17 mai, qu’une faiblesse pouvait lui être fatale d’un moment à l’autre, il compta sur « ses doigts du 17 au 24. Il arriva jusqu’à la semaine de l’Ascension et le 24 mai l’agonie « commença ; elle fut assez courte, et c’est dans la soirée de ce jour, fête de Notre-Dame « Auxiliatrice et veille de l’Ascension, qu’il nous quitta, dans le plus grand calme, après avoir « reçu une dernière absolution, entouré du Supérieur et des professeurs du séminaire et des « deux sœurs de la Providence ses garde-malades, pendant la récitation des prières des « agonisants.
« Son corps, revêtu des ornements sacerdotaux, fut exposé au parloir du Séminaire. La nuit « et le jour les séminaristes s’y succédèrent à tour de rôle pour la veillée funèbre.
« Les obsèques eurent lieu le lendemain de l’Ascension. L’occurrence de cette fête « empêcha les confrères éloignés d’arriver ଠtemps pour les funérailles, mais tous ceux des « environs étaient présents. Monsieur l’Administrateur de la Province de Long-xuyên eut la « délicatesse d’y venir en personne, et les Sœurs de la Providence, avec leur noviciat, unirent « leurs prières aux nôtres.
« La messe fut chantée par M. Chouffot, Supérieur du Séminaire, et c’est au milieu d’une « nombreuse et pieuse assistance que,¬ porté par les séminaristes, le cher M. de Cooman fut « conduit à sa dernière demeure.
« Il repose dans notre petit cimetière, au milieu de nos confrères défunts et à côté du regretté M. Ackermann, dont il avait imprimé les ouvrages à Hong-kong. Lux œterna luceat eis, Domine ! ».
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References
[2197] DE COOMAN Alexandre (1873-1933)
Références bibliographiques
AME 1895 p. 436. 1901 p. 312. 1928 p. 51. 1933 p. 202. CR 1895 p. 332. 1900 p. 152. 1901 p. 149. 1906 p. 365. 1910 p. 162. 1911 p. 267. 1918 p. 72. 1924 p. 26. 1928 p. 79. 1929 p. 104. 1932 p. 222. 1933 p. 175. 256. 343. BME 1922 p. 309. 310. 1923 p. 801. 1924 p. 450. 1927 p. 379. 1935 p. 263. 1933 p. 550. EC1 N° 268.
Avril 1996
Bibliographie
"Commentaire des Epitres des Dimanches de l'Année"
par un missionnaire de la Société des Missions Etrangères de Paris.
Mémorial De COOMAN Alexandre, Alfred page