Paul MAILLARD1876 - 1967
- Status : Prêtre
- Identifier : 2601
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1901 - 1914 (Shenyang [Moukden])
- 1919 - 1946 (Shenyang [Moukden])
- 1946 - 1949 (Shanghai)
- 1949 - 1950 (Hong Kong)
Biography
[2601] MAILLARD Paul, Marie, Léon, est né le 12 novembre 1876 à Vincey, diocèse de St Dié (Vosges). Il fit ses études primaires à Vincey, et ses études secondaires au Petit Séminaire de St Dié. Puis il passa une année au Grand Séminaire diocésain. Alors il entra aux Missions Étrangères le 5 octobre 1898. Il fut ordonné prêtre le 23 juin 1901. Il partit le 31 juillet 1901 pour la Mandchourie méridionale.
Après être passé par Shanghai, il débarqua au port de Yinkow. À son arrivée à destination, au lendemain de la guerre des Boxers, il trouva une Mission entièrement dévastée. L'évêque, Mgr Guillon, avec deux de ses missionnaires et deux Religieuses de la Providence de Portieux, et une foule de chrétiens, avait disparu sous les décombres de sa cathédrale incendiée. Dans tous les districts, les églises avaient été rasées, les communautés chrétiennes dispersées et cinq missionnaires massacrés.
Après ces tragédies, le Père Maillard allait contribuer à la restauration et à l'expansion de l'Église en Mandchourie. Il débuta dans le ministère comme chef du district de Niou Tchoang, une paroisse de vieux chrétiens. Il occupa ce poste de 1902 à 1906, et fut transféré dans le district voisin de Haitcong en 1907. Il fut alors rappelé à Moukden, pour seconder le Père Baulieu au Séminaire... Il fut un très bon professeur, mais en 1909, il fut envoyé dans le district de Lin Shan, charmante petite ville située sur la route Moukden-Pékin, au bord de la mer.
En 1914, ce fut la grande guerre. Le Père Maillard fut rappelé en France et mobilisé comme brancardier et comme interprète des travailleurs chinois. À son retour en mission en 1919, il fut nommé à Tan Chen Kiao, petite chrétienté à laquelle fut adjointe en 1922 le vaste district de Hei Shan Shien qui comptait de nombreuses communautés chrétiennes. C'est là que jusqu'en 1933, pendant onze ans, il donna le meilleur de lui-même. Excellent connaisseur de la langue chinoise, il s'adonna à la prédication et savait intéresser son auditoire. Malgré son tempérament nerveux, il réussit à vivre en bonne entente avec son vicaire chinois.
En 1933, après un voyage en France, il fut nommé de nouveau dans le Sud, à Cha Ling, où il vécut paisiblement au milieu d'une fervente chrétienté, jusqu'en 1945, début de la guerre civile entre les troupes chinoises nationalistes et l'armée communiste. Le Père Maillard dut revenir à l'évêché de Moukden. Le 6 octobre 1946, accompagné d'un groupe de Religieuses, il prit l'avion pour Pékin. Sur la demande du Père Vérineux, vicaire capitulaire, il fut nommé supérieur de la Maison Théophane Vénard, maison récemment acquise pour recevoir les jeunes missionnaires MEP destinés à la Mandchourie et fréquentant l'école de langue dirigée par les PP. Franciscains. Le 31 octobre les Communistes entraient à Moukden, et le mois suivant entraient à Pékin.
Malade et démoralisé, le Père Maillard quitta la direction de la maison, et prit l'avion pour Shanghai, où il fut l'hôte du Père Amiotte du 15 novembre 1946 jusqu'au 6 mai 1949, date à laquelle il se rendit à Hongkong, pour éviter de tomber aux mains des Rouges. Arrivé à Hongkong, il se vit refuser l'entrée pour une question de passeport, et fut obligé de se rendre à Macao, où il résida jusqu'en juin. Puis il fut enfin heureux d'entrer à Hongkong et de trouver refuge dans notre maison de Béthanie. À cette époque, Hongkong comptait beaucoup de réfugiés chinois du continent. M. Maillard s'occupa activement des réfugiés dans la ville de Hongkong. À cet apostolat il se dépensa corps et âme, passant la journée au milieu d'eux pour les aider spirituellement et matériellement. Le 14 décembre 1950, il dut s'embarquer pour la France, et se retirer à Montbeton, puis à Voreppe et enfin dans notre nouvelle maison de Lauris, où il résida de 1964 à 1967. Il mourut à Lauris le 18 octobre 1967.
Obituary
Le Père Paul MAILLARD
1876 - 1967
Missionnaire en Mandchourie
Né le 12 novembre 1876, à Vincey (Vosges), diocèse de St-Dié. Etudes primaires à Vincey, études secondaires au petit séminaire de St-Dié, un an au grand séminaire de St-Dié, 1897.
Entré aux Missions Etrangères de Paris le 5 octobre 1898, prêtre le 23 juin 1901, parti le 31 juillet 1901 pour la Mandchourie méridionale : Moukden (Yinkow).
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Postes occupés
1902-1906, Niou Tchoang. 1906-1907. Hai Tch’eng. Professeur au séminaire de Moukden de 1907 à 1909. 1909-1914. Lien Chan.
Guerre en France de 1914 à 1919.
1919-1922, Ta Che Kiao. 1922-1932, Hei Chan Hsein. 1933-1946, Cha Ling. 1946-1948, Moukden.
A Hongkong, venant de Pékin, du 6 mai 1949 au 21 novembre 1950.
En France le 14 décembre 1950. Voreppe. 1958-1964. Lauris. 1964- 1967.
Décédé à Lauris le 18 octobre 1967.
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Embarqué le 31 juillet 1901 à Marseille, en compagnie du P. Pérès, destiné comme lui à la Mission de Mandchourie méridionale, le P. MAILLARD, après une escale à Changhai, débarque au mois de septembre au port de Yinkow. Ces deux missionnaires, de tempérament et de caractère singulièrement différents, devaient fournir une carrière également prolongée jusqu’aux confins de l’extrême vieillesse. Le P. Pérès nous a quittés en 1963 à l’âge de 86 ans. Le P. Maillard lui a survécu quatre années, dépassant largement les limites assignées par le psalmiste, étant mort nonagénaire, débordant jusqu’aux derniers jours, d’une intense vitalité de grand nerveux.
A son arrivée à destination, au lendemain de la sanglante tragédie de la Boxe, il trouvait une Mission entièrement dévastée par les ravages de ce mouvement xénophobe et anti-chrétien, d’une violence inouïe, qui fit plusieurs milliers de victimes dans le seul Vicariat Apostolique de Moukden. L’évêque, Mgr Guillon, avec deux de ses missionnaires et deux religieuses de la Providence de Portieux, et une foule de chrétiens, avait disparu sous les décombres de sa cathédrale incendiée. Dans les districts, à part Yinkow et San t’ai tse, toutes les églises avaient été rasées, les communautés chrétiennes dispersées, et cinq missionnaires assassinés. Ce n’était partout que ruines et désolation. Pourtant, contrairement à toute prévision humaine, à peine la tourmente passée, allait commencer pour les Missions de Mandchourie une ère d’extraordinaire expansion qui devait se prolonger jusqu’à la première guerre mondiale. Le P. Maillard était destiné à jouer un rôle important et prolongé dans cette œuvre de restauration et de développement rapide qui permit vingt-cinq ans plus tard de partager le Vicariat en trois parties, dont deux confiées, l’une aux missionnaires Canadiens et l’autre aux Pères de Maryknoll.
Le P. Maillard eut une vie missionnaire des plus mouvementées. Huit postes au moins furent le théâtre de ses activités aux multiples aspects. Etant donné les circonstances, ces nombreux changements s’imposaient sans doute, mais, à vrai dire, ils n’étaient pas faits pour déplaire à l’humeur de notre confrère. Il débuta dans le ministère comme chef du district de Niou Tchoang, vieille ville située à une centaine de il de Yinkow, dont les chrétiens comptaient parmi les plus anciens de la Mission. Il occupa ce poste de 1902 à 1906 au cours desquelles il fut le témoin des combats livrés dans les parages entre Russes et Japonais, avant les batailles décisives de Leao Yang et Moukden. De Niou Tchoang, il passa au district voisin de Hai Tch’eng, importante sous-préfecture située sur la ligne du Sud-Mandchourien. L’année suivante, en 1967, il était appelé au séminaire de Moukden, pour seconder le P. Beaulieu. Très doué pour le professorat, notre confrère l’était beaucoup moins pour la vie communautaire. Au bout de deux ans, il reprenait la vie en district, à l’extrême-ouest de la Mission, dans la charmante petite ville de Lien Chan, située sur la voie terrée Moukden-Pékin, tout près de la mer. Comme tant d’autres, il fut arraché à son travail missionnaire par la guerre de 1914, et fut rappelé en France. Ces quatre mornes années, il les passa d’abord comme brancardier, puis, comme interprète des travailleurs chinois.
A son retour en Mission, en 1919, il regagnait le sud à Ta Che Kiao, Grosse bourgade et gare importante sur le Sud-Mandchourien avec embranchement sur Yinkow. Cette petite chrétienté était loin de suffire aux besoins d’activité du P. Maillard et il fut heureux d’être envoyé en 1922 à Hei Chan Hsien, siège d’une sous-préfecture et centre d’un vaste district comptant de nombreuses communautés chrétiennes. C’est là qu’il donna le meilleur de lui-même durant les onze années qu’il y passa, faisant preuve de son zèle et de son inlassable ardeur à enseigner son troupeau. Excellent connaisseur de la langue chinoise, il aimait à prêcher et savait intéresser son auditoire. Il convient aussi de noter qu’en dépit d’un caractère réputé quelque peu difficile, il réussit à vivre en très bonne entente avec son vicaire chinois pendant les années qu’il passa à Hei Chan.
En 1933, après un congé en France, il était affecté à un nouveau poste, dans le Sud une fois de plus, à Cha Ling, bourg situé au nord-ouest de la grande ville de Leao Yang. Il y vécut paisiblement au milieu d’une fervente chrétienté jusqu’aux sombres jours de 1945 où commencèrent les troubles de la guerre civile entre les troupes chinoises nationalistes et celles de la 8e armée communiste. Dans les communautés chrétiennes ce fut un désarroi général. Au bout de quelques mois, fatigué et quelque peu déprimé, le P. Maillard revenait à l’évêché de Moukden et jusqu’à l’automne 1948, il remplit les fonctions d’aumônier auprès des communautés religieuses de la ville.
Le 9 octobre, accompagné d’un groupe de religieuses, il prenait l’avion pour Pékin. Sur la demande du P. Vérineux, vicaire capitulaire depuis la mort du P. Beaulieu survenue le 1er décembre 1946, il était nommé supérieur de la Maison Théophane Vénard, résidence récemment acquise pour recevoir les jeunes missionnaire m.e.p. destinés à la Mandchourie, élèves de l’école de langue des Pères Franciscains. Ils étaient au nombre de sept, auxquels s’étaient joints trois prêtres chinois de Moukden suivant les cours de l’Université Fu Jen. Moins d’un mois plus tard, le 31 octobre, les communistes faisaient leur entrée à Moukden. Deux mois plus tard, ils seraient à Pékin.
Malade et démoralisé, prévoyant le pire, le P. Maillard abandonnait ses fonctions et remettait la direction de la Maison au P. Trivière pour arriver par avion à Changhaï le 15 novembre. Il devait être l’hôte du P. Amiotte, procureur, jusqu’au 5 mai 1949, date de son départ pour Hongkong. A la Procure, il retrouvait les PP. Lamasse, Villeneuve et Boschet, qui avaient quitté Moukden deux semaines auparavant. Dans cette ville, parmi la foule des réfugiés, il retrouva aussi une trentaine des sœurs de la Providence et un groupe de juvénistes récemment arrivées de Moukden. Heureux de rencontrer an cet exil forcé ses anciennes dirigées, il se fit un agréable devoir de les visiter souvent à l’hospice St-Joseph, pendant les mois qu’elles passèrent à Changhai avant de trouver un nouveau refuge au Cambodge.
Le 5 mai 1949, avec les PP. Lamasse et Villeneuve, notre confrère quittait Changhai qui allait tomber vingt jours après aux moins des Rouges. Il n’était pas au bout de ses pérégrinations. Arrivé à Hongkong. il se vit refuser l’entrée dans la colonie anglaise pour une question de passeport et dut se rendre à Macao où il résida jusqu’en juin, en attendant d’être admis à la Maison de Béthanie. Après une telle odyssée, le P. Maillard allait-il, enfin, goûter un repos bien mérité après 48 ans de vie missionnaire féconde an péripéties ? Pour ceux qui le connaissaient, c’eût été parfaitement invraisemblable. A 72 ans, il était, comme jamais, droit, amateur de longues marches, plein de forces et ardemment désireux de les employer. Sans délai, il conçut le projet de rejoindre le P. Boschet à Taïwan. « Je compte bien, lui écrivait-il, que vous trouverez moyen de me fournir du travail chez vous et que je ne serai pas le seul évincé de notre groupe de réfugiés de Moukden. Je crois pouvoir compter sur votre charité pour m’épargner cette souffrance, » Hélas t pour bien des raisons qu’il serait inopportun d’exposer, son désir ne put être réalisé. Il en ressentit un profond « chagrin ».
Mais bientôt, las de ronger son frein dans sa chambre de Béthanie, après de nombreuses recherches infructueuses, il découvrit un champ d’action qu’il regarda comme providentiel. Il se fit apôtre dans le monde des plus délaissés, celui des réfugiés, récemment arrivés en masses de toutes les provinces de Chine. Des prêtres chinois avalent déjà commencé leur fécond apostolat dans ce milieu, et spécialement le R.P. Ts’Ao, supérieur des « Petits Frères de St Jean-Baptiste ». Ce dernier tut heureux d’accepter les services du P. Maillard, dans son camp de Jonk-Bay et de Chao Ki Wan. En tait, notre confrère s’occupa spécialement du groupe des réfugiés de la ville de Hongkong. A cet apostolat, il se dépensa corps et âme, passant ses journées au milieu d’eux pour revenir, exténué, le soir à son domicile de Béthanie. Que ne fit-il pas pour aider spirituellement et matériellement ses ouailles ? Il est arrivé à l’auteur de ces lignes de rencontrer plus tard à Taiwan plusieurs des protégés du P. Maillard qui vantaient son zèle et sa bonté.
Une fois de plus, bien à contrecœur cette fois, notre confrère fut mis dans l’obligation de quitter son dernier lieu d’exil. A sa grande et douloureuse surprise, il était rappelé en France. La mort dans l’âme, il dut abandonner ses chers réfugiés. L’affection qu’il leur portait et celle qu’ils lui rendaient, se manifestèrent avec une vive émotion le soir de son embarquement, le 20 novembre 1950 sur le paquebot « La Marseillaise ». Son compagnon d’apostolat, le P. Ts’Ao, accompagné d’un groupe compact de catéchumènes, était venu taire ses adieux à son vaillant collaborateur durant plusieurs mois. Touchants adieux de tous au missionnaire, leur bienfaiteur, qui taisait aussi les siens à la terre de Chine où il avait tant peiné pendant près de 50 ans.
François BOSCHET.
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References
[2601] MAILLARD Paul (1876-1967)
Références bio-bibliographiques
AME 1901 p. 268. 1909 p. 382. 1915-16 p. 77. 1919-20 p. 35 (art.). 283. CR 1901 p. 277. 1902 p. 83. 1904 p. 57. 1905 p. 317. 318. 1907 p. 80. 1909 p. 56. 57. 69. 366. 1912 p. 71. 72. 1923 p. 42. 1924 p. 32. 33. 1925 p. 35. 1930 p. 52. BME 1922 p. 370. 1930 p. 650. 1932 p. 563. 969. 1935 p. 874. 1936 p. 273. 1949 p. 789. 1950 p. 141. 1951 p. 74. 1958 p. 754. Enc. PdM 6P3 EC1 N° 244. 252. 260. 488. 644. EC2 N° 3P66. MEM 1961/69 p. 38.