Henri SONNEFRAUD1891 - 1940

[3232] Henri SONNEFRAUD est né à Saint-Briac-sur-Mer (Ille-et-Vilaine) le 23 mars 1891. Son père, d’origine alsacienne, s’était expatrié en 1872 plutôt que de devenir allemand. En août 1902, sa mère le confie au vicaire de la paroisse pour l’initier aux éléments du latin, et en 1904, le jeune Henri entre au petit séminaire de Saint-Méen. Il poursuit ensuite ses études au collège Saint-Sauveur de Redon et au collège Sainte-Croix de Châteaugiron. En l910, il entre au grand séminaire de Rennes, où il reçoit la tonsure, et en octobre 1911 demande son admission au séminaire des MEP. Mobilisé pendant la guerre en 1914, il est gravement blessé à la jambe pendant la retraite de Charleroi. Laissé pour mort durant quarante-huit heures, il est relevé par les Allemands qui l’envoient à l’hôpital provisoire d’Auvelais, puis on le transporte en Allemagne. Il passe ensuite sa captivité dans divers camps de Verden, Soldau, Herbs t: il a alors comme compagnon de captivité le futur cardinal Gerlier. Tous deux sont internés ensemble en Suisse et suivent pendant plusieurs mois les cours de théologie à l’Université catholique de Fribourg.
Après la fin de la guerre, Henri Sonnefraud revient au séminaire de la rue du Bac pour terminer ses études de théologie. Le 23 décembre 1922, il est ordonné prêtre.
Chine (1923-1940)
Il part le 16 avril 1923 pour la Mission du Kouangtong occidental. Quand il arrive à Pakhoi, son évêque, Mgr Gauthier, l’envoie d’abord à Lofao, près de la frontière du Tonkin pour y apprendre la langue cantonnaise. Deux ans plus tard, il est chargé du district de Tsap-li, à environ 50 kilomètres de Pakhoi. Vers 1931, i1 est aussi chargé du district de Ling-shan, voisin de Tsap-li.
Au début de l’année 1932, Mgr. Pénicaud, nouvel évêque de Pakhoi, le nomme responsable du grand district de Tchouk-shan, mais deux ans après, épuisé par un surcroît d’activités et le climat chaud et humide de la région, i1 tombe malade et doit aller se faire soigner en France.
À son retour à Tchouk-shan, i1 est chargé des chrétientés de l’île de Wai-tchao, peuplée de Chinois de race hakka. C’est une mission dangereuse, car l’île de Waichow n’est pas en sécurité : elle est convoitée par les Japonais, qui ont déjà manifesté l’intention de s’en emparer. En décembre 1937, des porte-avions japonais mouillent devant l’île, et les avions lancent à la population des tracts demandant à la population de leur réserver un bon accueil sous peine de représailles.
Au mois d’octobre 1938, il reçoit l’aide du P. Castiau qui s’est porté volontaire pour venir lui tenir compagnie et lui prêter main-forte. Ils partagent alors le travail pastoral : le P. Sonnefraud reste au centre paroissial de Tintchutong, et le P. Castiau s’installe dans la chrétienté secondaire de Shingtai. Ils se trouvent dans ces postes quand les Japonais viennent occuper l’île au mois de décembre suivant.
Pendant toute l’année 1939 et au début de l’année 1940, les deux missionnaires continuent à travailler dans leurs paroisses, entretenant de bonnes relations avec les occupants, mais il leur est presque impossible de communiquer avec le monde extérieur, notamment avec leur évêque, qui se trouve à Pakhoi. La situation se détériore au mois de juin 1940. On leur interdit d’enseigner les prières et la doctrine catholique.
Le 29 juin 1940, des soldats viennent les arrêter chez eux et les conduisent à Wating sur le bord de la rade.
Selon certains témoignages, ils sont tués le jour même.
Un procès-verbal de la reconnaissance des corps des PP. Sonnefraud et Castiau est fait le 19 juillet 1946, et leurs restes sont inhumés au cimetière de Tintchutong.